Reportage exclusif sur le tournage des GARDIENS DE LA GALAXIE : Entretien avec Chris Pratt alias Peter Quill / Star-Lord – 4ème partie
Article Cinéma du Jeudi 18 Septembre 2014

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Avez-vous eu l’opportunité de parler avec les artistes qui ont travaillé sur le développement de ces designs ?

Non, je n’en ai pas eu l’occasion, car j’ai cru comprendre d’une majeure partie des designers ont travaillé depuis les Etats-Unis sur le développement des premières illustrations conceptuelles. Je n’ai pas eu non plus le temps de parler longuement avec Charles Wood, mais en revanche, j’ai pu dire à notre chef costumière Alexandra Byrne à quel point j’admirais son travail. J’adore les éléments qu’elle a créés pour mon costume : ma veste, ma combinaison… Le cuir est traité comme s’il provenait de la peau d’un animal qui n’existe pas sur terre ! Cela vous donne l’idée que quelqu’un est parti chasser sur une planète lointaine, qu’il a abattu une créature étrange, qu’il l’a dépecée et que l’on s’est servi de cette peau pour confectionner ma tenue. C’est fou, non ? (rires) Bien souvent quand on tourne un film qui se déroule dans l’espace, les costumes ont une touche futuriste qui n’évite pas certains clichés : les tissus argentés, les vestes aux formes en « V », etc.

Les clichés que vous citez là sont surtout ceux des anciens films de SF…

Oui, mais il en reste encore des traces dans certains films plus récents. Et cela contribue à vous donner un sentiment de « déjà vu ». Le travail que Alexandra a effectué visait à la fois à éviter ces clichés et aussi à donner l’impression que ce designs n’avaient pas été créés sur terre. C’est un mélange de choses assez difficile à réussir, si vous y songez un instant. Par certains aspects, nos costumes évoquent ceux du créateur de mode Alexander McQueen, mais en plus étrange et plus sombre. Quoi qu’il en soit, ces tenues sont vraiment superbes.

En tant qu’acteur, quels sont vos accessoires favoris, ceux que vous avez le plus de plaisir à utiliser quand vous incarnez Peter Quill ?

Sans hésiter, mes deux pistolets laser, qui sont très beaux. Le département des accessoires fabrique lui aussi des choses magnifiques. J’avais déjà travaillé avec Barry Gibbs , le responsable des accessoires, sur ZERO DARK THIRTY. Nous avions tourné ensemble en Jordanie et maintenant nous sommes en train de voyager dans l’espace !

Avez-vous regardé les derniers films de superhéros qui sont sortis récemment ? Etant donné que l’on en voit de plus en plus chaque année, que faut-il faire aujourd’hui pour « sortir du lot » ?

Oui, j’en ai vu beaucoup juste avant d’entamer le tournage des GARDIENS DE LA GALAXIE. La barre est placée de plus en plus haut aujourd’hui. Vous avez raison de dire qu’il y a beaucoup de films de superhéros qui sortent chaque année, mais comme les dirigeants des studios Marvel sont très malins, ils savent comment offrir au public ce qu’il attend, tout en le surprenant pour mieux lui plaire. Leur choix de produire LES GARDIENS DE LA GALAXIE est particulièrement judicieux, car je crois que le film va être assez différent de ce que les spectateurs imaginent, et qu’ils seront très agréablement surpris.

Notamment par l’humour qui sera distillé dans le film ?

Oui. Je crois que ce sera indéniablement l’un de ses atouts. Je pense qu’il y aura un petit côté « CINQUIEME ELEMENT » avec un mélange d’action, d’images étonnantes, de décors très originaux et de scènes humoristiques.

Les amateurs de Fantastique apprécient la comédienne Anna Farris, votre épouse, dont le talent comique a énormément contribué au succès de la saga des SCARY MOVIES. Pourrait-elle participer à l’un des prochains épisodes des GARDIENS DE LA GALAXIE si un rôle lui convenait ?

Ah ce serait formidable qu’Anna puisse rejoindre le casting ! Le simple fait que nous nous retrouvions déjà ensemble dans le même pays serait très agréable.

Avez-vous la possibilité d’improviser pendant le tournage ? C’est souvent important de profiter de l’inspiration du moment pour renforcer un gag ou en créer un de manière spontanée…

Oui, nous pouvons le faire si nous le souhaitons. Mais les mises en place et le tournage de certaines scènes sont si compliquées et mobilisent des équipes techniques tellement grandes que ces jours-là, vous savez que vous devez vous abstenir d’improviser et vous en tenir strictement à ce qui a été écrit dans les dialogues du script. A l’inverse, quand on se trouve avec une équipe réduite dans un petit décor, là, vous pouvez tenter de proposer des choses. Si ce que vous essayez de faire ne fonctionne pas, ce n’est pas grave, parce que cela ne fait pas perdre beaucoup de temps ni d’argent à la production. Vous savez, depuis le début ce film a été conçu pour avancer à toute allure, en multipliant les scènes d’action intenses pour surprendre et époustoufler les spectateurs. A partir de là, vous savez pertinemment que tout ce qui ralentit ce tempo rapide sera éliminé sans pitié au montage. Il n’y a pas de place pour les fioritures anecdotiques, ce qui est une bonne chose. Et le principal problème avec les improvisations, c’est leur tendance à être un peu plus lentes que les répliques mémorisées, et à ralentir ainsi le rythme de la narration de l’histoire. Bien souvent, ce sont des détours amusants mais superflus, que l’on retrouve dans les bonus des DVDs et des Blu-Rays. Comme l’intrigue du film est assez dense, et que le public a déjà beaucoup d’informations à assimiler – les nombreux personnages, leurs liens, les mondes dont ils sont issus, leur passé – il faut avancer sans arrêt pour garder le rythme et relancer l’intérêt. Si vous faites une pause parce que vous avez trop d’indulgence pour une improvisation sympathique, cela peut nuire terriblement à la perception globale du film.

Cela veut-il dire que vous avez suggéré peu de plaisanteries ?

Non, j’en ai suggéré beaucoup à James Gunn au jour le jour, et nous avons filmées celles qui lui plaisaient. De même, James venait nous proposer des idées de petits gags qui lui étaient venues pour voir ce que nous en pensions. Mais nous avons tenu les uns et les autres à respecter le script et à faire avancer constamment le récit du film. Disons que dans la plupart des cas, les plaisanteries ou les gags que nous avons imaginés en tournant n’ont été conservés que s’ils pouvaient remplacer et améliorer ceux qui figuraient déjà dans le script, et que ceux qui ont été ajoutés contribuaient eux aussi à la progression de la narration.

Quelle est la scène d’action la plus complexe que vous ayez tournée ?

Oh, il y en a eu tellement ! (Chris Pratt pousse un long soupir) Probablement l’une des scènes du premier acte du film, qui dure une dizaine de minutes. Il y a un combat, une fusillade, un moment où je m’envole grâce aux réacteurs intégrés à mes bottes, une course assez intense, puis une entrée à toute allure dans un vaisseau, un décollage, et une poursuite entre astronefs. Tout cela a lieu à la suite ! Et comme le vaisseau virevolte dans tous les sens, je me heurte aux parois en me cognant la tête. J’ai tourné cela en étant suspendu par des câbles reliés à un harnais. Tourner cette scène a duré très longtemps. J’espère vraiment qu’elle est réussie ! (rires) Ce n’est pas évident de rester suspendu pendant longtemps quand on pèse lourd, surtout quand les points d’accroche sont situés sur vos hanches. Au bout d’une journée de ce traitement, j’avais tellement mal au dos que je suis allé voir un chiropracteur. En m’examinant, il m’a dit « Mais qu’est que vous avez fait pour vous mettre dans un tel état ?! » (rires) Je lui répondu « Marvel !! j’ai travaillé pour Marvel ! » (rires)

La scène dont vous venez de parler est-elle celle de l’exploration du temple englouti, dont nous avons vu les extraits ?

Oui, elle commence à ce moment-là. Mais ce que je viens de vous décrire au sujet des scènes d’action les plus complexes ne concerne que mon personnage. Au sein du groupe, il y a Gamora que joue Zoe Saldana, qui affronte un personnage féminin à moitié cybernétique qui s’appelle Nebula. Et je crois que leur combat va être l’un des plus spectaculaires que l’on ait vu entre deux femmes au cinéma. Au sein du groupe, Gamora est une tueuse, à tous les sens du terme. Elle a été formée pour cela depuis son enfance. Et quand mon personnage tente de lui faire du charme, il se fait rabrouer et éjecter en une demi-seconde ! (rires) il y a aussi Drax que joue Dave Bautista, qui est lui aussi un personnage formidable, un colosse au passé tragique. Et il y a Groot…et Rocket Raccon… Et quand ils se battent, ils assurent le spectacle chacun à leur manière !

La suite de cet entretien avec le héros des GARDIENS DE LA GALAXIE paraîtra bientôt sur ESI !

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