MONARCH : LEGACY OF MONSTERS, l’adaptation réussie du Monsterverse, à découvrir sur Apple TV+ - 1ère partie
Article TV du Mardi 21 Novembre 2023

Par Pascal Pinteau

Transposer pour le petit écran l’univers des remakes US de la saga GODZILLA n’était pas une tâche facile. Et pourtant les showrunners de cette série y sont parvenus parce qu’ils ont choisi d’adopter les points de vue de plusieurs personnages dont les vies ont été bouleversées à jamais par l’apparition des monstres géants. Que les amateurs de Kaijus se rassurent : si les dix épisodes se concentrent essentiellement sur les aventures de deux groupes de héros, à des époques différentes, quand les créatures surgissent, les effets visuels sont spectaculaires et extrêmement soignés. Ne vous attendez pas à en voir souvent, car le propos n’est pas là, mais sachez que chacune de leurs apparitions mérite largement qu’on patiente pour la découvrir ! Et si Godzilla joue les vedettes invitées, les héros de la série sont confrontés aussi à d’autres Kaijus jamais vus au cinéma.

Les coulisses de la création de Monarch

Si vous avez suivi la saga GODZILLA américaine depuis le premier opus de 2014 signé Gareth Edwards, vous savez que le fil rouge du récit est l’organisation secrète Monarch, qui étudie et surveille les monstres pour chercher les moyens les plus efficaces de défendre l’humanité. Au fil des dix épisodes de la série, qui se déroulent à la fois en 2015, peu après la bataille de Godzilla contre les M.O.T.U. à San Francisco, et à d’autres moments du passé, on découvre dans quelles circonstances et par qui Monarch a été créé. Au cours du premier épisode, la jeune américaine d’origine japonaise Cate Randa (Anna Sawai) se rend à Tokyo après la disparition de son père Hirochi (Takehiro Hira), éminent savant, afin d’éclaircir certaines zones d’ombres le concernant. Elle doit suivre les nouvelles mesures de sécurité imposées aux habitants de la mégalopole, et voit les nombreux panneaux « Godzilla Evacuation Route » qui jalonnent les rues pour guider le public jusqu’aux abris souterrains les plus proches, seules protections fiables en cas d’attaque des créatures. Ces pancartes et constructions de bunkers se sont répandues dans le monde entier depuis que Godzilla et les titans des légendes sont devenus des dangers bien réels que les autorités gèrent au quotidien, comme les cyclones, séismes et autres catastrophes naturelles. La menace des Kaijus est désormais prise en compte dans la vie quotidienne de la population partout sur terre : personne ne peut s’y soustraire. En se rendant dans l’appartement paternel, Cate est sidérée de découvrir qu’il n’est pas vide : son géniteur menait une double vie et avait une seconde famille à Tokyo. Elle rencontre ainsi son demi-frère Kentaro Randa (Ren Watabe) et son ex-petite amie May (Kiersey Clemons). Après avoir surmonté tant bien que mal le choc de cette révélation, les trois jeunes gens réalisent qu’ils ont tout intérêt à s’entr’aider pour résoudre les énigmes qui entourent les activités scientifiques d’Hiroshi et les étranges circonstances de sa disparition. Ensemble, ils suivent sa piste pour enquêter sur sa relation avec l’organisation Monarch. Ils découvrent ainsi une cachette aménagée par Hiroshi, remplie de documents qui remontent jusqu’aux années cinquante : des films 8mm, de vieilles photos et des courriers, dans lesquels revient fréquemment un nom, celui du colonel Lee Shaw (Kurt Russell). Le trio apprend que Shaw est toujours en vie, et va lui rendre visite dans ce qui semble être une confortable maison de retraite. Mais Shaw, toujours combattif et en pleine forme, leur explique qu’il s’agit en réalité d’un centre de surveillance contrôlé par Monarch, où il est retenu contre sa volonté. Après avoir aidé Shaw à s’évader, les jeunes gens apprennent que les réponses qu’ils cherchent sont étroitement liées à un autre groupe de trois personnes, des chercheurs qui ont tenté eux aussi d’expliquer l’inexplicable dans les années 50. Le récit se poursuit alors parallèlement dans le passé, 70 ans plus tôt, où nous découvrons le grand-père américain de Kentaro et Cate, Bill Randa (Anders Holm), un cryptozoologue qui veut savoir ce qui a provoqué la disparition du vaisseau de guerre sur lequel il a travaillé pendant la seconde guerre mondiale. Bill rencontre ensuite une scientifique aussi déterminée que lui à en savoir plus, Keiko (Mari Yamamoto), et le jeune Lee Shaw (Wyatt Russell) officier de l’armée chargé de la protéger et de fournir des rapports sur ses activités à ses supérieurs. Faisant face aux mêmes dangers, le trio établit vite des liens indéfectibles… Ces deux trames temporelles, qui impliquent trois générations de la famille Randa se trouvent au cœur de l’histoire de MONARCH : LEGACY OF MONSTERS. Comme le « monsterverse » décliné en 5 films jusqu’à présent, la série a été initiée par Legendary Entertainment. Elle a été co-développée par Chris Black et Matt Fraction qui sont également producteurs exécutifs, aux côtés de Matt Shakman, Andy Goddard, Brad Van Arragon, Andrew Colville, Joey Harold & Tory Tunnell de Safehouse Pictures. Hiro Matsuoka et Takemasa Arita produisent aussi la série pour la Toho Co. Ltd., propriétaire des personnages de la franchise Godzilla. MONARCH : LEGACY OF MONSTERS est le prolongement direct de la collaboration de Legendary et Toho.

Deux acteurs dans le même rôle : Kurt et Wyatt Russell

Si l’ensemble du casting de la série est excellent, le coup de maître des showrunners a été de confier l’interprétation de Lee Shaw à Kurt Russell pour les scènes se déroulant en 2015 et à son fils Wyatt Russell pour les séquences des années 50. Retrouver cette véritable icône du cinéma fantastique, vedette des films cultes de John Carpenter tels que NEW YORK 1997, THE THING et JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN est déjà un plaisir en soi. Mais ce que lui et Wyatt Russell accomplissent chacun dans la série est unique. Leur grand talent et leur ressemblance physique donne une crédibilité exceptionnelle au personnage de Lee Shaw, et amplifie les aspects les plus poignants de son destin. Les deux comédiens cherchaient depuis longtemps à apparaître dans un même projet, comme l’explique le showrunner Chris Black : « Nous savions que Lee Shaw était un personnage très important, le seul qui apparaîtrait dans le passé et le présent pour lier ces deux trames temporelles du récit. Nous cherchions de grands acteurs avec notre directrice de casting, Ronna Kress, et dès que nous avons eu l’idée de proposer ce rôle à Kurt et Wyatt Russell, nous les avons contactés. Et cela tombait bien, car cela faisait longtemps qu’ils avaient envie de participer ensemble à un projet. On leur avait déjà proposé des rôles de père et de fils, mais jamais de jouer le même personnage. Dès qu’ils nous ont dit que cela les intéressait, nous n’avons plus cherché d’autres comédiens. C’était le casting idéal ! » Kurt Russell confirme qu’il était prêt à saisir l’occasion au vol : « C’était sans aucun doute une opportunité unique de faire quelque chose que je ne pourrais probablement plus jamais faire avec Wyatt. » Son fils ajoute : « Par le passé, nous avons tous les deux résisté plusieurs fois au stratagème évident qui consistait à nous proposer de jouer un père et son fils. Mais là, tout est différent et beaucoup plus intéressant puisque nous jouons le même rôle dans un contexte artistique qui nous a poussé à dire oui rapidement.» Le duo a collaboré étroitement pour donner vie à ce personnage aux multiples facettes, à différents moments de son existence. Kurt explique : « La chose la plus importante quand on travaille un rôle, c’est de savoir qui est cet homme, d’où il vient et là où il veut aller. Habituellement, c’est un travail que l’on fait seul, mais puisque nous allions jouer le même personnage, Wyatt et moi, nous avons fait ce chemin ensemble. » L’un des premiers aspects du jeu de Lee Shaw que les deux Russell ont conçu était que le personnage devait être débrouillard, imaginatif et « très tactile, à la MacGyver », comme le dit Kurt, qui ajoute : « Les militaires ont un travail à faire et Shaw le fait parce que c’est son job. Il est l’un des fondateurs originaux de Monarch qui, au fil des ans, a changé d’attitude. Quand nous le retrouvons en 2015, il n’est clairement pas satisfait de ce que l’organisation est devenue. »

La suite de notre dossier Monarch apparaîtra bientôt sur ESI.

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