FIGHTING FURIES, les pirates oubliés de Matchbox – Seconde partie
Article Produits Dérivés du Vendredi 13 Decembre 2019

Texte et photos Pascal Pinteau

Amateurs de jouets vintage, voici pour vous un dossier consacré à une belle gamme de figurines de pirates des années 70. A l’abordage !!

Deux versions du même bateau

Matchbox crée ensuite un décor qui représente le pont du Sea Fury, le bateau de Peg-leg. C’est une structure en vinyle imprimé, renforcée de carton, qui représente le gouvernail et l’entrée de la cabine du capitaine, entourée par deux escaliers qui mènent à une partie plus haute du pont. Conçue à la manière des décors qui surgissent des livres « Pop-up », la structure plate prend sa forme lorsqu’on la plie d’une certaine manière et que l’on assemble les différents morceaux à l’aide de boutons-pression. Des autocollants permettent d’ajouter des détails en couleur sur le vinyle rouge ou brun. C’est un espace assez réduit et plutôt mal conçu, un peu comme si un réalisateur avait choisi un mauvais cadrage pour donner une vision d’ensemble du pont d’un bateau pirate. Sans doute conscient des défauts de cette première version (qui avait toutefois le mérite de servir de boîte de rangement des figurines), Matchbox révise ses plans et conçoit un nouveau décor de vinyle, qui sera cette fois-ci une coupe transversale de l’intégralité du navire. Ce dispositif astucieux permet de voir à la fois l’intérieur des cabines, le pont supérieur et sa grande voile, et de l’autre côté, la coque du bateau. Cet environnement très réussi est vendu uniquement par correspondance, toujours par le catalogue Sears. Il est de ce fait beaucoup plus difficile à trouver aujourd’hui.

Un figurant improvisé

Conscient que la gamme manque de personnages, mais déjà déçu par les chiffres des ventes, Matchbox emploie une ruse pour créer le Capitaine Patch (patch signifie bandeau sur l’œil) à peu de frais. C’est une copie bas de gamme d’une figurine de pirate de la marque Mego, fabriquée à Hong Kong, qui va être utilisée. En somme, un jouet pirate sert à créer un personnage de pirate ! Si le personnage a la même taille que Peg-leg et Hook, ses articulations sont sommaires et trahissent ses origines frauduleuses. Le capitaine commercialisé par Matchbox porte son bandeau rouge sur l’œil droit tandis que celui de Mego le porte sur l’œil gauche. Il semblerait même que ce sont les vêtements d’une autre figurine de pirate de Mego, celle de Jean Laffite, qui habillent Patch ! Matchbox réalise là un bien étrange « patchwork »…

Ruée vers l’Ouest

Les FIGHTING FURIES ne remportent pas le succès escompté aux USA et disparaissent des magasins en 1976. Les dirigeants de Matchbox décident alors d’amortir le coût de fabrication de leurs figurines en créant une seconde gamme FIGHTING FURIES thématisée western, uniquement destinée à l’Europe. Peg-leg retrouve une jambe droite intacte et est rebaptisé Black McCoy. Les mains des personnages sont modifiées pour pouvoir tenir des revolvers. Un anneau placé à l’articulation du coude permet de le bloquer en position repliée. Grâce à cette astuce, en appuyant sur le bouton, on a l’impression de voir McCoy dégainer son arme plus vite que son ombre. Le moulage du corps est également différent, car le personnage porte une armure de métal sous ses vêtements pour être protégé des balles de ses ennemis. Hook se voit doté de longs cheveux et de peintures de guerre pour devenir le célèbre chef indien Crazy Horse. Curieusement, au lieu de recycler la figurine barbue du fantôme du Capitaine Kidd, c’est encore Peg-leg que Matchbox choisit pour devenir le troisième personnage de cette série dédiée à l’ouest : le mexicain Kid Cortez. Les deux blisters de cette gamme – THE CATTLE RUSTLER (le marqueur de bétail) et THE WAR DANCE (la danse de guerre) sont réduits à la plus simple expression : une feuille de carton, et quelques accessoires basiques peu imaginatifs. Cette mini-gamme fabriquée en 1976 apparaît dans le catalogue Matchbox de 1977. En dépit de cette tentative, les chiffres de ventes ne s’améliorent toujours pas et les concurrents sont très actifs. Mattel crée une belle gamme de personnages de pirates et une barque avec un coffre au trésor pour Big Jim en 1978, et développe aussi une grande série western vendue dans toute l’Europe autour des personnages de l’écrivain allemand Karl May. Matchbox ne peut plus lutter et doit s’avouer vaincu. L’aventure des FIGHTING FURIES prend fin en 1978. Aujourd’hui, malgré leur brève existence, les personnages de Matchbox jouissent d’une belle popularité auprès des collectionneurs. Les stocks de jouets invendus dans les années 70 ont été conservés et sont régulièrement proposés sur Ebay. On y trouve régulièrement Peg-Leg et Hook en bon état, présentés dans leurs boîtes d’origine, ainsi que les panoplies de leurs aventures. Signalons pour les amateurs de BIG JIM que les mensurations des figurines FIGHTING FURIES étant quasi identiques, leurs belles panoplies peuvent permettre d’enrichir les tenues des Big Jim Pirates ou cowboys ! Et pour conclure, rappelons que le tout premier livre consacré à BIG JIM, le célèbre héros de Mattel, est disponible aux éditions Bragelonne :

https://www.amazon.fr/Big-monde-daventures-Pascal-Pinteau/dp/B07FDVCM95

https://www.leslibraires.fr/livre/14590334-big-jim-un-monde-d-aventures-pascal-pinteau-bragelonne

https://livre.fnac.com/a12646832/Pascal-Pinteau-Big-Jim-un-monde-d-aventures

A vérifier avant d’acheter des FIGHTING FURIES :

Pour les figurines :

Pour Peg-leg, vérifiez que la carte au trésor est toujours présente dans sa jambe de bois, ainsi que le bouchon. Vérifiez aussi le bon fonctionnement du mécanisme d’animation du bras, et l’état des articulations des jambes. Il arrive souvent qu’elles ne permettent plus au personnage de tenir debout lorsqu’elles sont usées. Pour Hook, assurez-vous que sa mèche de cheveux n’ait pas été raccourcie d’un coup de ciseau par un apprenti coiffeur. La longue ceinture de tissu que les deux personnages portent autour de la taille est souvent manquante ou effilochée. Les têtes souples en vinyle des personnages étant en contact avec les corps en plastique dur, il arrive qu’une réaction chimique ait lieu à la jonction des deux matériaux, et fasse fondre la surface du plastique dur. Pensez à vérifier que cette partie est en bon état. Pour être complètes , les figurines doivent être vendues avec tous leurs vêtements, le sabre, le petit poignard, et si vous les trouvez en boîte, avec les brochures jointes à l’époque. N’achetez pas des figurines portant des traces de marqueur indélébile.

Pour les panoplies :

N’achetez pas une panoplie en boîte trop cher si le carton est tâché, incrusté de poussière, abîmé, et le plastique transparent défait : on trouve encore assez facilement des boîtes en bon état, à des prix raisonnables, même si certains vendeurs essaient de vous présenter leur marchandise comme des trouvailles rarissimes ! Si vous achetez une de ces boîtes en état quasi-neuf, vérifiez que la brochure qui raconte le scénario de l’aventure est bien présente. Une panoplie vendue sans la boîte, même si elle est complète, doit être proposée à bas prix.

Pour le bateau Sea Fury:

Vérifiez que les jonctions des différentes parties sont intactes. Si ce n’est pas le cas, et si vous êtes bricoleur, vous pouvez envisager une réparation en insérant de nouveaux boutons-pression ou de nouveaux rivets. Vérifiez que les accessoires à fixer dans la structure principale – gouvernail, meubles, ancre – sont bien présents, ainsi que la voile et le mât pour le Sea Fury de grande taille. Bookmark and Share


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