Dans le camp des héros, aux côtés d’Oscar Isaac que l’on avait déjà découvert dans INSIDE LLEWYN DAVIS des frères Coen, A MOST VIOLENT YEAR, de J. C. Chandor, et surtout dans le remarquable thriller de Science-Fiction EX MACHINA, deux acteurs anglais presque inconnus tiennent les deux rôles principaux : la débutante Daisy Ridley qui n’avait tourné que pour la télé, et John Boyega que les fantasticophiles avaient aperçus dans la sympathique série B britannique ATTACK THE BLOCK en 2011, où il repoussait une invasion extraterrestre dans une tour de banlieue…

Propos traduits et formatés par Pascal Pinteau

Choisis par JJ Abrams au terme d’un très long casting qui a mis leurs nerfs à dure épreuve, puisque même après avoir été choisis, ils ne devaient révéler la nouvelle ni à leur famille, ni a leurs amis, Daisy Ridley et John Boyega ont assumé la lourde responsabilité de devenir le duo vedette des épisodes 7, 8 et 9 de STAR WARS. A l’instar de leurs personnages - Rey la marchande de pièces d’occasions prélevées sur des épaves de vaisseaux, et Finn le Stormtrooper qui choisit de deserter les rangs du premier Ordre et de passer dans le camp adverse - ils ont vécu eux aussi une incroyable aventure qui marquera un tournant dans leurs vies. Cette expérience a été aussi une sorte de rêve éveillé pour John Boyega, fan de STAR WARS depuis l’enfance et la vision à l’époque de leur sortie des épisodes 1, 2 et 3, suivie par la découverte des volets 4, 5 et 6, et de ses héros favoris : « Mes personnages favoris sont Han Solo et Chewbacca. Je suis aussi un grand fan de R2D2. A présent, dans LE REVEIL DE LA FORCE, nous avons notre nouveau BB8 qui est probablement comme un nouveau jeune premier qui s’apprête à rivaliser avec la star R2D2 ! Et l’ensemble de cet univers continue à me fasciner. Cet immense récit et toutes les trajectoires narratives qui s’entremêlent pour former la trame d’une seule histoire, tout cela est très impressionnant. George Lucas a bien travaillé ! » Daisy Ridley, elle, n’a pas gardé un aussi bon souvenir de son premier contact avec cet univers : « Je me souviens d’avoir vu l’une des préquelles au cinéma quand j’étais toute petite, et d’avoir été terrifiée ! Mais comme j’étais plus jeune que la première génération des fans de STAR WARS, cet univers n’était pas l’une de mes grandes références cinématographiques jusqu’à ce que j’en fasse partie, jusqu’à maintenant. Mais même dans mon cas, j’avais constaté auparavant à quel point les références à STAR WARS imprègnent la culture populaire. Elles surgissent régulièrement dans les magazines, les publicités, et un peu partout autour de vous. Quand j’ai enfin découvert tous les films de la saga, j’ai compris cet engouement. Mon personnage favori est devenu Luke Skywalker. Je crois que c’est du au fait qu’il symbolise quelque chose d’universel. Il représente tant de choses qui nous concernent tous. Chacun doit trouver sa voie au début de sa vie, puis les circonstances changent, des évènements imprévus ont lieu, et vous vous retrouvez sur un chemin complètement différent. Mais quelles que soient les circonstances, ce qui ne change jamais en Luke c’est sa bonté. Il est le bien qui réagit à la présence du mal et qui le combat. Il défend aussi Leia et Han Solo. Il défend toujours les intérêts et la liberté des autres. Tous les choix qu’il fait ont un impact positif, non seulement sur lui, mais sur les gens qui l’entourent. Je crois que c’est ce que font beaucoup de gens dans leurs vies, et c’est probablement pour cela que j’apprécie autant ce personnage. Il est quelqu’un auquel je peux m’identifier. » Pour Oscar Isaac, qui incarne Poe Dameron, le pilote d’élite de X-Wing, déterminé à devenir un héros de la flotte rebelle, c’est un autre moment de la trilogie original qui reste gravé dans sa mémoire d’enfant : « J’avais quatre ou cinq ans quand mon père m’a emmené voir Le Retour du Jedi au cinéma. J’ai été frappé par la scène où Luke retire le casque de Dark Vador et où l’on découvre alors le visage de ce vieil homme. Ce film a eu un impact profond sur ma vie et mon imaginaire. Et plus tard, comme beaucoup d’enfants, j’ai joué avec les figurines et les vaisseaux STAR WARS en inventant mes propres histoires. Ces films ont contribué à développer mon imaginaire et font partie de mon enfance. »

Un entraînement pour avoir de…la Force

A peine passée la joie de l’annonce officielle de leur casting, les nouvelles têtes d’affiche de la saga ont du suivre un entraînement très rigoureux, digne de chevaliers Jedi : « Mon entraînement physique a débuté quelques semaines après que j’aie appris que j’avais été choisie pour incarner Rey » précise Daisy Ridley. « Nous avons appris le combat à mains nues, et nous débutions chaque séance par une petite session de boxe. JJ voulait que j’aie le physique d’une personne qui s’entraîne régulièrement. Je me suis donc musclé le torse et les bras quatre jours par semaine pendant trois mois. Ensuite, j’ai fait de l’escalade. Je me suis entraînée sur un mur d’escalade d’un bon niveau de difficulté. On en a même installé un sur un plateau du studio. J’ai appris à apprécier l’escalade, même si je me décourage un peu les jours où je glisse et je tombe en étant retenue par les cordes et mon harnais. Mais j’aime vraiment cela. C’est assez étonnant de se lancer dans une activité que l’on n’avait jamais faite puis de sentir peu à peu que l’on acquiert de bonnes bases dans ce domaine et que l’on arrive à le pratiquer en se perfectionnant. Je dois dire que sans les coachs qui nous ont entraînés dans toutes ces disciplines sportives John Boyega et moi ne serions jamais arrivés au bout du tournage à Abu Dhabi. Les scènes où nous devions courir ont été très dures physiquement. Nous étions soulagés quand on tournait les plans où il y avait des explosions autour de nous car cela signifiait que nous pouvions nous arrêter un peu de courir ! Quand le tournage s’est poursuivi à Pinewood, je ne me suis plus entraînée tous les jours à faire des cascades, mais j’ai continué à pratiquer des exercices de gymnastique pour garder la même résistance physique. C’était indispensable pour pouvoir conserver son énergie pendant les très longues journées de tournage. Et il y a eu aussi les sessions d’entraînement au combat avec le bâton. Je ne sais pas comment je suis parvenue à tourner ces scènes-là : je crois que l’adrénaline a pris le dessus ! Franchement, je n’aurais jamais cru que j’allais être capable de me battre aussi longtemps, et pendant toutes les prises qui se sont succédé. Le jour du tournage de cette séquence, j’étais littéralement pétrifiée. C’était la toute première scène de combat de ma carrière. Je me suis lancée, tout s’est bien passé, et quand nous avons fini de filmer, je me suis sentie très bien. J’ai pu constater aussi ce jour-là que nos sessions d’entraînement avaient porté leurs fruits. Pendant un entraînement, vous avez l’impression d’aller bien au-delà de vos limites de résistance physique. Mais quand vous arrivez sur le plateau pour tourner, il y a comme un déclic en vous, et vous vous abandonnez au personnage et à tout ce que vous avez appris : c’est alors votre corps qui agit en utilisant de nouveaux réflexes, et c’est un sentiment assez extraordinaire à éprouver. J’étais contente à titre personnel, mais aussi parce que Rey est représentée comme un personnage de femme courageuse capable de se défendre seule. C’est formidable de promouvoir ce type de personnage. Je n’avais jamais fait de l’escalade, ni de l’escrime, ni du combat au corps à corps, ni de la boxe auparavant, et pourtant j’y suis arrivée. C’est une sensation formidable que j’ai pu projeter dans la personnalité de Rey. » John BoyegaQuand on interprète un rôle comme celui-ci, et que l’on joue dans un film de la saga STAR WARS, on sait qu’il va y avoir beaucoup d’action. JJ excelle dans la mise en scène des séquences de combats, aussi bien dans l’espace qu’au sol. En tant qu’acteurs, nous avons bien évidemment eu besoin d’apprendre les techniques de combat à mains nues, et aussi comment manier les sabres lasers. Je me suis entraîné pendant sept mois en tout, souvent en écoutant la musique de STAR WARS dans le gymnase. Les haut-parleurs de la salle diffusaient les mélodies de John Williams pendant que je courais, faisais de la cardio, de la boxe et que je soulevais des poids. Quand le tournage a commenté, je me sentais vraiment prêt physiquement. L’entraînement au combat a été fait très sérieusement. Nos sabres lasers étaient très lourds, et cela nous aidait à imaginer cette puissance qui sort du sabre et tout ce qu’il faut faire pour la manœuvrer sans se blesser soi-même. Il faut avoir de l’énergie et être habile pour y parvenir, mais l’entraînement a été très amusant car j’avais toujours rêvé de me battre avec un sabre laser. C’était un rêve d’enfance qui se transformait en une réalité avec une justification professionnelle ! (rires) Nous avons travaillé avec des bâtons en bois pendant longtemps pour ne pas courir de risques, et pour apprendre les gestes clés et la chorégraphie.» Oscar Isaac, lui, a été exempté de ces sessions intensives puisque son personnage se bat bien calé dans le siège de son X-Wing. Mais sa résistance physique a malgré tout été mise à l’épreuve pendant qu’il jouait les scènes d’attaques dans un cockpit monté sur un « gimbal », une plateforme animée par des vérins qui bougeait dans tous les sens pendant des heures. Secoué ainsi de prise en prise, Isaac était souvent pris de violentes nausées.

Le prochain épisode de cet entretien paraîtra bientôt sur ESI !

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