MOURIR PEUT ATTENDRE : Les coulisses Top Secrètes du tournage – Zéro zéro septième partie
Article Cinéma du Lundi 08 Novembre 2021

LES DÉCORS EXTÉRIEURS (suite)

La Jamaïque


Après la séquence prégénérique, James Bond se retire en Jamaïque. Là encore, outre le lien évident avec l’auteur Ian Fleming et la résidence que celui-ci possédait sur la côte nord, baptisée GoldenEye, il existe une riche histoire entre les films et la Jamaïque. Des scènes clés de JAMES BOND 007 CONTRE DR. NO (1962) et VIVRE ET LAISSER MOURIR (1973) ont en effet été tournées sur cette île des Caraïbes. Barbara Broccoli se souvient: « Je me suis rendue en Jamaïque pour le 50e anniversaire de la série de films et j’ai séjourné dans la maison de Fleming, ce qui a été une vraie révélation. Bond a toujours sauvé le monde. Mais en me trouvant réellement dans la pièce où Ian Fleming écrivait ses romans et ses nouvelles, j’ai soudain pris conscience que pendant qu’il faisait sauver le monde à son héros, lui-même admirait la beauté tranquille de la nature. » La productrice poursuit : « Il ne s’agit pas seulement du cadre cosmopolite que l’on connaît, mais de l’incroyable vivacité du monde naturel, des récifs coralliens de l’océan, de la flore, de la faune, des oiseaux... Fleming aimait la beauté du monde, et nous voulions que cela se reflète dans cette histoire de Bond. » Pour le site de la propriété jamaïcaine de Bond, la production désirait un endroit où il pourrait s’isoler pour profiter d’une vie simple, pêcher sur son bateau et renouer avec la nature qui l’entoure. La production a construit sa maison sur la côte nord de l’île, près de Port Antonio. Charlie Hayes précise: « Il a toujours été question d’aller en Jamaïque. Nous avions le sentiment que lorsque Bond quitterait le service actif, il n’y aurait qu’un seul endroit où il irait, et ce serait là-bas. »

Tourner en décors naturels était essentiel, et cela a nécessité le soutien du ministère de la Culture et du Tourisme, ainsi que de la Commission cinématographique JAMPRO. Le régisseur général note: « On ne peut pas reproduire facilement la Jamaïque. C’est un endroit incroyable, presque mythique dans le folklore de Bond. Nous n’avions aucune chance d’en faire une copie fidèle. Il fallait aller sur place, sentir les lieux, les palper, les goûter. L’authenticité des sites apporte beaucoup à ces scènes. » La Jamaïque a également servi de doublure pour Cuba. Michael G. Wilson explique: « Nous avons choisi Cuba pour une section très particulière du film. Nous avions besoin d’un pays où Bond pourrait se rendre facilement avec son bateau. Cuba était idéal, car c’est un endroit en quelque sorte interdit aux Américains. Si le SPECTRE devait avoir une réunion dans l’hémisphère occidental, ce serait le genre de lieu où ils pourraient mener leurs affaires tranquillement, sans interférence extérieure. » Si la plupart des décors de Cuba ont été construits aux studios de Pinewood, une scène extérieure importante se déroule dans des docks. La production a tourné au terminal de fret KFTL sur le port jamaïcain de Kingston Harbour, qui est le septième plus grand port maritime naturel du monde.

Les docks sont gérés par la société française de transport maritime et de logistique CMA CGM. Non seulement l’armateur de porte-conteneurs a accordé un accès sans précédent aux docks, où la production a tourné une séquence avec un hydravion, mais CMA CGM a également fourni l’un de ses immenses porte-conteneurs, que l’on voit dans le film lorsque Bond est sauvé de l’océan. Le producteur associé Gregg Wilson commente : « La CMA CGM a été un collaborateur précieux pour notre film. »

Londres

La capitale du Royaume-Uni est un lieu récurrent dans les films de James Bond et, une fois de plus, elle figure en bonne place dans celui-ci. Charlie Hayes déclare: « Londres a été le théâtre de beaucoup d’action dans les deux derniers films. Dans SKYFALL et 007 SPECTRE, de grandes courses- poursuites ont été tournées dans et autour de Londres, et c’étaient des moments vraiment mémorables. » Londres joue un rôle différent dans MOURIR PEUT ATTENDRE, car les séquences d’action se déroulent toutes à l’étranger. Le régisseur général note: « Bond est presque traîné de force à Londres quand il sort de sa retraite. C’est la première fois que nous le voyons quasiment en opposition avec la ville. » Il ajoute : « Il n’est plus aussi à l’aise et en sécurité qu’auparavant. Nous le voyons rouvrir son vieux casier et dépoussiérer ses affaires. Il retourne à son ancien lieu de travail, où il n’est pas très bien accueilli. Il n’a plus accès à toutes les zones comme c’était le cas autrefois. Londres a un rôle unique à jouer dans ce film. » Hammersmith Bridge, qui fut le premier pont suspendu sur la Tamise, sert de toile de fond à une rencontre entre Bond et M. Charlie Hayes remarque: « C’est un lieu londonien immédiatement reconnaissable, mais ce n’est pas à lui que l’on pense tout de suite comme symbole de la capitale britannique. » Whitehall est un quartier plus traditionnel de Londres. La production a obtenu l’autorisation de tourner à l’extérieur du bâtiment du ministère de la Défense, que l’on aperçoit lorsque Bond revient au Royaume-Uni. Charlie Hayes commente : « C’était un lieu tout à fait approprié compte tenu du sujet. Nous avons collaboré étroitement avec le ministère de la Défense sur ce film, et ils étaient heureux que nous fassions figurer l’extérieur de leur bâtiment comme étant le nouveau siège du MI6. » Il ajoute : « C’était un endroit formidable pour travailler. Il y a beaucoup d’activité à Whitehall chaque jour, toute l’année, nous avons donc choisi notre date avec soin pour essayer de nous glisser entre les autres utilisations du quartier. » On voit Madeleine traverser le Mall pour se rendre à son bureau situé sur Carlton House Terrace, au moment où passe une troupe de la Household Cavalry. Le régisseur général raconte: « C’était une scène formidable et la Household Cavalry a été très enthousiaste à l’idée de travailler avec nous. »

Un autre lieu de tournage important au Royaume-Uni a été le terrain du ministère de la Défense sur le plateau de Salisbury Plain, où Chris Corbould et l’équipe des effets spéciaux ont réalisé une énorme explosion pour reproduire l’attaque du repaire de Safin. Le superviseur des effets spéciaux raconte : « Lorsque nous avons cherché un endroit pour filmer ces moments très spéciaux, la zone militaire de Salisbury Plain, un immense terrain d’entraînement de près de 40 000 hectares, figurait en tête de liste. »

« C’est là que les soldats se sont entraînés pour préparer le débarquement des Alliés en Normandie. L’histoire militaire y est très riche. Nous devions être attentifs à l’archéologie et à l’écologie du site. C’est tout près de Stonehenge, et il y a potentiellement des vestiges enterrés dans cette zone, mais nous avions des archéologues avec nous pour nous assurer que nous ne perturbions rien dans le sol. »

Les Îles Féroé

Le repaire du méchant est souvent source d’émerveillement dans les aventures de James Bond. Pour MOURIR PEUT ATTENDRE, les cinéastes ont décidé de créer une île fictive pour Safin. Pour les extérieurs de l’île, les cinéastes ont utilisé les îles Féroé, un archipel de l’Atlantique Nord administré par le Danemark. Le régisseur général Charlie Hayes explique: « Nous avons filmé là-bas une série de plans de décor sans les acteurs qui ont été assemblés pour créer le repaire de Safin. Ces plans ont ensuite été améliorés grâce à des images de synthèse. »

« La géographie de cette région est absolument spectaculaire. Elle représente un avantage visuel énorme pour le film, même s’il a été difficile d’y emmener une équipe de tournage. Le nombre de personnes était strictement limité. Nous devions nous assurer que les membres de l’équipe étaient supervisés par la sécurité en montagne, et d’avoir suffisamment de personnel de secours pour leur permettre de faire leur travail en toute sécurité. »

DÉCORS BONDIENS

Pour le chef décorateur Mark Tildesley, travailler sur MOURIR PEUT ATTENDRE a impliqué de se tourner vers le passé tout en explorant le présent, afin de rendre hommage à la longue histoire d’innovation en matière de design de la saga Bond. Mark Tildesley déclare : « Les James Bond ont toujours été très imaginatifs dans bien des domaines, et révolutionnaires aussi par leurs idées, leur ampleur et leur palette visuelle. Mon travail consistait à définir ce qu’est un film de James Bond, mais aussi ce qu’il pouvait être. J’avais besoin de comprendre tous les films du passé et de réfléchir à la manière dont le nôtre, en tant que 25e de la saga, pourrait en refléter l’esprit au mieux. »

« Nous avons donc étudié les meilleurs moments que nous avions vus dans les précédents films de Bond et avons réfléchi à la façon dont nous pourrions en rassembler certains pour l’ultime film de Daniel. » Le chef décorateur poursuit: « Le point de départ a consisté à étudier le travail de Sir Ken Adam, le parrain du design de Bond. Nous adorions l’esprit qu’il insufflait aux espaces. Il dessinait de manière très audacieuse, très avant-gardiste, et son travail était aussi innovant qu’imaginatif. »

« Ses décors avaient quelque chose de très théâtral, de grandiose, ils comprenaient souvent des éléments de grande taille, très spectaculaires, très lyriques. Nous avons donc toujours pensé à Ken Adam et nous sommes efforcés de retrouver cet esprit. J’espère que nous avons réussi à recréer une partie de l’architecture et de l’ampleur qui conviennent à un film de James Bond. » Parallèlement au travail de Ken Adam, Mark Tildesley s’est également inspiré de l’architecture brutaliste, en accordant une attention particulière aux créations de l’architecte japonais contemporain Tadao Ando. Il détaille: « Nous avons tenté de nous montrer audacieux quant à l’échelle et aux formes, afin que l’image ne soit pas trop chargée. Pour certains espaces, nous avons opté pour un univers minimaliste, avec des références au style brutaliste et une association étroite avec la nature. »

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