Dans les coulisses de BEETLEJUICE BEETLEJUICE – Entretien avec Catherine O’Hara (Delia Deetz)
Article Cinéma du Samedi 07 Septembre 2024

Née à Toronto au Canada, Catherine O’Hara a été formée dès les années 70 à l’improvisation dans la troupe locale de The Second City. Elle a écrit et joué des sketches hilarants de l’émission SCTV (Second City TV), sorte d’équivalent canadien de SATURDAY NIGHT LIVE, devenu également culte aux USA (et injustement méconnu en France !). Ce show lui a permis de gagner son premier Emmy Award de la meilleure actrice dans une comédie. On l’a vue ensuite au cinéma dans BEETLEJUICE, DICK TRACY, MAMAN J’AI RATÉ L’AVION, LES DÉSASTREUSES AVENTURES DES ORPHELINS BAUDELAIRE, et tout récemment dans ARGYLLE, ainsi que dans les meilleures séries comiques américaines, comme DREAM ON, THE LARRY SANDERS SHOW, LARRY ET SON NOMBRIL ou MODERN FAMILY…Elle a retrouvé son complice de SCTV Eugene Levy dans l’excellente sitcom SCHITT’S CREEK, créée par le fils de ce dernier, Dan Levy (toutes les saisons sont disponible sur Canal +, et ESI vous recommande chaudement cette pépite !). Dans cette histoire, une famille d’ultra-riches perd tout à la suite d’un scandale financier et se retrouve du jour au lendemain dans l’humble motel d’une petite bourgade…Catherine O’Hara est phénoménale en ex-diva de la Jet Set, complètement en décalage avec la population locale. Tout en nous amusant, elle réussit à montrer d’autres facettes de cette femme capricieuse et superficielle, et à la rendre finalement attachante. Une performance qui lui a permis de recevoir un second Emmy Award amplement mérité. Dans BEETLEJUICE, Catherine O’Hara jouait la très snob new yorkaise Delia Deetz, belle-mère de Lydia. Par la suite, Tim Burton lui a demandé de prêter sa voix à ses films d’animation en stop-motion L’ÉTRANGE NOËL DE MR JACK, LES NOCES FUNÈBRES et FRANKENWEENIE. Et elle a repris avec joie le rôle de Delia Deetz dans BEETLEJUICE BEETLEJUICE.

Entretien avec Catherine O’Hara (Delia Deetz)

Comment avez-vous réagi en découvrant le scénario de BEETLEJUICE BEETLEJUICE ?


J’ai été horrifiée. (rires) Je plaisante ! J’ai été emballée par le script car c’est une histoire formidable, qui met en scène de nouveaux personnages passionnants, en particulier ceux joués par Jenna Ortega et Justin Theroux.

Vous aviez incarné Delia dans le premier opus. Comment vous êtes-vous préparée à replonger dans l’univers de BEETLEJUICE ?

J’étais sur le point de revoir le premier film quand un ami m’a appelée pour me dire « Il passe à la télé ! » Du coup, j’ai commencé à le regarder, en pensant que j’allais tenir une minute… et je l’ai revu jusqu’au bout. C’est génial et jubilatoire. Sombre et drôle. Inquiétant et léger. J’étais très contente de le revoir car j’avais récemment joué dans une série une femme à la personnalité très forte et aux intonations particulières, et j’avais un peu peur de repartir dans cette direction-là en jouant à nouveau Delia. Mais les dialogues du film sont radicalement différents et le fait de revoir le film s’est révélé très utile, car je me suis rendue compte qu’en réalité, contrairement à ce que je croyais, je n’avais pas du tout changé ma voix en tournant BEETLEJUICE. Cependant, je me demandais avec un peu d’inquiétude ce qu’était devenue Delia et comment l’aborder telle qu’elle est aujourd’hui. J’ai songé « et moi, qu’est-ce que je suis devenue ? ». Au fond, ma manière de m’exprimer n’a pas beaucoup évolué entre l’époque du premier film et aujourd’hui. Je me suis donc dit « j’imagine qu’elle a vieilli comme j’ai vieilli. Je vais donc parler comme je parle dans la vie, même si mon état d’esprit a évolué. » Bien entendu, elle n’est pas aussi futée, aussi merveilleuse et aussi douée que moi ! Delia aimerait tellement être moi ! (rires)

Comment les créations artistiques de Delia ont-elles évolué au fil des ans ?

Delia est désormais une artiste qui s’exprime à travers différents supports. Elle était d’abord sculptrice. Dans ce film, il faut la voir exposer ses œuvres dans une galerie ! Le snobisme du monde de l’art est tourné en dérision de manière hilarante. Car désormais Delia est devenue une artiste très importante. Comme son œuvre parle d’elle, elle est très spécifique…tout en étant universelle. Je pense qu’elle plaira à beaucoup de gens et qu’elle les incitera à réfléchir à des choses importantes. C’est une œuvre d’une grande profondeur. (rires)

Qu’avez-vous ressenti en revenant à Winter River, dans la maison familiale des Deetz ?

J’ai éprouvé un sentiment différent de la première fois. Avec Winona, on s’agrippait l’une à l’autre en entrant dans le décor de la maison. C’est mon mari Bo Welch qui avait conçu les décors du premier film et le chef-décorateur du nouvel opus, Mark Scruton, m’a dit qu’il en était pleinement conscient. Il m’en a parlé, car il a tenu à respecter le travail de Bo. Mais il a également créé des décors fantastiques pour ce deuxième chapitre. D’ailleurs tout le département artistique s’est surpassé ! Mais avant d’arpenter l’intérieur de la maison, on se demandait, Winona et moi, ce que nous allions découvrir et ressentir. La structure est toujours là, mais la maison a connu d’importants travaux. En la découvrant ainsi, je me suis dit que Charles (le mari de Delia) s’y était vraiment plu depuis toutes ces années. Delia a sans doute passé davantage de temps en ville et a certainement beaucoup voyagé. La maison est toujours étrange, fidèle à elle-même, mais elle a été incontestablement rénovée. La couleur des peintures est magnifique. Delia a largement contribué à la décoration. Je trouve que la maison est plus belle qu’avant, mais elle n’est pas franchement confortable, comme autrefois !

Comment avez-vous vécu votre première journée de tournage ?

Un premier jour est un peu effrayant avant qu’on ait eu l’occasion d’ouvrir la bouche et de commencer à jouer. On imagine le son qui va en sortir et la manière dont on a prévu de bouger, sans être sûr que les choses se passeront comme on l’imaginait. Mais en fait, il n’y a eu aucune inquiétude ni tension initiale : l’ambiance du tournage a été immédiatement jubilatoire. Tim a un formidable esprit d’équipe. C’est épatant de travailler avec un réalisateur qui vous donne le sentiment que vous avez toujours de bonnes propositions à faire. C’était le cas dès qu’il nous a envoyé le scénario. Il voulait qu’on lui fasse part de toutes nos idées et c’est un sentiment merveilleux de savoir qu’on a pu participer ainsi à cette œuvre géniale.

Comment décririez-vous la relation entre Delia et Lydia ?

Je crois que Delia et Lydia ont trouvé le moyen de s’entendre. Il y a une ligne de dialogue dans le scénario qui dit que Delia est sans doute, comme c’est le cas de certains parents, à la fois jalouse et heureuse que sa belle- fille ait du succès.

Et qu’en est-il des rapports entre Delia et Astrid ?

Delia considère sans doute Astrid comme une nouvelle Lydia, avec un humour à froid et un côté sombre. Comme quelqu’un qui considère que le monde qui l’entoure n’est pas aussi cool qu’elle. Et cela se comprend, car Astrid est vraiment cool ! Astrid et Delia ont réussi à nouer un lien, comme Lydia avec Rory. Je crois qu’elles en sont toutes les deux conscientes. Lydia a la possibilité de trouver sa voie. Je pense que Lydia la trouve drôle et qu’elle la distrait. D’une certaine façon, c’est amusant de voir Lydia écouter le même baratin de la part d’Astrid que celui que Lydia servait à Delia autrefois !

Avez-vous beaucoup improvisé sur le tournage ?

Quand on a un si bon scénario que celui-ci entre les mains, ça stimule l’imagination. À l’inverse, quand un script n’est pas bien écrit, vous avez beaucoup moins d’idées. Mais avec un matériau d’une telle qualité, les idées viennent naturellement et on a envie d’explorer de nouvelles pistes. Et c’est très drôle. Michael Keaton a joué avec son texte et a livré de formidable improvisations. Encore une fois, cela ne peut se produire qu’avec un excellent scénario, car il stimule le jeu. Et c’est ce que nous avons fait !

Dans l’ensemble, quel souvenir gardez-vous du film ?

Oh, le tournage a été merveilleux. Tout d’abord, j’ai la chance d’être en vie et de pouvoir continuer à travailler… mais j’ai surtout beaucoup de chance d’avoir pu participer à la suite de BEETLEJUICE !

Il vous suffira de prononcer trois fois le nom de Beetlejuice pour faire apparaître bientôt la suite de ce dossier sur E.S.I. !

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