Rencontre avec THE MANDALORIAN : Entretien avec Pedro Pascal, l’interprète du personnage - 1ère partie
Article TV du Vendredi 13 Novembre 2020

Propos traduits par Pascal Pinteau

Retour sur les débuts de Pedro Pascal dans LE MANDALORIEN et sur la manière dont il a travaillé ce rôle sous la direction de Jon Favreau, le concepteur, scénariste principal et showrunner de la série.

Pedro, comment décririez-vous les différences de ton majeures entre les films de la saga STAR WARS et le monde du MANDALORIEN ?

Il me semble que dans les films de la saga, le monde des bons et celui des méchants sont très clairement définis et séparés l’un de l’autre. Je crois que les producteurs exécutifs de la série, Jon Favreau et Dave Filoni, ont eu envie de créer plus d’ambiguïté et d’entraîner les personnages dans une sorte de danse à haut risque qui les fait évoluer entre ces deux côtés opposés. L’action se déroule dans les confins les plus éloignés de la galaxie, dans des territoires peu explorés, et des mondes que nous n’avons jamais vus auparavant. Et sur ces planètes-là, on a le sentiment que les enjeux sont plus importants. C’est une atmosphère proche de celle de l’Ouest sauvage, avec ses bandits de grand chemin, ses chasseurs de primes, ses shérifs et ses hommes de pouvoir largement corrompus. La série est construite à partir des bases du monde de STAR WARS qui nous est familier, mais avec une approche nouvelle, en faisant des choix narratifs et visuels très audacieux.

Qu’est-ce que cette approche plus pointue de STAR WARS apporte au MANDALORIEN, selon vous ?

Je crois que dès la diffusion des premiers épisodes, les spectateurs ont réagi en disant qu’ils appréciaient les côtés plus sombres et plus intenses de la série. C’est un monde de STAR WARS bien plus imprévisible, si vous voyez ce que je veux dire. Par exemple, dans les films, quand vous vous retrouvez dans l’Étoile de la Mort, tout est très codifié, connu, et à priori, vous n’allez pas découvrir subitement de nouvelles choses. Idem avec les palettes de couleurs chaudes de vêtements et les paysages de déserts de Tatooine. Dans ces endroits-là, on replonge vite dans une atmosphère très Skywalker. Je dirais que dans LE MANDALORIEN, on a toujours l’impression d’évoluer dans les contre-allées, les endroits mystérieux, à l’abri des regards. Dans les coulisses des lieux dangereux. Ce sont des ambiances ténébreuses, sur le fil du rasoir, et où tout peut arriver au moment où l’on s’y attend le moins. Et c’est également drôle et spectaculaire. J’adore ça !

Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans ce projet ?

Je me souviens d’avoir reçu un coup de fil de mon agent qui me disait ‘Jon Favreau veut te rencontrer au sujet d’un projet STAR WARS’. Ce à quoi j’ai immédiatement répondu ‘OK, où et quand ?’ (rires) J’avais très envie de faire sa connaissance, et je me fichais de savoir ce qu’il avait prévu de me demander de faire, qu’il s’agisse d’une participation à un film ou d’une photo pour une pub sur une boîte de céréales ! J’ignorais de quoi il allait être question, mais j’y suis allé avec enthousiasme, et quand Jon m’a reçu dans les locaux de la production, j’ai été sidéré, parce que les murs étaient presque entièrement recouverts d’illustrations préparatoires du projet qu’il était en train de développer. Et parmi toutes ces superbes peintures, il y avait plusieurs représentations sensationnelles d’un personnage de Mandalorien.

Est-ce à ce moment-là que vous avez compris que vous alliez prendre part à un projet de grande ampleur ?

Je l’avais deviné dès qu’il avait été précisé qu’il s’agissait d’un projet lié à STAR WARS. Quand quelqu’un comme Jon Favreau vous contacte parce qu’il veut vous parler de cela, vous dites ‘Oui, bien sûr’ et vous rappliquez à toute vitesse.

Comment ce premier rendez-vous s’est-il passé ?

Il a été fascinant. Pour ne rien vous cacher, mon tout premier contact avec Jon a lieu sur le parking, alors que j’essayais de conclure une discussion téléphonique vraiment embêtante, et qu’il venait vers moi pour m’accueillir gentiment. Il m’a regardé comme s’il pensait que je m’étais perdu et que je ne savais pas où aller, mais il m’a salué puis conduit dans une grande salle de réunion où m’attendait Dave Filoni, et c’est là que j’ai découvert ces centaines d’illustrations des histoires en cours de création. C’était extrêmement impressionnant, et il s’agissait de peintures et d’esquisses absolument magnifiques, parmi les plus belles que j’aie jamais vues concernant l’univers de STAR WARS. J’ai demandé à Jon et à Dave ‘Bon, eh bien pour quel rôle voulez-vous que j’auditionne ? Cette créature ? Ce robot que l’on voit sur ce dessin-là ? Vous savez, je ne suis pas vraiment un acteur qui double ce type de personnages…’ J’essayais de clarifier la situation, mais je voyais bien que ma réaction les troublait. Ils m’ont dit ‘Non, non, vous serez le Mandalorien.’ C’était tellement sensationnel que j’ai appelé aussitôt mes agents pour leur dire ‘Ils me demandent de participer à un projet vraiment très ambitieux’ , et leur signifier que j’étais partant.

Les événements décrits dans LE MANDALORIEN se déroulent cinq ans après ceux du RETOUR DU JEDI. Avez-vous revu la trilogie originale pour vous replonger dans le contexte de cet univers ?

Oui, je l’ai fait. J’ai revu tous les films dans l’ordre de leurs sorties en salles. Je me suis mis dans le mode ‘Avant de me préparer à ce travail, laissez-moi d’abord me replonger dans mon enfance, et retrouver Harrison Ford et Carrie Fisher.’ Et j’ai adoré faire ça !

D’après vous, quelle est la résonnance de cette histoire dans le monde d’aujourd’hui ? En quoi ses thèmes évoquent-ils des problèmes bien réels ?

On trouve des thèmes universels dans toutes les histoires de STAR WARS. Paradoxalement, même si notre série est un mélange de fantasy et de science-fiction, je crois qu’elle est un reflet du monde dans lequel nous vivons, avec sa diversité, ses problèmes liés aux multiples formes d’intolérance, ses conflits. Des sujets éternels qui illustrent la lutte du bien contre le mal. Quand on est enfant, c’est fascinant de se plonger dans ces récits et d’enrichir son imagination grâce à eux. Aujourd’hui, en tant qu’adulte, je suis fasciné par ce retour dans les fondations de mon imaginaire. Il me permet de renouer mes liens avec l’univers de STAR WARS, et tout particulièrement avec les films de la trilogie originale.

Justement, de quel film de la trilogie originale pensez-vous que LE MANDALORIEN se rapproche le plus ?

Pour ma part, j’ai l’impression que le ton de la série se rapproche un peu plus de L’EMPIRE CONTRE ATTAQUE, en raison de son traitement plus âpre et plus audacieux. En visionnant à nouveau les films, je me suis rendu compte à quel point STAR WARS réussit à refléter notre réalité d’êtres humains vivant sur cette planète. Tout est là : les conflits personnels et familiaux, le cheminement intérieur de chacun, la guerre, les relations avec les autres…C’est étonnant.

ESI va continuer à explorer l’univers fascinant du MANDALORIEN pour célébrer la diffusion de la deuxième saison de la série sur Disney plus. Vous pourrez découvrir la suite de cet entretien avec Pedro Pascal dans les prochains jours ! Bookmark and Share


.