La tour de la terreur : un saut dans la Quatrième dimension enfin révélée aux Walt Disney Studios !
Article Attractions du Jeudi 03 Avril 2008

C’est dans le décor très inquiétant du Hollywood Tower Hôtel, ancien palace luxueux des années 30 aujourd’hui à l’abandon, que les visiteurs du parc des Walt Disney Studios vont découvrir ce qui est arrivé aux clients de l’établissement ce fameux soir de 1939 où la foudre s’est abattue sur la cage de l’ascenseur. Ce qui les attend est un voyage mouvementé dans…la Quatrième dimension !
Par Pascal Pinteau

Un projet né en Floride

A l’origine, cette attraction a été développée au début des années 1990 pour le parc Disney Studios situé en Floride (l’inauguration eut lieu en 1994). Catherine Moulton dirigeait alors l’équipe de conception de Walt Disney Imagineering qui avait la tâche de concevoir le projet de A à Z : « Le parc Disney Studios recherchait un concept d’attraction vraiment effrayante, basée sur une série TV ou un film très célèbre. Dès le départ, nous avions envie de réaliser une chute libre, car c’est une impression que très peu de gens ont eu l’occasion d’éprouver. Nous nous sommes demandés quelle situation de la vie quotidienne pourrait servir de prétexte à cette chute. L’idée de l’ascenseur s’est vite imposée, de même que le choix de la série fantastique La quatrième dimension (The Twilght Zone) . Cette émission en noir et blanc des années soixante est restée aussi populaire qu’à ses débuts. Aux USA, certaines chaînes de télévision organisent même des marathons Quatrième dimension, en diffusant la série pendant 48 heures d’affilée ! » Le présentateur de la série, Rod Serling, qui en était aussi le producteur et le scénariste attitré, est resté lui aussi une icône du fantastique. Dès que l’on entend les notes du générique de la Quatrième dimension, dû au compositeur français d’origine roumaine Marius Constant, on sait que l’histoire qui va nous être présentée par Serling va basculer tôt ou tard dans l’insolite, l’effrayant ou le merveilleux. Et que la conclusion du récit sera forcément une révélation surprenante ! « Dès le début, nous voulions être très fidèles à l’esprit de la série, ajoute Catherine Moulton. Nous avons contacté la chaîne CBS, qui en détient les droits, et avons passé un accord avec eux. Rod Serling a hélas disparu en 1975, mais sa veuve, Carol Serling, nous a autorisé à utiliser son image, ce qui nous ouvrait des perspectives intéressantes. Nous disposions alors de tous les éléments indispensables pour rendre un bel hommage à cette série culte ».

Générique de La Quatrième Dimension :


La période « Ciel bleu »

Quand les « imaginieurs » Disney planchent sur un nouveau projet, on ne leur impose aucune contrainte technique ou budgétaire dans un premier temps. Ces esprits créatifs doivent être libres d’imaginer un concept original et surprenant.. « Au départ, nous n’avons pas mentionné de spécificités techniques ni indiqué une limite budgétaire aux créatifs qui travaillaient sur le concept, précise Catherine Moulton, Nous voulions qu’ils laissent leur imagination s’exprimer et produire les idées les plus délirantes. Cette période de recherches est d’ailleurs appelée “Ciel Bleu” à l’Imagineering, car à ce moment-là, seul le ciel est la limite ! ». Une fois ces idées rassemblées pour former une histoire, les différentes scènes sont dessinées et incorporées à un storyboard, qui montre image par image tout ce que les visiteurs verront. Le storyboard est présenté aux responsables des effets spéciaux, de l’éclairage, des décors, de la construction des bâtiments, de la maintenance technique (ceux qui entretiennent et réparent les équipements des attractions), pour qu’ils puissent en décortiquer chaque élément. Le projet est alors passé au crible des critiques. Chacun des experts réunis donne son avis, explique ce qui est faisable, envisageable ou complètement impossible, puis se creuse la tête pour trouver les solutions qui permettront de résoudre les problèmes. Pendant cette remise en question, il arrive souvent que d’autres idées conceptuelles jaillissent, et que les techniciens remontent leurs manches et s’attellent à la création de machineries qui n’existent pas encore. Dans la plupart des cas, les imaginieurs utilisent des techniques disparates qui ont déjà fait leurs preuves dans l’industrie, et les combinent pour obtenir des équipements nouveaux. Plus le projet est audacieux, plus cette phase de recherche et de développement est longue. Il est fréquent que la préparation d’une attraction nécessite de trois à cinq années de travail.

Les maquettes de la quatrième dimension

Une fois que tout le monde s’est mis d’accord sur les techniques à employer, il est temps de fabriquer « la boîte » qui va contenir l’attraction : le bâtiment lui-même. L’extérieur de la tour de la terreur s’inspire du style art déco californien, surnommé « pueblo deco », de certains immeubles construits dans les années 20 à 40 à Los Angeles. Plusieurs de ces bâtiments ont été photographiés sous toutes les coutures par les imaginieurs pour servir de références visuelles. Le moindre détail de la tour à été étudié attentivement : l’encadrement des fenêtres, les éléments décoratifs de la façade, les formes des différentes sections de la toiture, etc. « Nous avons réalisé des décors miniatures très précis de chaque scène, extérieure comme intérieure, pour tout définir dans les moindres détails, se souvient Catherine Moulton. Nous faisions même évoluer une minuscule caméra dans ces maquettes pour avoir le point de vue d’un visiteur avançant dans les décors de la file d’attente, puis lorsqu’il était installé dans l’ascenseur ! C’était très utile aussi pour choisir les recoins hors de regard du public où nous allions pouvoir cacher les projecteurs et certains équipement d’effets spéciaux qui devaient rester invisibles. Dans une attraction réussie, on ne doit voir que les décors, pas le matériel technique ! »

Une thématisation spectaculaire

Lorsque les maquettes ont été achevées et approuvées par tous, certaines parties de décors ont été construites grandeur nature pour vérifier que l’atmosphère inquiétante que l’équipe essayait de créer allait être efficace. Mais un autre élément d’importance devait être également réussi : l’introduction de l’attraction, également appelée « pre-show ». L’équipe de Catherine Moulton décida de présenter l’histoire du Hollywood Tower Hotel au public comme s’il s’agissait du début d’un véritable épisode de la Quatrième dimension ! Sans dévoiler tout ce que vous réserve ce merveilleux hommage à la série, sachez que Rod Serling présente cette nouvelle aventure grâce à un habile effet visuel (il est incrusté devant la porte de l’ascenseur), et à la participation de l’imitateur Mark Silverman, qui fut choisi par Carol Serling elle-même pour reproduire la voix de son mari. Le résultat est étonnant : la transition entre la vraie voix de Serling, prélevée dans un des monologues originaux, et celle de l’imitateur est indétectable, et l’illusion de participer à un épisode « live » de la Quatrième dimension, encore plus réussie ! Une des innovations techniques de la version floridienne de l’attraction concerne l’ascenseur dans lequel les spectateurs prennent place. Après s’être comporté normalement, ce véhicule quitte sa “cage d’ascenseur” pour traverser un décor qui reconstitue le générique de la série ! On voit apparaître tour à tour l’œil géant, l’horloge à balancier, et la porte qui s’ouvre sur fond étoilé, images bien connues des téléspectateurs. Là encore, c’est l’histoire qui a inspiré cet effet très difficile à mettre au point. Le véhicule rejoint ensuite un second dispositif, situé à 40 mètres du sol, dans lequel la fameuse chute se produit. Cette reconstitution de générique de la série ne figure pas dans la version de l’attraction que nous pouvons découvrir aux Walt Disney Studios de Paris, mais d’autres effets inédits ont été prévus à la place.



Une catastrophe simulée en toute sécurité

Les ingénieurs de Mickey ont utilisé des techniques industrielles différentes et les ont combinées de manière à obtenir un effet nouveau, en toute sécurité. L’attraction dispose de 4 cabines d’ascenseurs montées sur roulettes. Les différentes cabines empruntent 4 cages qui servent à la montée (dans lesquels sont disposés les équipements d’effets spéciaux qui permettent d’apercevoir les fantômes des infortunés clients frappés par la foudre), et sortent ensuite de leur logement pour accéder à tour de rôle aux deux cages d’ascenseurs qui servent à la chute. Le premier équipement (qui sert à monter) utilise à 80% la technologie classique des ascenseurs. En revanche, le système qui permet la chute, co-développé par le fabricant d’ascenseur Otis et par Disney, n’a plus aucun point commun avec celui d’un ascenseur standard. Une série de bobines de câbles métalliques énormes sont alignées dans les fondations du bâtiment. Lorsque l’ordinateur donne le signal du départ, le système accélère la vitesse de descente au delà de celle d’une chute libre pour que l’effet soit encore plus effrayant ! Autrement dit, la cabine est tirée vers le bas. Sans s’en rendre compte, les spectateurs sont alors en apesanteur : si vous lâchez un gant, par exemple, pendant la chute, vous constateriez qu’il s’envolerait de votre main ! (Attention : ne testez surtout pas cet effet dans l’attraction, car un objet lâché risquerait de blesser un autre visiteur en retombant). L’ordinateur prend des dizaines de mesures de vitesse au cours de la chute - qui n’en est pas vraiment une puisque le déplacement est contrôlé de A à Z – et peut déclencher un freinage en douceur si la moindre anomalie était détectée. Le réglage de la chute a été peaufiné longtemps à l’avance, en déterminant grâce à des simulations 3D le degré de résistance du public à ces sensations extra-fortes !

Prise au piège !

Même si elle a passé des années à travailler sur la tour de la terreur, Catherine Moulton souffre…du vertige ! « J’avoue ne pas avoir voulu prendre place dans l’attraction pendant très longtemps. J’avais trop peur de la chute ! Etant la responsable principale de La tour de la terreur pendant la conception de la première version de l’attraction, je vous laisse imaginer le nombre de railleries que cela m’a valu ! Enfin, un beau jour, j’ai été piégée, entraînée de force dans la cabine et...j’ai changé d’avis ! Je suis devenue une adepte des attractions à sensations fortes ! » Aujourd’hui, Catherine a passé le relais à plusieurs autres équipes d’imaginieurs qui ont créé de nouvelles versions de l’attraction ailleurs dans le monde. La seconde tour a été construite en Californie et d’ailleurs, celle des Walt Disney Studios de Paris lui ressemble énormément. La troisième, a été érigé dans la zone Américan Waterfront du parc Tokyo DisneySea, au Japon. Les décors de cette aire évoquant les rues et les quais de New York au début du siècle, l’aspect extérieur et intérieur de la tour de la terreur a complètement changé. L’immeuble évoque l’architecture victorienne, et est sensé avoir appartenu à un milliardaire excentrique collectionneur – ou plutôt pilleur – d’objets d’art de tous les pays. Victime de sa convoitise, il acquiert un jour de l’objet de trop : une statuette maudite. L’idole maléfique provoque l’accident de l’ascenseur et la disparition du milliardaire, dont la tour est ouverte ensuite à la visite…Mais la statuette n’a pas dit son dernier mot et continue à tourmenter tous ceux qui osent entrer dans le fameux ascenseur !

La découverte de la tour des Walt Disney Studios

La Tour de la terreur qui ouvre ce mois-ci dans les Walt Disney Studios est entourée par un Superbe environnement en trompe l’œil qui évoque le fameux Hollywood boulevard de Los Angeles et ses bâtiments typiques aux façades art déco. La tour, elle, n’a rien d’un décor en fausse perspective : elle culmine à 56 mètres de hauteur ! La file d’attente permet de découvrir les jardins du Hollywood Tower Hotel, puis le hall d’entrée. Le palace était à l'apogée de sa gloire en 1939 quand un phénomène des plus étranges survint, entraînant la fermeture aussi soudaine que définitive des lieux. Tout s'arrêta en cette nuit du 31 octobre 1939, et ce jusqu'à la réouverture récente de l'hôtel. Les environs sont envahis par les herbes folles, les murs sont zébrés de fissures et les fontaines sont asséchées, pourtant tout semble être resté en place à l'intérieur depuis cette nuit fatidique. Du courrier attend d'être lu à la réception, des bagages sont oubliés dans un coin, un jeu de cartes est resté déployé sur une table, ainsi qu’un verre de vin poussiéreux, et une carte postale non achevée...

Hormis la couche de poussière conséquente et la patine des années écoulées, le hall d’entrée est resté intact depuis plus de soixante années, comme si le temps s’était arrêté. Un détail particulier attire néanmoins l'attention au niveau des ascenseurs : derrière la pancarte "hors service" les portes sont endommagées et déformées, et l'indicateur d’étage permet de constater que l'ascenseur a terminé sa course dans les sous-sols...alors qu’il est conçu pour s’arrêter au rez de chaussée ! Il semblerait bien que ce soit là que l’événement qui a provoqué la fermeture de l’hôtel se soit déroulé. On pénètre ensuite dans un salon ou une télévision à l’aspect rétro nous permet de voir le début d’un épisode de La Quatrième dimension dont le décor nous semble étrangement familier… Le petit film qui nous est présenté nous dévoile ce qui s’est passé : alors que l’ascenseur se dirigeait vers le sommet de l’immeuble, la foudre frappa l'hôtel. La cabine et ses occupants disparurent purement et simplement, et avec eux un pan complet de la façade de l'édifice ! La visite de l’hôtel désaffecté se poursuit en passant par la salle des machines, qui se trouve dans le sous-sol de l’immeuble. On se faufile entre des chaudières brûlantes, des conduites de vapeur, des tas de charbon pour arriver jusqu’à l’ascenseur. Quand les portes se referment, les sourires se crispent un peu, car il n’est plus question de faire demi-tour…Apparitions fantomatiques, ascension à couper le souffle et jets d’air glacés, ne sont que quelques-unes des surprises qui attendent alors les visiteurs intrépides. “Cette attraction spectaculaire fait vivre aux visiteurs les péripéties d’un épisode dramatique de La Quatrième Dimension grâce à l’alliance d’une histoire forte, d’effets spéciaux époustouflants, de décors étranges et d’une technologie étonnante,” déclare Theron Skees, directeur artistique de Walt Disney Imagineering. « Ils auront la possibilité de ressentir les effets d’une chute vertigineuse de 13 étages ! »

Publicité pour la Tour de la Terreur :


Pour éprouver ces sensations fortes, si vous l’osez, et découvrir cette atmosphère spectrale, vous savez ce qu’il vous reste à faire : aller visiter au plus vite les Walt Disney Studios de Paris !

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