Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Vous avez travaillé avec de nombreux acteurs sur les films du MCU pendant plus de dix ans. Que ressentez-vous quand vous accueillez des nouveaux venus comme Florence Pugh, Rachel Weisz et David Harbour dans le monde des Studios Marvel ?

C’est très agréable, vraiment enthousiasmant ! Évidemment, j’ai un avis partial parce que j’aime notre famille Marvel et que je sais à quel point tourner ces films est une expérience unique. Je me réjouis que d’autres comédiens viennent nous rejoindre et découvrent cela à leur tour, parce que j’espère qu’ils prendront autant de plaisir que moi en travaillant dans ce contexte qui ne ressemble vraiment à aucun autre. Franchement, c’est merveilleux et même attendrissant de voir des gens arriver en étant tout excités, avec les yeux qui brillent lorsqu’ils découvrent les costumes, les décors géants, les cascades, les effets spéciaux impressionnants que Marvel met en place pour créer ces superproductions. Nous avons tous eu l’occasion de jouer dans de grands films hollywoodiens au cours de nos carrières respectives, mais je dois dire sincèrement que les Studios Marvel savent créer une ambiance familiale très chaleureuse sur leurs tournages. On se sent bienvenu, soutenu, apprécié, et tout le monde agit de manière positive et constructive. C’est très agréable de partager cela avec d’autres acteurs, et de les voir découvrir cette ambiance avec des yeux neufs, pour la première fois.

Qu’espérez-vous que les fans de Marvel garderont en mémoire au sujet de Natasha et de sa personnalité ?

En bien Natasha est très intègre et a une forte personnalité. Elle n’a pas peur de reconnaître qu’elle s’est trompée quand c’est le cas. Je crois que c’est ce qui la rend particulièrement attachante. Elle se pose aussi beaucoup de questions sur elle-même et sur les autres, sans doute plus que la plupart des gens et des super-héros aux côtés desquels elle combat. Cette empathie et cette curiosité sont de belles qualités, surtout compte tenu de toutes les épreuves qu’elle a vécu et qui auraient pu l’endurcir au point de devenir insensible. Et bien sûr, après ce film, on se souviendra aussi de sa fameuse pose au cours des combats ! (rires)

La production de BLACK WIDOW ayant commencé après AVENGERS : ENDGAME, le fait de savoir que Natasha était morte a-t-il eu un impact sur vos pensées, sur la manière dont vous avez abordé votre interprétation du personnage dans cette aventure en solo ?

Oui, cela a forcément eu un impact. C’était important pour nous d’en tenir compte. Nous avons commencé à parler plus concrètement de la préparation de BLACK WIDOW pendant les tournages de AVENGERS : INFINITY WAR et de AVENGERS : ENDGAME qui se sont enchaînés, car nous connaissions déjà le sort que Natasha allait choisir à l’issue de cette histoire. Mais nous voulions que le public puisse comprendre pourquoi elle avait pris en pleine conscience la décision de se sacrifier afin que Hawkeye puisse vivre et retrouver sa famille. Et qu’elle était en paix avec cela, ayant définitivement résolu ses problèmes personnels. Nous avons donc « travaillé à l’envers » pour ainsi dire, et revisité son passé afin d’imaginer comment elle pourrait régler tout ce qui la tourmentait. Nous savions qu’il fallait qu’elle évolue, qu’elle surmonte ces problèmes, ces traumatismes, pour se sentir enfin libre d’aller de l’avant, comme une nouvelle personne débarrassée de ses entraves. C’était très étrange de procéder ainsi, en remontant le cours du temps, mais je crois que c’était la seule et unique manière de procéder et d’obtenir le résultat espéré. J’imagine que l’on procède souvent ainsi quand on écrit une préquelle, mais je n’avais jamais participé à un tel processus auparavant.

Était-ce déstabilisant de jongler ainsi entre passé, présent et futur ?

C’était passionnant. Assez fou aussi, parce qu’il fallait imaginer que ce que Natasha fait à l’époque « présente » à laquelle se déroule BLACK WIDOW, c’est-à-dire en 2016, juste après les événements de AVENGERS : CIVIL WAR, représentait aussi ce qu’elle allait faire dans le futur, tout en étant également conditionné par son passé ! C’était dément ! (rires) Heureusement, notre réalisatrice Cate Shortland gardait toujours en tête le cap narratif du film et l’évolution des personnages. Elle savait nous donner des indications de jeu pertinentes en tenant compte à la fois du passé, du présent et du futur !

La prochaine partie de notre dossier BLACK WIDOW arrivera bientôt sur ESI !