ALICE DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR : Entretien avec Mia Wasikowska (Alice) – 1ère partie
Article Cinéma du Mercredi 13 Juillet 2016

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Qu’avez-vous ressenti en entrant à nouveau dans la peau d’Alice et en portant ses costumes bigarrés ? Était-ce une expérience différente cette fois-ci ?

Oui, car je connaissais mieux cet univers et ce que le tournage allait être, avec le recours aux fonds verts et les installations de décors verts destinées à être remplacées par des décors 3D. James avait une approche très différente de ce qu’allait être cette nouvelle aventure d’Alice, et il apporté avec lui de nombreuses idées et une énergie nouvelle. Ce tournage a été très plaisant.

La séquence d’introduction du film, pendant laquelle on vous voit commander un navire marchand pendant une attaque de pirates, est très spectaculaire. Est-ce que ces scènes d’action vous ont particulièrement plu ?

Oui, mais ce film ne repose pas uniquement sur des séquences comme celles-ci : son contenu émotionnel est plus fort, me semble-t-il, que le précédent. Mon personnage prend beaucoup plus d’initiatives qu’avant, et c’était agréable de jouer une version plus énergique d’Alice, notamment quand elle sauve tout le monde !

Comment Alice a-t-elle évolué dans le monde réel depuis son premier voyage au Pays des Merveilles et comment l’interprétez-vous dans cette seconde aventure ?

Je dirais que dans le premier volet, Alice cherche ses marques au Pays des Merveilles, et qu’elle avance de manière assez craintive et parfois maladroite. Dans cet épisode, Alice a acquis énormément d’expérience et de confiance en elle, parce qu’elle a voyagé dans le monde entier pendant un an en état le capitaine du navire marchand. Elle a trouvé sa place dans le monde réel, et elle est déstabilisée à nouveau lorsqu’elle retourne au Pays des Merveilles.

Le premier épisode a remporté un succès colossal au boxoffice dans le monde entier. Avez-vous été surprise que Disney mette autant de temps à en produire une suite ? Et est-ce que le temps écoulé vous a permis d’avoir un peu plus de recul sur la manière d’aborder une suite et de retrouver votre personnage ?

Oui, absolument. J’ai été très surprise que l’on me contacte pour une suite car six ans s’étaient écoulés depuis que nous avions tourné le premier. J’en avais déduit qu’il n’y aurait jamais de second épisode car généralement, on l’annonce très vite en cas de succès. Mais je trouve que c’est une bonne chose car cela m’a permis de faire d’autres films entretemps, et aussi de me préparer à retourner dans ce monde, en le connaissant mieux.

Comment vous sentez-vous quand vous jouez de nombreuses scènes sur des plateaux verts parce que les décors du film sont essentiellement numériques ? Est-ce une expérience proche du théâtre où vous parvenez à imaginer le monde autour de vous ou cela peut-il être difficile quand vous n’avez presque rien à voir ou à toucher pour vous aider à jouer la scène ?

C’est très étrange, car cela vous donne l’impression de jouer dans le néant. Vous disposez de très peu d’informations matérielles, concrètes, sur ce qui va se passer autour de vous, mais notre réalisateur James Bobin s’est donné beaucoup de mal pour nous donner autant de renseignements que possible sur l’aspect final de ces scènes. Il a été très attentif à cela et a nourri nos performances en nous montrant des images pour nous aider. Cela étant dit, nous avons joué dans beaucoup plus de vrais décors que pendant le tournage de l’épisode précédent, ce qui a été sensationnel pour nous, car après avoir tourné longtemps sur des plateaux entièrement verts, on en finit presque par oublier toutes les informations et les idées de jeu que vous apportent de vrais décors, des accessoires solides et bien sûr des acteurs en costumes en face de vous ! C’est beaucoup plus stimulant de se retrouver dans cette situation que sur un plateau vert avec des figurants qui portent des justaucorps verts pour représenter les personnages 3D qui seront ajoutés en postproduction. C’est toujours bizarre d’être « immergé » dans le vert, parce que l’on joue en se sentant toujours seul, et sans avoir de réaction d’un autre acteur en face de vous. Cela vous oblige à vous motiver mentalement, et à croire encore plus à la situation imaginaire que vous jouez.

Vous est-il arrivé de jouer sur un plateau vert face à une balle de tennis orange accrochée au bout d’un bâton, alors que la balle était sensée être Sacha Baron Cohen jouant le personnage du temps ?

Pas autant que dans le premier où mon personnage changeait tout le temps de taille, ce qui signifiait que je devais jouer sur fond vert des scènes ou j’étais sensée parler avec Johnny Depp. Dans cet épisode, je garde toujours la même taille, et cela m’a donc permis de jouer toutes les scènes avec Johnny et Sacha directement en face d’eux.

Comment les scènes de chutes vertigineuses ont-elles été tournées ?

Eh bien, j’étais harnachée, accrochée à des câbles et suspendue au milieu du plateau vert, avec des ventilateurs braqués sur moi. Et nous avons tourné aussi des scènes où je sautais et tombais d’une hauteur de deux mètres sur un matelas amortissant. Je dois dire que c’est plutôt amusant à filmer. Quand j’étais harnachée avec les deux câbles placés de chaque côté de mes hanches, je devais me pencher en avant et utiliser mes bras et mes jambes de telle manière que je puisse tourner plusieurs fois de suite dans cet axe. Vous savez, certaines personnes paient pour réaliser ce genre d’acrobaties ! (rires) Je n’ai donc aucune raison de me plaindre.

La suite de notre dossier ALICE DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR paraîtra bientôt sur ESI !

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.