STAR WARS : L’ASCENSION DE SKYWALKER : Entretien exclusif ESI avec John Boyega (Finn) et Naomi Ackie (Jannah) – 2ème partie
Article Cinéma du Vendredi 17 Janvier 2020

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

John, votre personnage est certainement l’un des protagonistes de cette trilogie qui a le plus évolué émotionnellement et moralement pendant son parcours…

John Boyega : Je débutais encore dans ce métier quand j’ai été engagé pour jouer dans le premier de ces trois films. Mais dès que je me suis glissé dans la peau de Finn, j’ai eu envie que l’arche narrative et intime du personnage soit intéressante, et un peu imprévisible, même s’il ne s’agit pas du héros principal de cette trilogie. Le parcours et l’évolution de Finn sont très différents de ceux de Rey, par exemple. Rey est toujours poussée à changer, à agir, à se rendre dans certains endroits pour y rencontrer certaines personnes. On sent clairement une urgence, un destin à l’oeuvre qui la guide sur son chemin, l’oblige à devenir de plus en plus forte, et à acquérir davantage de puissance et de maîtrise de la Force d’aventure en aventure. De mon côté, je souhaitais que Finn puisse vivre cette expérience humaine sans pouvoirs, sans capacités particulières, avec ses failles, ses faiblesses, mais que les conséquences de ses actions le poussent à s’améliorer et à apporter des changements drastiques dans son comportement et dans sa vie. Quand on voit Finn dans LES DERNIERS JEDI, prêt à faire le sacrifice ultime pour protéger la base des rebelles face à l’armada du Premier Ordre, c’est le moment précis où tout bascule en lui et où naît le nouveau Finn que l’on voit en action dans L’ASCENSION DE SKYWALKER. Il est déterminé à se battre et s’il le faut, à mourir pour aider la résistance. Plus rien d’autre ne compte à ses yeux. C’est une grande transition depuis l’époque où il n’était qu’un jeune Stormtrooper déserteur, qui rencontrait Poe Dameron et lui disait ‘Il faut que je quitte les lieux au plus vite. J’ai besoin d’un pilote !’ J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à jouer toutes les phases de cette longue évolution.

Naomi, pourriez-vous nous dire ce que vous avez éprouvé en jouant à la fois dans STAR WARS et dans le pilote de la préquelle très attendue de GAME OF THRONES, soit deux des franchises les plus importantes au monde ?

Naomi Ackie : Je n’ai pas de mots pour exprimer mon expérience des tournages de STAR WARS et de la préquelle de GAME OF THRONES…Ils ont été incroyables, stupéfiants, démesurés...Tout s’est déroulé si vite que je n’ai pas eu le temps de réfléchir à ce que cela représentait, car il fallait que je fonce, que j’apprenne mon texte, que je me familiarise avec les particularités de chacun de ces univers qui étaient en lien avec les deux personnages très différents que j’allais incarner, afin d’être prête à bien jouer mes scènes. Quand on est plongée dans un tel tourbillon, on aborde chaque jour l’un après l’autre. Les thèmes qui sont développés dans chacune de ces superproductions sont si vastes et complexes qu’il m’a fallu un peu de temps pour les assimiler et pour me sentir à l’aise avec eux dans ma tête. Mais bien sûr, je suis extrêmement heureuse que cela me soit arrivé. Et consciente de la chance que j’ai.

John, faire partie de STAR WARS peut être impressionnant et très accaparant à certains moments. Avec le recul, auriez-vous souhaité que l’on vous donne certains conseils avant de commencer à travailler sur la saga ? Et si oui, lesquels ?

John Boyega : Oh non, je pense que j’aurais répondu ‘Surtout, ne me donnez aucun conseil, vous allez me faire stresser !’ (rires) Vous savez, ce qui est amusant quand les gens apprennent que vous allez jouer dans STAR WARS, c’est que la plupart d’entre eux vous disent ‘Oh, c’est formidable pour toi ! Mais surtout reste comme tu es ! Ne change pas !’ (rires) C’est curieux de penser ce genre de choses, comme si les 23 ans que j’avais passés à mener une vie normale allaient s’évaporer du jour au lendemain, et que j’allais tout oublier, effacer toute l’ardoise de mon éducation et de mes valeurs, juste parce que j’allais jouer dans STAR WARS ! Chaque jour apporte son lot de problèmes particuliers à résoudre quand on joue, et de ce fait, il est difficile d’imaginer des conseils qui pourraient s’appliquer à toutes ces situations très variées. De plus, chacun d’entre nous trois a vécu des expériences personnelles uniques et différentes avant de jouer dans ces films, et les a assimilées avec sa propre sensibilité. Pour toutes ces raisons, il aurait été très difficile d’imaginer des conseils vraiment judicieux, bien adaptés aux particularités de chacun, et de les prodiguer avant quelque chose qui ne s’était pas encore produit, en l’occurrence le tournage de cette nouvelle trilogie ! On apprend en avançant, uniquement quand on se retrouve au milieu de tout cela. C’est là que vous trouvez vos propres idées, vos propres solutions. Et que vous pouvez parfois bénéficier de conseils réellement judicieux, en écoutant des partenaires qui sont déjà passés par là avant vous.

La nouvelle trilogie STAR WARS a mis en avant des personnages issus de la diversité ethnique. Pensez-vous que ce message est également présent dans cet ultime épisode de la saga Skywalker ?

Naomi Ackie : Je ne crois pas que ce message soit exprimé de manière littérale et directe dans le film, mais au cours de cette aventure, on voit qu’il faut réunir beaucoup de gens de toutes les origines pour que l’action bénéfique de la Force puisse parvenir à changer les choses. Parmi les combattants pour la liberté, il y a des humains de toutes les origines et des extraterrestres venus de toute la galaxie. Je pense que ce message en faveur de la diversité est l’une des caractéristiques de la Science-Fiction, et ce, depuis très longtemps : c’était déjà le cas dès les années 60 dans une série comme STAR TREK. Elle montrait un équipage composé de gens d’origines diverses, qui collaboraient efficacement et qui développaient chacun leur propre potentiel.

Quel a été le moment le plus étonnant que vous avez vécu en tournant dans STAR WARS ?

Naomi Ackie : Je me souviens avoir été stupéfaite en entrant dans l’un des derniers décors dans lesquels nous avons tourné L’ASCENSION DE SKYWALKER. Je n’avais jamais un décor aussi grand de toute ma vie, et pour une bonne raison, car peu après, une personne de l’équipe des designs m’a expliqué que c’était le plus grand décor jamais construit pour un film !

John Boyega : La quantité de détails et d’accessoires qui figurent dans ces environnements est hallucinante, elle aussi.

Pourquoi ce mystérieux décor devait-il être aussi grand ?

John Boyega : Le récit a pris de plus en plus d’ampleur au fil des épisodes, et n’oubliez pas que nos ennemis sont en train de gagner pour l’instant, comme on a pu le voir à la fin des DERNIERS JEDI. La résistance doit donc se réorganiser et se préparer à mener une ultime bataille décisive dans laquelle elle investira absolument tous les moyens dont elle dispose.

John, aimeriez-vous reprendre le rôle de Finn dans le futur ? Kathleen Kennedy avait suggéré que Rey, Finn et Poe pourraient revenir dans des épisodes ultérieurs…

John Boyega : J’ai énormément apprécié cette expérience, et j’éprouve beaucoup de gratitude envers toutes celles et ceux qui m’ont choisi pour jouer ce rôle, mais je ne compte pas revenir dans un autre projet STAR WARS.

La Force est puissante en ce dossier : il réapparaîtra rapidement sur ESI ! Bookmark and Share


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