EXCLUSIF ESI : Nous avons assisté à l’inauguration de PANDORA, THE WORLD OF AVATAR ! 1ère partie
Article Attractions du Vendredi 15 Septembre 2017
L’aire de PANDORA, THE WORLD OF AVATAR a été inaugurée cet été dans le parc DISNEY’S ANIMAL KINGDOM de Floride. ESI était le seul site web français présent lors de cette cérémonie. Suivez-nous et découvrez cette époustouflante réussite signée par James Cameron et Walt Disney Imagineering.
Par Pascal Pinteau
Un projet titanesque
C’était il y a 6 ans passés, le 20 septembre 2011. Bob Iger, PDG de Disney révélait qu’un partenariat au long terme unissait la société de James Cameron Lightstorm Entertainment, Fox Filmed Entertainment et Disney, afin de créer une grande aire dédiée à AVATAR dans le parc DISNEY’S ANIMAL KINGDOM de Walt Disney World en Floride. Cameron, son partenaire chargé de la production Jon Landau, et toute leur équipe de Lightstorm allaient être les consultants de création et collaborer avec les imaginieurs de Disney pour inventer des attractions et des expériences interactives reconstituant l’univers de Pandora, sa faune, sa flore et bien sûr les habitats des Na’vi. Mais toute la question était de savoir comment atteindre ce but très ambitieux, et sous quelles formes ces décors et ces attractions allaient se matérialiser…
L’écrin de verdure idéal : le parc ANIMAL KINGDOM
Rappelons que le site de Walt Disney World est composé de quatre parcs à thèmes : THE MAGIC KINGDOM (l’équivalent de Disneyland Paris), E.P.C.O.T. (consacré au Futur et à une évocation de différents pays autour d’un lac), WALT DISNEY HOLLYWOOD STUDIOS (qui fut l’inspiration du 2ème parc de DLP), et ANIMAL KINGDOM, dédié aux animaux de tous les continents et toutes les époques. Si c’est ce dernier qui a été choisi pour abriter le monde d’AVATAR, c’est parce qu’il regorge d’arbres, de forêts de bambous, de palmiers, et mieux encore, parce que son « icône » principale n’est autre qu’un arbre géant qui semble tout droit sorti du film de James Cameron, alors qu’il a été construit en 1998 ! ANIMAL KINGDOM était donc le cadre rêvé pour reconstituer les paysages luxuriants de Pandora sans que les zones environnantes ne créent la moindre « pollution visuelle » autour des décors conçus par les imaginieurs et les équipes de Lightstorm Entertainment. James Cameron avait déclaré alors au L.A. Times : « Notre but est de dépasser les limites technologiques actuelles et d’employer des modes de narration innovants afin de donner aux visiteurs la chance de voir, d’entendre et de toucher le monde d’AVATAR en le percevant avec un réalisme encore jamais atteint. » Cameron avait ajouté qu’il envisageait d’utiliser des personnages animatroniques et des effets de projections jamais vus. L’animatronique semblait être la seule technique envisageable pour représenter les Na’vi - qui mesurent plus de 3 mètres - aux côtés des visiteurs humains, et on imaginait bien qu’un perfectionniste tel que lui allait utiliser les projections vidéo de la plus haute résolution possible, en les associant au HFR (High Frame Rate) à 48 images/secondes ou plus. Mais entre le projet idéalisé des débuts, l’estimation du coût réel de sa réalisation, et la fabrication concrète des décors et des attractions, il y a parfois des coupes sombres qui effacent des pans entiers d’un projet. ESI était donc particulièrement impatient de voir quel allait être le résultat final, tant les annonces de Cameron étaient alléchantes. Et autant le dire d’emblée, nous n’avons pas été déçus par notre voyage sur Pandora.
Une réalisation d’une qualité stupéfiante
Allez, passons en séquence Flashback et revenons au 24 mai dernier, à 8h00 du matin. Nous nous apprêtons alors à découvrir en avant-première l’aire de PANDORA, THE WORLD OF AVATAR, encore fermée au public, et dont l’accès est réservé aux médias TV et presse du continent américain et à un seul site web français, via l’auteur de ces lignes, ô combien conscient de sa chance. Ce voyage interplanétaire débute de la manière la plus simple et elliptique possible, en traversant un pont, à l’instar des autres aires thématisées du parc, comme l’Afrique ou l’Asie. Mais dans ce cas précis, il s’agit d’un pont de métal déjà rouillé et envahi par des plantes grimpantes, construit jadis par les colons humains installés sur Pandora…
Un subterfuge qui préserve les intrigues des films à venir
En effet, dans le monde que nous allons découvrir, les évènements décrits dans le premier épisode d’AVATAR ont eu lieu il y a 500 ans, et les conflits entre les humains et les Na’vi sont résolus depuis des lustres ! Exit, la compagnie minière terrienne qui dévastait la planète pour extraire son minerai magnétique : ne restent sur place que des savants humains qui continuent à étudier pacifiquement la faune et la flore de Pandora, ainsi que la culture des Na’vi. On reconnaît bien la patte de Cameron dans cette idée astucieuse qui permet de se retrouver dans l’univers familier d’AVATAR, sans pouvoir y découvrir le moindre « spoiler » des histoires des quatre épisodes à venir, excepté un happy end quelques siècles plus tard ! C’est finement joué.
Notre exploration de Pandora commence
Dès les premiers pas dans les décors extérieurs, on est bluffé par l’abondance de détails conformes aux images du film. Des plantes extraordinaires – fleurs géantes, bulbes en forme de lanternes, champignons bleus, boules de pétales de plus d’un mètre de large - sont habilement mêlées à la végétation tropicale de la Floride pour créer un sentiment de dépaysement immédiat. Les hauts-parleurs disséminés dans le paysage y contribuent efficacement en diffusant une bande-son riche et complexe avec des glapissements, des bruissements de feuilles, des cris aigus ou des rugissements d’animaux pandoriens. Bref, de quoi frissonner ou même sursauter en passant devant un buisson, tant on a l’impression qu’un Thanator caché dedans s’apprête à nous happer ! Un peu plus loin, une plante monumentale de plus de 6 mètres de long, couchée au bord du chemin, projette un nuage (de spores ?) lorsqu’on la touche. Mais ce n’est rien comparé à ce qui nous attend juste après.
La découverte des montagnes flottantes
C’est au travers du rideau végétal à notre droite que l’on entr’aperçoit les premiers blocs rocheux en lévitation magnétique, très hauts dans le ciel. L’effet est si intriguant que l’on presse le pas. Une centaine de mètres plus loin, après un grand virage, on découvre pleinement les montagnes flottantes, la « pièce de résistance » iconique de cette aire de Pandora. Difficile de ne pas être épaté par ces énormes masses enchevêtrées dans des amas de lianes, qui culminent à plus de 40 mètres de haut ! Comme dans le reste du paysage, la quantité de détails qui les recouvrent est ahurissante. L’œil se promène entre les textures de roches, les craquelures, les amas de mousse, d’herbes, de plantes, et la chute d’eau qui se déverse dans la végétation en contrebas. Cet ensemble colossal est si bien conçu que l’on ne se lasse pas de l’observer sous tous les angles, où que l’on se trouve. Et à chaque fois, on découvre de nouveaux détails. C’est magique ! Bien sûr, derrière cette illusion, il y a un travail d’ingénierie phénoménal, des poutrelles d’acier cachées dans les lianes qui semblent pendre entre les énormes blocs, d’autres qui courent dans les racines géantes qui « retiennent » les montagnes au sol, et aussi des effets de fausse perspective (plus les plantes sont placées vers le haut des montagnes, plus elles sont fabriquées à une échelle réduite), mais le résultat artistique transcende tous ces exploits techniques. Ne reste que l’émerveillement de la découverte de ce décor exceptionnel.
Croisière nocturne dans la forêt bioluminescente
La première des deux grandes attractions de Pandora est intitulée NA’VI RIVER JOURNEY et se trouve sur la partie gauche du site. Elle permet aux visiteurs de revivre pendant la journée les sensations de la fameuse séquence d’AVATAR dans laquelle Jake découvre la bioluminescence des forêts pandoriennes à la nuit tombée. L’énorme bâtiment qui abrite l’attraction est invisible depuis l’extérieur, car il est masqué par la végétation et l’amorce de vallée rocheuse (en fausse perspective) qui forment la ligne d’horizon derrière les montagnes flottantes. Après avoir cheminé dans une hutte et observé des objets traditionnels fabriqués par les Na’vi, on entre dans un passage rocheux menant à une caverne. Il est temps de prendre place dans une barque Na’vi pour avancer au fil de l’eau. Dans cet environnement clos à l’obscurité parfaitement maîtrisée, les imaginieurs ont pu recréer en trois dimensions la flore lumineuse du film. Le niveau d’éclairage est très faible, mais après une brève période d’accoutumance, on est frappé par la fidélité de la reconstitution qui est présentée là, grâce à une multitude de trucages différents, remarquablement coordonnés. On retrouve les plantes-éventails bleues, les énormes « lustres » végétaux rougeoyants, les ellipses volantes dorées qui tournoient sur elles-mêmes pour s’élever et bien sûr, les étranges petites « méduses » ondoyantes. Et parmi tout cela, on aperçoit au travers du feuillage une famille de Viperwolves, deux adultes et leurs petits, qui passent sur un tronc d’arbre à terre pour nous toiser du regard. Tout comme les Na’vi qui cheminent parallèlement à notre barque, ces animaux sont des projections vidéo à très haute résolution (8K), si habilement mêlées à des éléments de décors en volume que l’on ne sait plus différencier ce qui est concret de ce qui est virtuel. Et d’ailleurs, l’impression de sérénité et d’émerveillement que l’on ressent en découvrant tout cela ne donne pas du tout envie d’analyser les choses, mais simplement de profiter du voyage. Une mélodie que l’on entendait au loin devient plus précise, et au détour d’un bras de la rivière, on se retrouve en face de la « Shamane des chansons », un animatronique grandeur nature d’une Na’vi, qui est le plus grand tour de force de ce voyage. Tout comme Weta Digital a révolutionné l’animation 3D avec Gollum dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LES DEUX TOURS en 2002, James Cameron et l’imagineering Disney ont créé là le personnage robotisé le plus perfectionné jamais construit. Non seulement la Shamane articule parfaitement chacune des syllabes de sa chanson (une première mondiale pour un parc à thème), mais les mouvements de ses longs bras, de son torse et de sa tête sont d’une rapidité, d’une fluidité et d’une précision troublantes. Si elle n’avait pas les proportions de géante d’une Na’vi, on pourrait croire qu’il s’agit d’une actrice maquillée, tant la frontière entre la robotique et la gestuelle humaine a été gommée ! C’est stupéfiant, magnifique et révolutionnaire. Un imagineer que nous rencontrons à la sortie de l’attraction nous confie que la Shamane est mue par des moteurs électriques pas à pas de nouvelle génération implantés directement dans ses articulations, et que 48 de ces actionneurs ont été placés rien que dans son visage pour l’animer avec cet incroyable réalisme…James Cameron a bien tenu sa promesse portant sur l’animatronique, mais quelles surprises va-t-il nous réserver dans la seconde attraction ? Nous vous le dirons prochainement sur ESI, dans la deuxième partie de cet article !
Rendez-vous sur le site Arthur Futuroscope pour découvrir la nouvelle attraction du parc du Futuroscope : Arthur, l'aventure 4D. Retrouvez également des informations sur l'univers d'Arthur et les Minimoys.