Compte-rendu du salon IMATS Londres 2015
Article Spectacles du Vendredi 28 Aout 2015

Cette année, pour la première fois, l’IMATS de Londres s’est tenu à la date très tardive du second week-end de juillet, du 10 au 12 précisément. On ne présente plus ce célèbre événement, rendez-vous incontournable des passionnés de maquillage effets spéciaux…

De notre envoyé spécial Jean-Philippe Lomas

Compte tenu de la date, c’est sous un soleil estival qui nous attendons l’ouverture des portes le vendredi après-midi pour la journée réservée aux professionnels. Comme c’est le cas pour la troisième année consécutive, le salon se déroule dans le quartier de Kensington à l’ouest de Londres, sous la verrière de l’Olympia National Hall. Cette première journée est le moment idéal pour faire le tour des stands dans le calme, renouer contact avec les personnes présentes, et faire quelques achats avant l’affluence des jours suivants. Un certain nombre de démonstrations se déroule déjà sur plusieurs stands. Le temps fort de cette journée est une table ronde auquel participent les Britanniques Neill Gorton (DOCTOR WHO, WOLFMAN), Mark Coulier (GRAND BUDAPEST HOTEL) et le vétéran américain Steve Johnson (GHOSTBUSTERS, ABYSS). La plupart des questions tournent autour de l’innovation dans les techniques de maquillage effets spéciaux, et comment au fil de leur carrière les intervenants avaient dû adapter leurs méthodes et faire preuve d’un regard neuf pour arriver à leurs fins.

Le samedi

Contrairement aux années précédentes, ce n’est pas - pour une fois - par une démonstration de Neill Gorton que s’ouvre cette journée. La première présentation qui attire notre attention est une démonstration du maquilleur Thomas Surprenant (DONNIE DARKO, X-MEN – L’AFFRONTEMENT FINAL). Il a remporté au cours de sa carrière deux Emmy Awards, qui sont l’équivalent des Oscars pour la télévision. Ici il nous présente un maquillage de vieillissement sur un modèle masculin. Mais à la différence d’autre maquilleur, Thom Surprenant utilise des prothèses en mousse de latex associées à d’autres en silicone encapsulé. Comme nous l’avions appris l’année dernière, contrairement à la tendance actuelle, il estime que la mousse de latex demeure un matériau parfaitement d’actualité, même quand il s’agit d’un maquillage réaliste comme un vieillissement. Le maquillage se compose d’une prothèse en mousse de latex recouvrant le front, une énorme prothèse en silicone allant du cou aux joues, un nez ainsi qu’une paire d’oreilles pointues, petit élément fantastique personnage autrement réalise. Le nez et les oreilles sont en mousse de latex. Le challenge ensuite est de réaliser un travail de peinture qui ne laisse pas deviner la différente nature des prothèses. Il commente que la peau n’est de toute manière pas si translucide que ça et qu’il est fréquent de voir aujourd’hui des prothèses en silicone encapsulé qui sont tellement exagérément translucides qu’elles perdent en réalisme. Arrivé à la fin du temps imparti, il est contraint de parachever son maquillage sur son stand. Les finitions comprennent notamment une perruque et une moustache. Thom Surprenant profite de sa démonstration pour nous expliquer comment il en est venu à créer sa propre ligne de pinceaux, conçue spécifiquement pour le maquillage effets spéciaux. C’était par lassitude que le matériel de maquillage couramment disponible était généralement ciblé pour le maquillage beauté.

En cours de matinée démarre le premier concours. Celui de maquillage effets spéciaux. Il a pour thème "Les maquillages de vieillissement", en hommage au grand maquilleur Dick Smith (LITTLE BIG MAN, L’EXORCISTE), que certains ont surnommé "le Parain du maquillage", disparu il y a pratiquement un an jour pour jour. La tâche pouvait paraître plus ardue que les années précédentes, car ici le but était de créer un personnage réaliste plutôt que l’habituelle créature fantastique, mais les élèves des écoles de maquillage se sont plutôt bien défendus en concevant des personnages cohérents. La tâche était rendue d’autant plus difficile que la plupart des modèles étaient très jeunes, et généralement dans ce cas les vieillissements ne fonctionnent pas très bien. Cette année, on aura pu constater que la plupart des présentations de maquillage effets spéciaux ne se déroulaient pas sur la scène principale du salon, mais sur une scène annexe. Signe sans doute que le maquillage beauté est inexorablement en train de gagner du terrain. D’ailleurs cette année les amateurs d’effets spéciaux auront d’avantage trouvé à leur goût directement sur les stands, que lors des conférences plénières. Aussi les principaux stands FX étaient tous regroupés d’un côté du hall : Neill's Materials, PPI, Mouldlife, Smooth-On, PS Composites…

La journée se poursuit avec une interview du légendaire Steve Johnson. Maquilleur effets spéciaux, creature designer, et concepteur d’animatroniques ; où il retrace les temps forts de sa carrière. Plus tard nous avons enfin droit à la démonstration de Neill Gorton. Pour la seconde année consécutive, il délaisse ses traditionnels maquillages de vieillissement pour nous offrir une réinterprétation d’un personnage emblématique des films de genre. L’an passé nous avions eu droit à une créature tirée du film NIGHTBREED. Cette année il s’agit de la fiancée de Frankenstein. La journée se conclut par une table ronde à propos du film LES GARDIENS DE LA GALAXIE. Celui-ci fait la part belle aux effets de maquillage avec notamment les personnages de Gamora, Drax et Nebula. Sur l’estrade on retrouve la chef maquilleuse Lizzie Yianni Georgiou, le responsable des designs David White, ainsi que des membres de l’équipe de maquillage. Ils nous décrivent leur expérience sur ce film et comment ils sont parvenus à conceptualiser l’univers Marvel.

La suite de ce reportage sera prochaine publiée sur ESI !

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