STAR WARS STORIES #5 : Les réveils de la Force
Article Cinéma du Jeudi 16 Avril 2015

Alors que le tournage du tant attendu Episode VII s’est terminé en novembre dernier, Lucasfilm et Disney préparent, en coulisses, la promotion du film, ainsi que de nombreux projets connexes. Entre-temps, les langues se sont déliées. Retour sur un film particulièrement attendu par des millions de fans…



Une question brûle toutes les lèvres des aficionados : quelle sera l’histoire du Réveil de la Force ? À l’heure où nous écrivons ces lignes, J.J. Abrams refuse toujours de lever le voile. Excepté la courte bande-annonce et quelques noms de personnages, le réalisateur applique le culte du secret dont il est coutumier. Il aura fallu attendre la convention officielle Celebration pour en savoir plus sur le postulat de départ du Réveil de la Force. Mais aussi sur la trentaine d’années qui séparent la mort de L’Empereur et de Dark Vador, dans le Retour du Jedi (1983), et ledit «réveil de la Force». Le titre de ce septième épisode, dévoilé début novembre, nous offre un premier indice. Petit retour en arrière. À partir du début des années 1990, George Lucas sait qu’il ne réalisera jamais les épisodes VII, VIII et IX qu’il avait vaguement promis, dix ans plus tôt. Seul le passé de sa saga – la chute d’Anakin Skywalker – l’intéresse ; il se concentrera ainsi sur l’écriture et la réalisation de sa «prélogie». En conséquence, Lucasfilm permet aux auteurs de romans et comics d’imaginer des histoires qui se déroulent trois, dix ou vingt ans après Le Retour du Jedi. Dans cet «univers étendu», Luke Skywalker fonde une académie Jedi sur Yavin IV (où se trouve la base de l’Alliance Rebelle dans Un Nouvel espoir). L’Empire s’était en effet débarrassé de tous les Jedi de l’Ancienne République grâce à l’Ordre 66 (tel que nous l’avons découvert dans La Revanche des Sith), puis à la purge des Jedi menée par Dark Vador. Dans le film origine, Luke Skywalker représente donc littéralement «un nouvel espoir» - quoique le titre ait plusieurs sens différents - pour l’ordre Jedi. Luke Skywalker, après s’être débarrassé de l’Empereur Palpatine, se fixe pour mission de dénicher et entraîner de nouveaux chevaliers Jedi, qui pourront à leur tour enseigner les préceptes de l’ordre Jedi à d’autres apprentis. Ainsi nait le «nouvel ordre Jedi». Les fans de l’univers étendu le savent : cette période de la galaxie lointaine – la «Nouvelle République» - ne manque pas de Jedi. Ou de Sith, au demeurant. Un petit-fils d’Anakin Skywalker, Jacen Solo, succombe d’ailleurs à son tour au côté obscur de la Force. Mais ces trois décennies ont été effacées de la chronologie officielle quelques mois après le rachat de Lucasfilm par Disney (ces œuvres littéraires sont désormais rassemblées sous le label «Legends»). Cette réécriture de la mythologie de la guerre des étoiles peut sembler futile, pour les néophytes ; pourtant, il s’agit d’un acte fondateur pour la renaissance de la saga, à laquelle nous allons bientôt assister.

Un titre révélateur

Si elle a attristé une partie des fans, cette décision fut indéniablement logique du point de vue des nouveaux gestionnaires de l’univers Star Wars : le scénario de l’Episode VII a ainsi pu être écrit par J.J. Abrams et Lawrence Kasdan (après une première version signée par Michael Ardnt) sans se heurter à des limites narratives issues de romans ou de comics. De fait, le nouvel ordre Jedi n’existe plus. Et comme le titre du prochain film l’indique, la situation s’est inversée : la Force s’est visiblement «endormie». En tout cas, Luke Skywalker n’a peut-être pas réussi à recréer l’ordre Jedi, tel qu’il était dans l’univers étendu. Sur Internet, les rumeurs abondent… et se contredisent. Même si les images de la courte bande-annonce diffusée en novembre permettent de se faire une vague idée du scénario, une dizaine de pages ne suffirait pas à les résumer. «Les théories sont tellement éloignées de la réalité», s’amuse l’acteur Oscar Isaac. Plutôt que d’appuyer des rumeurs qui seront, pour la plupart, contredites, nous laisserons donc l’intrigue du film à votre imagination. L’important est de se souvenir que tout ce que les fans ont appris sur les trente années séparant Le Retour du Jedi et Le Réveil de la Force n’existe plus. Ne pouvant pas laisser une telle occasion passer, Lucasfilm va sans aucun doute faire «d’une pierre, deux coups» en proposant de nombreux produits dérivés dont les histoires s’inscriront durant cette longue période : romans, comics, jeux vidéo, séries (en prises de vues réelles ou d’animation), etc. Dans l’Épisode VII, le «réveil de la Force» semble donc revêtir une certaine importance. Le titre du film a été choisi par les principaux responsables de Lucasfilm. «La décision a été prise par une poignée de personnes», explique le PDG de Disney, Bob Iger, qui est l’origine du rachat de Lucasfilm. «Notamment Kathleen Kennedy, qui dirige Lucasfilm pour nous, et J.J. Abrams, qui réalise le film». Les responsables de Disney ont également été impliqués dans le choix du titre, qui évoque indéniablement ceux des précédents épisodes. «Nous avons hâte que le film sorte au cinéma. Et nous sommes loin d’être les seuls à mourir d’impatience ! J’adore cette franchise», déclare l’ambitieux Bob Iger, qui avoue être lui-même très attaché à la saga. «Je me suis souviens d’avoir vu le film original en 1977. Ce fut une expérience que je n’oublierai jamais. Et c’est exactement ce que nous espérons faire lorsque la Force se réveillera en 2015». Évidemment, les dirigeants de Disney, qui ont investi quatre milliards de dollars sur cette franchise, savent que l’avenir de Star Wars se joue avec Le Réveil de la Force. J.J. Abrams, qui avait un temps refusé de réaliser le film avant d’accepter cet honneur (ou ce cadeau empoisonné ?), supporte donc une pression certaine sur ses épaules. «Je n’arrête pas de dire à J.J. que c’est un film à quatre milliards de budget», poursuit Bob Iger, qui veut offrir à cet Épisode VII un traitement spécial. «Disposer d’un tel trésor est un incroyable privilège, et une grande responsabilité. Nous voulons traiter cette saga en respectant son passé, tout en l’emmenant dans le futur». Honorer l’héritage de Star Wars ne signifie pas forcément suivre les plans de son créateur. Ainsi, selon George Lucas lui-même, et contre toute attente, le scénario du Réveil de la Force ne tient pas compte des synopsis et autres notes qu’il a confiés à Disney en 2012 ! «Ils ont fini par conclure qu’ils ne voulaient pas vraiment réaliser les scripts que je leur ai vendus», raconte le cinéaste. «Ils ont donc écrit leurs propres scénarios. Ce ne sont pas ceux que j’ai écrits à l’origine». Mais cette décision ne semble pas pour autant déplaire au géniteur de la saga. «Pour moi, c’est mieux de partir au début de quelque chose de nouveau. Je n’ai qu’à me retirer du projet». Alors qu’il était annoncé comme consultant, George Lucas ne semble effectivement pas avoir participé à la production du film. Lui qui souhaitait contrôler tous les aspects de la création des précédents opus s’est juste rendu disponible pour répondre, éventuellement, aux questions de ses «héritiers». «Le temps est plus important que l’argent», souligne-t-il. Un précepte qu’il ne cesse de répéter à longueur d’interviews. En réalité, George Lucas désirait tourner la page depuis plusieurs années. Sa prélogie avait été décriée par une majorité des fans de la première heure ; en 2008, il avait indiqué qu’il n’y aurait jamais d’Épisode VII parce que non seulement l’histoire d’Anakin Skywalker était terminée, mais aussi parce qu’il était fatigué d’être conspué par ceux qui admiraient, auparavant, son œuvre. Ce n’était pas tout à fait exact : comme nous le savons (et l’avons mentionné dans un précédent numéro), lorsqu’il a pris la décision de vendre Lucasfilm à Disney, George Lucas avait déjà commencé à développer une nouvelle trilogie (et ce, malgré ses précédentes dénégations). Mais, par expérience, il savait que cette nouvelle aventure nécessiterait un engagement d’une dizaine d’années...

Le départ du père

Or le cinéaste approchait de ses 70 ans (qu’il a d’ailleurs fêtés en mai 2014). Il a donc d’abord décidé d’écrire et réaliser l’Épisode VII – dont la sortie était alors prévue pour mai 2015 – avant de vendre sa société de production. Mais la proposition de rachat par Bob Iger, en 2012, fut trop tentante. Elle lui permettait de couper les ponts et de se lancer dans de nouvelles aventures. Et il ne perdit effectivement pas de temps. En juin 2013, il se marie avec Mellody Hobson. Deux mois plus tard, il devient père pour la quatrième fois. Or George Lucas ne dissimule pas qu’il a désormais davantage envie de profiter des premières années de sa petite fille que de dédier ses jours et ses nuits à la production d’un nouveau film ! Sans oublier que l’abandon de sa saga lui offre un avantage certain : «À propos de Star Wars, la seule chose que je regrette vraiment est le fait que je ne l’ai jamais découvert comme un «spectateur». Je n’ai jamais pu être surpris quand le croiseur impérial apparaît à l’écran. La prochaine fois, je serai en mesure d’en profiter comme tout le monde». Que ses fans ne s’inquiètent pas : à 70 ans, George Lucas ne manque pas de projets. «Ma motivation a toujours été, simplement, de faire ce dont j’avais envie» expliquait-il récemment. «Et c’est ce que j’ai pratiqué durant tout ma vie. Je ne m’attendais pas à avoir du succès». Depuis une quinzaine d’années, le cinéaste a ainsi discrètement développé Strange Magic, un film d’animation sorti aux États-Unis en janvier, et dont il est l’auteur. Ce projet est issu de son désir de concevoir un film pour ses trois filles. «Star Wars avait été fait les garçons de douze ans», rappelle George Lucas. «Or Star Wars a fonctionné auprès des hommes et des femmes, de huit mois à 88 ans ! Je me suis donc dit que je pourrais produire un film pour les filles de douze ans. Dans Strange Magic, nous avons toujours des combats à l’épée, mais aussi une histoire qui parle à tout le monde». George Lucas voulait surtout se faire plaisir. «Je partais réaliser les plus récents Star Wars ; pendant ce temps, un petit groupe continuait à travailler sur ce projet. Dès que j’avais un peu de temps, je venais les voir». La production de ce conte de fées étant bien entamée lors de la vente de Lucasfilm, Disney accepta de ne pas l’annuler. Notons que les images de synthèse ont été confectionnées par les équipes d’ILM qui avaient œuvré sur Rango. «Quand j’ai vendu la société, je me suis rendu compte que Strange Magic n’était pas terminé. Mais je voulais vraiment prendre ma retraite de Lucasfilm. J’espérais que Kathleen Kennedy poursuivrait ce projet et que Disney mettrait l’argent sur la table. Au final, le film ressemble à ce que j’imaginais». Notons que Strange Magic a été fraichement reçu par la critique américaine… George Lucas a désormais d’autres projets. Outre ses activités philanthropiques, il participe à l’élaboration de son propre musée des arts narratifs, le Lucas Cultural Arts Museum, qui devrait être construit à Chicago (pour environ un milliard de dollars !). Dans quelques années, il y exposera son impressionnante collection d’œuvres d’art. George Lucas compte également réaliser des films très personnels, qu’il compare à des œuvres qu’il avait produites, Powaqqatsi et Koyaanisqatsi. «Je veux faire des films expérimentaux», précise-t-il. «Ils ressembleront à ce que j’avais fait en école de cinéma. Mais je ne suis pas sûr de les distribuer en salles».



L’avenir de George Lucas ne se trouve donc pas dans la galaxie lointaine… Son univers, lui, est désormais supervisé par la génération qui a découvert Star Wars au cinéma. «De mon point de vue, l’aspect le plus intéressant de ce renouveau est que Star Wars est désormais entre les mains d’une génération qui est fan de la saga», s’enthousiasme Mark Hamill, l’interprète de Luke Skywalker. «Il s’agit d’une nouvelle génération de cinéastes, qui a grandi avec ces films». Fan avéré de la trilogie originale, J.J. Abrams avait initialement refusé de réaliser l’Épisode VII parce qu’il préférait, à l’instar de George Lucas, découvrir le film en tant que spectateur. Relancer la saga au cinéma ? La pression était trop forte. Mais celle de Kathleen Kennedy, dirigeante de Lucasfilm et productrice du film, le fut aussi ! «Je veux remercier Kathleen pour avoir dit certains mots», a déclaré le cinéaste lorsque la Visual Effects Society lui a récemment remis un prix. «Elle m’a déclaré : veux-tu réaliser un Star Wars ? Et en plus, elle était effectivement en mesure de me laisser réaliser un tel film ! ». Comme nous le savons déjà, l’ancienne productrice attitrée de Steven Spielberg s’y est reprise à plusieurs fois avant de convaincre J.J. Abrams - qui ne semble cependant pas regretter de s’être laissé séduire. «Passer les deux dernières années dans le monde des sabres lasers et des TIE fighters fut absolument difficile… et aussi un rêve devenu réalité». Pour Disney, qui n’a pas investi quatre milliards pour l’amour de l’art, Le Réveil de la Force représente plus particulièrement une opportunité pour atteindre les enfants de cette décennie. Ces derniers ont déjà été séduits par les jouets Lego Star Wars (une gamme qui rencontre un succès phénoménal, et ce depuis de nombreuses années), mais également de nouveaux marchés, comme l’Asie. Lors de la sortie des précédents épisodes, la Chine ne disposait pas du réseau de salles qui permettent aux studios hollywoodiens d’engranger, désormais, 100 à 200 millions de dollars de recettes supplémentaires pour un blockbuster. «La curiosité va s’étendre bien au-delà des gens qui ont grandi avec ces films», pressent Bob Iger, qui restera à la tête de la firme jusqu’en juin 2018. «Disney a fait un énorme travail sur la manière dont les nouveaux épisodes seront mis sur les marchés, et sur les possibilités de croissance de la franchise». À l’instar de ce qui a été réalisé avec Marvel Studios (racheté en 2009), Disney compte évidemment faire fructifier son investissement. Les concurrents s’attendent à ce que ce renouveau de la saga rencontre un franc succès ; DreamWorks Animation a d’ores et déjà repoussé la sortie de Kung Fu Panda 3 – qui était initialement annoncé pour le 23 décembre prochain, soit cinq jours après Le Réveil de la Force – d’un mois.

Un tournage sous le sceau du secret

Si le tournage du film s’est officiellement arrêté le 6 novembre dernier, des prises de vues additionnelles ont depuis été réalisées. Ainsi, le 12 novembre, le plus grand fond vert d’Europe, au sein des studios Pinewood, près de Londres, abritait le tournage de quelques plans. «Réaliser ce film fut à la fois terrifiant et passionnant», déclare peu après J.J. Abrams. «Pendant ce tournage, qui fut très difficile, les membres de la distribution et l’équipe du Réveil de la Force furent à la fois respectueux et d’une gentillesse incroyable les uns envers les autres». Les acteurs, qui s’étaient montrés jusqu’alors relativement discrets, partagent désormais leur enthousiasme dans les médias. «C’était clairement inattendu», explique Mark Hamill. «Je pensais que même si la saga continuait, je n’en ferais pas partie. Nous avions un début, un milieu et une fin. C’était fini». Il est vrai que cela faisait plus de trente ans que Mark Hamill, Carrie Fisher et Harrison Ford avaient enfilé leurs costumes pour la dernière fois. Pour toute une génération, les interprètes de Luke Skywalker, la Princesse Leia et Han Solo sont devenus, malgré eux, des icônes. «Je n’ai jamais aimé ce mot», s’amuse Carrie Fisher, qui n’a jamais eu la langue dans sa poche. «C’est quelque chose que j’ai souvent entendu : nous étions les personnages «classiques». Ce qui m’a toujours semblé étrange : cela signifie que vous avez les cheveux gris». Ces personnages sont depuis longtemps entrés dans la culture populaire. «Je ne suis pas sûr d’avoir complètement récupéré de mon état de choc», avoue Mark Hamill, à propos de ses retrouvailles avec Luke Skywalker. «Mon expérience sur Star Wars faisait partie du passé. Et je ne m’attendais absolument pas à revenir». Rappelons que George Lucas avait évoqué auprès de Mark Hamill, en 1983, qu’un Episode VII pouvait être réalisé aux alentours de 2011 ; l’acteur aurait pu y incarner une figure plus proche d’Obi-Wan Kenobi. Mais le cinéaste a depuis longtemps changé d’avis, afin de se concentrer sur la prélogie. «Il y a bien longtemps, George nous a dit, à Carrie, Harrison et le reste du casting original, qu’il n’explorerait jamais le monde de Star Wars au-delà des événements du Retour du Jedi», poursuit Mark Hamill. «Mais le temps passe et les circonstances changent. Quand George m’a proposé de reprendre le rôle, voici trois ans [George Lucas a approché les acteurs d’origine avant même de revendre Lucasfilm. Ndlr], je lui ai demandé s’il avait bien réfléchi. Parce que ce n’était peut-être pas une bonne idée. Si Carrie ou Harrison n’avaient pas accepté de participer, nous aurions été coincés au pied du mur. Car c’était tout ou rien. Nous devions tous être présent, ou personne. J’étais donc prêt à rejoindre ce projet, ou à le laisser passer».

Mark Hamill n’était notamment pas certain qu’Harrison Ford, qui a longtemps déclaré qu’il ne souhaitait plus jouer Han Solo, reprenne le rôle du contrebandier au grand cœur. «Harrison est quelqu’un d’imprévisible. Je ne l’avais pas vu plusieurs années ; je ne savais donc pas ce qu’il en pensait. Harrison s’impatiente parfois face aux gens qui ne veulent pas se concentrer sur ce qu’il fait sur le moment, et qui préfèrent évoquer le passé. J’ai donc été ravi quand il a accepté, avec tant d’enthousiasme. Han Solo est un merveilleux personnage. Tout le monde l’aime ! ». L’acteur remarque qu’un aspect du tournage d’un Star Wars a particulièrement changé, en l’espace de trois décennies. À l’époque, Internet et les réseaux sociaux n’existaient pas. Pour garder le secret, il a donc fallu prendre de nombreuses précautions. «Pour la première fois, je suis allé sur un plateau de cinéma où, pour me rendre à ma loge, je devais porter une énorme robe avec une capuche sur la tête», s’amuse Mark Hamill. Quand l’acteur demande à un assistant de la production pour quelles raisons un tel accoutrement est nécessaire, on lui répond que c’est à cause des drones ! Ces engins survolaient les décors pour prendre des photographies. «Quand nous avons fait les films originaux, il y avait juste un reporter qui faisait le tour du studio pour poser quelques questions. Avant, le studio était comme un sanctuaire. Vous étiez protégé du monde extérieur. Vous pouviez vous détendre. Ce n’est plus le cas ! ». L’Épisode VII étant un film particulièrement attendu, les curieux ont effectivement utilisé toutes les astuces imaginables pour découvrir le moindre détail. Outre les recherches artistiques qui ont fuité sur Internet, des photos «volées» ont été prises à Abu Dhabi, sur l’île Irlandaise de Skellig et dans les studios Pinewood. Après avoir été repéré, par hasard, par un pilote d’avion de tourisme, le tournage sur l’ancienne base aérienne militaire de Graham Common a été survolé par des drones, dont les vidéos sont rapidement apparues sur YouTube. Des fans sont montés dans des arbres pour prendre des photos (floues) des acteurs. Même lorsque Harrison Ford s’est blessé, en juin dernier, un paparazzi n’a pas tardé à prendre un cliché ! L’enthousiasme n’est pas l’unique cause de cette folie : des images de bonne qualité peuvent se vendre plusieurs milliers de dollars auprès de certaines agences de presse peu scrupuleuses… Disney et Lucasfilm ont donc mis en place des procédures draconiennes pour que d’éventuelles fuites soient évitées. «La production espère que les spectateurs auront la possibilité de découvrir le film au cinéma, et non de lire l’intrigue sur Internet», ajoute Mark Hamill. «Nous vivons dans une époque très différente. Il existe comme une compétition pour savoir qui va divulguer des informations en premier, ce que j’ai du mal à comprendre. Je croise les doigts pour que personne ne reçoive une copie de script, avant de la mettre sur Internet…». Mais les rumeurs sont nombreuses, et un responsable de Disney indique qu’il est plus simple de ne pas contredire ces fausses informations. «Les gens pensent que ce que nous ne corrigeons pas est vrai», s’amuse-t-il. Disney a donc évité de communiquer sur les rumeurs. «Nous ne pouvons évidemment pas conserver le secret sur tout», déclare J.J. Abrams. «Nous faisons simplement de notre mieux pour garder les choses sous contrôle». En imprimant, par exemple, très peu d’exemplaires du scénario. «Nous devions lire le script dans une sale particulière, entourée de cameras», se souvient Oscar Isaac. «La sécurité était extrême. Cela ne facilitait pas le travail, mais c’était compréhensible».

Une histoire de générations

Mark Hamill, 63 ans, a désormais l’âge qu’avait Alec Guiness lors du tournage d’Un Nouvel espoir. Dans Le Réveil de la Force, Luke Skywalker pourrait donc avoir un rôle similaire à celui du «sage» Obi-Wan Kenobi. Une chose est sûre : il arbore la barbe de l’ermite Jedi. Ce qui n’est pas du goût de Mark Hamill. «Je ne supporte pas vraiment d’être barbu», explique le comédien, qui s’est empressé de la raser après le tournage. «J’étais contractuellement obligé de laisser pousser ma barbe. Mais je ne m’y suis jamais habitué. Cela n’est tout simplement pas fait pour moi. Chaque fois que vous buvez une gorgée de café, vous en avez partout ! Mais cette barbe faisait presque partie de mon costume. Elle apporte une certaine gravité au personnage. Elle véhicule, en quelque sorte, un message». Pour l’acteur, retourner dans la galaxie Star Wars fut une expérience surréelle. «Il m’est impossible de décrire ce sentiment de déjà vu quand je suis entré dans le Faucon Millenium», dont tous les détails ont été scrupuleusement reproduits par les décorateurs. «Il m’est encore difficile de croire que ce film existe. Et il est intéressant que Le Réveil de la Force ait été confié à quelqu’un qui est fan du film original. Il s’agit vraiment de la mise en place d’une nouvelle génération». Effectivement, Le Réveil de la Force pourrait être un véritable passage de relais. Non seulement entre des cinéastes, mais aussi entre deux générations de protagonistes… et d’interprètes. L’irlandais Domhnall Gleeson (Il était temps) – dont l’identité du personnage est pour l’heure inconnue – est né en mai 1983, soit quelques jours avant la sortie du Retour du Jedi aux États-Unis ! Le fils de Brendan Gleeson, et interprète de Bill Weasley dans les deux volets d’Harry Potter et les reliques de la mort, se déclare être avant tout fan de la saga. «J’ai vu la prélogie avant les films originaux», avoue ce fier irlandais, qui salue le fait que le tournage se soit également déroulé sur sa terre natale. «C’est tout simplement génial». Mais l’acteur se dit également impressionné par l’ampleur de la production. «J’avais déjà visité d’impressionnants plateaux, comme pour Harry Potter», précise-t-il. «Mais Star Wars va encore plus loin. Et franchement, j’ai passé un merveilleux moment». Pour l’instant, sa vie quotidienne n’a pas changé. «Les gens me disaient que tout serait différent après la sortie d’Il était temps. Ce film a bien fonctionné, mais il n’a pas affecté ma vie». Ce qui risque de changer après le prochain mois de décembre…

Le rôle d’Oscar Isaac (Sucker Punch) dans Le Réveil de la Force est assez important pour que son personnage apparaisse dans la bande-annonce dévoilée en novembre dernier. Poe Dameron est donc – au moins – un pilote de X-Wing. Né en mars 1979 (soit un an avant la sortie de L’Empire contre-attaque), l’acteur américain, d’origine guatémaltèque, déclare être retombé en enfance la veille de son premier jour de tournage. «Je me souviens avoir utilisé une bouteille de shampooing comme un X-Wing, que je faisais voler à travers ma chambre d’hôtel», s’amuse-t-il. «J’ai toujours été un fan. Le premier film que je me souviens avoir vu au cinéma est Le Retour du Jedi». L’acteur a donc réalisé un rêve d’enfance. «Parler à Anthony Daniels et Peter Mayhew avant qu’ils ne mettent les costumes de C-3PO et Chewbacca, c’était juste incroyable !». Oscar Isaac comprend rapidement que le meilleur moyen d’obtenir la juste interprétation de son personnage est de retrouver ses émotions d’enfant enthousiaste. Mais peu importe l’ampleur du film : le travail reste le même. «Il s’agit avant tout de créer un personnage crédible et, dans le cas présent, un personnage qui s’inscrit dans un gigantesque univers fantastique». Oscar Isaac apprécie le fait que son jeu d’acteur ait pu s’appuyer sur de véritables décors et accessoires. Un fond vert permet toutes les fantaisies, mais ne facilite pas le travail des comédiens. «Les décors du Réveil de la Force ont été conçus avec grand soin», explique-t-il. «Quand vous vous fiez uniquement aux dernières technologies pour raconter une histoire, le résultat peut rapidement mal vieillir». De toute manière, à l’instar de la trilogie originale, le scénario du Réveil de la Force semble se concentrer davantage sur l’histoire et sur les personnages (plutôt que sur le spectacle). «Han Solo est une véritable personne. Il est amusant. L’aspect le plus important de cette histoire est émotionnel. Le côté spectaculaire passe après». Bob Iger confirme : si J.J. Abrams a insisté pour faire appel aux nouvelles technologies uniquement quand c’est nécessaire, c’est pour respecter le look créé par George Lucas dans les années 1970. «Cela va plaire aux fans de la saga, mais aussi au public de notre époque», promet le PDG de Disney. «À cause des images de synthèse, il y a trop de similitudes entre les films contemporains. Les spectateurs ne sont plus facilement si impressionnés».

Ben Morris, le directeur créatif des nouveaux locaux d’Industrial Light & Magic, à Londres, signale qu’il y a quelques années, certains blockbusters ont effectivement abusé des images numériques. «Mais l’industrie gagne en maturité», tempère-t-il. «Je pense que, maintenant, il s’agit de savoir ce qui sert au mieux l’histoire». Les infographistes d’ILM collaborent ainsi étroitement avec les maquilleurs, costumiers et décorateurs. L’idée est de rendre les images de synthèse invisibles, malgré leur influence croissante sur de nombreux éléments du film. «Je dirais que les images numériques sont devenues tellement convaincantes, d’une telle qualité, que même si vous savez que quelque chose n’est pas réel, vous n’y faites pas attention». L’avenir du Réveil de la Force repose désormais sur les épaules des artistes d’ILM, qui vont consacrer les huit prochains mois à la postproduction du film. Sous l’égide de J.J. Abrams, les équipes d’ILM vont travailler jusqu’au dernier moment, afin que les fans de la saga ne puissent pas être déçus. D’ici décembre, la trilogie originale sera encore maintes fois visionnée afin que les infographistes se dirigent dans la bonne direction. «C’est un plaisir pour nombre d’entre nous, car nous voulons tous faire bien les choses», souligne Ben Morris. «Je n’avais jamais travaillé sur un film où il y a un tel sens de la responsabilité».

Des controverses futiles

En novembre dernier, les fans ont d’ailleurs remarqué que la courte bande-annonce du Réveil de la Force évoquait l’esthétique de la trilogie originale. «Le style de ce film, voulu par J.J. Abrams, est clairement aligné sur celui de la trilogie», confirme Ben Morris. «Ce fut formidable de tourner autant en extérieurs». Mais le directeur créatif d’ILM Londres confirme que les trucages de ce «teaser» ont été réalisés extrêmement vite, au dernier moment, et spécifiquement pour cette bande-annonce… qui a failli ne jamais voir le jour. Bob Iger explique que J.J. Abrams souhaitait garder le secret plus longtemps, mais que l’excitation et l’enthousiasme des fans avaient incité Disney à produire cette brève introduction au Réveil de la Force. Pour l’occasion, John Williams a composé et enregistré, à la mi-novembre 2014, un nouveau medley de certains thèmes musicaux de la trilogie originale. Andy Serkis (dont le rôle dans le film est pour l’instant inconnu), qui fait la voix off de cette bande-annonce, prononce simplement deux phrases : «Quelque chose s’est réveillé... L’avez-vous senti ? Le côté obscur... Et le côté lumineux». Ce qui atteste que les Jedi ne sont finalement pas aussi courants, trente ans après Le Retour du Jedi, que dans l’ancien univers étendu, comme nous l’avons évoqué précédemment. Le teaser confirme également les déclarations de Mark Hamill : Le Réveil de la Force fera office de passage de relais entre deux générations. Plutôt que de mettre en avant les personnages «classiques», les nouveaux protagonistes sont brièvement présentés. Outre le pilote de X-Wing Poe Dameron (Oscar Isaac), nous savons désormais que les héros de la nouvelle trilogie se nomment Finn (John Boyega, Attack the Block) et Rey (Daisy Ridley). Ils seront accompagnés du droide BB -8. Et ils devront vraisemblablement lutter contre un certain Kylo Ren, un Sith ou Chevalier du côté obscur (dont l’identité de l’interprète n’a pas été dévoilée). «Le Réveil de la Force est le premier acte d’une toute nouvelle histoire», souligne Mark Hamill. «Et ces jeunes acteurs sont merveilleux. La saga est entre de bonnes mains. Je suis très fier d’eux, alors que je n’ai aucune raison de l’être ! ».

La présence de John Boyega, habillé en stormtrooper, n’a pas manqué de soulever une controverse auprès des esprits les moins progressistes – ou ouvertement racistes. «À ceux que cela concerne, je réponds : il va falloir s’habituer ! », écrit John Boyega, qui a heureusement reçu davantage de soutien. «Le courrier des fans ne fait qu’amplifier ma joie. N’est-ce pas fou que Star Wars revienne vraiment ? Je suis dans le film, mais en tant que fan, je suis déjà très heureux». Oscar Isaac remarque que les réactions induites par la bande-annonce ont permis de révéler les fans plus ou moins racistes. «Ce que j’ai adoré, dans cette bande-annonce, c’est que le visage de John apparaît brusquement, et en premier. Il va falloir effectivement s’y faire ! » Évidemment, la couleur de peau n’a aucune importance. «Les seules choses qui comptent sont l’histoire et les personnages. John est un acteur talentueux, et il est très bon dans ce film. Ce qui est génial, c’est que la grande majorité des fans – les vrais fans – ont montré leur soutien et leur enthousiasme. John a été défendu par nombre d’entre eux. Ils ont rapidement fait disparaître la négativité. Ce fut merveilleux d’y assister». Daisy Ridley, elle, pilote un engin clairement inspiré par les recherches artistiques réalisées pour les précédents épisodes. J.J. Abrams a effectivement insisté pour que les illustrateurs puisent dans le passé dans la saga, et notamment dans les travaux du regretté Ralph McQuarrie. De nombreux accessoires, costumes, et éléments de décor sont tirés d’illustrations qu’il avait faites pour la trilogie originale. Le droide BB-8, dont le corps roule sur lui-même alors que la «tête» demeure (relativement) statique, semble être un digne descendant de R2-D2. «Ils ne cessent de m’étonner avec ce qu’ils sont capables de faire», avoue Mark Hamill. «Je leur ai demandé comment ils allaient faire mieux que R2-D2, le robot le plus adorable de l’Histoire du cinéma. Puis ils m’ont montré BB-8…». Le design de ce droide rappelle indéniablement les premiers concepts envisagés pour le compagnon de Luke Skywalker. En 1975, Ralph McQuarrie avait notamment dessiné un robot reposant sur une sphère. «R2-D2 m’a été décrit comme un petit robot», déclarait-il à l’époque. «Je l’ai imaginé sur une sorte de roulement à billes géant, en forme de roue. Il avait des gyroscopes, ce qui lui permettait d’aller dans toutes les directions, sur cette balle géante». On retrouve des concepts similaires dans des dessins réalisés pour La Menace Fantôme. Mais BB-8 n’est pas qu’une image de synthèse. Une réplique fonctionnelle a également été construite ! «Quand ils m’ont montré comment fonctionnait ce robot, sur le plateau, j’ai été stupéfait », se souvient Mark Hamill. «Puis ils m’ont laissé jouer avec ! Je l’ai fait circuler dans le département des créatures, à Pinewood. Ce fut un vrai plaisir». Oscar Isaac semble aussi s’être amusé, avant de se retrouver dans le cockpit d’un X-Wing. «Pendant une journée, j’ai pu m’entraîner sur un simulateur de vol», précise-t-il.

Si Lucasfilm n’a pas dévoilé l’identité de l’interprète de Kylo Ren, qui a la lourde tâche de succéder à Dark Vador dans le rôle du méchant, tout porte à croire qu’il s’agit d’Adam Driver (la série «Girls») - un ancien soldat du corps des Marines, déployé en Irak. Pour Joel Edgerton (Owen Lars dans L’Attaque des clones), qui a déjà joué face à Adam Driver, cela ne fait aucun doute. «Il m’a dit qu’il ne pouvait rien me dévoiler, mais je reconnais la manière dont il bouge». «L’épée laser» de Kylo Ren, qui dispose de trois lames en forme de croix, n’a pas laissé les fans indifférents. «Elle ressemble à une vieille épée», déclare Roger Christian, chef décorateur d’Un Nouvel espoir. «Ce qui ne peut pas être un hasard. J.J. a dû réfléchir au moindre élément de cette première bande-annonce». «Si Dark Vador avait disposé de cette arme, il ne se serait jamais tranché la main», répond Oscar Isaac aux fans qui se moquent de la forme de l’épée. La controverse amuse J.J. Abrams. «J’ai reçu un nombre incalculable de messages contradictoires, de la part de gens défendant leurs thèses à l’aide des graphiques incroyablement détaillés. Certains m’ont démontré que le sabre peut tuer son utilisateur. Mais la création de cette arme ne s’est pas faite sans de nombreux débats. C’est drôle de voir que les gens ont les mêmes conversations, mais en sens inverse». Les fans ont par contre salué le remplacement de l’antenne du Faucon Millenium – la précédente ayant été arrachée dans Le Retour du Jedi. Le diable serait-il dans les détails ? Enfin, certains ont remarqué que la bande-annonce se termine sur le bruit du sabre laser de Luke Skywalker. «Ils sont très malins», confirme Mark Hamill, qui a adoré assister à la réaction des fans à travers le monde. «Ma fille m’a montré une vidéo où l’on voyait leur joie. Il est important de se rappeler qu’il y a autant de gens enthousiastes, et autant d’enfants qui attendent ce film». George Lucas, lui, a attendu près d’un mois avant d’avoir l’occasion de découvrir la bande-annonce. «J’attendais de la voir dans une salle de cinéma», explique-t-il. «Ce fut intrigant». Il ajoute qu’il ira évidemment voir le film en salle. «Cette fois-ci, je n’ai aucune idée de ce qu’ils font». En quatre jours, ce teaser fut visionné plus de 40 millions de fois sur YouTube. Une semaine plus tard, la vidéo avait cumulé cent millions de vues. «Je suis l’une des seules personnes qui ont pu visiter les plateaux durant le tournage», déclare Bob Iger. «Et je fais partie des quelques chanceux qui ont vu la plupart des images du film. Je peux assurer aux millions de fans, qui espéraient un nouvel épisode depuis près d’une décennie, que Le Réveil de la Force sera digne de l’attente. Mais ce n’est que le début d’une nouvelle ère pour la saga. Dès l’année prochaine, nous allons distribuer un film autonome, qui sera suivi par l’Épisode VIII en 2017. Et nous terminerons cette trilogie avec l’Épisode IX, en 2019». Les quatre prochains films – les deux «spin off» et les deux derniers volets de la trilogie - sont effectivement en développement. Mais la phase de préproduction du premier filmé dérivé de la saga et de l’Episode VIII est déjà bien avancée…

Un tournage en cache un autre

J.J. Abrams se contente d’être producteur exécutif de l’Épisode VIII, écrit et réalisé par Rian Johnson (Looper), qui est prévu pour décembre 2017. Rian Johnson promet aux fans – après tout, il en est un – que son film respectera lui aussi l’héritage de la saga. «J’ai regardé sur Wookieepedia si «sabre laser» s’écrit en un ou deux mots», écrivait-il en février sur Twitter. «Ne vous inquiétez donc pas : votre enfance est entre de bonnes mains». Rick Heinrichs (Sleepy Hollow, Pirates des Caraïbes, Captain America et, plus récemment, Big Eyes) l’a rejoint en tant que chef décorateur. Il leur reste une année pour se préparer avant d’entamer le tournage. Si nous ne savons pas encore quels personnages feront leur retour, Emily Blunt, qui a joué dans Looper, encense Rian Johnson. «Il ne m’a pas proposé de rôle, mais je sais qu’il va être brillant. Rian est un visionnaire, et c’est exactement ce dont cette franchise a besoin». S’il n’a pas été invité à reprendre le rôle de Lando Calrissian dans Le Réveil de la Force, Billy Dee Williams, qui a récemment prêté sa voix au personnage pour la série «Star Wars Rebel », pourrait faire son retour. «Je sais que certains fans sont mécontents, concernant mon absence dans le prochain film», déclare-t-il. «Mais je pourrais bien… Disons que j’ai le sentiment que je pourrais apparaître… Je ne peux pas vraiment en parler pour l’instant. Les gens se souviennent que je faisais partie du casting de la trilogie originale, mais je n’ai pas participé avant le deuxième film. Je suis arrivé après que tous les autres acteurs aient été introduits. Donc je pense qu’ils font peu ou prou la même chose… Je ne peux pas imaginer qu’ils ne fassent pas revenir Lando. Nous verrons bien…».

D’ici le tournage de l’Épisode VIII, les studios Pinewood seront agrandis ; la première phase, qui devrait être terminée début 2016, permettra d’avoir accès à cinq nouveaux plateaux. Pendant la construction de ces bâtiments, qui s’étalera jusqu’à la fin de l’année, Gareth Edwards (Godzilla) réalisera - à proximité - le premier film dérivé, intitule Rogue One. Le tournage va d’ailleurs débuter dans les prochaines semaines, au sein des plateaux qui abritaient précédemment le prochain James Bond, Spectre. La sortie de ce premier film «non numéroté» est prévue le 16 décembre 2016. En janvier dernier, le scénariste Gary Whitta (Le livre d’Eli) annonce qu’il a quitté le projet pour rejoindre l’adaptation cinématographique des comics Starlight de Mark Millard. À l’instar de Michael Arndt, qui a passé le relais à J.J. Abrams et Lawrence Kasdan pour l’écriture du script du Réveil de la Force, Gary Whitta laisse à d’autres le soin de réécrire le scénario. Ce processus n’a rien d’anormal, à Hollywood ; Gary Whitta a semble-t-il été engagé pour écrire uniquement une première version de l’histoire. «L’année que j’ai passée à travailler avec Lucasfilm fut, de loin, la plus gratifiante de toute ma carrière», a-t-il déclaré. «En tant que fan de Star Wars, je suis profondément reconnaissant d’avoir eu la rare opportunité de contribuer à un nouveau chapitre de la saga. Ce film va être incroyable». Gareth Edwards, quant à lui, salue le travail de son collègue. «Gary fut un merveilleux contributeur, très inspiré», affirme le réalisateur. «J’ai énormément apprécié de pouvoir travailler avec lui». Le nom du remplaçant de Gary Whitta fut rapidement annoncé. Chris Weitz - le réalisateur et scénariste d’American Pie, Pour un garçon et A la croisée des mondes : La boussole d’or - a ainsi repris le flambeau. Son rôle est de peaufiner et finaliser le script, afin que le film dérivé nécessite un budget moins élevé. Pour l’anecdote, Gary Whitta et Chris Weitz ont un étrange point commun : par le passé, ils ont tous deux critiqué - sans ménagement - la prélogie !

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Lucasfilm n’a dévoilé, comme nous l’avons dit, aucun détail sur l’histoire de ce long-métrage. Mais certaines rumeurs, de plus en plus tenaces, font état de la présence de Han Solo, de Boba Fett et de mercenaires. Voire de l’Étoile noire… Selon ces rumeurs, Aaron Paul (Breaking Bad) serait le choix de la production pour incarner Han Solo. Or l’acteur est justement en lice pour un rôle dans ce même film… Évidemment, même si ces informations venaient à être confirmées, un autre comédien pourrait être sélectionné. Edgar Ramirez (Carlos) intéresse également la production. Par une amusante coïncidence, Aaron Paul a participé à une lecture de L’Empire contre-attaque, en décembre dernier, en compagnie de Jessica Alba, J.K. Simmons, Ellen Page et… Mark Hamill ! Ce dernier prêtait sa voix à l’Empereur et à Obi-Wan Kenobi. Aaron Paul, quant à lui, incarnait Luke Skywalker. «Son Luke était parfait», affirme Mark Hamill. «Il s’est totalement approprié mon personnage». Début février, les revues hollywoodiennes annoncent qu’une actrice est sur le point de signer afin d’incarner le personnage principal féminin du film : Felicity Jones. Elle rejoindra officiellement le casting, peu après. Née en octobre 1983, cette brillante comédienne britannique a notamment joué dans The Amazing Spider-Man 2 et Une merveilleuse histoire du temps. Parmi les autres actrices en lice pour le même rôle, on retrouvait les noms de Tatiana Maslany («Orphan Black»), Mackenzie Davis (Et (beaucoup) plus si affinités), Rooney Mara (Millénium), ainsi que la sœur de cette de cette dernière, Kate Mara («House of Cards»). Lucasfilm et Disney ne devraient pas tarder à lever le voile sur ce projet. La convention Celebration, qui se déroulera du 16 au 19 avril, devrait confirmer – ou infirmer – la présence de Han Solo et Boba Fett. Un sujet qui sera évidemment au cœur de la prochaine partie de ce dossier ! D’ici là, vous aurez l’occasion de retrouver la galaxie lointaine, très lointaine grâce à la série animée «Star Wars Rebels», diffusée en France sur Disney XD et France 4. Cette sympathique série réussit à faire lien entre les deux précédentes trilogies, en invitant des personnages auxquels sont attachées les différentes générations de fans. De Yoda à Lando, en passant par Tarkin et Ahsoka Tano, Rebels tente de faire la synthèse avant que Le Réveil de la Force ne propulse la saga dans une nouvelle ère.

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.