Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Suite de notre dossier GODZILLA 2 et rencontre sur le tournage à Atlanta avec un « monstre sacré » du Fantastique, le formidable acteur anglais Charles Dance. Il y campe un mercenaire que l’on retrouvera dans le prochain opus de cette saga, GODZILLA VS KONG, comme l’indique la séquence post-générique du film. Charles Dance est bien sûr mondialement connu pour avoir incarné magistralement Tywin, le cruel patriarche du clan Lannister dans GAMES OF THRONES.

Comment avez-vous été approché pour jouer dans GODZILLA 2, et qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ce rôle ?

Oh, c’est tout simple : la production m’a fait parvenir le script via mon agent. Je l’ai lu, trouvé très divertissant, et je leur ai rapidement dit que j’étais partant pour jouer ce rôle. Je participe à toutes sortes de projets, vous savez. Il y a peu, je faisais une grande tournée avec l’orchestre symphonique de Cincinnati, et j’étais le récitant du fameux discours de Gettysburg d’Abraham Lincoln, tandis que les musiciens jouaient l’œuvre de Copland LE PORTRAIT DE LINCOLN. On ne peut guère imaginer un travail plus différent de celui que je fais dans GODZILLA 2 ! (rires) Et récemment, dans la minisérie de la BBC THE WOMAN IN WHITE, je jouais un vieil homosexuel hypocondriaque, et je portais une perruque qui me faisait ressembler à ma mère ! (rires) Varier ce que l’on fait est l’un des piments de la vie.

Que pouvez-vous nous dire sur le passé de votre personnage ?

Il est un ex-agent des services secrets britanniques, du MI6, et du SAS. On pourrait considérer qu’il est devenu une sorte de « militant écologiste qui a fait fausse route ». J’imagine aussi que l’on pourrait le décrire comme le méchant de cette histoire, mais ce n’est pas mon avis. Il justifie ses actes en disant que nous les humains, nous avons tout fichu en l’air sur cette planète, et qu’il est temps de voir ce que ces créatures qui ont été en sommeil pendant des millions d’années pourraient faire pour rectifier les choses si elles se réveillaient. Il est persuadé qu’elles feraient un bien meilleur job que nous.

Connaissiez-vous les films de la saga japonaise de GODZILLA avant de tourner dans celui-ci ?

Non, je n’en ai jamais vu un seul jusqu’à présent.

Vous avez côtoyé beaucoup de créatures au cours de votre carrière…

Vraiment ?

Oui, le démon ailé de GOLDEN CHILD – L’ENFANT SACRE DU TIBET, le xenomorphe dans ALIEN 3, les vampires et les loup-garous de UNDERWORLD : NOUVELLE ERE, les extraterrestres de la minisérie CHILDHOOD’S END : LES ENFANTS D’ICARE, sans oublier bien sûr les dragons et les êtres surnaturels de GAME OF THRONES…

Ah oui, vous avez raison…Je n’y avais jamais songé auparavant, car ce n’est absolument pas une stratégie de carrière ! (rires) Il s’agit d’opportunités qui se sont présentées au fil des ans, au cinéma et à la télévision. Mais je n’étais que l’un des rouages dans les grands mécanismes de ces projets, comme c’est le cas aussi dans GODZILLA 2. Aujourd’hui pendant le tournage, Godzilla est représenté par un ballon rose gonflé à l’hélium et accroché à un fil, à 6 mètres du sol. Tous les acteurs sont intégrés à un grand puzzle technique qui va permettre de donner vie à ces créatures. Ce que l’on arrive à faire de nos jours avec les images de synthèse est véritablement phénoménal. Mais je ne sais pas jusqu’à quel point ce type de scène se rapproche vraiment de l’exercice classique de la comédie. Je suppose que tout dépend de la manière dont vous le définissez. Quand la technique est à ce point omniprésente, vous faites ce que l’on vous dit de faire. Et cela vaut mieux, car mes connaissances dans le domaine de ces effets est plutôt réduite. Autant je peux me débrouiller seul avec l’interprétation d’un texte, autant cela m’aide que l’on me guide, et que l’on me rappelle que le ballon rose représente la tête de Godzilla quand nous sommes entourés par des fonds bleus et que nous devons réagir à des choses qui n’existent pas !