Rencontre avec les créateurs de SOS FANTÔMES : Entretien exclusif avec Katie Dippold, co-scénariste
Article Cinéma du Lundi 22 Aout 2016
Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau
Entretien avec Katie Dippold, co-scénariste
Etiez-vous fan de SOS FANTÔMES pendant votre enfance ?
Oui, c’était un film que l’on regardait souvent en vidéo avec mes parents à la maison. Je le connais quasiment par cœur.
Quelles méthodes avez-vous utilisées pour aborder ce reboot d’un film culte ?
J’aime tellement le film original que j’ai d’abord parlé de tous les aspects de cet univers que j’aimerais revoir lors de mes premières réunions de travail avec Paul Feig. Nous avons débattu ensuite de ce qu’il fallait reprendre ou pas. Par exemple, j’ai immédiatement dit à Paul que j’avais envie de revoir Slimer, le petit fantôme vert. Ensuite, nous avons travaillé sur la création de nouveaux personnages et d’un récit original, mais qui se déroule dans le même univers.
Le film est construit autour d’un groupe de femmes. Etait-ce un élément important pour vous en tant que scénariste ?
Pour ne rien vous cacher, le studio essayait depuis longtemps de convaincre Paul de réaliser un SOS FANTÔMES 3. Concevoir une suite d’un film tourné il y a trente ans était un objectif ardu pour de nombreuses raisons. En revanche, dès que nous avons envisagé une nouvelle équipe composée de femmes, cela a ouvert à Paul des perspectives inédites et très excitantes. Cela étant dit, notre objectif n’a jamais été de consacrer ce nouveau SOS FANTÔMES au fait que nos personnages principaux sont des femmes, car cela n’a aucun intérêt particulier dans ce cas. Quand j’écris ce que fait un personnage dans une comédie, je pense d’abord en termes de situations : le sexe du personnage n’a généralement pas d’importance. Nous n’avions pas nons plus l’intention d’utiliser de bons vieux clichés comme des héroïnes qui trébuchent parce qu’elles portent des talons hauts, ou qui renversent leurs sacs à main remplis d’objets inutiles et de produits de maquillage ! D’ailleurs, on aurait très bien pu engager des hommes pour jouer les rôles principaux à partir de notre script. Plaquer un thème féministe sur cette histoire n’aurait été qu’un gimmick artificiel et hors de propos. Mais repenser le film avec cette équipe de filles nous a aidé à tout débloquer et à prendre un nouveau départ.
Comment avez-vous travaillé sur l’écriture des scènes qui devaient être à la fois drôles et effrayantes ?
J’aime beaucoup les comédies horrifiques, mais il faut reconnaître que c’est un genre cinématographique dans lequel il y a eu assez peu de grandes réussites. Mais quand les comédies horrifiques fonctionnent, elles sont excellentes. Mes favorites sont LE LOUP-GAROU DE LONDRES, SHAWN OF THE DEAD, et LA CABANE DANS LES BOIS, qui est plus récent. En tant que scénariste, j’ai essayé de réfléchir à des situations pendant lesquelles nos héroïnes se trouveraient dans cet état particulier où l’on est à la fois excité, effrayé et tellement tendu qu’on est incapable de s’empêcher de rire. Dès le début du projet, nous avons établi que les éléments surnaturels que nous allions montrer seraient vraiment effrayants et non pas caricaturaux. L’humour devait venir uniquement des situations et des réactions des personnages, ce qui est aussi la manière dont le film original fonctionne : les personnages incarnés par Bill Murray, Dan Ackroyd, Sigourney Weaver ou Rick Moranis sont des gens qui se comportent de manière réaliste et qui sont bien intégrés dans la vraie vie, même s’ils décident de se lancer dans des projets délirants. Voilà les principaux objectifs que Paul et moi nous sommes fixés afin que ce reboot s’inscrive dans la tradition du film original.
La suite de ce dossier se matérialisera bientôt sur ESI !
