FALLOUT : Entretien avec les créateurs et les acteurs de la série post-apocalyptique de Prime Video - 2ème Partie
Article TV du Lundi 08 Avril 2024
Entretien avec le producteur exécutif et réalisateur Jonathan Nolan, les créateurs de la série & showrunners Geneva Robertson-Dworet et Graham Wagner, le producteur exécutif pour Bethesda Game Studios Todd Howard, et les acteurs principaux Ella Purnell (Lucy) et Aaron Moten (Maximus).
Todd, quand vous songez à votre expérience de travail sur tous ces jeux FALLOUT, y a-t-il quelque chose que l’équipe de la série a particulièrement bien réussi à transposer ? Quelque chose qui vous a particulièrement ébloui et surpris quand vous avez assisté au tournage et visité les plateaux ?
Todd Howard : Je dirais que j’ai été frappé par l’authenticité qu’ils ont apportée en créant cette adaptation, en ayant l’obsession du détail qui sonne juste. Quand nous développons nos jeux, nous aimons dire que nous nous sommes obsédés par chaque pixel. Eh bien Jonathan et son équipe étaient obsédés par chaque pixel de chaque image de chaque épisode de la série, et se surpassaient pour que tout soit crédible. Ce qui est vraiment très particulier dans cette série comme dans les jeux FALLOUT, et on le comprend immédiatement en voyant la bande-annonce, c’est qu’il y a énormément d’ambiances différentes. Les situations vous font passer de moments sérieux et dramatiques à des scènes d’action délirantes, puis des situations d’humour noir. Le tout enveloppé par une musique nostalgique et dramatique. Je pense que la bande-annonce présente bien l’originalité de la série : on comprend qu’elle intègre ces différentes choses dans la trame narrative, d’une manière qui correspond exactement à ce qui rend FALLOUT atypique et si plaisant. Ils ont fait un travail incroyable.
Jonathan, Geneva, et Graham, y avait-il une chose particulière qu’il fallait à tout prix réussir à transposer dans la série ?
Jonathan Nolan: Nous avons beaucoup parlé de la manière de créer et de tourner les scènes avec l’armure assistée. Définir le ton global de la série était très important aussi. Trouver la bonne approche était sans doute la tâche la plus difficile et la plus intimidante pour moi. Mais en travaillant avec Geneva et Graham, nous savions que nous allions certainement parvenir à raconter cette histoire incroyablement ambitieuse. Sur le plan technique, l’ampleur du monde que nous allions décrire et la représentation de l’armure assistée en particulier faisaient parties de ces choses que nous considérions en nous disant, « Mais comment diable allons-nous pouvoir faire exister tout cela ?! » Heureusement, nous y sommes arrivés en fin de compte.
Graham Wagner : C’est juste une toute petite chose. Mais si vous avez vu la scène de la bande annonce dans laquelle Chet, est éclaboussé de sang, l’équipe de la coiffure a appliqué de la brillantine Brylcreem exactement comme il le fallait dans ses cheveux. Je sais que ce n’est pas aussi ambitieux que ce dont Jonah vient de parler, mais c’est le genre de petit détail parfait que j’apprécie en le voyant ! (rires) Et pour toi, Geneva ?
Geneva Robertson-Dworet : Oh, mon Dieu, c’était l’ensemble de ce qui a été créé ! Nous débordons de reconnaissance pour le travail accompli par notre fabuleux chef décorateur, Howard Cummings, qui s’est impliqué corps et âme dans ce projet. Chaque jour, arriver sur le plateau de tournage et découvrir les décors était comme un matin de Noël quand on est enfant. Ce souci des détails fait partie de ce que Jonathan a veillé à apporter à tous ses projets. Il a un œil incroyable pour placer les bons détails là où il le faut. Tout doit être parfait, et une grande partie de l’univers de FALLOUT a été créé concrètement. Ce ne sont pas des effets numériques. Je lui suis vraiment reconnaissante d’avoir réussi à faire exister tout cela. Merci, Jonah ! (rires)
Geneva, vous avez dit que voir cette expression « du matin de Noël » sur les visages des gens qui arrivaient sur le plateau était en quelque sorte votre baromètre : s’ils étaient souriants et ravis, vous saviez que vous aviez bien fait votre travail…
Geneva Robertson-Dworet : Oui, et moi, j’ai dû passer pour une ahurie car les équipes de tournage me voyaient être constamment béate, tellement j’étais excitée par tout ce que je voyais ! (rires)
Comme nous l’avons dit, il se passe beaucoup de choses dans la série. Comment décririez-vous FALLOUT aux futurs spectateurs ? Je vous pose cette question parce que beaucoup de productions nouvelles arrivent en ce moment sur les plateformes de streaming. Qu’est-ce qui distingue FALLOUT des autres séries ?
Geneva Robertson-Dworet: Eh bien, je pense que ce qui la rend atypique n’est pas seulement son ton étonnant, qui est un mélange d’action, de comédie et de bizarrerie vraiment inédit. Je crois que cela repose aussi sur des thèmes prémonitoires, comme le factionnalisme, qui est peut-être le plus évident par rapport aux divisions qui émergent un peu partout dans notre réalité. Quand vous jouez à un jeu FALLOUT, vous voyagez de colonie en colonie ou de faction en faction. Et c’était quelque chose que nous avions hâte de faire vivre à nos héros. Ella venant d’un abri souterrain, Aaron étant un membre de la Confrérie de l’Acier, et Walton la Goule du désert, nous disposions de trois points de vue totalement différents sur les événements qui se déroulent au cours des histoires. Mais ce qu’ils ont vécu les rend capables de faire preuve d’empathie, chacun à leur manière.
Jonathan Nolan : Je crois aussi que la série arrive à un moment où le monde réel, de bien des manières, semble devenir de plus en plus effrayant et sombre. FALLOUT a donc été pour nous une occasion de travailler sur une série qui aborde tout cela. Son contexte nous permet de parler de la fin du monde, mais avec un certain sens de l’humour. En toute franchise, même si nous nous retrouvons dans un monde post-apocalyptique, il y a malgré tout un fil rouge d’optimisme tissé dans la trame narrative de la série. Et en tant qu’auteur, que je pense que pour nous, c’était un peu expiatoire de pouvoir travailler sur ces sujets tous les jours, et de critiquer nos travers.
Geneva Robertson-Dworet : Tout à fait. Nous avons envisagé de développer ensemble de nombreux projets post-apocalyptiques différents au fil des ans, mais FALLOUT est le premier qui était si amusant.
Jonathan Nolan : Effectivement .
Quand on voit les premiers épisodes, on est étonné puis agréablement surpris par les changements de tons, lorsque l’on passe de scènes dramatiques et émouvantes à des moments loufoques presque absurdes. Et pourtant, le tout constitue une expérience riche, complexe et captivante. Pour vous, Ella et Aaron, cela signifie qu’il y avait beaucoup de choses différentes à jouer…Pouvez-vous nous parler du plaisir d’incarner Lucy et Maximus, alors que vos personnages doivent relever les défis de ce monde imprévisible, et donc évoluer constamment ?
Aaron Moten : Eh bien, c’était ce que nous avions à faire tous les jours. Chaque matin, en arrivant sur le plateau, il y avait un nouveau défi amusant à relever. Pour un acteur, c’est sensationnel de bénéficier de telles opportunités et d’avoir à faire des choses aussi atypiques et parfois même outrancières. Vous savez, en faisant ce métier, d’habitude nous passons beaucoup de temps à jouer des choses normales, ou des situations assez banales qui ont une dimension de rapports familiaux, sociaux ou professionnels. Tout cela reste dans des cadres assez rigides et convenus. Vous voyez ce que je veux dire ? Donc, aller se promener dans le désert de Namibie en accompagnant un guerrier qui porte l’armure assistée est déjà une expérience unique en elle-même. Et voir notre cascadeur, Adam, porter et animer le costume complet, tandis qu’une vaste équipe entretient l’armure et gère ses fonctions additionnelles, c’est un spectacle dont je ne me lasse jamais. Utiliser ces effets spéciaux concrets est vraiment sensationnel et inspirant.
Et pour vous, Ella ?
Ella Purnell : Honnêtement, je pense exactement ce qu’Aaron vient de dire. C’était tellement amusant de travailler sur cette série. Chaque tournage est difficile. Et parfois ce n’est pas drôle du tout. Mais celui de FALLOUT était génial pour les acteurs. Il n’y avait jamais deux journées identiques. Chaque accessoire, chaque costume, chaque lieu, chaque décor était juste démentiel ! Et l’une des joies de travailler avec Jonathan lorsqu’il réalise un épisode est qu’il aime faire le plus possible de choses « en vrai », devant les caméras. Donc, vous ne jouez pas avec beaucoup d’écrans verts tout autour de vous, ni devant des gens qui portent des justaucorps verts. Vous interprétez votre personnage au milieu de décors concrets, avec des trucages qui le sont tout autant. Grâce à tout ça, vous n’avez pas besoin d’imaginer des choses. Ce qui vous entoure est réel et vous pouvez réagir sincèrement en le voyant, en le touchant. Là, vous avez l’impression d’être comme un enfant dans un magasin de bonbons, tellement c’est agréable et amusant.
Les adaptations de jeux vidéo existent depuis longtemps. Comment avez-vous atteint les objectifs que vous vous étiez fixés, pour plaire aux fans du jeu tout en attirant aussi de nouveaux publics ? Et pourquoi l’action se déroule-t-elle à Los Angeles et ses environs ?
Jonathan Nolan : Je ne pense pas que l’on puisse accomplir entamer un travail efficace si l’on cherche seulement à faire plaisir aux fans, et je crois que c’est valable pour toutes les adaptations de grandes licences. Pendant la conception d’un projet, vous ne pouvez faire plaisir à personne d’autre que vous-même si vous voulez obtenir un résultat sincère et efficace. Dans le cas de FALLOUT, nous avons créé la série que nous avions tous envie de voir, en nous faisant confiance pour réunir les éléments essentiels des jeux de la meilleure manière possible. Je crois que penser seulement à plaire à un maximum de fans aurait été une approche stupide, vouée à l’échec. Il faut d’abord se rendre heureux soi-même, et je l’ai été pendant toute la création de la série ! Et en ce qui concerne les paysages de Los Angeles et ses environs, ils correspondent à ceux que l’on voit dans les trois premiers jeux FALLOUT.
La suite de notre dossier FALLOUT arrivera bientôt sur E.S.I. !
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