TWISTERS : Les décors et les lieux de tournage
Article Cinéma du Lundi 22 Juillet 2024
Plusieurs techniciens ayant collaboré à TWISTER ont repris du service pour mettre en place l’univers de TWISTERS, à commencer par le chef-décorateur Patrick Sullivan qui a fait ses débuts au sein du département artistique pour le film de 1996. « C’était une situation de rêve pour moi quand on pense que j’ai entamé ma carrière avec TWISTER et que, près de trente ans plus tard, je collabore à TWISTERS », dit-il. « Désormais, je peux prendre ma retraite », sourit-il. Entre les deux films, Sullivan n’a pas chômé puisqu’il a été directeur artistique pour LE RETOUR DE MARY POPPINS, CHAIR DE POULE et A.I. INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, puis chef-décorateur pour BRIGHTBURN – L’ENFANT DU MAL, JESSIE et REPTILE. « Pour moi, décrocher ce boulot de décorateur de plateau junior sur un projet d’une telle envergure, c’était un vrai tremplin et un formidable plaisir », rappelle Sullivan. « Et en me retrouvant chef de poste sur TWISTERS et en réfléchissant à une nouvelle version de cet univers, j’ai eu le sentiment d’avoir bouclé la boucle. C’était génial ».
TWISTERS a été tourné en décors naturels, dans l’Oklahoma, et pour l’essentiel, dans des zones rurales et en extérieurs. Pour les intérieurs, l’équipe a tourné aux Prairie Surf Studios d’Oklahoma City, ancien palais des congrès reconverti en plateau de tournage.
La palette de couleurs s’est largement inspirée des paysages de l’Oklahoma. Le style du film est « terreux et rustique, ancré dans l’âme du Middle-West et de l’Americana », précise Sullivan. « Des champs de blé doré et des tournesols. Des routes d’argile rouge. Un ciel bleu, un rien blanchâtre, qui peut se charger de nuages menaçants en une seconde suite à un changement de température et à une augmentation de l’humidité ».
« Pour les personnages, les accessoires et les véhicules issus de cette région, on s’est orientés vers des teintes chaudes et patinées dans les rouges-orangés », reprend le chef-décorateur. « Pour les employés de StormPar, qui n’appartiennent pas à cet univers, ils sont dans des teintes froides, grises, monochromes, comme des extra-terrestres qui débarquent d’une autre planète ».
Reproduire les effets destructeurs d’une tornade
Le plus gros défi pour l’équipe des décors consistait à imaginer et créer les dégâts provoqués par les tornades. « C’est dingue de voir le temps qu’on y a passé, le niveau de préparation que ça a demandé et les ressources qu’on a mobilisées pour un résultat que la nature obtient en quelques secondes », constate Sullivan. « C’était un tout petit peu moins compliqué sur TWISTER car, en 1996, on ne disposait pas des images et des vidéos postées sur les réseaux sociaux qui nous ont servi de sources d’inspiration. Désormais, on a YouTube. Il fallait qu’on soit à la hauteur des attentes des spectateurs qui savent à quoi ressemble une tornade ».
Sullivan a fait en sorte que son équipe connaisse parfaitement les étapes de la construction d’un bâtiment avant de savoir comment le détruire. « Quand on démolit une maison ou un local commercial, et qu’on met à nu ses poutres et ses fondations, il faut d’abord comprendre comment il est assemblé afin de savoir comment il se désintègre », ajoute Sullivan. « Ce que je n’ai cessé de répéter aux directeurs artistiques et aux décorateurs de plateau, c’était d’envisager ces bâtiments comme des squelettes, de réfléchir à leur verticalité, de penser aux ouvertures pratiquées dans ces immeubles quand ils sont éventrés. On voulait pouvoir voir à travers les maisons et constater les dégâts de vies brisées. On voulait que les vestiges de ces constructions se résument à des sculptures irrégulières avec leurs charpentes brisées et leurs poutres pointant vers le ciel. Et ce champ de ruines devait être ponctué par d’étranges ouvertures – du vide – suggérant que certaines constructions venaient d’être arrachées de leur fondation et emportées ».
Les décorateurs de plateau ont sollicité plusieurs entreprises de démolition de la région, spécialisées dans la destruction de vieilles maisons, qui ont fourni des gravats à la production issus de poutres, murs, toitures, meubles, appareils électro-ménagers, bibelots… L’équipe de Sullivan a dû calculer précisément la quantité de matériaux dont elle avait besoin (et qui respectait le budget) pour passer commande en conséquence. « Si on travaillait sur un pâté de maison de 135 m de long sur 150 m de large, et qu’il nous fallait des décombres d’environ 15 cm d’épaisseur, on devait déterminer le volume de gravats nécessaire, puis voir ce que ça représentait en chargements de camion ou en palettes de gravats que les entreprises étaient à même de nous fournir », explique Sullivan. « Les calculs étaient un peu stupéfiants ».
Une ville reconstituée : Crystal Springs
La petite ville de Crystal Springs est l’une des trois localités balayées par des tornades dans TWISTERS. Bien que Crystal Springs existe dans la réalité, la production a tourné à Chickasha, dans l’Oklahoma, investissant une zone de quatre pâtés de maison plus ou moins dévastés par un tourbillon. « On a collaboré avec les habitants du quartier pour aménager leur maison de sorte qu’elles donnent le sentiment d’avoir résisté au passage d’une tornade », précise Sullivan. « On a également acheté trois maisons, intactes pour l’essentiel, auprès d’une entreprise de démolition et on les a détruites de manière à ce qu’on en voie l’intérieur et l’étendue des dégâts. Il y avait là quelque chose de très émouvant : on s’est représenté tous ces gens qui, dans la réalité, perdent leur maison à cause des tornades ».
Le décor du quartier de Crystal Springs a été construit sur une zone de 4 pâtés de maison de Chickasha. La décoratrice de plateau Missy Parker, connue pour sa collaboration aux FIGURES DE L’OMBRE, raconte : « Chacune des cinq maisons qu’on a aménagées, puis détruites, avait sa propre histoire, son propre style. On s’est procuré ce dont on avait besoin dans des ventes liées à des successions et des boutiques de la région pour donner un cachet différent à chaque propriété. On a travaillé avec une entreprise de démolition pour acquérir les gravats issus de démolitions antérieures. C’est ce qui nous a permis de nous constituer une base de décombres jonchant les rues et d’incarner l’atmosphère du quartier. On voulait montrer l’impact des dégâts provoqués par une tornade sur la vie des gens. Notre objectif était de parler de deuil, et d’espoir, dans ce quartier de Crystal Springs, toujours avec respect. On a aménagé quatre pâtés de maison en les recouvrant de dégâts, de débris, mêlant toutes sortes d’objets en mille morceaux, à la fois personnels – photos de famille, décorations de Noël, gamelles pour chiens –, structurels – cloisons, lignes électriques effondrées – ou inimaginables, comme des voitures dans des arbres. Avant de construire et d’aménager ce décor pendant six semaines, on a passé des mois à mener des recherches et à faire des achats. Cependant, on n’a pas pu tourner comme prévu car les grèves ont interrompu le tournage avant que la séquence ne soit bouclée. Pour préserver le décor, tel qu’on l’avait conçu, on l’a enveloppé dans un plastique ultra-résistant, puis barricadé avec des planches. Les débris jonchant les rues ont été déplacés dans les jardins, et un grillage a été installé autour des maisons. Lorsque le tournage a repris en hiver, après la fin de la grève, il nous a fallu environ quinze jours pour tout remettre en ordre. Le fait qu’on ait construit un décor en dur nous a permis d’évoquer visuellement la dévastation et le traumatisme provoqués par une gigantesque tornade ».
Stillwater
La deuxième ville touchée par une tornade est Stillwater, véritable localité de l’Oklahoma rebaptisée Midwest dans le film. C’est là que séjourne Kate quand elle est de retour dans sa région natale, logeant dans un motel situé en face d’un rodéo. Mais ni le rodéo, ni le motel ne resteront intacts au bout du compte…
La scène du Rodéo
Le rodéo ne figurait pas dans les premières versions du scénario, mais un terrain de base-ball universitaire se trouvait en face du motel de Kate. En repensant à sa propre enfance passée dans la région, Lee Isaac Chung a préféré en faire un rodéo. Pour respecter la vision du réalisateur, l’équipe de Sullivan a dû dénicher un motel proche d’un terrain nu suffisamment grand pour y accueillir un rodéo en état de fonctionnement. Elle a fini par trouver un site correspondant à ces critères grâce à Google Earth avant de se rendre sur place pour concevoir ces deux décors.
Le producteur exécutif Thomas Hayslip a localisé un rodéo itinérant pour qu’il puisse s’établir, le temps du tournage, sur le terrain nu. Mais Chung envisageait ce rodéo comme un lieu emblématique de la région, chargé d’histoire, ouvert toute l’année. L’équipe de Sullivan a donc dû construire et aménager le décor en conséquence. Les décorateurs ont créé une tribune avec une toiture métallique, un guichet, un stand pour le présentateur, des stands de snacks et un petit marché avec une dizaine de commerçants vendant à la criée des chapeaux et des selles de cow-boy et proposant une initiation aux soins des chevaux, au rodéo sur taureau et sur moutons. Ils ont tapissé les murs d’affiches Hatch Show délavées – des gravures mythiques mettant en avant des stars de la chanson comme Elvis Presley et Dolly Parton – pour suggérer que ce lieu a vécu et qu’il est encore empreint de l’esprit de l’Amérique profonde.
Le terrain utilisé pour le rodéo avait été occupé par une ferme si bien la terre rougeâtre du site ne correspondait pas aux critères de Chung et Sullivan qui recherchaient davantage de charme. C’est Andrew Nowling (Euphoria, Traffic), chef paysagiste qui a trouvé une solution. La couleur souhaitée par le réalisateur pour l’arène du rodéo, un rose cuivré, n’était pas disponible dans les quincailleries du coin. Pour obtenir cette teinte, il aurait fallu se servir de sable blond et le mélanger à de la peinture sèche ou de la peinture pour stuc. Le mélange de centaines de tonnes de sable avec cette mixture pour obtenir la bonne couleur aurait nécessité la location de bétonneuses et d’autres matériels encombrants, et mobilisé temps et budget dont la production ne disposait pas. À cours de temps, Nowling a suivi son intuition et a cherché, à proximité des rivières de la région, du sable susceptible de se mélanger à l’argile rougeâtre et, au bout du compte, a trouvé la teinte exacte qu’il recherchait. Nowling a repéré une entreprise de transport routier qui a pu acheminer le sable dès le lendemain pour respecter les délais de la production. Lorsque le sable a été livré sur le plateau, Nowling a pu compter sur le chauffeur et opérateur de matériels encombrants, un garçon du coin du nom de Hammer, qui a travaillé sans relâche aux côtés de l’équipe du paysagiste pour aménager l’arène selon les vœux du réalisateur.
Le Motel
Tout comme le rodéo, il a fallu réaménager le motel en profondeur. Le département artistique a dû construire la chambre de Kate et certains espaces du motel qui, par la suite, allaient être dévastés par la tornade. L’équipe a également ajouté une piscine enterrée, qu’on trouve dans la plupart des motels, avec une zone profonde et une autre peu profonde. Dans le film, la piscine, vide, sert d’improbable abri anti-tempête au moment où la tornade se déchaîne.
La directrice artistique en chef Oana Bogdan Miller (The Mandalorian, The Morning Show) explique que même si le site était épatant, il ne disposait pas d’une piscine, absolument essentielle dans le scénario. « Par ailleurs, c’était un endroit parfait », remarque-t-elle. « Il y avait même un coin totalement vide qui nous permettait de construire un emplacement qui, par la suite, donnerait le sentiment d’avoir été dévasté par la tornade. Du coup, notre équipe a creusé un trou pour la piscine dans la pelouse du motel. Aucuns travaux de plomberie n’ont été nécessaires. Pour rigoler, on se disait que le motel était un établissement assez miteux où rien ne fonctionne si bien que la piscine est toujours vide ! On a aménagé la piscine de manière traditionnelle avec des parois en béton épais recouvert d’un matériau pour piscine. Par conséquent, pendant la tornade, elle était suffisamment résistante pour supporter une avalanche de gravats largués par une grue ». Après le tournage, la production a détruit la piscine, rebouché le trou et réaménagé la pelouse.
El Reno
La dernière ville d'Oklahoma à être dévastée par une tornade est la seule du film qui a conservé son vrai nom. La production a trouvé quasiment tout ce dont elle avait besoin à El Reno, à l’exception du château d'eau, censé être situé près du cinéma où se déroule l’intrigue. L’équipe a scanné le château d'eau de la ville situé à quelques pâtés de maison de là pour l’intégrer à la scène grâce aux effets numériques.
Le marché d'El Reno se compose d'une quarantaine de stands, inspirés de plusieurs marchés du coin. On y trouve des produits frais, des biscuits et des gâteaux, ou encore des objets d’artisanat local. Les décorateurs ont rencontré de nombreux agriculteurs et vendeurs de tout l'Oklahoma, puis ont confectionné certains objets. « On était enchantés de représenter dans le film de nombreux organismes régionaux comme le Musée des Amérindiens », déclare la décoratrice de plateau Missy Parker. « On a également dû fabriquer de nombreuses déclinaisons artificielles de tous les produits, légumes, gâteaux et tartes. Ils ont été conçus avec des matériaux souples et sécurisés afin qu’ils ne blessent personne au moment où les machines à vent et à eau allaient les projeter. La quasi-totalité de ces objets ont fini par être détruits en raison du vent et de la chaleur. Il n'y a qu'une seule fausse tarte qui a réchappé. L'équipe des opérateurs caméra nous l’a réclamée et elle est restée dans leur camion jusqu'à la fin du tournage ».
Ironie du sort, drôle quoiqu’un rien effrayante : un orage tout ce qu'il y a de plus réel s’est abattu sur le tournage le jour de la séquence du marché ! Un vent de près de 130 km/h a ravagé les décors avant même que l’équipe ait l’occasion de le faire elle-même ! « C'est le plus gros orage auquel on ait assisté durant le tournage. Alors même qu’on avait lesté chaque tente avec plus de 45 kg de ciment, l’ampleur de la tempête et la vitesse du vent ont très rapidement tout dévasté sur leur passage. Les tentes se sont envolées, les stands se sont effondrés, de fausses tartes dévalaient la rue, des légumes volaient dans tous les sens. L'orage nous est tombé dessus si vite qu'on a été obligés de s'abriter dans les magasins alentour et d’attendre que ça passe. Quand le calme est revenu, on nous a demandé si on pensait pouvoir tout remettre d’aplomb et être à tourner d’ici une heure. On a fait notre maximum, tout le monde nous a prêté main-forte : les producteurs, les régisseurs d’extérieur, vraiment tout le monde. On a tout nettoyé, remis en place et notre marché a été de nouveau opérationnel en un temps record, tout juste pour qu'on puisse le détruire à nouveau… comme c'était prévu ! », explique Missy Parker.
Pendant les repérages à El Reno, Lee Isaac Chung a remarqué un tramway qui circulait en ville et a souhaité l’intégrer à la séquence : il s’est dit qu'il se renverserait après avoir été balayé par une rafale de gravats avant d'être emporté par les eaux. L'équipe de Sullivan a créé une réplique du tram qui a été pilotée par un cascadeur. Au moment venu, le cascadeur a activé un canon à air grâce à une télécommande qui a fait dérailler le train.
L'intérieur du cinéma a été construit aux Prairie Surf Studios, ce qui a permis à Sullivan de réaménager des espaces qui avaient d’abord été utilisés pour les extérieurs. Le chef-décorateur a transformé l’établissement en un en flamboyant cinéma Art Déco, avec une scène surélevée devant l'écran, des murs festonnés ornés de draperies aux accents dorés, complétés par des teintes bordeaux et bleu céladon ailleurs dans la pièce, ainsi que des lustres et des appliques murales réalisés sur-mesure. Le décor sophistiqué a également été conçu pour être détruit avant de s'écrouler quand il est frappé par les machines à vent et à pluie. « Il le fallait… », soupire Sullivan.
L’enfance de Kate et son diorama
La production a déniché la maison d'enfance de Kate – la ferme de sa mère Cathy – à Howe dans l'Oklahoma (631 habitants). Le principal corps de ferme est de style classique du début du siècle dernier, de plain-pied avec un toit mansardé. De son côté, la grange attenante était une vieille étable en métal que le département artistique a revêtue de bois pour qu'elle ressemble à une authentique grange de l'Oklahoma, même si – détail amusant – le bois a été acheminé depuis l'État du Missouri. L'intérieur de la grange, qui abrite le laboratoire d'enfance de Kate, a été construit aux Prairie Surf Studios.
TWISTERS rend de nouveau hommage au film de 1996 avec un champ de tournesols en fleurs, près de la maison où Kate a grandi, renvoyant à un plan de la séquence paroxystique de TWISTER. Une démarche importante pour Sullivan, car il avait contribué à planter le champ de tournesols aperçu dans le premier opus. « Je savais ce que la création de ce champ avait demandé pour que les tournesols soient à la hauteur souhaitée », affirme-t-il. « Mais ça avait pris des mois à l'époque et nous n'avions pas assez de temps cette fois-ci. Heureusement, je connais un horticulteur formidable qui sait faire des miracles ! ». C'est à nouveau le paysagiste Andrew Nowling qui a mis au point, avec son équipe, un champ de fleurs artificielles à partir de tuyaux de PVC et de feuilles peintes. « Je lui suis très reconnaissant. C'était amusant de remettre des tournesols dans ce film et de les utiliser pour que l'on puisse tous, réalisateur, techniciens et spectateurs, se replonger dans l’ambiance de TWISTER », confie-t-il.
Sullivan confie qu'un des éléments les plus jubilatoires à construire a été la « table à tornades » de Kate, un diorama sophistiqué d'une ville de l'Oklahoma qu'elle avait construite adolescente, pourvu de systèmes de ventilation capables de générer des tornades de faible intensité. « C'est l'un des premiers éléments que j'ai intégrés dans mon cahier de tendances pour le film. C'était franchement jouissif et galvanisant et ça représentait bien l'état d'esprit de ces chasseurs d'orages un peu fous. C'est bricolé et ça fait penser à un projet qu'on aurait présenté lors de la fête des sciences du collège mais en même temps, c'est très ambitieux et parfaitement fonctionnel. Le département des accessoires a construit d'incroyables petites maisons et les techniciens des effets spéciaux ont fabriqué le ventilateur qui les surplombe et qui génère de la vapeur se transformant en mini-cyclone qu'on pouvait filmer avec une caméra. C'était vraiment chouette », détaille-t-il encore.
Le pont autoroutier
Dans le prologue de TWISTERS, Kate et ses amis chasseurs d'orages de l'université se réfugient sous un pont autoroutier pendant une tornade. « Réaliser cette séquence pour le grand écran a été complexe », confie la directrice artistique en chef Oana Bogdan Miller. « Le décor que nous avons construit a dû être complètement entouré de fonds bleus mais on a néanmoins dû concevoir l'ingénierie des poutres en porte-à-faux pour bâtir une partie du pont. Certaines scènes ont été filmées sur place mais vu la somme d’effets dont nous avions besoin – pluie, vent et cascades –, on a fini par construire le pont sur un plateau improvisé des Prairie Surf Studios. C'était un vaste décor avec une pente qui montait jusqu’à 3,5m au-dessus du sol. Il fallait donc qu’elle soit adaptée aux cascades, afin que les acteurs et les techniciens puissent y monter et en descendre facilement. Ça a été l'une des constructions les plus complexes de ce projet ».
Les véhicules et « Dorothy V »
Dans TWISTERS, les véhicules ont été achetés par la production, puis trafiqués par l'équipe de décorateurs de Patrick Sullivan. Des chasseurs de tempêtes ont été sollicités pour leur point de vue sur le style des véhicules, et en particulier celui de Sean Casey, réalisateur du documentaire STORM ALLEY en 2011 et présentateur de l'émission Storm Chasers sur Discovery Channel. Ce dernier filme à l'aide de ses propres véhicules intercepteurs de tornades, engins sur-mesure lourdement blindés, équipés de pinces d'ancrage et suffisamment solides pour s'approcher des tornades de force légère à moyenne – ou les pénétrer. Sean Waugh, chercheur au National Severe Storms Laboratory du NOAA et lui-même chasseur de tornades, a conçu les instruments météorologiques et les affichages des radars des véhicules.
L'esthétique des deux flottilles de véhicules chasseurs de tornades, en rivalité dans le film, reflète la personnalité et la vision du monde de leurs conducteurs. L'équipe de Javi, StormPar, allié initial de Kate, est solidement financée et professionnelle ; ses membres pilotent des camions RAM TRX tout droit sortis de la chaîne de montage et équipés des derniers gadgets techniques en matière d'instruments de mesure. La palette est essentiellement métallisée, froide et monochrome, dans les noirs, blancs et gris. Sullivan s’est surtout inspiré de l'esthétique des Stormtroopers de STAR WARS. En comparaison, les véhicules de Tyler sont plus colorés, autrement dit, ils sont aux antipodes de la flottille élégante de StormPar. Il réunit un SUV, un camping-car, un camper-van Volkswagen, tous passablement usés et décorés de dessins de tornades, accessoirisés d'effigies de sangliers en plastique [emblème de l'équipe de football américain de l'Arkansas, les Razorbacks, NdT], et surmontés d'antennes et de radars. Enfin, le SUV de Tyler est affublé d’un lance-roquettes qui propulse des feux d'artifices. Les engins arborent fièrement les stigmates de leurs confrontations avec les tornades et les personnalités des membres de l'équipe en font les chouchous des réseaux sociaux.
Le prologue de TWISTERS rend également hommage au film de 1996, en révélant une version flambant neuve de « Dorothy », le système de capteur volant utilisé par les personnages d'Helen Hunt et Bill Paxton pour étudier les tornades. « Notre version est Dorothy V, car il y a 4 Dorothy dans le premier opus », déclare Sullivan. « Dorothy V a le même design – un baril fermé par un couvercle mais les capteurs sont très évolués et les propulseurs en aluminium ne sont dorénavant plus découpés dans des canettes de Pepsi. Il est plus compact et fuselé. Mais y sont collés des autocollants de Muskogee State University [université de l'Oklahoma, NdT] et de Dorothy. C'est un clin d'œil au passé, avec une touche plus sophistiquée. Mais c'est aussi un moyen de faire le lien entre les deux films et c’est une référence amusante qui plaira, on l'espère, à tous les fans du TWISTER de 1996 ».
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