THE FLASH : Entretien avec Ezra Miller (Barry Allen / Flash) et Sasha Calle (Supergirl)
Article Cinéma du Mercredi 07 Juin 2023
Ezra, pouvez-vous nous parler du cheminement de Barry Allen dans cette première aventure en solo ?
Ezra Miller : Il y a quelque chose de fondamental et de profondément humain dans cette histoire. Barry vit avec la douleur d’une tragédie familiale et tente de résoudre les problèmes de son passé. Le chemin qu’il entreprend est motivé par son refus d'abandonner l'espoir de résoudre ces problèmes. Il veut trouver un équilibre entre ce rêve qui le taraude – et nous aimons cette détermination chez lui - et l'acceptation de ce qui est, et ne pourra peut-être jamais changer… Les réponses qu’il trouvera lui permettront peut-être d’envisager un futur qui lui conviendra.
Sasha, comment décririez-vous Supergirl et la manière dont vous l’incarnez dans cette histoire ?
Sasha Calle : Supergirl est une héroïne magnifique et très complexe. Elle a beaucoup compté pour moi, parce que je considère parfois mes propres complexités comme des complications contraignantes dans ma vie... Je suppose que nous sommes parfois assez durs avec nous-mêmes…Mais au fur et à mesure que je l'ai incarnée, je me suis rendue compte qu'elle n’aborde pas ses contradictions comme des problèmes. Pour elle, ce n'est pas grave, et cela m’a beaucoup plu. Supergirl est également très forte, très cool et a une vision réaliste des situations. Elle veut juste retrouver sa famille, son cousin Kal-El, et ce qu’elle traverse dans ce récit est douloureux. J'ai adoré jouer ce rôle, parce que Supergirl se soucie des autres d'une manière très belle et très sensible.
Ezra, selon vous, qu’est-ce qui différencie Barry Allen / Flash des autres super-héros DC ?
Ezra Miller :Ce que j'aime chez lui, c'est que j'ai l'impression que beaucoup de choses dans la personnalité de Barry le distinguent du reste de la bande de la Justice League. Je l'ai toujours apprécié parce qu’il s’agit de quelqu'un de jeune et de vulnérable, qui n'a pas l'assurance ni l'arrogance que l'on associe généralement aux super-héros très expérimentés. Et ce que j'aime chez Flash en tant que super-héros, c'est qu'il ne dispose - théoriquement – que d'un seul et unique pouvoir : sa super vitesse. Mais grâce à sa vive intelligence, ce pouvoir poussé à l'extrême peut avoir de multiples utilisations surprenantes, qui lui confèrent d’autres capacités et donc, des pouvoirs supplémentaires !
Sasha, quand Barry entreprend d’aller libérer Supergirl, il n’est pas certain qu’elle soit une force positive…
Sasha Calle : Oui, il y a un suspense à ce sujet…Supergirl n'est pas une héroïne parfaite. Elle est une extraterrestre dans tous les sens du terme. Elle n'a plus de foyer, puisque Krypton est détruite. Elle arrive dans un endroit qu’elle ne connaît pas – la terre - où elle pense trouver un semblant de sécurité et on l’enferme dans une cellule, en la considérant comme une menace. Elle est confronté à tant de douleur et de souffrances nouvelles, après avoir perdu ses parents et sa planète natale… Quand j'ai lu le scénario, j'ai été stupéfaite et je me suis dit : "C'est tout ce que j'ai toujours voulu jouer, et plus encore." Andy Muschietti et moi étions totalement en phase sur la part d'humanité que nous voulions qu'elle explore et trouve après avoir été libérée. En tant qu'extraterrestre, je pense qu'elle vit tout dix fois plus intensément que les autres. Elle ressent dix fois plus de pression, dix fois plus de peine, de responsabilité, de solitude… Je me sens extrêmement chanceuse et enthousiaste à l'idée que les gens puissent enfin la voir dans le film. J'aurais aimé voir une héroïne comme elle quand j'étais petite, j'aurais aimé voir cette Supergirl-là.
Ezra, dans le film, Flash ouvre le passage dans le multivers, et dispose de la possibilité de modifier le cours des événements en voyageant dans le passé…
Ezra Miller : Barry Allen est en quelque sorte le point d'accès, parce qu'il court si vite qu’il dépasse la vitesse de la lumière, et parvient ainsi à remonter le cours du temps. Il est donc le mécanisme qui nous permet d'expérimenter et de comprendre le multivers de DC. Essentiellement, le multivers est une idée issue de la théorie quantique contemporaine. C'est un élément important de ce que les scientifiques supposent être la réalité dans laquelle nous nous trouvons, à savoir que toutes les itérations différentes de l'univers existent dans d’autres dimensions. Celle dans laquelle nous nous trouvons est notre réalité, mais il en existe des infinités d’autres…Depuis longtemps, dans les histoires de DC Comics, Flash est le mécanisme qui permet d'explorer différentes théories quantiques, et c'est l'une des plus importantes qui est explorée dans ce film, par le biais d’une histoire familiale émouvante.
Sasha, comment l’aspect et le costume de Supergirl ont-ils été mis au point ?
Sasha Calle : Développer le look de Supergirl a demandé beaucoup d’efforts, de réflexion, de passion pour le personnage et de temps de travail pour les départements des costumes, de la coiffure et du maquillage, ainsi que celui des cascades, pour la mise au point des effets de vol et de combats qui devaient exprimer également sa personnalité…Et tout cela s'est vraiment mis en place remarquablement bien. Quand nous avons fait une première séance de photos de moi portant la tenue de Supergirl et incarnant le personnage, je me suis tournée ensuite vers notre chef costumière Alexandra Byrne, qui a créé cette tenue, et je lui ai demandé : "Comment te sens-tu Alexandra ? Es-tu fière, es-tu heureuse ?" Elle m'a répondu : "Absolument !", avec un grand sourire. C'est le mieux que l'on puisse espérer, que tout le monde soit satisfait du travail accompli, de l'aspect et de la sensation que procure le costume quand on le voit. Et c'est une tenue démente. Je l'adore. Je pense qu'elle est incroyable. Tellement cool et tout simplement magnifique !
Qu’est-ce qui différencie Andy Muschietti des autres réalisateurs ?
Ezra Miller :Andy est un réalisateur extrêmement talentueux, qui a une remarquable compréhension des enjeux émotionnels d’une histoire, mais qui possède aussi un grand sens de l'humour. Il sait passer de moments poignants à des situations amusantes, exactement comme cela arrive vraiment dans certaines circonstances de la vie. Il maîtrise aussi très bien la conception visuelle d’un monde aussi complexe que celui de Flash, et sait comment lui donner vie en utilisant des effets visuels sophistiqués... Tout cela faisait de lui le choix parfait pour diriger The Flash.
Sasha Calle : Andy est d’origine argentine et moi colombienne. La représentation de la diversité ethnique dans l’industrie du divertissement compte vraiment beaucoup pour lui, et je me sens très honorée, sincèrement, d’être la première Supergirl latina. Je me souviens d’un moment particulier pendant que nous tournions : Andy m’a dit: « Hé, Sasha, viens ici et regarde cette scène sur le moniteur vidéo. » Je me suis approchée et j’ai vu ce plan que nous venions de filmer, dans lequel Supergirl apparaissait dans toute sa splendeur. Tout à coup, j’ai été extrêmement émue, exactement comme quand j’étais petite. L’impact visuel et narratif de ce plan signifiait beaucoup pour moi. J’ai eu l’impression de redevenir la petite Sasha émerveillée par une chose magique en voyant ce personnage sur l’écran. C’était une impression extrêmement forte, que je n’oublierai jamais. Je suis très heureuse et très reconnaissante envers Andy, DC Comics et les studios Warner d’avoir fait ce choix maintenant. C’est formidable, et vous savez, il était temps.
La suite de notre dossier THE FLASH apparaîtra à la vitesse de l’éclair sur ESI !