BLACK ADAM : Une approche inédite des trucages
Article Cinéma du Mardi 15 Novembre 2022

Les auteurs du film ont travaillé avec Schwalm, Harper et leurs équipes respectives pour tourner physiquement le plus de scènes d’action possible et faire en sorte que l’expérience du public soit encore plus forte. Schwalm a collaboré avec Johnson, Collet-Serra et les producteurs sur JUNGLE CRUISE, qui a triomphé au box-office, et il reconnaît volontiers qu’il aborde chaque nouveau projet avec la perspective de repousser encore les limites en matière d’action et de cascades ».

Pour BLACK ADAM, il s’agissait de réunir des idées innovantes pour déterminer la manière dont Black Adam, avec ses pouvoirs divins, se déplace – que ce soit lorsqu’il lévite, vole ou se déplace extrêmement rapidement. Plus important encore, quel que soit l’endroit où il atterrit, celui-ci devait s’intégrer aux décors et à la lumière et, au final, répondre aux besoins du réalisateur et de Johnson.

Le responsable des effets spéciaux et son équipe de mécaniciens et d’ingénieurs informatiques, de décorateurs, d’animateurs et de constructeurs ont présenté des solutions innovantes sous la forme d’un chariot discret conçu sur mesure, multidirectionnel, et commandé à distance : celui-ci était adapté aux exigences du tournage quand Johnson y était harnaché, le tout pouvant se déplacer sur n’importe quel terrain pour simuler un effet de flottement.

Schwalm évoque le moment où il a eu une illumination : « Je regardais un programme a la télé sur la robotique où ils montraient ces chariots à roues multidirectionnelles, et c’est alors que j’ai eu cette idée. On a fait des recherches et décidé dans la foulée qu’on utiliserait cette méthode pour Black Adam. Chaque chariot construit avait quatre roues multidirectionnelles et en fonction de la direction voulue, le chariot pouvait avancer ou reculer, aller à gauche ou à droite, ou bien tourner sur lui-même, le tout monté sur un petit moteur électrique. Ensuite, on a peaufiné le dispositif grâce à un système informatique, adoucissant tous les virages et rendant l’ensemble sans fil et pilotable à distance ».

C’est avec la même ingéniosité qu’ont été imaginés les effets de vol fluides et continuels de haut en bas, qui pouvaient être exécutés grâce à un bras robotique de cinq tonnes et demie modernisé : il s’agit au départ d’un modèle fabriqué par l’un des plus grands constructeurs de robotique au monde et qui monte habituellement des voitures, des bateaux et des semi- remorques.

Tous les mouvements animés ont été préprogrammés dans un système de contrôle de mouvements spécifique, fournissant une alternative sûre et efficace à Collet-Serra pour filmer des dizaines d’options différentes avec Johnson. Ce dispositif s’est avéré si fonctionnel que l’équipe des effets spéciaux s’en est servi pour piloter une moto volante de l’Intergang et animer son conducteur qui s’écrase contre un mur.

« On s’est mis à chercher des plateformes de contrôle de mouvements qui puissent faire fonctionner le robot, car on voulait essayer de faire les choses différemment en prenant les animations et en les transférant au robot pour qu'il puisse reproduire tout ce qu’on animait », détaille Schwalm. « On a réussi à faire une prévisualisation complète grâce au département des effets visuels et à attribuer au robot l’animation dans un univers graphique numérique, puis à incorporer le tout et à le transférer du système de contrôle de mouvements au robot lui-même, de sorte qu’il reprenait tout ce qui avait été esquissé dans l’animation. Il savait exactement où il devait être à tout moment ».

Pour adresser un clin d’œil à cet usage technologique inédit sur BLACK ADAM, Schwalm a fait graver un symbole en forme d’éclair sur l’un des côtés du système pesant presque une tonne et demie, système qui va sans doute s’imposer comme incontournable dans l’industrie du cinéma. « Pour ce projet, chaque département a pleinement tiré avantage des innovations technologiques, non seulement en post-production, mais aussi en les incorporant dans les décors en temps réel, ce qui a eu un énorme impact sur le tournage de ce film », déclare-t-il. « Cela a permis de créer un environnement dans lequel les acteurs et les techniciens pouvaient évoluer. Je suis accro à tout ce qui est technologique, si bien que c’était vraiment exaltant de travailler sur ce film et cela nous a permis de tester de nouvelles technologies ».

Harper connaît bien le monde des super-héros et sait parfaitement élaborer des scènes d’action de haut vol. Aux côtés de son coordinateur de combat Chris Brewster et de l’équipe de cascadeurs, ils ont chorégraphié les moindres déplacements, du combat rapproché aux échanges de coups de feu, en passant par un travail complexe avec les filins et des scènes de poursuite, tout en préparant également les acteurs pour leur gestuelle personnelle.

Conscient qu’il allait passer pas mal de temps à se battre contre Black Adam – autrement dit contre Johnson et sa carrure impressionnante –, Hodge a pris sa préparation au rôle de Hawkman très au sérieux et est arrivé à Atlanta bien avant le début du tournage, afin d’apprendre à connaître l’équipe de cascadeurs et de perfectionner son entraînement physique. Tandis qu’un usage traditionnel de filins a permis à Hawkman, Atom Smasher et Cyclone de voler, les cascadeurs ont utilisé un système robotisé pour un rendu plus sophistiqué.

Avant la fin du tournage, Johnson a tourné des scènes de combat spécifiques dans des studios de capture volumétrique à Los Angeles. Cette technologie a permis à l’acteur d’être filmé par une centaine de caméras, tout son corps devenant une « donnée » en images de synthèse et son interprétation étant plus tard intégrée à une scène et mue par une caméra virtuelle.

La production a sollicité Lorne Balfe pour composer la bande-originale. Pour trouver le thème musical d’ensemble, le compositeur s’est plongé dans la trajectoire des personnages. « C’était exaltant de m’immerger dans la mythologie de Black Adam », témoigne-t-il. « Je voulais vraiment évoque son identité d’anti-héros de l’univers DC. On s’est appuyés sur une importante formation de cuivres pour insister sur le poids du passé du personnage que j’ai contrebalancés avec des sonorités plus mélodieuses qui nous rapprochent davantage d’une atmosphère de super-héros. On a également utilisé des chœurs qui donnent à la musique une tournure classique et harmonieuse qui s’intègre parfaitement à la trajectoire de Black Adam ».

Même s’il a longtemps attendu pour porter à l’écran le projet qui lui tient le plus à cœur, Johnson, qui met sans cesse la barre plus haut d’un projet à l’autre, affirme que cela valait la peine d’attendre. « Je suis enthousiaste à l’idée de savoir que le public va enfin découvrir BLACK ADAM », résume-t-il. « Je travaille à Hollywood depuis pas mal de temps et ma carrière a démarré il y a longtemps. Mais avec un peu de chance, on finit par atteindre un statut particulier qui vous permet de créer une œuvre qui marquera plusieurs générations. Et c’est ainsi que je considère BLACK ADAM. C’est un film à part, dont nous pouvons tous être très fiers ».

Notre dossier BLACK ADAM continuera prochainement sur ESI ! Bookmark and Share


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