JUNGLE CRUISE (En salles le 28 juillet) : Entretien avec Dwayne Johnson et Emily Blunt – 1ère partie
Article Cinéma du Lundi 26 Juillet 2021

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

L’attraction de Disneyland devient le grand film d’aventures exotiques de l’été !

Fidèle lecteur du magazine National Geographic, Walt Disney adorait les récits d’explorateurs et les reportages consacrés à la faune et la flore des jungles tropicales. Il avait apprécié aussi le film de John Huston AFRICAN QUEEN, sorti en 1951, dans lequel Humphrey Bogart accueille sur son bateau à vapeur une vieille fille pudibonde campée par Katharine Hepburn. Disney sollicite le grand animateur Marc Davis, pour imaginer les péripéties d’une croisière exotique que les visiteurs feront sur une flotte de petits bateaux ressemblant beaucoup à celui d’AFRICAN QUEEN. Après le développement graphique des différentes saynètes, les experts en effets spéciaux du studio prennent le relais, et la faune de JUNGLE CRUISE est constituée d’automates animés de manière cyclique par des moteurs électriques ou des actionneurs pneumatiques, comme les hippopotames en résine et fibres de verre qui surgissent de l’eau et s’immergent quelques secondes plus tard. Les designs de Davis mélangent avec bonheur des animaux tantôt représentés de manière réaliste pour faire frissonner, comme les crocodiles et autres pythons, tantôt caricaturés pour amuser le public, comme les éléphants souriants qui s’amusent sous une chute d’eau. Le 17 juillet 1955, l’inauguration de Disneyland est diffusée en direct sur ABC, mais les incidents se multiplient en coulisses et les attractions tombent en panne. Mais trois semaines plus tard les résultats tombent : Disneyland est un succès. Walt Disney imagine alors de nouvelles attractions et perfectionne celles qui existent déjà. Au fil des ans, les animations des personnages sont perfectionnées grâce à la technique de l’audio-animatronique initiée dès 1963. JUNGLE CRUISE devient une attraction culte, répliquée à Walt Disney World en Floride, Tokyo Disneyland, Hong Kong Disneyland et vue par des centaines de millions de visiteurs dans le monde. Malheureusement, elle n’a jamais jeté l’ancre à Disneyland Paris, car notre climat est beaucoup trop rude en hiver pour permettre l’implantation d’une vraie jungle et d’une faune animatronique dans des décors extérieurs…



Escale à Hollywood

Après le succès du premier opus de PIRATES DES CARAÏBES en 2003, les studios Disney transposent d’autres attractions au cinéma, comme dans LE MANOIR HANTE ET SES 999 FANTOMES, sorti la même année, mais condamné à un rapide trépas au boxoffice par son script médiocre, ne parvenant jamais à faire rire malgré la présence d’Eddie Murphy en tête d’affiche. En 2015, À LA POURSUITE DE DEMAIN, de Brad Bird, bel hommage au futur optimiste de l’aire de TOMORROWLAND est mal accueilli lui aussi… Après ces deux échecs consécutifs, Sean Bailey, le responsable des longs métrages Disney en prises de vues réelles, prend son temps pour développer une adaptation de JUNGLE CRUISE qui tienne vraiment la route. L’histoire imaginée par Glenn Ficarra, John Requa et Michael Green, puis le scénario finalisé par Requa & Green réussissent à convaincre deux stars, « The Rock » et Emily Blunt, qui a épaté les dirigeants de Disney en reprenant le rôle de Mary Poppins avec panache. Dans cette aventure, Dwayne Johnson incarne le capitaine Frank Wolff, engagé par le Docteur Lily Houghton ( Emily Blunt) pour partir avec son bateau à la recherche d’un arbre légendaire guérissant toutes les maladies. Si le capitaine gagne habituellement sa vie en grugeant les touristes naïfs - il fait surgir de fausses bêtes à côté de son navire lors de mini-croisières, clin d’oeil aux animatroniques de l’attraction ! - de vrais dangers vont surgir en voguant sur l’Amazone : des bêtes sauvages, une tribu de chasseurs de têtes, et un sorcier aux pouvoirs diaboliques…Aux commandes de cette croisière exotique et surnaturelle, on retrouve le réalisateur espagnol Jaume Collet-Serra, qui manie aussi habilement l’épouvante (LA MAISON DE CIRE, ESTHER ) que les thrillers à succès comme NON STOP et THE PASSENGER. Bref une équipe solide, et la promesse d’un voyage très divertissant, à apprécier en salles dès le 28 juillet ! ESI a eu le plaisir de rencontrer les deux stars du film, Dwayne Johnson et Emily Blunt, dont la complicité amicale était évidente lors de notre conversation, à en juger par le nombre de plaisanteries échangées.



Entretien avec Emily Blunt (Lily Houghton) et Dwayne Johnson (Le Capitaine Frank)

Qu’est-ce qui a été le plus amusant à faire pendant le tournage de ce grand film d’aventures ?


Dwayne Johnson : Travailler avec moi. (rires)

Emily Blunt : Oh, il y a eu tellement de moments amusants que nous avions souvent du mal à ne pas rire pendant les prises de vues. Je me souviens notamment de la séquence où nous sommes accrochés tous les deux à une liane et où nous nous balançons. Je ne sais pas s’il y a une seule prise pendant laquelle on ne me voit pas m’esclaffer.

Dwayne Johnson : Ce moment-là commence comme un acte héroïque, mais n’aboutit pas comme prévu.

Emily Blunt : C’est même un horrible échec !

Dwayne, vous êtes-vous amusé à pousser le cri de Tarzan en vous balançant avec Emily, accrochés à cette liane ?

Dwayne Johnson : Non, mais à chaque fois, Emily criait si fort dans mon oreille que le résultat était presque le même ! (rires)

Emily Blunt : Ce n’est pas faux ! Et toutes les scènes que nous avons tournées dans le grand décor du village de Pukamatuna ont été hilarantes à jouer elles aussi. Je ne vous dis pas pourquoi : vous le découvrirez en voyant le film.

Emily, quelles sont les choses les plus effrayantes que vous avez dû faire pendant le tournage des scènes d’action ?

Emily Blunt : Mmm, laissez-moi le temps d’y réfléchir…

Dwayne Johnson : Ce que tu as fait à Londres était assez spectaculaire…

Emily Blunt : Oui, mais je crois que c’est le moment où j’ai dû courir sur des toits qui m’a le plus impressionnée. J’étais attachée à un câble pour assurer ma sécurité en cas de chute, mais j’ai découvert ce jour-là que je n’étais pas immunisée contre le vertige. Je pensais que ça ne me poserait pas de problème, mais en fait, je me trompais.

Dwayne Johnson : Emily a réalisé beaucoup de cascades elle-même pendant le tournage.

Quels souvenirs gardez-vous de la partie du tournage qui a eu lieu à Hawaï, dans les paysages naturels de l’île ?

Emily Blunt : C’était sensationnel de se retrouver dans une vraie jungle, au milieu d’un panorama à couper le souffle. Notre chef décorateur et son équipe ont construit sur place une petite ville amazonienne extraordinairement détaillée, et le simple fait de se trouver dans ce magnifique décor vous transportait aussitôt dans l’ambiance exotique d’un grand film d’aventures. Commencer à tourner le film dans un tel environnement nous a mis tout de suite sur la bonne voie.

De toutes évidences, vous vous entendez très bien tous les deux…

Emily Blunt : On fait semblant. Pour faire illusion pendant la promo du film. Question suivante ! (rires)

…aimeriez-vous travailler à nouveau ensemble ?

Emily Blunt : Oui, bien sûr ! (pendant qu’Emily Blunt dit cela, Dwayne Johnson fait « non » de la tête) Dwayne, qu’est-ce que tu fais ?

Dwayne Johnson : Mais rien du tout ! (rires)

Emily Blunt : Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, en compagnie de nos producteurs, nous avons dîné ensemble et passé une excellente soirée. Nos producteurs étaient là pour voir si tout allait bien se dérouler entre nous, et si ce serait une bonne expérience. Et je dois dire que nous nous sommes immédiatement très bien entendus, et que nous avons beaucoup ri. Franchement, je ne savais pas quoi attendre de cette soirée, car je n’avais jamais rencontré Dwayne auparavant. C’est un homme vraiment gentil et très drôle. Nous nous sommes bien amusés ce soir-là et nous avons échangé beaucoup de choses sur nos expériences de ce métier.

Dwayne Johnson : Avant cette soirée, j’étais déjà un fan du travail d’Emily depuis longtemps, et comme je lui ai dit, j’ai dû voir LE DIABLE S’HABILLE EN PRADA une bonne centaine de fois. La perspective de travailler avec elle m’enchantait, mais vous savez, on ne peut jamais deviner comment les gens sont réellement dans la vie avant de les rencontrer, et de voir comment cela va se passe entre eux et vous... Je ne vous apprendrai rien en disant qu’à Hollywood, certaines personnes semblent se comporter de manière sympathique, mais que vous pouvez être très désagréablement surpris quand vous les côtoyez et les voyez agir… Et c’est donc pour cela que j’ai été tellement, tellement déçu par Emily…(Emily Blunt éclate de rire) Non, je plaisante, elle est formidable. J’ajouterais que je l’avais remarquée pour la première fois dans Prada, mais que parmi toutes ses interprétations, mes trois favorites sont celles de Sicario, Sans un Bruit, et du RETOUR DE MARY POPPINS. En la voyant jouer Mary Poppins, je me souviens avoir été épaté par ses multiples talents, puisqu’elle joue, chante et danse très bien. C’est une triple menace ! (rires)

Emily Blunt : C’est très gentil, mais je ne danse pas vraiment. Je bouge sur de la musique, c’est tout.

Et vous, Emily, quels sont les rôles de Dwayne que vous préférez ?

Emily Blunt : Oh, AGENTS PRESQUE SECRETS est l’un des films de Dwayne que je préfère. Je l’ai trouvé tellement drôle, si bon dans le registre de la comédie que cela m’a étonnée. Je dois dire que j’ai toujours une affection particulière pour les gens qui se moquent d’eux-mêmes, et pour les acteurs qui n’hésitent pas à parodier leur propre image. Généralement, cela veut dire qu’ils ont également de l’humour dans la vie, et que travailler avec eux sera agréable. Sinon, j’ai aussi beaucoup aimé BAYWATCH : ALERTE A MALIBU. (Emily Blunt éclate de rire, car ce film a été un énorme flop critique et public)

Dwayne Johnson : (rires) Merci Emily ! Cela me touche beaucoup ! (rires) Alors moi je parle de SICARIO, et toi de BAYWATCH. Ah, c’est sympa ! Tu aurais pu citer LE ROI SCORPION, au moins ! (rires).

Emily Blunt : Plus sérieusement, je me souviens avoir vu MAX LA MENACE, et d’avoir été stupéfaite par la scène où ton personnage de super agent arrive dans les locaux des services secrets, comme une idole acclamée par tous, et se vautre contre une colonne. Je me suis dit ‘Ce type est hilarant !’ et j’ai adoré ce film.

L’embarquement pour la suite de notre croisière dans la jungle aura lieu très vite sur ESI ! Bookmark and Share


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