La petite histoire des jeux vidéo Alien : Dans l’espace, personne ne vous regarde jouer
Article Jeux Vidéo du Mercredi 14 Juin 2017

Si seule une expérience en réalité virtuelle a accompagné la sortie d’Alien Covenant, la franchise appartenant aux studios 20th Century Fox a généré, depuis 1982, une bonne quinzaine de jeux vidéo. Dont forcément quelques classiques et un certain nombre de déceptions. Difficile de renouer avec l’intensité des deux premiers films ! Certains opus se sont avérés franchement réussis, tout en restant fidèles aux longs-métrages. En outre, l’histoire de ces jeux est représentative des évolutions techniques (représentation graphique en deux puis trois dimensions, etc.), voire culturelles, du médium jeu vidéo. Faisons le point sur plus de trois décennies de pixels ensanglantés par les seuls monstres issus de l’imagination de Ridley Scott, Dan O’Bannon et H.R. Giger.

Pierre-Eric Salard

Outre les adaptations littérales des longs-métrages et plusieurs aventures inédites, les fans ont également pu découvrir de nombreux jeux tirés de la licence sœur : Aliens vs Predator. Ce cross-over entre deux créatures extraterrestres appartenant au studio 20th Century Fox, qui est né en 1989 dans les pages de comics avant d’être référencé dans le film Predator 2 (1990), a engendré un grand nombre de bandes dessinées, romans, jeux vidéo, avant d’aboutir à l’exploitation de deux piètres longs-métrages. Par souci de cohérence, nous n’allons pas aborder la quinzaine de jeux tirés d’Aliens vs Predator. Ce qui aurait doublé le nombre d’expériences mettant en scène les xénomorphes.

L’arroseur arrosé (d’acide)

L’art est un éternel recommencement. Les créateurs d’Alien, le huitième passager (1979) se sont librement inspirés d’œuvres antérieures (dont La Planète des vampires de Mario Bava, ou les romans de H.P. Lovecraft). Aliens, le retour a transcendé l’ambiance horrifique de l’opus originel en reprenant certains codes des films d’action. Ces deux chefs d’œuvres de la SF hollywoodienne, complémentaires, ont à leur tour engendré un grand nombre d’héritiers – sur le grand écran, mais aussi le petit ! Les concepteurs de jeux vidéo n’ont pas tardé à s’inspirer des deux premiers volets de la saga Alien pour signer quelques-uns des plus célèbres titres, dont Doom, Dead Space, Resident Evil, Metroid, Metal Gear Solid, StarCraft, Halo, Gears of War, Call of Duty : Modern Warfare 2, Contra, Turrican ou encore Half-Life. L’influence d’Alien sur le médium jeu vidéo — tant au niveau de certaines intrigues et directions artistiques, mais aussi en ce qui concerne le game design — est remarquable. Les jeux directement tirés de la licence, eux, reprennent souvent les mécanismes des jeux à succès, selon leur époque de sortie. Ainsi la toute première adaptation vidéoludique d’Alien, le huitième passager n’est qu’un simple clone de Pac-Man. Elle fête cette année les 35 ans de sa sortie sur la console Atari 2600. Développé par Doug Neubauer (l’emblématique Star Raiders, 1979, qui s’inspirait très librement de Star Wars) pour le compte de Fox Video Games, le bien nommé Alien propose donc de parcourir (en vue de dessus) un labyrinthe, représentant les coursives du Nostromo, pour récupérer des œufs de xénomorphes. Tout en étant poursuivi par trois créatures – qui remplacent ainsi les fantômes de Pac-Man — dont les quelques pixels apparents ne ressemblent guère au design imaginé par H.R. Giger. Rien d’anormal : nous sommes en 1982, et l’heure n’est pas encore venue pour les reproductions fidèles. Mais cet Alien ne fait que reprendre le game design (soit l’ensemble des règles qui définissent le gameplay et la cohérence interne d’un jeu) de Pac-Man (Namco, 1980), à l’instar de dizaines d’autres jeux publiés à l’époque. Soit une des causes du fameux crash de l’industrie du jeu vidéo, en 1983. Ce premier jeu tiré de la saga n’est donc qu’un produit dérivé basique, une formule à succès (Pac-Man) que l’on a à peine retouchée visuellement.



Il faut attendre 1984 pour voir apparaître un autre Alien, sur Commodore 64 et ZX Spectrum (puis Amstrad CPC en 1985). Développée par Concept Software, cette adaptation propose un game design (un peu) plus complexe, entre le jeu d’aventure et la stratégie. Il faut effectivement gérer l’ensemble de l’équipage sur une carte sommaire du Nostromo. Le joueur doit envoyer les survivants (qui peuvent changer d’état émotionnel) en exploration, afin de retrouver le xénomorphe. Divers objets sont récupérables, et certains événements sont tirés directement du film (présence d’un androïde cherchant à protéger l’alien, autodestruction du vaisseau, etc.) Il est possible de détecter les mouvements, et de s’échapper seul du Nostromo… ou de se débarrasser du huitième passager en l’expulsant dans l’espace. Malgré la vétusté de ses graphismes, cet Alien restera longtemps l’un des seuls jeux vidéo à avoir (presque) retranscrit l’intensité dramatique et l’horreur psychologique du film de Ridley Scott.



En 1986, Activision accompagne la sortie d’Aliens, le retour au cinéma avec Aliens : The Computer Game (ou Aliens US), édité sur Amstrad CPC, Apple II, Commodore 64 et ZX Spectrum. Cette première adaptation du film de James Cameron raconte les mésaventures vécues par Ripley et les marines sur LV-426/Acheron par l’intermédiaire d’un jeu d’aventure… où il suffit de cliquer sur des bulles de texte (comme dans un comics) pour avancer dans l’intrigue. Quelques scènes clés du long-métrage sont également transposées sous forme de minijeux (souvent médiocres) : pilotage du Sulaco en vue (rudimentaire) à la première personne, exploration du complexe par un groupe de quatre soldats, combat contre des hordes de xénomorphes, face-à-face avec la reine alien, etc. L’aspect «collection de petits jeux» induit malheureusement l’absence d’une expérience complète et cohérente. La petite équipe d’Activision a ainsi proposé un jeu honorable, mais imparfait.



L’année suivante, les aficionados ont toutefois pu s’essayer à un autre jeu, au titre identique, et développé par Software Studios pour Electric Dreams Software. Cette autre version d’Aliens : the Computer Game opte pour un game design plus solide. Le scénario nous invite à explorer les 255 salles du complexe du processeur atmosphérique situé sur LV -426. En contrôlant successivement six marines (dont on a accès aux flux vidéo des caméras portatives), tel un superviseur des opérations, le joueur est invité à dénicher et mettre un terme à l’existence des aliens, avant d’affronter la Reine. Ce jeu nous permet donc, en quelque sorte, d’endosser le costume du Lieutenant des Marines Scott Gorman (la couardise en moins), bien à l’abri de son véhicule blindé APC (Armored Personal Carrier). Grâce à son atmosphère fidèle à Aliens, le retour, ce jeu fut particulièrement bien accueilli par la presse. Le designer du jeu, Mark Eyles, a conçu les documents de game design bien avant que la production du film soit terminée ; il s’est ainsi basé sur le script original, ainsi que des visions répétées du long-métrage de Ridley Scott.



Jamais deux sans trois

En 1987, le studio de développement japonais Squaresoft (qui distribuera le tout premier épisode de la franchise Final Fantasy quelques mois plus tard) propose Aliens : Alien 2, à destination des ordinateurs du standard MSX (uniquement sur le territoire du Japon). Ce jeu d’action 2D (représentation graphique en deux dimensions), en vue de côté, offre l’opportunité d’affronter un large bestiaire. Fait remarquable : la bande originale fut composée par Nobuo Uematsu, auteur de la musique de la plupart des Final Fantasy. Notons également que ce jeu a failli être adapté sur le Famicon Disk System (un périphérique de la version asiatique de la Nintendo NES, qui n’a toutefois jamais franchi les frontières du pays du soleil levant).



Puis, en l’absence de nouveaux films, vint une période durant laquelle la production de jeux vidéo tirés de la franchise Alien fut pour le moins limitée. Il faut ainsi atteindre 1990 pour assister à l’apparition d’une borne d’arcade, sobrement intitulée Aliens. Développé par Konami (qui avait déjà œuvré sur un hommage officieux à Aliens, avec Contra), ce jeu est une très libre adaptation du long-métrage de James Cameron. Il est ainsi possible de jouer plusieurs niveaux dans la peau de la jeune Newt. Si certains passages se déroulent en vue subjective, ce produit est majoritairement un jeu d’action frénétique, en vue de côté. Outre Newt, il est possible d’incarner Ellen Ripley et Hicks (Aliens dispose d’ailleurs d’un mode pour jouer en coopération, à deux joueurs). Cette borne d’arcade restera le seul jeu Alien proposé entre 1987 et 1992. Une année marquée par la sortie au cinéma de l’Alien 3 de David Fincher. Une pléthore de produits dérivés est alors proposée aux fans, notamment en matière de jeux vidéo. Il existe ainsi plusieurs adaptations – plus ou moins littérales – du film. De 1992 à 1994, Probe Entertainment et Eden Entertainment Software ont développé diverses versions d’Alien 3 sur Amiga, Commodore 64, Master System, NES, Mega Drive, Super Nintendo et Game Gear. Évidemment, chaque jeu s’adapte à la puissance graphique de ces machines. Mais le résultat (toujours en vue de côté), pétri d’erreurs de design, s’avère décevant. Le récit s’inspire très librement du film, puisque Ripley s’y échine, entre des combats contre plusieurs (!) xénomorphes, à sauver des prisonniers. Notons également la présence de nombreuses armes à feu, qui manquent pourtant cruellement aux personnages du film. Cet Alien 3 dispose toutefois d’une bonne idée, créatrice de tensions : Ripley ne dispose que d’un temps (très) limité pour sauver les détenus et s’échapper de chaque niveau du complexe. Ce jeu est avant tout un objet promotionnel. Imparfait, il représente une certaine (et ancienne) vision des possibilités offertes par le jeu vidéo. Un constat que l’on fera également pour la version Game Boy, développée par Bits Studios. Il s’agit là d’un jeu d’action en vue de dessus (ou aérienne), dépourvu de charme. Toutes les salles visitées se ressemblent, et le xénomorphe est représenté par un amas de pixels. Rappelons cependant que la Game Boy ne permettait pas des miracles graphiques. Bien plus réussi, mais réservé au territoire japonais, Alien 3 : The Gun est une bonne d’arcade créée par Sega. Doté de visuels impressionnants pour l’époque (soit une résolution de 416x224 pixels), ce jeu de tir en vue subjective nous offre l’opportunité d’utiliser des pistolets optiques en plastique (rail shooter) pour affronter les aliens. L’intrigue prend ses distances avec le film, puisqu’on y incarne un space marine chargé de retrouver et sauver les prisonniers de Fiorina 161. Outre de nombreux xénomorphes, il faut également lutter contre les mercenaires de la compagnie Weyland-Yutani qui cherchent à récupérer, encore et toujours, des spécimens vivants de la créature. Malgré ses incohérences narratives, Alien 3 : The Gun (qui dispose d’un mode deux joueurs) reste à l’heure actuelle l’un des meilleurs jeux tirés de la franchise. Et l’un des plus intenses.



Le combat des dieux

En 1993, Activision édite pour sa part les toutes premières adaptations vidéoludiques des comics Alien vs Predator, sur Super Nintendo et Game Boy. Capcom (Resident Evil) fera de même, un an plus tard, sur borne d’arcade. Et Atari proposera un jeu éponyme sur sa propre console, la Jaguar. Une nouvelle franchise est née. Et un univers qui ne dépend pas (encore) de la sortie d’un film… En 1995, le studio français Cryo interactive (Dune, MegaRace, Commander Blood), cofondé par Philippe Ulrich, Rémi Herbulot et Jean-Martial Lefranc (actuel directeur de la publication de L’Écran fantastique), propose un jeu d’action et d’aventure (un genre alors en vogue) sur PC : le bien nommé Aliens : A comic book adventure. Ce titre mêle des séquences durant lesquelles il faut résoudre des énigmes (grâce à un système d’interaction dit « point & click »), et quelques scènes d’action. Comme le titre l’indique, l’intrigue s’inspire des comic books publiés par Dark Horses Comics – et plus particulièrement des quatre numéros de l’arc Labyrinth (1993-1994), écrit par Jim Woodring et illustré par Kilian Plunkett. Cette histoire de savant qui réalise des expériences sur des cobayes aliens sera également adaptée sous forme de roman en 1995. Dans cette rare suite vidéoludique à une bande dessinée, un ancien marine, le colonel Henriksen (une référence à l’acteur Lance Henriksen, alias l’androïde Bishop) doit enquêter sur un message de détresse envoyé par un avant-poste. Notons que la Fox refusait que le moindre personnage des films soit. Mais aussi que le fameux «space Jockey» d’Alien, le huitième passager fait une apparition remarquée dans le dernier acte (bien avant que cette espèce extraterrestre ne devienne un «ingénieur», par l’intermédiaire de Prometheus). Aliens : A comic book adventure s’intéresse aussi à l’idée que les deux créatures découvertes dans le film de Ridley Scott sont antagonistes. Malheureusement, le développement de ce projet se terminera sur un procès entre la Fox et l’éditeur du jeu, Mindscape. Et Aliens : A comic book adventure ne recevra pas les louanges espérées.



Un an plus tard, Probe Entertainment renoue avec les aliens pour un jeu édité par Acclaim sur PC, Sega Saturn et PlayStation : Alien Trilogy. Ce jeu de tir en vue subjective, dont les graphismes (partiellement) 3D paraissent maintenant extrêmement datés, s’inspire très librement des trois premiers longs-métrages. Ellen Ripley doit s’enfoncer dans les ruines de LV -426 (soit trente niveaux) pour exterminer les aliens – et trois Reines — à l’aide d’un arsenal conséquent. Elle aura aussi l’occasion d’explorer l’épave du Derelict, le vaisseau spatial du Space Jockey. Notons enfin que les créatures du jeu furent animées à l’aide de la capture de mouvement – une technologie qui n’en était alors qu’à ses balbutiements. Clone officieux du vénérable Doom (qui s’inspirait lui-même énormément de la franchise initiée par Ridley Scott), Alien Trilogy rencontrera un vif succès à sa sortie.



En 1997, Jean-Pierre Jeunet réalise Alien Résurrection. Or aucun jeu n’accompagne la sortie de ce quatrième et dernier opus. A la fin des années 1990, alors qu’Internet se démocratise dans les foyers, de nombreux éditeurs proposent des jeux permettant de s’affronter en ligne. Sorti sur PC, Aliens Online ne fait pas exception. Développé par Mythic, ce jeu permettait de rejoindre les rangs des marines ou des xénomorphes sur divers champs de bataille. Ce jeu de tir en vue subjective laissait les joueurs choisir entre plusieurs classes (ou spécialités) de personnages (éclaireur, médecin, soldat, drone, etc.). Le titre souffrait cependant de nombreux bugs et problèmes d’équilibrage entre les forces en présence, ainsi que des errements de l’intelligence artificielle. En outre, les débits permis par les réseaux de l’époque provoquaient des ralentissements. Suite au rachat de GameStorm (le client permettant de se connecter au jeu, avec un abonnement de dix dollars par mois) par Electronic Arts (EA), les serveurs d’Aliens Online seront finalement débranchés en l’an 2000.



La nouvelle itération d’Aliens vs Predator proposée par le studio Rebellion en 1999, qui dispose d’un mode multijoueur plus solide et fonctionnel, a davantage marqué les esprits. 2000 abrite également la sortie d’une adaptation vidéoludique d’Alien Résurrection, qui se sera fait attendre. Cette exclusivité de la console PlayStation, développée par le studio Argonaut Games et distribuée par EA, n’est malheureusement pas digne de la patience des fans. Ce jeu de tir en vue subjective devait originellement être un titre horrifique proche d’un Resident Evil (avec une vue à la troisième personne, donc), avant que les développeurs ne fassent machine arrière. Si elle respecte l’intrigue du film (le joueur incarne Ripley dans les coursives de l’USM Auriga), cette adaptation ne s’avère pas assez originale pour conquérir le public. En outre, ses graphismes paraissent déjà datés. Alien Résurrection sera un cuisant échec (provoquant l’annulation de versions destinées aux PC et à la console Dreamcast), qui fut vite oublié par des fans. En effet, ces derniers ne tarderont pas à s’amuser grâce à Aliens versus Predator 2 (2001), développé par Monolith.



L’avenir est dans le passé

En 2001, THQ édite Aliens : Thanatos Encounter sur Game Boy Color. À l’instar d’Alien 3 en son temps, ce titre souffre de la faible puissance graphique de la console portable. Il s’agit là encore d’un jeu d’action en vue « aérienne ». Le joueur y incarne successivement plusieurs marines, dont la mission consiste à sauver des scientifiques des griffes des xénomorphes, au sein du vaisseau spatial Thanatos. Trop ambitieux pour le Game Boy Color, Aliens : Thanatos Encounter ne parvient pas à tirer son épingle… du jeu. Notons l’annulation, en 2002, du développement d’Aliens : Colonial Marines, développé par Check six Games et Fox Interactive, et destiné à la PlayStation 2. Un jeu dont le titre s’inspire d’une série de comics, et qui ressuscitera sous une autre forme une décennie plus tard. Au début des années 2000, alors que les téléphones portables se démocratisent, les premiers jeux « mobiles » tirés de la franchise Alien voient le jour. Ainsi est-il possible de pulvériser des aliens (hideux), lors d’un hypothétique trajet en train, grâce à Aliens : Unleashed (2003). Les années 2000 étant occupées par la franchise Aliens vs Predator, qui s’émancipe sur le grand écran (engendrant une multitude de jeux dérivés), il faut ensuite attendre 2006 pour retrouver les aliens dans une aventure solo (sans Predators) sur le petit écran. Aliens : Extermination est une sympathique borne d’arcade conçue par Play Mechanix. Ce nouveau «rail shooter», qui s’inspire librement de l’intrigue d’Aliens, le retour, permet de massacrer les créatures à l’aide pistolets optiques. Le joueur fait partie d’un bataillon de marines qui enquête sur la disparition de leurs prédécesseurs, sur la planète LV -426. En 2009, les studios Obsidian Entertainment (Star Wars KOTOR 2, Fallout New Vegas) sont contraints d’abandonner le développement d’un jeu de rôle et d’action prometteur : Aliens Crucible.



Le projet ayant pris du retard, son éditeur, Sega, préfère donner la priorité à un certain Aliens : Colonial Marines. Entre-temps, Sega distribue un sympathique Aliens vs Predator (2010), qui peine toutefois à se montrer digne de ses prédécesseurs éponymes. En 2011, Aliens Infestation fait le bonheur des possesseurs de Nintendo DS. Ce jeu d’action, en vue de côté, permet d’explorer le Sulaco et la surface de LV -426. S’inspirant des jeux Metroid et Castlevania, Infestation utilise une mécanique de progression permettant de débloquer des zones précédemment inaccessibles. Deux ans plus tard, Sega et Gearbox espèrent marquer les esprits grâce à Aliens : Colonial Marines. Vendu comme une suite directe à Aliens, le retour (le joueur fait partie d’un groupe de marines enquêtant sur ce qu’il advint à Ripley), ce jeu pâtit d’une réalisation médiocre. En comparaison avec les images utilisées dans le matériel promotionnel, le résultat s’avère techniquement décevant. Ce qui vaudra à Sega et Gearbox un procès retentissant (le premier attaquera également le second en justice). Ce jeu de tir en vue subjective a malgré tout bénéficié d’une extension, Stasis interrupted. Non seulement le joueur a l’occasion de visiter le Derelict du Space Jockey, mais Hicks y est réveillé de sa cryostase. L’occasion de découvrir ses mésaventures (entre Aliens et Alien 3, donc). Rétroactivement, ce n’est donc pas sa dépouille que l’on peut apercevoir dans Alien 3 ! Hicks assiste même au sacrifice de Ripley sur Fiorina 161, avant de retourner sur LV -426 afin de régler ses comptes avec Weyland-Yutani…



En 2014, Play Mechanix distribue une nouvelle borne d’arcade, Aliens : Armageddon. Ce «rail shooter» permet d’incarner un marine qui tente de fuir la Terre. Les xénomorphes ont effectivement envahi notre belle planète… La même année, Sega édite Alien Isolation, un titre horrifique, en vue subjective, développé par Creative Assembly (Total War). Contrairement à la plupart des jeux listés ci-dessus, Isolation s’inspire du tout premier film. Il s’agit d’un (excellent) jeu d’infiltration, puisque l’objectif est d’éviter à tout prix de croiser un alien semant le chaos au sein de la gigantesque station spatiale Sevastopol. Disponible sur PC, PlayStation 3 et 4, Xbox 360 et One, Alien Isolation nous permet de diriger Amanda Ripley, la fille d’Ellen qui était mentionnée dans la version longue d’Aliens, le retour. Le récit se déroule d’ailleurs entre les deux premiers opus, alors que la compagnie Weyland-Yutani informe Amanda que l’enregistreur de vol du Nostromo a été retrouvé, quinze ans après la disparition du vaisseau. En nous contraignant à l’exploration lente de la station, et à se cacher dans chaque recoin, Alien Isolation est non seulement un hommage réussi au premier film, mais il en a tiré l’essence (horrifique) pour proposer une expérience intense et effrayante. Graphiquement sublime, le jeu dispose d’une direction artistique qui reproduit parfaitement le design rétrofuturiste du film de Ridley Scott. Les coursives du Nostromo ont d’ailleurs été dupliquées à l’identique pour une série de contenus téléchargeables nous permettant de revivre les événements du film. Les ventes d’Alien Isolation ne seront malheureusement pas à la hauteur des espoirs de Sega, et l’annonce d’un second volet tarde à arriver…



Enfin, la dernière expérience interactive tirée de cette franchise est une extension de Pinball FX2, un très bon jeu de flipper : Aliens vs Pinball. Soit des tables de flippers inspirés par Aliens, Aliens vs Predator et Alien Isolation.



Pour 2017, seuls les plus fortunés pourront vivre une courte aventure en réalité virtuelle tirée d’Alien Covenant. Il nous reste plus qu’à espérer que le prochain jeu sera plus proche d’Alien Isolation que de Colonial Marines. L’univers d’Alien, après avoir inspiré tant de jeux vidéo, le mérite. Quitte à aller au «contact !»

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