TRUCAGES A LA PRISE DE VUE, EFFETS VISUELS & DÉCORS

Tandis que le tournage de BLACK ADAM a démarré début 2021, la préparation du film a débuté dès 2019 : le superviseur effets visuels Bill Westenhofer et le chef-décorateur Tom Meyer ont dès lors exploré les moindres recoins de l’univers de Black Adam afin de déterminer la manière dont ce personnage, tout dernier héros de l’univers DC Comics à débarquer sur grand écran, pourrait prendre vie.

Grâce à des recherches approfondies, Meyer était immédiatement prêt à travailler, modélisant en 3D les paysages – à la fois dans leur version antique et dans leur version contemporaine – du Kahndaq, pays fictif du Moyen Orient. Il s’est servi d’une application de production virtuelle en temps réel. Pour le décorateur, c’était l’occasion irrésistible d’élaborer et de construire de toutes pièces les décors de cet univers cinématographique inédit.

« Ce qui est vraiment formidable et singulier dans cette licence, c’est que c’est totalement inédit », confie-t-il. « On a eu la chance d’imaginer le monde de Black Adam, né au milieu des années 1940, âge d’or des DC Comics, qui recèle une histoire et une mythologie d’une incroyable richesse. Il n’y avait donc pas d’hésitation à avoir ».

Pour Collet-Serra et les producteurs, il était primordial de camper la célèbre et tragique destinée du Kahndaq de manière réaliste et convaincante, puis de s’attacher à l’histoire des origines de Black Adam. Source de la prospérité de Kahndaq, l’Eternium, légendaire minerai enrichi, va aussi provoquer sa perte. Car l’Intergang, consortium aux visées planétaires, se livre au pillage du pays – et à l’extorsion des habitants – en quête du précieux métal.

« Pour le Kahndaq, empire fictif vieux de 5000 ans, il nous fallait imaginer tout un pays qui puise ses racines dans une longue et riche histoire bâtie par les générations successives », raconte le réalisateur. « Mais on se retrouve ensuite 5000 ans plus tard, dans le Kahndaq contemporain, où la grandeur passée est encore visible à travers les vestiges. Le Kahndaq actuel a été occupé à plusieurs reprises au fil des siècles, par toutes sortes d’envahisseurs en quête d’Eternium. On a voulu faire en sorte que ce paysage soit singulier et qu’il soit nourri d’inspirations diverses et variées, empruntées aux quatre coins du monde, pas seulement issues du Moyen- Orient ».

Comme les ruines de la Rome antique se mêlent au paysage urbain contemporain, Meyer a tout fait pour que la ville animée de Shiruta porte les vestiges de millénaires de bouleversements aux yeux de Black Adam, fraîchement ressuscité. « On souhaitait montrer que cette civilisation avancée et visionnaire avait jailli de la roche à la naissance de l’humanité », souligne le chef décorateur.

S’ils ont étudié la région et sa culture, Meyer et son équipe ont aussi fouillé la mythologie de la BD. Il s’agissait ainsi de créer la langue kahndaqi visible dans les livres d’histoires, les devantures des magasins animés et dans la rue.

Le tournage s’est déroulé au printemps et en été, sur plusieurs plateaux et aux studios Trilith à Atlanta, dans l’État de Géorgie. Acteurs et techniciens se sont rendus dans la région de Middle Georgia pour une semaine de tournage dans une carrière de gravier et de sable. Des records de chaleur en juillet ont apporté une dose supplémentaire de réalisme à l’ensemble, tandis que l’équipe tournait des scènes situées dans le Kahndaq antique et d’autres se déroulant de nos jours, au moment où Adrianna, Ishmael et Karim croisent pour la première fois Black Adam, ressuscité.

Le studio a accueilli les vastes décors de Shiruta, comprenant notamment des magasins, des restaurants, des immeubles d’habitation et de la circulation – l’ensemble s’intégrant aux ruines d’une époque révolue. Les décorateurs et les constructeurs ont travaillé sans relâche pour réaménager le paysage urbain ingénieusement conçu et faire en sorte de répondre aux exigences d’un planning serré.

Les plateaux ont abrité les décors intérieurs du marché central tentaculaire, de l’immeuble où habite Adrianna, du rocher de l’Éternité, du Hawk Cruiser, engin volant ultrasophistiqué de Hawkman, d’une prison sous-marine à sécurité maximale, de l’antique salle du trône, ainsi que les murs LED destinés à simuler avec réalisme les séquences de vol, le paysage urbain et les régions côtières du Kahndaq.