Alors que Jon Favreau va commencer à tourner LE MANDALORIEN ET GROGU, l’adaptation cinématographique de la fameuse série qu’il a créée, c’est encore à la télévision que les nouveaux développements de la saga Star Wars sont les plus intéressants. STAR WARS L’ACOLYTE, nouvelle série en huit épisodes, se déroule à une époque encore jamais explorée dans les productions en “live action” de Lucasfilm. Pendant cette ère marquée par une longue période de paix et de prospérité, les Jedi ont atteint le sommet de leur pouvoir. C’est un véritable âge d’or dans toute la galaxie, qui précéde d’un siècle les événements décrits dans STAR WARS ÉPISODE UN: LA MENACE FANTÔME. Dans L’ACOLYTE, un petit groupe de guerriers enquête sur une série de meurtres de chevaliers Jedi, et le maître Jedi Sol (Lee Jung-jae) est confronté à Mae (Amandla Stenberg), une guerrière dangereuse ressurgie de son passé. Sa nouvelle padawan, Jecki Lon (Dafne Keen) sait qu’elle doit le protéger du ou des assassins qui agissent dans l’ombre. En découvrant peu à peu des indices, la petite équipe se met en danger, car des forces sinistres et puissantes sont à l’oeuvre. Même si la paix semble règner dans la galaxie, les apparences sont trompeuses… Tel est le pitch de cette nouvelle série, à suivre à partir du 4 juin sur Disney + , à un rythme de mise en ligne hebdomadaire.

Un thriller qui se déroule à une époque jamais adaptée en prises de vues réelles

L’idée de situer l’action de L’ACOLYTE pendant l’ère de la Haute République est venue de la créatrice et showrunner de la série, Leslye Headland, connue pour avoir imaginé et produit deux séries à succès : SINGLE DRUNK FEMALE, excellente sitcom où une jeune alcoolique est contrainte de revenir vivre chez sa mère, se sevrer et de trouver du travail pour éviter de purger une peine de prison, et RUSSIAN DOLL, fascinante histoire où une jeune femme (Natasha Lyonne, devenue une star grâce à la série policière POKER FACE, à voir absolument) tente d’échapper à la boucle temporelle qui la conduit à chaque fois à la mort. Pendant la production de L’ACOLYTE, outre ses fonctions de cheffe scénariste et de showrunner, Headland a également écrit les épisodes 1 et 8, et réalisé les épisodes 1 et 2.

Une showrunner qui veut satisfaire les fans

Vraie fan de STAR WARS depuis son adolescence, Leslye Headland a profité de ses nouvelles fonctions pour permettre au personnage de Vernestra Rwoh (incarnée par Rebecca Henderson, l’épouse de Headland dans la vraie vie) de faire ses débuts en prises de vues réelles dans l’univers de STAR WARS. Cette Jedi légendaire, très appréciée des fans de l’univers étendu, est apparue dans de nombreux romans et bandes dessinées. “Vernestra sera le seul personnage familier de l’époque de la Haute République à figurer dans la première saison de L’ACOLYTE ” a déclaré Headland “Mais nous pourrons en ajouter d’autres si la série est bien accueillie, et si Disney + valide la production d’une deuxième saison.” La première preuve concrète de l’intérêt suscité par L’ACOLYTE a déjà été constatée par Lucasfilm, puisque la bande-annonce de la série a été visionnée 51,3 millions de fois en 24 heures après sa sortie, un score qui surpasse largement ceux des bandes-annonce de précédentes séries STAR WARS, LE MANDALORIEN (2019), LE LIVRE DE BOBA FETT (2021), ANDOR (2022), AHSOKA (2023) et OBI-WAN KENOBI (2022).

Hitchcock, Fincher, les Marx Brothers et George Lucas comme références

Dès son enfance, Leslye Headland a été marquée par le maître du suspense Alfred Hitchcock : “FENÊTRE SUR COUR est le film qui m’a permis de comprendre en quoi consistait le travail d’un réalisateur. J’ai grandi en regardant aussi les comédies musicales de la MGM, qui sont elles aussi des leçons de mise en scène, et les gags délirants des Marx Brothers.” Comme Groucho Marx, qui lançait toujours des plaisanteries acerbes, Headland intègre des touches d’humour même lorsqu’elle écrit des scènes dramatiques : “ Le film de David Fincher FIGHT CLUB et la période tragique des attentats du 11 septembre 2001 m’ont marquée. Depuis cette époque, j’ai un besoin viscéral d’intégrer des plaisanteries aux dialogues de mes scénarii, surtout quand je décris des moments douloureux. Je pense que l’humour est un mécanisme d’autoprotection et de pudeur qui permet de continuer à avancer, même dans les pires circonstances.” Headland a découvert la galaxie imaginée par George Lucas pendant son adolescence, en allant voir au cinéma les éditions spéciales des épisodes 4, 5 et 6 de STAR WARS ressorties avec de nombreuses scènes retouchées numériquement. Captivée par cet univers, elle a dévoré ensuite les romans de la trilogie LA CROISADE NOIRE DU JEDI FOU de Timothy Zahn : L'HÉRITIER DE L'EMPIRE, LA BATAILLE DES JEDI et L'ULTIME COMMANDEMENT. « L’univers de STAR WARS était très important pour moi pendant ma jeunesse, parce que c’était un endroit où je pouvais m’évader et me sentir bien », confie Headland, qui s’est parfois sentie ostracisée en tant qu’adolescente gay. « George Lucas vous présente suffisamment de panneaux indicateurs pour vous aider à vous repérer dans les circonstances de la vie, comme le faisait C.S. Lewis, à sa manière inspirée par sa foi chrétienne, dans ses romans des CHRONIQUES DE NARNIA. Vous pouviez aller faire un tour dans la galaxie STAR WARS et y vivre paisiblement. Ensuite, comme dans Narnia, il suffisait de ressortir de l’armoire magique, et d’aller étudier en classe pour se préparer à affronter la vie réelle. » Quand Headland a été choisie par Lucasfilm pour développer sa propre histoire dans l’univers STAR WARS, elle s’est fait tatouer une reproduction de l’illustration originale de la princesse Leia créée par Ralph McQuarrie sur la main droite. Pour la showrunner, c’est à la fois un souvenir du moment où cette aventure STAR WARS a commencé, et un symbole du personnage féminin emblématique de la saga.

Des outsiders face à l’Ordre Jedi

Pendant l’ère de la Haute République, les guerres galactiques ont cessé. Headland a donc choisi de focaliser son récit sur des conflits plus personnels pour présenter les protagonistes de L’ACOLYTE. La série décrira aussi comment l’Ordre Jedi a atteint des sommets, avant d’être confronté aux complots ravageurs des Sith qui vont jalonner la saga Skywalker. « Si STAR WARS vise à opposer les marginaux comme Luke Skywalker à l’institution de l’Empire qui détient le pouvoir, tout est inversé dans L’ACOLYTE, car à ce moment-là de l’Histoire, les Jedi sont l’institution en place » explique Headland. « J’étais fascinée par la perspective de développer un récit dans lequel les Jedi se trouvent au sommet de leur puissance et de leur influence sur les dirigeants politiques. Et en disant cela, je ne me réfère pas à la période plus tardive décrite dans LA MENACE FANTÔME, car à ce moment-là, le ver est déjà dans le fruit : un seigneur Sith siège au Sénat sans que les Jedi ne le soupçonnent. » Headland voulait situer l’intrigue dans le passé plus lointain, à un moment où la perspective de croiser un Sith semble totalement improbable. « Pour la plupart des gens de cette époque, un Sith est une chose maléfique dont ils ont vaguement entendu parler, mais à laquelle ils n’imaginent même pas être confrontés dans la réalité ». En adoptant un ton plus sombre axé sur la dualité qui existe au-delà de la vision simpliste du combat entre le bien et le mal, la série pose une question clé, précise Headland : « Qu’est-ce qui a mal tourné avant la chute des Jedi ? Et dans un tel contexte, ne serait-il pas passionnant que les méchants soient en fait les marginaux qui contestent le pouvoir Jedi en place ? »

L’influence du cinéma asiatique dans les combats au sabre laser

La bande-annonce de la série dévoile quelques secondes de deux combats spectaculaires qui opposent Mae, le personnage d’Amandla Stenberg, à la maîtresse Jedi Indare jouée par Carrie-Anne Moss puis au maître Sol campé par Lee Jung-jae. Le style de ces affrontements est une adaptation de celui du Wushu. Sur le plateau, Leslie Headland a été époustouflée par les prouesses réellement accomplies par les trois acteurs, après qu’ils aient été longuement entraînés par de l’équipe de conception des cascades. « J’ai été sidérée par ce que Carrie-Anne Moss, Amandla Stenberg et Lee Jung-jae ont réussi à faire devant les caméras. Ils ont relevé de nombreux défis physiques pour atteindre une telle maîtrise et une si grande précision de leurs gestes. Leur entraînement a été long et intense, mais ils savaient qu’il était capital que le public puisse voir leurs visages pendant ces combats. Lee Jung-jae a même réussi à faire lui-même la plus grande partie des cascades de son personnage, ce qui est un véritable exploit, vu le niveau d’expertise requis. Cela ajoute un énorme impact émotionnel et visuel à ces scènes. » Headland rend aussi hommage à ses films d’arts martiaux favoris : L’HIRONDELLE D’OR de King Hu (1966) et LE GARDE DU CORPS (YOJIMBO) réalisé en 1961 par Akira Kurosawa, le grand maître japonais qui influença tant George Lucas pendant la création de STAR WARS. Un retour aux sources, donc.

Puiser dans l’Univers étendu

En tant que fan sincère de l’univers étendu de STAR WARS, Headland a voulu rendre hommage à ses romans, bandes dessinées, et jeux vidéo préférés dans L’ACOLYTE : « Quand on m’a confié ce travail, j’ai eu envie créer une Jedi mi-humaine, mi-Theelin. C’est la raison pour laquelle vous découvrirez la padawan Jecki Lon, jouée par Dafne Keen. Je rêvais de cela depuis que j’avais vu la Theelin Rystáll Sant rejoindre l’orchestre extraterrestre de Max Rebo dans l’édition spéciale du RETOUR DU JEDI ! J’ai décidé aussi de mettre en place des éléments narratifs issus de l’univers étendu parce c’était une opportunité fabuleuse, et aussi parce que personne chez Lucasfilm ne m’a demandé de ne pas le faire ! » La série présente aussi un Jedi zygerrien et intégrera dans les canons officiels de STAR WARS une espèce alien que l’on découvrira ultérieurement. « J’ai emprunté aussi de belles idées à l’univers étendu pour les utiliser au début de la série et plus tard, au fil des épisodes » annonce-t-elle. Les fans des romans et des comics les plus vendus se situant dans l’ère de la Haute République reconnaîtront donc Vernestra Rwo, la Jedi Mirialan incarnée par Rebecca Henderson. Le personnage fait ses débuts en prises de vues réelles en ayant cent ans de plus que lors de sa première apparition en tant que disciple prodige dans les récits de l’univers de la Haute République,. « J’ai hâte que les spectateurs découvrent Vernestra Rwo dans la série parce qu’elle vraiment atypique » se réjouit Headland. « Elle porte rarement la tenue traditionnelle de Jedi, et n’est pas motivée par des rêves d’aventures. Elle part peu en mission, et au fil des épisodes, on comprendra pourquoi. Vernestra a vu tant de choses au cours de sa longue vie…Elle est totalement en phase et amoureuse de la Force. Dans L’ACOLYTE, son statut officiel est celui d’un haut fonctionnaire de l’Ordre. Les autres Jedi la vénèrent. Et la performance de Rebecca Henderson dans ce rôle est fabuleuse. » Leslie Headland espère que cette première transposition en live action de l’ère de la Haute République sera bien accueillie par les spectateurs, qu’ils aient lu ou non les romans de STAR WARS se déroulant à cette époque. « On n’a pas besoin d’en savoir beaucoup pour découvrir ce contexte et suivre les actions des personnages », dit-elle. « En fait, comme le dit Maître Sol, nos yeux pourraient bien nous tromper. Quoi que vous imaginiez voir dans L’ACOLYTE, ce n’est pas réellement ça, mais juste un reflet à la surface d’eaux profondes. Pour en savoir plus, accrochez-vous et entrez dans ce monde ! »

La suite de notre dossier L’ACOLYTE paraîtra bientôt sur E.S.I. !

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