En attendant TERMINATOR: DARK FATE, retour sur le précédent opus, TERMINATOR GENISYS - 1ère partie
Article Cinéma du Lundi 05 Aout 2019

Par Pascal Pinteau

Le jour du jugement… du reboot de 2015 !

Se hisser au niveau des deux premiers volets de la saga, tel était l’objectif annoncé des créateurs de ce dernier épisode sorti en 2015. Mais même en jouant avec les paradoxes temporels et en y mêlant des hommages comme le retour du T1000 et les répliques-cultes attendues, les concepteurs de cette aventure n’avaient pas prévu assez de surprises pour satisfaire pleinement les spectateurs…ESI vous propose de vous replonger dans les coulisses de ce volet dont certaines séquences, notamment celles du premier tiers du film, méritent largement d’être découvertes ou revues.

Réécrire le futur

C’est en 1984, il y a 35 ans déjà, qu’un cyborg venu du futur a terrassé le boxoffice en dépit du modeste budget de 6,5 millions de dollars avec lequel ses méfaits avaient été filmés. Parmi les millions de spectateurs enthousiasmés par la naissance de cette nouvelle icône cinématographique se trouvaient David Ellison et Dana Goldberg, encore en pleine adolescence à l’époque. Comme s’en souvient Ellison : « La franchise Terminator et le cinéma de James Cameron sont à l’origine de ma vocation cinématographique. Je le considère comme l’un des plus grands cinéastes de tous les temps, et avec TERMINATOR 2, il a réinventé ce qu’un blockbuster d’été moderne devait être. Pour moi, avoir le privilège de travailler sur cette franchise pour laquelle j’ai eu un coup de foudre dans ma jeunesse, et qui m’a poussé à devenir producteur, c’est un rêve devenu réalité. » Dana Goldberg ajoute : «En tant que femme, le personnage de Sarah Connor a eu un impact particulier sur moi. Quand il a été annoncé que les droits de TERMINATOR allaient devenir accessibles à nouveau, nous avons tout de suite été intéressés, comme beaucoup d’autres gens dans l’industrie du cinéma, parce qu’il s’agit d’une franchise exceptionnelle. Les deux premiers TERMINATOR, en particulier, sont des films que David et moi vénérons. Et à Skydance, notre société de production, nous aimons créer des films-événements. L’idée de participer à un nouveau départ de la saga, afin de plaire à la fois aux fans des films originaux et à un nouveau public était irrésistible : nous ne pouvions pas laisser passer cette opportunité ».

Mission reboot

Après avoir réussi à acquérir les droits de TERMINATOR, le duo à la tête de Skydance s’est mis à la recherche de scénaristes pour écrire ce projet titanesque, et a rapidement approché les auteurs / producteurs Laeta Kalogridis et Patrick Lussier. Kalogridis se souvient de leur réaction : « Quand David et Dana nous ont fait cette proposition vers Noël 2012, notre première réponse a été non, tout comme notre deuxième et notre troisième réponse, après leurs relances ! Nous avons préféré décliner par respect pour l’univers de James Cameron. J’ai travaillé avec lui depuis des années, et Jim a toujours été un modèle et une source d’inspiration aussi bien au niveau personnel que professionnel. Je ne voulais pas risquer de porter atteinte de la moindre manière à ses créations, qui figurent parmi les œuvres de Science-Fiction les plus époustouflantes de l’histoire du cinéma». Mais Skydance a tant insisté que Kalogridis a fini par contacter James Cameron pour lui expliquer la situation. Et à sa grande surprise, le créateur de Terminator lui a non seulement donné sa permission de travailler sur le projet et sa bénédiction, mais a initié aussi le processus de conception des idées fondatrices de ce reboot, en ajoutant « Surtout, assurez-vous d’écrire un très bon rôle pour Arnold ! ». Patrick Lussier ajoute : « Laeta a immédiatement réagi à ces suggestions, et dès que nous avons commencé à réfléchir aux possibilités de développement de l’histoire –après avoir revu les deux premiers films – la manière de revisiter ce monde et ses personnages nous est apparu clairement, et il nous a semblé que la bonne option consistait à situer l’action à la fois de nos jours…et à une autre époque : 1984 ». Kalogridis ajoute : « Le thème du voyage temporel fait partie de l’ADN de la saga, ce qui ouvre la voie d’accès à des univers alternatifs et des continuités chronologiques différentes, qui peuvent exister sans affecter les événements présentés dans les deux premiers films. Ces histoires existent et vont continuer à exister. Les situations que nous connaissons se seront bien produites, mais cela ne nous empêche pas de raconter une histoire différente dont le début se situe à une autre intersection, qui mène dans une autre direction, tout en utilisant les mêmes personnages que nous aimons tous. »

L’héritage des années 80

Le contexte géo-politique et les techniques cinématographiques ont énormément changés depuis les années 80 où le terminator a prononcé pour la première fois sa fameuse réplique « I’ll be back » (je vais revenir). Sa première apparition a eu lieu cinq ans avant la chute de mur de Berlin, et près de dix ans avant que ILM ne mette au point les trucages numériques qui ont permis à TERMINATOR 2 d’exister. Pour David Ellison « Les films de Cameron me semblent imprégnés de l’esprit de la guerre froide et de la menace nucléaire entretenue par les USA et l’URSS d’alors. Aujourd’hui, les progrès accomplis dans le domaine de l’intelligence artificielle nous donnent la possibilité de mettre à jour la franchise TERMINATOR, et de l’adapter à notre époque où le réseau conscient Skynet n’a même plus à « s’évader » et à échapper à ses créateurs pour être présent partout : avec internet, les smartphones et l’omniprésence des réseaux sociaux, nous nous sommes volontairement livrés à lui en révélant notre vie privée, en rendant accessible nos informations confidentielles et même une partie importante de notre liberté de propos et de mouvements ! Dès qu’une nouveauté technologique est disponible, nous sommes prêts à patienter dans de longues files d’attentes pour l’acquérir dès le premier jour de son arrivée dans les magasins. Le concept même de TERMINATOR se prête à un commentaire ironique sur ce qui se passe aujourd’hui, et nous en avons profité pour le faire d’une manière amusante et divertissante. Pour moi, l’anticipation est particulièrement efficace quand elle s’inspire d’événements réels et les replace dans un contexte de fiction ».

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