SUPERNEWS : Les brèves du Daily Planet
Article Cinéma du Mercredi 03 Decembre 2014
Par Pascal Pinteau
Robert Downey Jr a donné son accord pour jouer Iron Man dans trois nouveaux films , mais pas dans un IRON MAN 4.
L’acteur restera donc pour quelques années de plus le pilier de l’univers cinématographique Marvel qui s’est construit à partir du succès du premier Iron Man. Rappelons que depuis quelques mois, son attitude avait changé à ce sujet. On se souvient qu’après IRON MAN 3, conçu pour « boucler la boucle » du personnage, Robert Downey Jr avait laissé entendre qu’il était temps pour lui de tourner la page après ses apparitions dans AVENGERS AGE OF ULTRON et AVENGERS 3, et indiquait qu’il n’y aurait pas un quatrième IRON MAN avec lui. On comprend aujourd’hui que cette posture médiatique avait pour but de peser dans des négociations jamais vraiment interrompues avec les Studios Marvel. Le suspense a duré longtemps, puis sont venues les premières allusions positives…Interviewé le 6 octobre dernier par la comédienne et humoriste Ellen DeGeneres pendant son talk show de l’après-midi, Robert Downey Jr a déclaré que Marvel avait planifié une nouvelle série de films qui allait être annoncée sous peu, et que les négociations concernant sa participation à ces productions étaient en cours. Pressé par DeGeneres de répondre sur le point précis de son retour dans un IRON MAN 4, l’acteur a fini par céder et dire « OK, oui ! ». Mais dès son apparition dans le talk show de David Letterman, le lendemain, Downey a tenu à faire une mise au point : « Juste entre vous et moi, il n’y a pas d’IRON MAN 4 en projet : je vais faire d’autres choses avec Marvel. Pour l’instant, aucun script n’est en développement sur IRON MAN 4, mais Marvel a prévu de produire beaucoup d’autres films, et va les annoncer bientôt. » Cette précision indiquait déjà que Tony Stark / Iron Man allait rester au centre d’une équipe des Avengers qui changera radicalement après Age of Ultron. Thor, Captain America et Hulk n’en feraient plus partie, ce qui permettra de présenter d’autres personnages jamais vus au cinéma au public de plus en plus large fidélisé par Marvel et pourquoi pas de prévoir des interactions entre Iron Man, plus que jamais symbole de cet univers, et des équipes comme celles des GARDIENS DE LA GALAXIE, afin d’affronter peut-être en leur compagnie, comme dans les comics, le fameux Thanos, lors de conflits d’ampleur cosmique. Et quand l’annonce officielle de Marvel – sur laquelle nous reviendrons en détail dans Supernews très prochainement – est tombée, si l’on a appris avec surprise que Iron Man allait apparaître d’abord dans CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR (sortie USA 6 Mai 2016 / France le 11 Mai 2016) , c’est bien la piste cosmique qui a été confirmée pour ses aventures avec les Avengers dans AVENGERS: INFINITY WAR PART I (Sortie USA 4 Mai 2018) et AVENGERS: INFINITY WAR PART II (Sortie USA 3 Mai 2019 ).
Une seconde chance pour Mel Gibson
Downey a également clarifié son récent commentaire suggérant qu’il serait prêt à reprendre le rôle d’Iron Man si son ami Mel Gibson réalisait le film. « Il s’agissait d’une remarque spontanée. J’ai d’autres projets pour Mel et moi. » La démarche de l’acteur envers Mel Gibson est aussi courageuse que généreuse, car si Downey a vécu une descente aux enfers à l’époque où son addiction à la drogue l’avait conduite en prison, suivie d’une renaissance personnelle et professionnelle culminant avec le premier IRON MAN, Mel Gibson, lui, est encore largement considéré comme un pestiféré à Hollywood et n’a pas pu entamer une vraie rédemption. Rappelons que l’acteur et réalisateur australien a été élevé par un père violemment antisémite et négationniste, et avait proféré des remarques racistes et sexistes devant plusieurs officiers de police qui l’avaient arrêté pour conduite en état d’ivresse. Les problèmes d’alcoolisme de Gibson n’ont fait qu’empirer, et il a tenu à nouveau des propos abjects en étant saoul. Ces déclarations lamentables ont été reprises par tous les médias, qui se délectent du triste spectacle d’une star à la dérive. Alors que pendant toute la première partie de sa carrière Gibson s’est attiré la sympathie de ses collègues de travail, et n’a jamais été accusé de comportement raciste, les propos empoisonnés qu’il a si souvent entendus pendant son enfance semblent ressurgir quand l’alcool le métamorphose en un Mister Hyde hors de contrôle. Les nombreuses excuses apparemment sincères de la star envers les communautés qu’il a offensées ne lui ont pas permis de retrouver son statut passé d’acteur, ni de faire aboutir de nouveaux projets de réalisation depuis l’excellent APOCALYPTO (2006). Ces dernières années, quelques réalisateurs & producteurs lui ont accordé une seconde chance, dont Jodie Foster dans LE COMPLEXE DU CASTOR, Robert Rodriguez dans MACHETE KILLS et Sylvester Stallone dans EXPENDABLES 3. Mais une collaboration avec Marvel ou sur un blockbuster grâce au soutien de Robert Downey Jr pourrait être le signe d’une vraie renaissance professionnelle et personnelle pour cet artiste écorché vif, aussi talentueux que profondément perturbé, resté longtemps en chute libre.
Tony Stark dans AGENTS OF S.H.I.E.L.D. ?
Pour clore le chapitre des déclarations du volubile et toujours spirituel Robert Downey Jr, ajoutons que l’acteur s’est exprimé sur la série AGENTS OF S.H.I.E.L.D.. en n’écartant pas l’idée d’y faire une apparition : « Rien n’est impossible, même si ce serait complexe à organiser dans le plus grand secret. J’aime beaucoup Clark Gregg qui joue l’agent Coulson et je suis ravi du succès que remporte la série. »
Rentrée réussie pour les superhéros à la télévision américaine
Après une longue attente, la série GOTHAM – dont la diffusion en France n’est toujours pas annoncée - n’a pas déçu depuis ses débuts le 22 septembre dernier : ses taux d’écoute ont été excellents, et les critiques unanimement positives. Le producteur Bruno Heller et le réalisateur Danny Cannon ont su présenter de manière efficace et convaincante les débuts du jeune James Gordon dans la police municipale de Gotham, le jour même où débute l’enquête sur l’assassinat des parents de Bruce Wayne. L’excellent casting, la mise en scène efficace, les images soignées, les dialogues percutants et la présence de méchants charismatiques, dont le Pingouin remarquablement joué par Robin Lord Taylor, ont permis de relativiser les quelques clichés et situations prévisibles (Notamment l’histoire d’amour entre Gordon et sa fiancée Barbara, hélas incarnée fadement par Erin Richards) que Heller a commencé à corriger dans les épisodes suivants. Cette première saison de GOTHAM est assurément construite sur de bonnes bases et le développement de ses personnages laisse augurer d’excellentes choses dans les prochains chapitres de cette saga au traitement très proche des BDs de Batman conçues pour le public adulte. Les rapports entre Alfred et le jeune Bruce Wayne, ainsi que l’attirance de l’orphelin pour la délinquante juvénile Selina Kyle (Catwoman) sont particulièrement bien traités, et comptent parmi les points les plus émouvants et les plus attachants de la trame narrative de la série.
De même, le retour des AGENTS OF S.H.I.E.L.D. le 23 septembre s’est effectué sous de bons auspices, avec une introduction très réussie en forme de flashback mettant en scène Peggy Carter (qui aura bientôt droit à sa propre série sur la chaîne ABC, rappelons-le) et le groupe des Howlings commandos en 1944. Peggy et ces soldats représentant chacun l’un des pays alliés pendant la seconde guerre mondiale, vus dans le premier opus de CAPTAIN AMERICA, arrêtent un groupe de l’HYDRA et confisquent un objet au pouvoir mystérieux, une dangereuse « obélisque » miniature qui est promptement stockée dans un hangar gouvernemental. C’est autour de cet objet fil rouge, volé 70 ans plus tard par le méchant connu sous le nom de « The Absorbing Man » (son corps peut se transformer en n’importe quelle matière, de l’acier au diamant) que s’articulent les intrigues des épisodes de cette seconde saison. Après la chute du S.H.I.E.L.D., l’agent Coulson et son groupe sont devenus des fugitifs recherchés par l’armée américaine, et tout particulièrement par le général Talbot, prêt à tout pour les capturer. Ils ne disposent plus que de moyens réduits – une petite base secrète et quelques jets – et après la trahison de l’agent Grant Ward, le traumatisme crânien qui a affecté les capacités mentales de Leo Fitz et le départ (provisoire) de Jemma Simmons, l’équipe se recompose avec de nouveaux membres : le mercenaire Lance Hunter, auquel le Général Talbot a proposé d’agir comme agent double pour capturer Coulson, et les anciens membres du S.H.I.E.L.D. Alphonso Mackenzie et Antoine Triplett. Alors que Coulson doit retrouver l’obélisque par tous les moyens, il découvre que celui-ci est lié à la mystérieuse écriture d’origine extraterrestre qui l’obsède depuis des mois… Ces aventures plus sombres et dynamiques que les premiers épisodes de la saison initiale font enfin passer les intrigues romantiques au second plan, ce qui est plus judicieux dans un tel contexte de complots. Bref, AGENTS OF S.H.I.E.L.D. s’est ressaisi et semble en mesure de satisfaire ses fans actuels tout en repartant à la conquête de nouveaux spectateurs. Mais on pourra aussi continuer à regretter qu’autant de corrections successives aient été nécessaires, après que le concept initial de la série ait été aussi éloigné de la grande série d’espionnage Marvel promise. Espérons que la saison 3 sera enfin totalement convaincante !
Un départ sur les chapeaux de roues : on n’en attendait pas moins du pilote de THE FLASH diffusé le 7 octobre, qui lui aussi a été réalisé avec soin, dans l’esprit des bandes dessinées originales de plusieurs époques dont il fait habilement la synthèse. Dans cette version, le jeune Barry Allen travaille en tant qu’assistant au sein de la police scientifique. Son enfance a été marquée par l’assassinat de sa mère dans des circonstances mystérieuses, alors qu’une silhouette floue traversait la maison familiale à grande vitesse. Son père a été accusé du crime et continue à purger sa peine de prison, tout en clamant son innocence, dont Barry est convaincu. Le détective de police Joe West est devenu le père adoptif de Barry après ce drame, et sa fille Iris sa confidente et son amour secret. Un soir, le jeune homme est frappé par la foudre dans son laboratoire alors que l’accélérateur de particules créé par le génial inventeur Harrison Wells de la société S.T.A.R. labs est mis en route de l’autre côté de la ville. Barry se réveille après neuf mois de coma, entouré par une équipe de savants de S.T.A.R. labs. Harrison Wells, qui se retrouve en fauteuil roulant, lui apprend que l’accélérateur de particules a explosé, tuant dix-sept personnes tandis que des dizaines d’autres étaient blessées. Barry, lui, a été plus chanceux : en dépit de son électrocution, il a acquis une telle capacité de régénération que sa masse musculaire s’est reconstituée en dépit de ses neuf mois de coma. Remis sur pied, et retrouvant son travail et les siens, il va découvrir qu’il possède désormais le pouvoir de bouger à très grande vitesse, et de se déplacer plus vite que l’œil ne peut le voir. Barry met Harrison Wells et l’équipe de S.T.A.R. labs dans la confidence, et grâce à leur aide, explore ses capacités et se crée une tenue qui va lui permettre de combattre le crime sous le nom de Flash. Mais alors qu’il remporte sa première victoire de justicier, Barry ignore que Harrison Wells cache de sombres secrets… Grâce à une bonne distribution – Grant Gustin a vraiment l’étoffe d’un héros dans le premier rôle – à des effets visuels spectaculaires et à des situations intéressantes (l’amour impossible avec sa sœur adoptive, les secrets autour de S.T.A.R. labs et du meurtre de sa mère, la présence d’autres « superhumains » ) THE FLASH s’inscrit d’emblée parmi les meilleures adaptations télévisuelles des héros de DC Comics. Cette série mérite d’être suivie attentivement, d’autant que plusieurs méchants culte de la BD y apparaîtront, le premier de la liste étant le réfrigérant Captain Cold, interprété par Wentworth Miller, qui fut le héros de la série PRISON BREAK. L’apparition de ce super-méchant dans l’épisode n°4 intitulé GOING ROGUE a ravi les fans, tout comme le traitement de plus en plus approfondi des personnages principaux.
Spider-Man pourrait-il rencontrer les Avengers ?
Après que cette idée ait été évoquée à plusieurs reprises, y compris par Matt Tolmach et Avi Arad, les producteurs de la saga de l’homme Araignée pour les studios Sony, il se confirme que des négociations concrètes ont été entamées en ce sens avec Marvel. Des sources officielles appartenant aux deux studios ont indiqué que des « conversations préliminaires délicates » sont en cours, mais que leur aboutissement, s’il avait lieu, ne pourrait pas se concrétiser sous la forme d’un film avant plusieurs années. Même si AMAZING SPIDER-MAN 2 a rapporté 708 millions de dollars au boxoffice mondial, les dirigeants de Sony n’ont pas caché qu’ils avaient espéré le voir dépasser largement ce score. En reportant à une date indéterminée de 2018 la sortie d’un Amazing Spider-Man 3, le studio semble prêt à aborder très différemment la préparation du film consacré aux SINISTRES SIX programmé pour novembre 2016. Ce film dédié aux adversaires de Spidey pourrait aussi être l’occasion d’attribuer le rôle du tisseur de toile à un tout nouvel acteur, Andrew Garfield s’étant montré particulièrement critique sur la manière dont le studio était intervenu sur le second épisode, notamment en coupant des scènes se déroulant dans un orphelinat auxquelles l’acteur tenait beaucoup… On devrait en savoir plus dans les prochains mois, quand le casting de SINISTER SIX sera annoncé.
SUPERNEWS reviendra bientôt sur ESI !