BLACK WIDOW : Entretien avec Florence Pugh – 2ème Partie
Article Cinéma du Jeudi 26 Aout 2021

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Votre personnage, Yelana, a une indépendance et une force vitale peu communes, au point d’entraîner Natasha avec elle dans des situations dangereuses. Comment avez-vous abordé la manière dont vous alliez l’incarner, en reflétant toute la complexité de ses rapports avec Natasha, et aussi tout ce qui la rend unique de son côté ?

Eh bien, je me suis appuyée d’emblée sur le script, qui décrivait très bien leur complicité et la relation qu’elles avaient construite pendant leur jeunesse. Tout était très clair, très bien raconté. Et en fin de compte, malgré tout ce qu’elle sait faire, Yelena agit souvent comme une jeune assistante merveilleusement agaçante qui dit tout ce qui est vrai mais qu’il ne faut pas dire, et ce, aux pires moments. Et comme je suis nouvelle dans l’univers Marvel, je n’ai eu aucun mal à me mettre dans cet état d’esprit ! (rires)

Comment avez-vous travaillé votre rôle en collaborant avec Cate Shortland ? Quelles idées lui avez-vous présentées ?

J’ai beaucoup apprécié que Cate accueille avec bienveillance mes suggestions sur la manière dont Yelena raisonne, bouge et s’habille. Pour moi, cela a été une façon très amusante de mieux comprendre ce personnage qui s’est échappé de la Chambre Rouge pour retrouver sa liberté d’agir et de penser. A présent, elle est fière de son indépendance retrouvée, de pouvoir s’acheter ses propres habits, et d’avoir trouvé une veste très pratique, parce qu’elle a de nombreuses poches ! Ça l’excite au plus haut point. Cate m’a encouragée à chercher et à trouver ces idées, ces aspects un peu excentriques de Yelena, et à m’appuyer sur cela pour l’interprêter. On la voit évoluer au cours de l’histoire, et dans la toute dernière scène du film, on comprend qu’elle s’est épanouie et a réussi à trouver son équilibre personnel. Je dois dire aussi que Scarlett m’a également laissé m’exprimer avec bienveillance, et qu’elle est une partenaire extrêmement généreuse. J’ai pu bénéficier d’un merveilleux espace créatif pour travailler. Et pour m’amuser en jouant Yelena, ce qui était un élément très important de cette histoire, car ces deux sœurs s’amusent énormément à agir ensemble, et surmontent ainsi les souffrances qu’elles ont vécues.

On sent une véritable alchimie entre Scarlett et vous tout au long du film. C’est assez incroyable de savoir que la première chose que vous avez tournée ensemble est cette bagarre dans l’appartement-repaire de Budapest…

Oui. Il s’agissait du premier jour de ma première semaine de tournage, et je crois que Scarlett entamait sa deuxième semaine. Et donc, dès cette première journée, je me suis retrouvée à l’empoigner et à la projeter contre un mur, tandis qu’elle me fracassait la tête sur un évier de cuisine. Et je me souviens avoir pensé que s’affronter pendant cette partie de catch était un moyen génial de faire connaissance ! (rires) Même si nous devions faire semblant de nous étrangler ! C’était fatiguant, et nous étions contentes quand tous les plans de la scène ont été finis. Nous avons fait plus ample connaissance ensuite, mais nous étions déjà devenues amies.

A vous entendre, ce combat a fonctionné comme une forme particulièrement agressive de thérapie, mais malgré tout salvatrice pour ces deux sœurs !

Tout à fait. Compte tenu de la manière dont elles ont été formées pour rester sur la défensive, pour se méfier de tout le monde, cela ne pouvait pas se passer autrement, surtout depuis que Natasha est « passée à l’Ouest », dans l’autre camp. Cela exprime parfaitement l’état des relations de ces deux sœurs qui ne se sont plus vues pendant des années et qui se retrouvent soudain face à face. Elles ne savent plus comment communiquer autrement que par des coups, et elles évacuent ainsi une bonne partie de leurs frustrations. Le timing est parfait, et après cet affrontement, elles se rendent compte qu’elles peuvent reprendre le dialogue interrompu depuis leur enfance. Bookmark and Share


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