TERMINATOR DARK FATE : Entretien exclusif ESI avec Arnold Schwarzenegger – 1ère partie
Article Cinéma du Mardi 22 Octobre 2019

Le vrai 3ème épisode de TERMINATOR, dont l’histoire est signée James Cameron, arrive enfin au cinéma.

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

James Cameron attendait depuis 1991 que les droits de la saga Terminator lui soient rendus. Aujourd’hui, il zappe les suites produites sans lui et nous présente celle de TERMINATOR 2, écrite par lui, et qui réunit Linda Hamilton dans le rôle de Sarah Connor, et le Terminator T-800 incarné par Arnold Schwarzenegger. ESI a rencontré l’acteur iconique à Los Angeles et se réjouit de vous proposer cet entretien exclusif.

Entretien avec Arnold Schwarzenegger

Que pensez-vous du fait que TERMINATOR DARK FATE ait été conçu comme la suite directe de TERMINATOR 2 ?


Je crois qu’il y a de nombreuses manières de le considérer et de le présenter. Jim Cameron en parle souvent ainsi, comme une suite directe. Pour ma part, je pense qu’il s’agit surtout d’un retour à la bonne vieille époque, d’autant que Linda Hamilton, James Cameron et moi-même sommes enfin réunis à nouveau. James s’est impliqué dans chacune des étapes du développement et de la création de ce film, et même si c’est Tim Miller qui l’a réalisé, Tim est le premier à dire que c’est bien la vision de Cameron qui a déterminé le choix de l’histoire. C’est également James qui a décroché son téléphone pour me dire ‘Je voudrais que tu joues à nouveau le Terminator, le modèle T-800, pour moi. Et je souhaiterais que Linda revienne elle aussi. Qu’en penses-tu ?’ J’étais absolument ravi d’apprendre cela, que la vieille équipe allait être reconstituée. Et que grâce à sa stature de réalisateur, James réussisse à associer deux grands studios et que ce soit la Fox qui s’occupe de la distribution internationale du film, et la Paramount qui se charge de cela aux USA. Jim a également convaincu le groupe chinois Tencent Pictures de co-financer ce film afin que nous puissions réunir un budget qui allait nous permettre de disposer de tous les moyens artistiques et techniques de réussir ce film, et de présenter des cascades et des effets visuels étonnants au public. TERMINATOR DARK FATE est une superproduction qui a coûté beaucoup d’argent, même si nous avons tourné en Hongrie pour bénéficier d’une réduction de taxes de 36% sur ce qui a été dépensé sur place. L’objectif était que chaque dollar dépensé se voit à l’écran. Tout le monde a été à la hauteur, et le résultat final est fantastique.

En Hongrie, vous vous êtes retrouvé à proximité de votre pays natal, l’Autriche. En avez-vous profité pour vous y rendre ?

Je retourne très souvent en Autriche. Comme vous le savez, la Hongrie et l’Autriche ont formé un seul pays, appelé l’Empire Austro-Hongrois, à l’époque de la double monarchie, de 1867 à 1918. En raison de cette histoire commune, quand vous allez visiter Budapest, vous avez souvent l’impression de vous retrouver à Vienne, et les hongrois qui visitent Vienne trouvent qu’elle ressemble à Budapest ! (rires) Ce sont deux très belles villes et leurs styles architecturaux sont similaires. Je dois dire que les hongrois ont déployé énormément d’efforts pour inciter les grosses productions américaines à venir tourner chez eux. Ils disposent d’excellents studios, très bien équipés, et de professionnels du cinéma expérimentés, talentueux, qui travaillent dur. Ce tournage en Hongrie a été une excellente expérience, et les hôtels dans lesquels nous étions installés étaient formidables aussi, très confortables, et proposaient des plats délicieux. Pour ma part, je leur donnerai un 10 sur 10, à tous les points de vue !

Vous avez joué dans deux films de la série TERMINATOR dans lesquels James Cameron n’était pas impliqué. Qu’en pensez-vous aujourd’hui ? Avec le recul, considérez-vous que c’était une erreur ? Voyez-vous mieux ce qu’il leur manquait, ce qui ne fonctionnait pas aussi bien que dans les deux premiers et dans TERMINATOR DARK FATE ?

Non, je considère que les deux auxquels j’ai vraiment participé, c’est-à-dire les épisodes 3 et 5, puisque comme j’étais gouverneur de Californie je n’ai pas tourné dans le n°4, étaient vraiment réussis. Mais effectivement, ils n’avaient pas la « touche Cameron ». Il y avait donc forcément des différences entre ces films qui étaient bien écrits et bien réalisés mais qui ne pouvaient pas bénéficier de sa vision. Je pense que dès que les gens verront TERMINATOR DARK FATE, ils se rendront compte dès les premières minutes que James est de retour et a conçu ce film. Des projections-test ont eu lieu, et les spectateurs ont adoré ce qu’ils ont vu.

Les extraits qui nous ont été projetés avant cet entretien étaient très convaincants…

Oui. Tim Miller est vraiment un réalisateur doué. Il sait concevoir et filmer d’excellentes séquences d’action, et aussi mettre en scène des moments émouvants en dirigeant bien les acteurs. Et grâce à son expérience professionnelle, il maîtrise toutes les techniques des effets visuels.

Comment avez-vous travaillé avec lui sur votre nouveau personnage ?

En fait ce n’est pas vraiment un nouveau personnage, puisqu’il s’agit toujours d’un modèle T-800, avec un logiciel 101 pour être précis, mais la seule différence, c’est que ce modèle-là existe depuis plus longtemps, et qu’il a donc aussi des caractéristiques en plus. A part cela, c’est le même personnage, avec les mêmes capacités.

Mais est-il au courant des événements qui se sont déroulés pendant l’époque de TERMINATOR 2 ?

Ah, ça je ne peux pas vous le dire, sinon je serais obligé de vous tuer ! (rires)

Qu’avez-vous ressenti en jouant à nouveau avec Linda Hamilton ?

C’était formidable. Linda est une femme adorable dans la vie, qui a la capacité de se transformer instantanément en une sorte d’animal sauvage, de tigresse déchaînée, dès que l’on crie ‘Action !’ sur le plateau. Et ensuite, après avoir entendu ‘Coupez !’, elle redevient la personne la plus chaleureuse qui soit, et elle vient vous faire un gros bisou ! (rires) Je n’arrive même pas à comprendre comment elle peut passer aussi facilement de la personnalité de Sarah Connor à la sienne. C’est phénoménal ! En l’espace d’une seconde, elle redevient cette femme impitoyable, prête à tout, au bord de la folie. J’étais sidéré de la voir réussir à se mettre dans cet état, prise après prise, en étant à chaque fois aussi convaincante. Je sais pour en avoir parlé avec elle que Linda s’est énormément entraînée pour arriver à ce résultat, à cette intensité de jeu, et qu’elle a également passé beaucoup de temps à se mettre en forme, et à apprendre comment manipuler les armes actuelles. Je peux me permettre de mentionner son âge puisqu’elle en parle souvent, et de dire qu’à 62 ans, c’est à tous les points de vue une performance remarquable. Et elle a insisté pour faire quasiment toutes les cascades elle-même. J’étais sur le plateau le jour où on tournait cette scène dans laquelle Sarah Connor, Grace et Dani Ramos se trouvent dans l’habitacle d’un humvee, une énorme voiture blindée, qui plonge dans l’eau. Je ne tournais pas ce jour-là et j’étais curieux de voir comment ils allaient filmer cela. Eh bien, rien n’était simulé : c’était filmé dans un bassin, et l’équipe des effets spéciaux a déversé des tonnes d’eau dans l’habitacle, qui déferlaient violemment et le remplissait en quelques secondes. Et ni Linda ni les autres actrices plus jeunes n’ont flanché. A chaque nouvelle prise, elles se retrouvaient dans cet habitacle de voiture, frappées de plein fouet par cette énorme masse d’eau, puis complètement submergées. Et juste après, elles devaient utiliser un détenteur et des bombonnes d’air pour respirer avant que l’habitacle ne soit vidé. Il y avait des plongeurs autour d’elles pour les aider, mais c’était quand même très courageux de leur part. Le hasard a fait que quelques semaines plus tôt, j’étais venu rendre visite à Jim sur le tournage des suites d’AVATAR, et qu’il filmait lui aussi des scènes dans un bassin, avec Sigourney Weaver. Sigourney jouait sa scène en nageant sous l’eau et en retenant sa respiration. Elle m’a beaucoup impressionnée aussi, car en dépit de son âge (70 ans, NDLR), et même si l’équipe avait tout fait pour rendre cela le moins inconfortable possible, elle ne se plaignait jamais. Et pourtant, ce qu’elle faisait était très difficile, car on se fatigue énormément quand on reste dans l’eau toute la journée. C’était étrange de revenir sur le tournage de TERMINATOR DARK FATE et de voir Linda se retrouver elle aussi dans un bassin, avec ces déferlements d’eau à supporter en plus. En l’observant jouer cette scène prise après prise, puis respirer calmement avec le détenteur, j’ai dit à Tim Miller que j’étais abasourdi de la voir supporter tout cela aussi bien. Il m’a répondu ‘Linda est l’actrice la plus endurcie qui ait jamais tourné.’

Arnold Schwarzenegger vous dit « I’ll be back…on ESI » Lisez la suite de cet entretien dans quelques jours. Bookmark and Share


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