SOLO : A Star Wars Story - Entretien exclusif avec Alden Ehrenreich (Han Solo) et Donald Glover (Lando Calrissian)
Article Cinéma du Mardi 18 Septembre 2018

A l’occasion de la sortie de Solo en Blu-ray et DVD, le 28 septembre, nous vous proposons une interview inédite des nouveaux interprètes de Han Solo et Lando Calrissian.

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau



Donald, vous menez une belle carrière musicale parallèlement à votre parcours de comédien, à la fois en tant que rappeur, sous le nom de Childish Gambino, et de DJ, avec le pseudonyme mcDJ. Alors avez-vous amené votre musique jusque dans le cockpit du Faucon Millenium pendant le tournage ?

Donald Glover :
(rires) Non, même si cela avait été évoqué, à un moment ! Mais dans SOLO, les péripéties sont tellement nombreuses et le rythme si soutenu qu’il n’y avait vraiment pas la place d’inclure une chanson dans la trame du récit : elle était trop compacte pour cela. Je crois que c’est l’un des STAR WARS les plus mouvementés et les plus amusants que l’on ait vus jusqu’à présent dans la saga.

Comment avez-vous vécu le changement de réalisateurs en cours de production, avec le départ de Phil Lord et Chris Miller, et l’arrivée de Ron Howard ?

Alden Ehrenreich :
Eh bien, je tiens à dire que j’aime beaucoup Phil et Chris. Ils sont talentueux et très drôles. Je peux vous confirmer que ce qui a été annoncé dans la presse à ce moment-là était conforme à la réalité : il s’agissait vraiment de plusieurs différences de points de vue créatifs avec Lucasfilm. Phil et Chris voyaient les choses à leur manière, aussi bien dans leur façon de s’emparer du script que dans leur approche de la mise en scène... Quand Ron est arrivé, en dépit du fait qu’il n’avait eu qu’une semaine pour se préparer à reprendre la réalisation de SOLO en main, ses capacités d’adaptation nous ont tous sidérés. Il a tout de suite parlé « la langue du film ». Je ne sais pas si cela est dû à sa longue relation amicale avec George Lucas (Depuis AMERICAN GRAFFITI, dont il jouait l’un des rôles principaux, NDLR), ou au fait qu’il a suivi la production des films originaux. Ron nous a raconté qu’il était allé voir UN NOUVEL ESPOIR le jour de sa sortie, et que cela l’avait tellement bluffé qu’il était retourné immédiatement dans la salle pour le visionner une deuxième fois ! Ron connaît très bien l’univers de STAR WARS, et il a parfaitement compris où chacun en était dans son approche du projet. Dès son arrivée, il a été extrêmement aimable avec toute l’équipe, et comme il s’appuyait sur sa grande expérience pour nous diriger, il nous a tous redonnés confiance et permis de travailler en étant à l’aise, malgré cette situation de transition atypique.

Pouvez-vous nous raconter quels conseils Harrison Ford et Billy Dee Williams vous ont donnés pour vous aider à reprendre les rôles qu’ils ont créés dans la saga ?

Donald Glover :
Billy m’a simplement dit d’être charmant ! Il ne me regardait même pas en face quand il m’a dit cela, car il observait une jolie fille qui passait à côté de nous ! Notre échange a été très bref, et après il a tourné les talons ! (rires) Mais je dois dire que cela m’a suffi. J’aime bien les conseils simples comme celui-ci !

Alden Ehrenreich : Harrison m’a dit : « Si on te demande quels conseils je t’ai donnés pour jouer Han, dis-leur que je t’ai tout expliqué en détail mais que je t’ai demandé de ne jamais répéter cela à personne. » (rires)



Quels souvenirs d’enfance gardez-vous de STAR WARS ? Est-ce que cette saga vous a beaucoup marqués ?

Donald Glover :
J’avais beaucoup aimé les films, et j’avais aussi les jouets - les figurines articulées et les vaisseaux des personnages – dans ma chambre.

Alden Ehrenreich : C’était pareil pour moi.

Donald Glover : STAR WARS EPISODE IV, UN NOUVEL ESPOIR, est l’un des premiers films que mon père m’a montrés en VHS et en Laserdisc, avec RETOUR VERS LE FUTUR. Et je me souviens que j’ai été fasciné par ces histoires et très intéressé par l’esthétique des décors de STAR WARS, avec ces formes géométriques, ces grillages laissant filtrer la lumière...

Alden Ehrenreich : C’est ce que nous avons ressenti en découvrant les décors de SOLO : nous avons retrouvé ces formes familières tout autour de nous. Beaucoup sont récurrentes, comme les ovales, les hexagones, ou les lignes le long des pantalons des costumes. Le design de la saga est extrêmement cohérent.

Donald Glover : Et il y a toujours une logique qui justifie ces formes, exactement comme dans le design d’une bouteille de Coca-Cola, qui épouse parfaitement la forme de la main quand on la tient pour boire. Quand on conçoit des environnements pour décrire une galaxie où tout n’est pas conçu que pour des créatures humanoïdes, c’est très judicieux de dessiner les décors ainsi.

Donald, avez-vous le sentiment que le fait que vous jouiez l’un des deux personnages principaux de SOLO témoigne de la volonté de mettre en avant la diversité ethnique dans la saga STAR WARS ?

Donald Glover :
Je ne considère pas les choses ainsi, car ma responsabilité d’acteur, c’est d’abord de bien jouer un personnage. Ensuite, indépendamment de cela, il se trouve que je suis noir. Mais je ne veux pas devenir un symbole de quoi que soit, je veujuste interpréter le rôle du mieux que je le peux pour apporter ma contribution au film. Bien sûr, je me réjouis que des gens de toutes les ethnies et de toutes les orientations sexuelles aient désormais accès à davantage d’opportunités au cinéma et à la télévision, aussi bien devant que derrière la caméra.



Comment vos proches ont-ils réagi en apprenant que vous alliez jouer Lando Calrissian ?

Donald Glover :
Ma mère était folle de joie ! Elle m’a appelé en me disant « Oh mon dieu, mais c’est le personnage noir le plus important de STAR WARS ! C’est génial ! »

Diriez-vous que vos deux personnages sont plus idéalistes dans ce film, parce que nous les découvrons pendant leur jeunesse ?

Alden Ehrenreich :
Oui, c’est bien le cas pour Han.

Donald Glover : Idem pour Lando, qui est sans aucun doute plus optimiste et moins cynique dans cette aventure.

Donald, qu’est-ce qui vous a le plus surpris techniquement pendant le tournage ?

Donald Glover :
Eh bien je m’attendais à voir beaucoup plus de fonds verts sur les plateaux, et j’ai été agréablement surpris de constater que dans pratiquement toutes les séquences, nous jouions bien dans des décors concrets, que nous pouvions voir et toucher. Quand on se retrouve dans des décors si bien faits, avec des textures, des détails et des accessoires si soignés, cela vous aide à vous immerger dans les scènes que vous jouez, et à croire à la réalité de ces situations. Il y a même des écrans vidéo géants disposés autour du cockpit du Faucon Millenium : ils diffusent des images du panorama spatial pour nous permettre de voir ce que voient nos personnages dans l’histoire. Et le cockpit bouge aussi. On s’y croirait !



Bookmark and Share


.