C’est BEETLEJUICE qui a véritablement lancé la carrière de Winona Ryder en 1988, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Elle y incarnait Lydia Deetz, adolescente gothique et incomprise, soudain confrontée au surnaturel lorsque ses parents achetaient une maison qui s’avérait hantée. Elle découvrait alors ses dons de medium, et faisait aussi la connaissance d’un fantôme spécialisé dans « l’exorcisme des humains » qui allait semer le chaos…Depuis la sortie de ce film qui a durablement marqué la culture populaire, on a pu voir Winona Ryder notamment dans ALIEN : RESURRECTION, LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARCH et bien sûr dans STRANGER THINGS. Elle reprend aujourd’hui le rôle de Lydia, devenu mère, et qui a bien du mal à dialoguer avec sa fille adolescente Astrid, incarnée par Jenna Ortega (que l’on avait découverte dans le rôle de la rebelle de la Famille Addams dans la savoureuse série Netfix de Tim Burton MERCREDI).

Entretien avec Winona Ryder (Lydia)

Les fans attendaient une suite de BEETLEJUICE depuis de nombreuses années car ce film occupe une place à part dans la po culture. Pourquoi, à votre avis, les conditions étaient-elles réunies aujourd’hui pour entreprendre ce projet ? Et comment avez-vous réagi quand vous avez su qu’il se concrétisait enfin ?  

Nous savions tous que la seule condition pour que le projet aboutisse, c’était que Tim en signe la mise en scène, et qu’en plus, Michael et Catherine soient disponibles et puissent reprendre leurs rôles. Mais tous les ans ou tous les deux ans, nous nous voyions avec Tim pour en parler. Jusqu’au moment où le projet s’est vraiment concrétisé. Je me souviens que j’ai été soudait terrorisée par l’ampleur de la tâche à ce moment-là, car il y avait énormément de choses à élaborer. Je me suis demandée comment Lydia avait évolué depuis toutes ces années…Dans l’histoire qui a été développée, elle a eu un enfant, ce qui a totalement bouleversé sa vie, même si au fond, elle reste la même Lydia. Sa fille Astrid, jouée par Jenna Ortega, est très proche de la personne qu’elle est devenue au fil des ans. On retrouve Lydia à un moment étrange de sa vie où elle est un peu perdue, et avance comme si elle avait branché le pilote automatique… Mais tout le monde se retrouve et bientôt, c’est à nouveau le chaos ! J’ai trouvé le scénario formidable. Il nous a permis de nous sentir tous rassurés en tournant cette suite. C’était une expérience merveilleuse de travailler dans ce bouillonnement d’idées propice à la création. J’ai adoré ça !

Comment avez-vous vécu le fait de reprendre le rôle de Lydia, adulte, qui aborde un tournant particulier de sa vie ?

C’est la première fois que je retrouve un rôle au cinéma. J’ai tourné une série, mais ce n’est pas la même chose. Car il s’est écoulé un nombre incalculable d’années entre les deux films. J’avais 15 ans à l’époque du tournage du premier opus et c’était donc il y a une éternité. Je crois qu’on était tous un peu effrayés par le défi à relever. Mais dès qu’on se remet dans le bain, on trouve son rythme. Tim est très précis, mais il est également prêt à écouter vos idées et c’est ce que j’adore chez lui. Il peut entrer dans d’infimes détails en vous donnant ses indications de jeu, tout en restant très ouvert aux suggestions ou aux différentes approches d’une scène. Grâce à cela, on peut effectuer un véritable travail d’équipe, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce métier. Mais avec Tim, c’est magique, vraiment. Ce projet lui tenait profondément à cœur et j’ai vu à quel point il s’identifie à Lydia, ce que je trouve très émouvant.

On a le sentiment que Beetlejuice est toujours amoureux fou de Lydia…Qu’avez-vous ressenti en voyant Michael à nouveau sous les traits de Beetlejuice ?

Je n’oublierai jamais le moment où Michael s’est fait maquiller pour le rôle et est arrivé sur le plateau. En me retrouvant avec lui dans le décor du grenier de la maison des Deetz pour tourner notre première scène ensemble, je me suis demandée en quelle année nous étions et où nous tournions. C’était fou ! Nous avions l’impression d’avoir fait un bond dans le passé, et de reprendre cette aventure comme si nous l’avions quittée hier. Toutes mes scènes avec lui ont été sidérantes à jouer. C’est l’une de mes expériences les plus inoubliables.

Quel genre de partenaire Michael Keaton est-il ?

C’est sans doute étrange à dire, mais même s’il joue Beetlejuice, que j’interprète Lydia, et que nos deux personnages s’opposent, je ressentais exactement l’inverse en travaillant avec Michael. Je ne me suis jamais sentie autant en confiance avec un acteur auparavant. Il correspond totalement à l’image qu’on peut avoir de lui. C’est un véritable génie. En plus, il fait constamment attention à vous et il est toujours là pour vous aider si besoin. Il vous protège et fait en sorte que vous soyez à l’aise. Cela n’a rien à voir avec les caractéristiques de Beetlejuice, mais Michael a un talent si extraordinaire qu’il est capable de se transformer totalement en cet autre type dès que l’on tourne ! C’est sidérant à voir. BEETLEJUICE BEETLEJUICE restera vraiment l’un des meilleurs souvenirs de toute ma carrière. Je voulais profiter de chaque instant du tournage, car une ambiance comme celle-là est rare. C’était une expérience complètement à part.

Lydia a une fille, Astrid, qui a le même âge dans cette histoire qu’elle dans le premier opus. Qu’avez-vous pensé de Jenna Ortega ? Comment avez-vous réussi à nouer cette relation mère-fille complexe au cours de vos scènes ?

Oh, j’adore Jenna ! Elle a une présence incroyable. C’est une très belle personne, qui a un grand cœur. Son talent et sa maturité me fascinent. C’était génial que Jenna rejoigne le casting. Sa performance dans le film est d’autant plus remarquable que dans la vie, sa manière d’être ne ressemble en rien à celle d’Astrid. Elle a vraiment créé la singularité du personnage. En jouant avec elle, je n’avais aucun mal à la considérer comme la fille de Lydia, car son interprétation révèle qu’elle a hérité de certaines de ses caractéristiques. Jenna s’est réellement approprié le personnage. Et je trouve cela admirable.

Comment avez-vous fait connaissance ?

Nous nous sommes d’abord retrouvées chez Tim, alors que la série MERCREDI venait à peine d’être diffusée par Netflix. Je sais à quel point c’est grisant de participer à une série qui décolle soudain et suscite autant d’intérêt et d’enthousiasme. Je l’ai prise dans mes bras et serrée contre moi pour la féliciter et j’ai aussitôt éprouvé un sentiment maternel vis-à-vis d’elle. Le troisième jour, lorsque nous tournions dans le décor du grenier, nous avons vraiment commencé à nous parler, et c’est comme si une porte s’était ouverte pour ne plus jamais se refermer. À partir de ce jour-là, nous sommes devenues inséparables sur le tournage et en dehors du plateau. J’avais réellement le sentiment de me retrouver en elle, en plus jeune, sauf que Jenna est cent fois plus cool que moi !

À quoi le spectateur peut-il s’attendre en allant découvrir BEETLEJUICE, BEETLJUICE sur le grand écran ?

Les attentes du public sont sans doute très fortes, mais je suis convaincue que le film va les combler. En tout cas, il a largement dépassé mes attentes et elles étaient très élevées. C’est un formidable moment de cinéma, qui mérite largement d’être vu sur un grand écran. Je suis convaincue qu’il y a dans ce film des choses qui plairont à toutes les générations de spectateurs. Et je suis sûre que les fans de Tim trouveront le résultat brillant. Encore une fois, je sais que les attentes sont immenses, tout comme l’étaient les miennes. C’est un sentiment merveilleux de sentir que nous avons répondu à ces espoirs, et j’ai le sentiment que le public sera content.

Il vous suffira de prononcer trois fois le nom de Beetlejuice pour faire apparaître bientôt la suite de ce dossier sur E.S.I. !

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