Entretien exclusif avec Jonathan Schwartz, producteur de GARDIENS DE LA GALAXIE - 3ème partie
Article Cinéma du Mardi 12 Aout 2014

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau



Est-ce la création d’un univers complet de SF qui constitue le principal défi de ce film ? Vous devez tout concevoir de A à Z, d’une simple petite cuillère jusqu’aux vaisseaux spatiaux et aux environnements les plus gigantesques…

Cela représente effectivement une tâche énorme du point de vue du design. Mais nous avons la chance que cet univers des GARDIENS DE LA GALAXIE existe depuis plusieurs décennies, depuis 45 ans pour être plus précis. Nous avons donc pu puiser dans une trame fictionnelle extrêmement riche, qui a été longuement développée, et choisir les parties qui nous plaisaient le plus pour constituer ce premier épisode. Mais vous avez raison, dans un tel contexte, une chaise ne peut pas être une simple chaise que l’on va chercher dans un magasin. Elle doit s’intégrer à un lieu imaginaire et refléter ses traditions, son histoire, son esthétique. Et la même démarche est appliquée pour créer tout ce que l’on voit dans LES GARDIENS DE LA GALAXIE , de l’accessoire le plus infime au gigantesque décor de la prison de Kyln. Je crois que depuis le premier Iron Man, c’est la première fois que nous avons eu à concevoir un univers aussi détaillé et aussi complexe, mais nous nous y attendions, car LES GARDIENS DE LA GALAXIE va nous permettre de présenter aux spectateurs la partie « cosmique » de Marvel.

Est-il dur de rester dans les limites du budget alloué quand on produit un film de Science-Fiction d’une telle ampleur ?

Quel que soit le film, vous savez que le budget que vous obtenez est ce avec quoi vous allez devoir travailler quoi qu’il arrive, et que vous n’obtiendrez pas un centime de plus. Ensuite c’est à vous de vous organiser pour faire tout ce qui est prévu et aussi tout ce qui n’avait pas été prévu avec !

De combien de personnes sont composées les équipes chargées de fabriquer les costumes, les maquillages et les décors du film ?

Comme c’est toujours le cas pendant la préparation et le tournage d’un film de ce type, cela varie un peu au cours de la production, mais je pense qu’en moyenne, il y a entre trois cent et quatre cent personnes qui travaillent sur LES GARDIENS DE LA GALAXIE.

Quand les Studios Marvel produisent une nouvelle adaptation de comics, c’est généralement dans l’espoir qu’elle se transforme en une franchise à succès comme celles d’IRON MAN, AVENGERS, THOR et CAPTAIN AMERICA…

Oui. Nous espérons que ce film plaira au public. Si c’est le cas, cet univers est tellement riche que nous aurons alors de quoi présenter de nouvelles histoires aux spectateurs pendant très longtemps. La trame narrative peut être développée de manière d’autant plus intéressante que l’action des GARDIENS DE LA GALAXIE se déroule dans le présent et dans le même univers que celui des superhéros Marvel.

De la même manière que la réunion de plusieurs superhéros a beaucoup plu dans AVENGERS, la rencontre entre les personnages des GARDIENS DE LA GALAXIE et vos superhéros pourrait être intéressante.

Certainement, mais même si elle a déjà eu lieu dans les comics, nous n’en sommes pas encore là au cinéma. Cependant, si les fans regardent attentivement le film, ils verront que plusieurs liens entre LES GARDIENS DE LA GALAXIE et nos autres films de superhéros ont déjà été mis en place dans cette histoire. Et je ne fais pas ici référence seulement au personnage de Thanos.

Il y a eu deux équipes de Gardiens de la Galaxie , une en 1969 et l’autre en 2008. Pourquoi avez-vous choisi de représenter celle de 2008 dans cette adaptation ?

Disons que nous avons utilisé majoritairement l’équipe de 2008, mais que des éléments plus anciens ont été également inclus dans le récit du film. Nous avons prévu des petites surprises et des rebondissements qui vont au-delà de ce qui existe dans la version 2008 de la BD. Globalement, le ton de la version de 2008 correspondait plus à ce que nous avions envie de faire, et les personnages ont un esprit irrévérencieux, drôle et décontracté qui était très original dans ce contexte de space opera de SF.

Avez-vous utilisé plus particulièrement une ou plusieurs aventures précises des comics de 2008 ?

Non, pas vraiment. L’intrigue est composée de différentes situations puisées dans les BDs de 2008, mais aussi dans d’autres qui datent de trente ans et même de beaucoup plus longtemps.

Existe-t-il une petite inquiétude au sein du groupe Disney sur le fait que vous réussissiez à bien différencier LES GARDIENS DE LA GALAXIE de STAR WARS ?

C’est peut-être le cas, mais nous n’en avons jamais entendu parler ici. Au sein de notre équipe, nous pensons que LES GARDIENS DE LA GALAXIE aura une personnalité vraiment typique de l’esprit Marvel, et sera suffisamment original pour que cela ne pose pas de problème. Je peux vous dire que jusqu’à présent, je n’ai reçu aucun coup de film de Disney pour me dire « Cet élément est trop proche de STAR WARS, il faut absolument le modifier ! » Je pense que les spectateurs se rendront compte que cette aventure se situe dans l’univers Marvel, et qu’il y aura assez de place dans le panorama cinématographique pour STAR WARS et pour LES GARDIENS DE LA GALAXIE.

Comment avez-vous choisi le méchant principal de cet épisode ?

Ronan l’accusateur est l’un des adversaires les plus connus de nos héros, une des icônes de cette BD, donc le choix a été assez facile à faire. De plus, son apparence le rendait particulièrement intéressant à transposer en prises de vues réelles. Et Lee Pace, qui est un acteur formidable, a su lui donner une profondeur étonnante pour un méchant aussi implacable.

L’action se passe-t-elle en majeure partie sur une des planètes dont vous nous avez parlé ?

Non, elle se déroule à 99% dans l’espace, dans les différents astronefs comme le Milano et le Dark Aster, dans le pénitencier, sur Knowhere, et sur plusieurs autres mondes.

Pourquoi James Gunn a-t-il été choisi pour réaliser LES GARDIENS DE LA GALAXIE ?

Il est venu nous présenter une vision formidable du film, dans laquelle on sentait toute la passion qu’il éprouvait pour cet univers. Il connaissait très bien la BD et avait vraiment envie de la transposer au cinéma. La présentation de sa version du projet a été extrêmement impressionnante. Au-delà de cela, en voyant les deux films qu’il avait réalisés auparavant, HORRIBILIS et SUPER, nous avons pensé que sa sensibilité, sa manière de gérer les scènes d’émotion avec les personnages et son sens de l’humour s’intégrerait très bien dans l’univers Marvel. En faisant plus amplement connaissance avec lui, nous avons vu aussi que sa personnalité correspondait à l’esprit des personnages qui composent l’équipe des GARDIENS DE LA GALAXIE.

Quel est l’aspect de votre travail de producteur que vous préférez ?

Me trouver sur le plateau et voir le film se créer. C’est très gratifiant de voir les choses se concrétiser après avoir passé des mois à préparer une scène pendant des réunions, des séances de storyboarding, de préviz, de réunions préparatoires du tournage avec les départements des costumes, des accessoires, de la décoration, des effets de plateau et des effets visuels. Quand toutes les pièces du puzzle s’assemblent enfin devant vos yeux et que la scène est encore bien meilleure que tout ce que vous aviez imaginé, la satisfaction que vous ressentez est particulièrement agréable.

La suite de ce dossier cosmique paraîtra bientôt sur ESI !

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