Entretien exclusif avec Marc Webb, réalisateur de THE AMAZING SPIDER-MAN 2 , LE DESTIN D’UN HEROS - 4ème Partie
Article Cinéma du Mardi 26 Aout 2014

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Dans la première bande-annonce du film, les quelques plans de cette scène entre Harry et son père indiquent clairement que Norman Osborne lui parle alors qu’il est en train de mourir. Est-ce que tous les efforts, toutes les recherches qu’il entreprend au sein d’Oscorp, sont des moyens de se régénérer, de trouver le moyen de survivre coûte que coûte ?

(Marc Webb sourit) Oui. C’est effectivement l’idée que nous avons développée. Oscorp a été conçue par lui pour qu’une partie importante des recherches servent à prolonger sa vie. Par tous les moyens, y compris illégaux. Spider-Man est confronté à trois adversaires dans ce film, et il y en aura d’autres dans le prochain épisode, tous issus d’Oscorp d’une manière ou d’une autre. Oscorp est un empire énorme et corrompu, qui mène des recherches terrifiantes. Toutes ces menaces en émergent petit à petit. C’est ce que nous avons commencé à mettre en place dès le premier épisode, avec les manipulations génétiques du Docteur Connors visant à reconstituer son bras manquant. Dès ce premier volet, vous avez pu voir comment Oscorp le traitait et voulait récupérer à son profit ses découvertes.

Une des caractéristiques des scènes que vous nous avez montrées, c’est la manière dynamique dont la caméra accompagne l’action. On a le sentiment que vous avez pris beaucoup d’assurance dans ce domaine par rapport au premier épisode…

J’avais envie que la caméra accompagne les personnages avec des mouvements fluides et naturels. Certaines des séquences que vous avez vues n’étaient pas achevées, et je pense que quand elles le seront, vous ne pourrez pas voir à quels moments ont lieu les transitions entre les prises de vues réelles et les effets visuels réalisés entièrement en 3D. Je crois que suivre les personnages pendant qu’ils réalisent des exploits surhumains fait partie des attraits d’une grande aventure de superhéros comme celle-ci.

Qu’est-ce qui vous apporte le plus de plaisir à faire, en tant que réalisateur, pendant tout le processus de création d’un film ? Vous avez l’air d’aborder chacune des étapes avec un enthousiasme égal…

Quand j’ai commencé à travailler sur cet épisode, j’ai d’abord pensé aux personnages, et tout particulièrement aux sentiments de Peter à cette étape de sa vie. Aux leçons qu’il a apprises, et à ce qui lui reste encore à comprendre pour évoluer et grandir. Une fois que l’on fait cela, on songe à un thème global pour le film, et une fois que vous l’avez trouvé, ce thème vous indique quel adversaire conviendra parfaitement à cette histoire. Le sujet central de ce film, c’est le temps qui passe. Comme vous avez pu le voir, le tout premier plan décrit les engrenages d’une montre. Nous évoquons dès les premières images l’idée du temps qui avance inexorablement. Du temps que vous consacrez aux gens que vous aimez, parce que la vie peut vous en séparer à jamais. C’est sur cette notion que l’ensemble du film a été construit, puis nous avons choisi les méchants pour que tout coïncide dans notre récit.

Dans la première partie de notre discussion, vous nous aviez dit avec une franchise très sympathique que vous vous étiez fourvoyé en concevant le costume précédent de Spider-Man. Pouvez-vous nous parler de modifications que vous lui avez apporté ?

Oui, il fallait bien que je reconnaisse que je m’étais planté ! J’avais eu le tort d’essayer de justifier à tout prix la manière dont un ado comme Peter pouvait fabriquer tout seul son costume chez lui, avec ce qui lui tombait sous la main. J’avais pensé qu’il prendrait une tenue de course à pied, et d’autres accessoires de sport très ajustés, parce qu’il fallait que son costume épouse les formes de son corps pour lui éviter de s’accrocher par accident à des objets pendant ses évolutions, et aussi parce que c’était plus logique du point de vue aérodynamique. Cette fois-ci, nous avons abandonné les grandes textures caoutchouteuses en surface pour revenir à un tissu élastique sur lequel seuls les fils de la toile d’araignée sont soulignés en volume. Les yeux du masque ne sont plus argentés comme des lunettes de soleil pour sportif, mais blancs et plus grands, comme dans les dessins récents du personnage. Nous avons également replacé la forme d’une ceinture autour de sa taille. Bref, nous sommes revenus à l’aspect original de Spider-Man, au look de cette icône des comics.

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