DUNE : DEUXIÈME PARTIE – Entretien avec Jon Spaihts, scénariste & producteur exécutif
Article Cinéma du Vendredi 05 Avril 2024

Scénariste aguerri nommé à l’Oscar, JON SPAIHTS est réputé pour ses projets de science-fiction sophistiquée qui explorent la nature humaine à travers des récits fascinants. Il a notamment signé les scénarios de PROMETHEUS, PASSENGERS, DOCTOR STRANGE et, bien entendu, DUNE.

Comment avez-vous abordé la construction du scénario de cette deuxième partie ?

Dans DUNE, Paul Atréides assiste à la destruction du seul univers qu’il connaît : Caladan et la société raffinée des Grandes Maisons. Dans le deuxième opus, Paul retrouve un nouveau monde – le désert d’Arrakis où il doit survivre, faire ses preuves et trouver le moyen de s’intégrer. Il risque sa vie en s’alliant avec les Fremen, le puissant peuple du désert qu’il admire tant. Dans DUNE, Paul a traversé des épreuves terribles qui l’ont fait grandir. Dans DUNE : DEUXIÈME PARTIE, Paul doit devenir un homme aux yeux des Fremen. Ce n’est qu’à ce prix qu’il pourra prendre le contrôle de son destin et assouvir sa soif de vengeance.

Le personnage de Chani gagne en importance, à la fois en tant que combattante Fremen et que compagne de Paul?…

Frank Herbert souhaitait faire de Dune une parabole sur l’impérialisme et le pouvoir de séduction des « sauveurs providentiels ». Avec Denis, nous tenions à ce que ce message soit très lisible dans le film. Dans le roman, le point de vue des Fremen, pour l’essentiel, s’exprime à travers le monologue intérieur de divers personnages. Il fallait que nous transposions ces réflexions dans l’action. Autrement dit, il fallait qu’on étoffe le personnage de Chani dans les derniers chapitres du récit et qu’on donne plus de force à son point de vue. Chani se bat pour la liberté du peuple Fremen – une émancipation à la fois du joug colonial et du dogme de la prophétie. Elle croit dans le peuple Fremen avant tout. Dans DUNE : DEUXIÈME PARTIE, on constate non seulement que Chani aime Paul, mais qu’elle est tout aussi charismatique et visionnaire que lui.

Comment avez-vous présenté les personnages de Feyd-Rautha, de l’Empereur et de la Princesse Irulan et enrichi le parcours des Bene Gesserit, y compris la trajectoire de Dame Jessica? ?

Le conflit sur Arrakis est l’épicentre d’un jeu d’échecs à l’échelle de la galaxie – et le prix à gagner est le contrôle de l’Empire et le trône de l’Empereur en personne. Dans DUNE, les premières passes d’arme de ce jeu ont provoqué la chute de la Maison des Atréides. Dans la deuxième partie, d’autres joueurs arrivent sur l’échiquier : Feyd-Rautha, neveu du Baron Harkonnen et rival cruel de Paul, et la Princesse Irulan, fille de l’Empereur et clé de voûte de cet ultime jeu de pouvoir. Il s’agit d’un jeu de bestialité et d’ingéniosité où l’avenir d’un empire peut se jouer à la pointe d’un couteau. Tandis que les Grandes Maisons rivalisent pour le pouvoir politique, Jessica, la mère de Paul, met tout en œuvre pour que s’accomplisse une ancienne prophétie. En tant que sœur de l’ordre des Bene Gesserit, elle espère donner naissance à l’Élu – celui qu’on appelle le Kwisatz Haderach, le prophète qui pourra prédire l’avenir de tous les univers. La stratégie des Bene Gesserit, soigneusement mise en place depuis un millénaire, doit aboutir aux choix que Jessica est censée faire. Et le destin de l’Empire, du peuple Fremen et de l’ordre des Bene Gesserit est désormais entre les mains de son fils Paul.

Comment le travail visuel accompli pour le premier opus a-t-il nourri les mondes de DUNE : DEUXIÈME PARTIE ?

La création d’univers est toujours le plus grand défi de la science-fiction la plus sophistiquée. Dans DUNE, une formidable équipe d’artistes pilotée par Denis Villeneuve a bâti l’un des univers les plus vraisemblables – et les plus époustouflants – de l’histoire de la science-fiction. En écrivant le deuxième opus, on avait le luxe inouï d’écrire pour un monde qu’on avait déjà exploré et dont on avait déjà fait l’expérience viscérale. On pouvait presque sentir le sable soulevé par le vent. C’était donc plus simple pour faire en sorte que chaque scène soit vivante, vibrante. Cela nous a également obligés à avoir plus d’exigence vis-à-vis de nous-mêmes : on voulait transporter le spectateur dans des lieux encore inexplorés et donner une envergure aux images qui soit à la hauteur du premier film, voire qui le dépasse. C’était un cheminement exaltant.

Décrivez-nous votre collaboration avec Denis Villeneuve…

Denis est l’un des plus grands cinéastes en activité. C’est un honneur et un bonheur de travailler avec lui. Et malgré ses talents prodigieux, il reste humble en toutes circonstances, il a un formidable esprit d’équipe, il est bienveillant et d’une audace artistique hallucinante. C’est ce qui permet d’optimiser la créativité. Il s’entoure de chefs de poste en qui il a confiance, il est à leur écoute et il leur laisse la marge de manœuvre suffisante pour qu’ils puissent exprimer leur vision artistique. Dans le même temps, il est sûr de ce qu’il fait car c’est un vrai visionnaire. C’est ce qui fait régner un climat de sérénité qui permet à chacun d’être audacieux sur le plan artistique.

Si vous voulez tout connaître sur l’histoire des trucages, dans le cinéma, les séries, le maquillage, le cinéma d’animation et les plus belles attractions des parcs à thème, offrez-vous EFFETS SPÉCIAUX : 2 SIÈCLES D’HISTOIRES, la bible des SFX, unanimement célébrée par la presse comme l’ouvrage absolument incontournable sur le sujet, avec 848 pages, 2500 photos dont beaucoup exclusives, et les interviews de 160 des plus grands spécialistes mondiaux ! Vous découvrirez des anecdotes incroyables sur les tournages des films et séries cultes, et vous saurez exactement comment les moments les plus étonnants de vos œuvres favorites ont été créés !
Pour vous procurer ce livre de référence en un clic sur Amazon, c’est par Ici. Bookmark and Share


.