KONG : SKULL ISLAND et le « MONSTERVERSE » de Legacy Pictures, la nouvelle saga des grands monstres ! Entretien avec Alex Garcia, producteur exécutif
Article Cinéma du Vendredi 21 Avril 2017

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

J’avais beaucoup aimé le GODZILLA de Gareth Edwards que vous aviez produit, son approche réaliste et ses personnages humains très touchants. Cependant, je dois dire que le combat final entre Godzilla et les deux monstres Motu m’avait laissé un peu sur ma faim : il aurait gagné à être nettement plus long, à la manière des apothéoses finales des productions originales de la Toho. Avez-vous entendu souvent cette critique après la sortie en salles de GODZILLA, et si tel est le cas, avez-vous gardé cela en tête en abordant le projet KONG : SKULL ISLAND ?

Je dois préciser tout d’abord que ce nouveau film est très différent et ne s’inscrit pas dans la continuité de GODZILLA puisqu’il se passe plus de 50 ans avant. Mais quand nous avons commencé à développer KONG : SKULL ISLAND avec Jordan , nous avons gardé à l’esprit que le public avait apprécié que la narration de GODZILLA ait été ancrée dans la réalité et ait une approche visuelle très différente de la première adaptation américaine produite en 1998 par Sony Columbia et réalisée par Roland Emmerich. Nous avions pris le temps de présenter sérieusement Godzilla et son histoire passée, puis les conséquences de ses premières manifestations, au point que l’on ne le découvrait en entier qu’une heure et quart après le début du film ! C’était un parti-pris audacieux de Gareth, mais il nous avait beaucoup plu et nous l’avons assumé pleinement. Tout cela faisait partie de la révélation progressive d’une série de mystères qui trouvaient leur résolution lors de la confrontation finale entre les trois monstres géants. La construction de KONG : SKULL ISLAND est complètement différente. D’abord parce que Kong est lui-même un personnage d’une nature unique, et ensuite parce que l’univers fantastique de Skull Island n’a rien à voir avec les environnements urbains réalistes dans lesquels se déroulait l’action de GODZILLA. Tout cela justifiait une approche nouvelle, y compris concernant le point que vous évoquez, c’est à dire le nombre plus important de combats que l’on voit dans ce film, puisqu’il y a à la fois des affrontements entre les explorateurs humains et les monstres, entre Kong et les prédateurs de l’île, et entre les soldats et Kong !

Le ton de KONG : SKULL ISLAND semble cependant être nettement moins dramatique, et s’appuyer souvent sur des moments de comédie de situation, sur des répliques percutantes du personnage incarné par John C. Reilly, et sur des scènes d’action spectaculaires avec de nombreuses créatures…

Chaque film est unique, et KONG : SKULL ISLAND a été conçu depuis le début comme un grand film d’aventure, amusant et plein de surprises. Je n’irais pas jusqu'à dire qu’il repose sur des scènes humoristiques, mais plutôt que les moments amusants sont provoqués par les réactions des personnages que l’on découvre. Il est également ancré dans la réalité des années 70 à sa propre manière, certainement pas avec une sensibilité aussi dramatique que celle de GODZILLA, mais sans être radicalement différent pour autant.

Pouvez-vous nous parler du développement du projet, de l’approche de la première version du script qui se déroulait en 1917, et des raisons pour lesquelles vous avez finalement choisi le concept imaginé par Jordan Vogt-Robert, situé dans les années 70 ?

Il y avait des protagonistes différents dans cette version du script qui se passait en 1917, mais elle reposait malgré tout sur les mêmes principes de base, c’est à dire le récit d’une grande aventure dont l’essentiel de l’action se déroulait sur Skull Island. Nous n’avons pas eu envie de raconter encore l’histoire classique de KING KONG avec son dénouement tragique à New York, parce que le public l’a déjà vue trois fois au cinéma. Il nous a semblé intéressant de présenter King Kong d’une manière fraîche et originale, afin de l’inclure dans la trame d’un récit beaucoup plus grand englobant plusieurs films. Pendant la phase de développement, nous avons rencontré plusieurs réalisateurs, qui avaient chacun des idées différentes sur la manière de traiter le film. La vision d’ensemble de Jordan et son idée radicale de replacer l’action dans les années 70 nous ont séduits pour plusieurs raisons. D’abord parce que cela nous permettait de donner une sensibilité moderne aux personnages, et de les équiper d’armes récentes, mais pas aussi sophistiquées que celles de 2017. Et bien sûr, il y avait aussi toute une imagerie et des ambiances musicales que la période de la guerre du Vietnam permettaient d’ajouter à cette aventure, puisqu’une partie des protagonistes sont des soldats qui ont combattu là-bas, et qui ne se font guère d’illusion sur l’utilité de ce conflit. En accompagnant nos héros sur Skull Island, ils pensent participer à une mission tranquille, mais elle va rapidement se transformer en une aventure aussi incroyable que périlleuse.

Qu’est-ce qui vous a convaincu que Jordan Vogt-Robert était le réalisateur idéal pour diriger ce film de monstres géants reposant sur les scènes d’action et les effets visuels ? Qu’avez-vous vu dans ses réalisations précédentes, appartenant toutes au registre de la comédie, qui vous a convaincu qu’il en était capable ?

Nous avions envie que KONG : SKULL ISLAND soit un film divertissant et très rythmé, et les précédentes réalisations de Jordan possédaient justement ces caractéristiques-là. Mais ce n’est qu’après avoir eu de nombreuses conversations très détaillées avec lui au sujet de tous les aspects du film, et avoir apprécié ses nouvelles idées narratives et les illustrations conceptuelles très spectaculaires qu’il avait fait réaliser de son côté que sa vision s’est imposée comme la plus intéressante de toutes celles qui nous avaient été proposées. Et plus nous en discutions ensemble, plus elle devenait sensationnelle !

La suite de ce Kolossal dossier sur KONG : SKULL ISLAND paraîtra bientôt sur ESI ! Bookmark and Share


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