Entretien exclusif avec Andrew Garfield, Peter Parker / Spider-Man dans THE AMAZING SPIDER-MAN 2 , LE DESTIN D’UN HEROS - 5ème partie
Article Cinéma du Lundi 18 Aout 2014

A l’occasion de la sortie en vidéo de The Amazing Spider-Man 2, le 3 septembre, découvrez de nouvelles interviews avec l’équipe du film !

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Quels sont les avantages plaisants et les tâches plus ennuyeuses qui sont liés au fait d’incarner Spider-Man tous les jours pendant les longs mois de tournage d’une superproduction ?

Il y a autant d’avantages que d’inconvénients. Le plus agréable, c’est l’opportunité de travailler avec de grands comédiens, sur la base d’un script très bien écrit, en étant dirigé par un réalisateur talentueux qui sait vous expliquer ce qu’il veut, et de faire des cascades dans des scènes d’action sensationnelles. Et en ce qui concerne les inconvénients…En fait, inconvénient est un mot trop fort, n’exagérons pas. Je dirais plutôt qu’il y a des défis à relever, car il faut travailler énormément, ce qui me va tout à fait. Bien sûr, il y a des jours où vous râlez un peu parce que vous n’avez pas envie de porter le costume, parce qu’il est très serré, un peu inconfortable, et que la veille, vous avez mangé un bon plat de pâtes alors que vous n’auriez pas dû le faire, parce que ça se voit un peu…(rires) Je peux vous assurer que se sentir ballonné dans un justaucorps n’a rien d’amusant. (rires) Votre amour-propre peut en prendre un coup. Le seul vrai inconvénient, c’est qu’ayant joué dans ce film, je ne peux pas l’apprécier en salles autant qu’un spectateur qui le découvre, et ça, c’est vraiment dommage.

A quoi l’extraordinaire longévité de la popularité de Spider-Man est-elle due, selon vous ? Il est apparu pour la première fois il y a cinquante deux ans, et pourtant, il y a toujours un public qui a envie de voir de nouveau films avec lui.

Il y aurait certainement bien des manières érudites d’aborder cette question, mais je ne me risquerais pas a échafauder des théories… En revanche, je peux vous dire ce qui me plaît en lui en tant que fan. L’une des caractéristiques unique de Spider-Man par rapport à tous les autres superhéros, c’est que son costume le recouvre entièrement. On ne voit pas un seul centimètre carré de sa peau. C’est un avantage très puissant, car qui que vous soyez, vous pouvez vous projeter en lui et avoir l’impression de devenir un héros. Il touche ainsi les gens de toutes les origines ethniques, de tous les âges, de toutes les orientations sexuelles. Tous le monde - blancs, noirs, hispaniques, gays, hétéros, etc – peut aimer Spider-Man. Je crois que cela joue beaucoup, mais il doit y avoir bien d’autres explications.

Comment avez-vous travaillé la relation amitié / haine entre Peter et Harry Osborne, quand ces deux amis se retrouvent pour s’affronter en tant que Spider-Man et Bouffon Vert ? Tobey Maguire et James Franco avaient beaucoup approfondi ce thème dans la saga de Sam Rami…

Oui, et c’est la raison pour laquelle Dane DeHaan et moi avons essayé de partir dans de nouvelles directions, car reproduire ce que l’on a vu dans la trilogie précédente n’aurait eu aucun intérêt. Et comme Dane et moi sommes des acteurs différents de James et Tobey, nous espérons avoir réussi à apporter à notre version de cette amitié une fraîcheur et des nouveautés qui plairont au public. Jouer avec Dane a été un grand plaisir. Il a un talent phénoménal et j’ai été très heureux qu’il soit choisi pour incarner Harry. Il est très présent, très vivant, très impliqué quand il joue avec vous. Il travaille énormément ses rôles, et j’aime rencontrer des jeunes acteurs qui sont aussi consciencieux, et qui font preuve d’un tel professionnalisme. Il respecte le processus de travail de ses partenaires, et c’est très agréable, parce jouer est déjà très dur en soi.

Pourquoi ?

Parce que vous devez ressentir des émotions réelles dans une situation de pure fiction. Quand on est enfant, on arrive encore à se projeter facilement dans l’irréel, mais parvenir à retrouver cette innocence et ces capacités à croire à l’imaginaire quand on est adulte est un autre problème… Entretemps, on a appris à bien se conduire, à être raisonnable, à se présenter toujours sous un seul visage, à ne pas dire des choses bizarres, bref, on a été programmé pour ne pas faire ce qu’un acteur doit faire, et il faut déverrouiller tous ces blocages. Etre acteur, c’est avoir la possibilité de croire à nouveau à Peter Pan, et cela, Dane et Jamie savent très bien le faire, même si c’est très difficile. Je vais vous en donner un autre exemple : quand je me réveille de très bonne humeur le matin, et que je sais que je vais devoir tourner plus tard une scène où des évènements terriblement tristes ont lieu, il faut que je trouve le moyen de me convaincre que cette situation de fiction est vraiment en train de se dérouler autour de moi. Vous retournez chez vous un peu secoué, et le lendemain matin, vous tournez une séquence dans laquelle Spidey s’éclate à survoler New York, en projetant sa toile et en se balançant dans les rues ! Vous vous manipulez constamment pour passer d’un état d’esprit à un autre. Un musicien joue d’un instrument pour procurer des émotions au public. Eh bien pour un acteur, l’instrument, c’est son mental, ses yeux, sa voix, et son corps, et savoir bien en jouer est sacrément compliqué et difficile à faire au quotidien. Il faut arriver à garder l’instrument en bon état, et l’entretenir pour qu’il soit prêt à servir et puisse jouer toutes les situations et toutes les émotions. Il faut aussi être capable de rester décontracté au fond de soi, même si tout est stressant autour de vous sur le plateau, par exemple quand le directeur de la photographique crie qu’il faut tourner très vite parce que l’on va bientôt manquer de lumière naturelle. Si vous vous crispez à ce moment-là, vous vous bloquez et vous ne pouvez plus accéder à vos émotions. Et là, vous jouez de manière artificielle, et donc mal. C’est la raison pour laquelle j’essaie de ne pas me laisser gagner par le stress, même si le soleil va bientôt se coucher que l’on tourne « contre la montre ».

Il faut aussi être capable d’oublier la caméra…

Oui. En ce moment, alors que nous parlons, je n’essaie pas d’être quoi que ce soit. Je me contente de vous écouter et d’échanger des idées avec vous. Mais comme nous le savons tous, dès que nous sommes filmés par une caméra, nous devenons conscients de ce nous faisons et nous avons tendance à être gênés, gauches, embarrassés. Comme vous le dites, il faut arriver à oublier cette grosse machine vous vous fixe et qui imprime sur la pellicule la moindre petite maladresse, le moindre défaut physique ou la moindre imperfection de votre présentation, qu’il s’agisse d’un bouton sur votre peau ou d’une posture qui ne vous met pas en avantage. C’est vraiment dur !

En tant que fan de Spider-Man, quels sont les personnages de méchants de la bande dessinée originale que vous aimeriez voir représentés pour la première fois sur le grand écran ?

Mmmm…Laissez-moi réfléchir…Je dirais le Vautour. Mais cela me vient sans doute du fait que John Malkovitch était sensé l’interpréter dans le projet SPIDER-MAN 4 sur lequel Sam Raimi avait commencé à travailler et qui n’a pas abouti. John Malkovitch est l’un de mes acteurs favoris. Je crois qu’Alfredo Molina a été un Docteur Octopus absolument parfait, et je ne vois pas comment quelqu’un pourrait surpasser son interprétation. Morbius, peut-être…

La suite de ce Spider-entretien paraîtra bientôt sur ESI !

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