Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

La conclusion de la remarquable série STAR WARS ANDOR sera visible à partir du 22 avril sur Disney+. Nous avons eu le plaisir d’en parler avec son acteur principal et producteur exécutif Diego Luna.

Que pouvez-vous nous dire sur cette seconde et dernière saison d’ANDOR ?

Nous sommes impatients que le public puisse enfin la découvrir ! Les fans qui m’en parlent s’impatientent un peu, car ils attendent la suite depuis 2022…Ce que je peux vous dire, c’est que nous n’avons pas ménagé nos efforts pour créer ces douze épisodes. Les équipes des décors, des costumes, des accessoires, des maquillages spéciaux et des effets visuels se sont toutes surpassées, et le tournage a pris autant de temps que celui de quatre longs métrages. Je pense que cela permet de se rendre compte de l’investissement de travail et de passion que cela a représenté dans les vies de toutes celles et ceux qui ont collaboré à la série…Depuis le début, l’approche de notre showrunner Tony Gilroy a été cinématographique. Tout a été conçu et réalisé avec le même soin que si ANDOR allait être présenté sur le grand écran…Comme vous le savez, l’intrigue de la série commence cinq ans avant l’action de ROGUE ONE. La saison 1 décrit les événements qui se déroulent pendant un an, et ce qui change dans la narration de cette saison 2, c’est que le récit se déroule sur une période de quatre ans, avec des bonds de plusieurs mois entre les épisodes. C’est Tony Gilroy qui a eu cette brillante idée, car nous ne pouvions pas continuer à avancer au même rythme, en consacrant quatre autres saisons aux aventures des protagonistes, pour arriver jusqu’au moment de la jonction avec ROGUE ONE. En réfléchissant au temps que l’écriture, la préparation, le tournage et la postproduction de quatre saisons prendrait – probablement plus de dix ans - il était évident que ce serait impossible à financer, et que j’allais être trop âgé quand ce serait fini ! Tony a donc découpé cette saison en douze récits indépendants, et décidé de faire des bonds dans le temps entre chaque épisode. Cela nous a permis de les concevoir chacun comme un film indépendant des autres, confié à un réalisateur différent, avec des ambiances visuelles et un traitement qui change à chaque fois. Cela a donc représenté beaucoup plus de travail pour les équipes artistiques et techniques.

Les intervalles sont-ils toujours de la même durée ?

Non. Parfois l’intrigue reprend deux mois plus tard, puis on fait un saut d’un an juste après. L’idée était de se caler sur des événements les plus importants des quatre années de cette chronologie.

Ce nouveau mode de narration a-t-il eu un impact sur votre travail d’acteur ?

Oui, parce qu’il a fallu imaginer ce qui se passait pendant les intervalles, ce que les scripts des épisodes ne décrivaient pas…Mes camarades acteurs et moi en avons parlé avec Tony et son équipe de scénaristes, pour nous mettre tous bien d’accord sur la continuité du récit. Nous échangions des idées, notamment pendant les répétitions et les sessions de lecture des épisodes, quand les comédiens, les auteurs et le réalisateur se réunissent autour d’une grande table. C’était un défi inédit à relever pour nous, mais vraiment très intéressant. Je pense que ça rendra la découverte de cette saison encore plus plaisante. Pour nous les comédiens, c’était une belle opportunité de collaborer avec Tony, qui est un fantastique chef scénariste, et avec toute l’équipe des auteurs. Tony dirige brillamment l’écriture d’ANDOR, et il a tous les éléments des histoires en tête. Quand vous lui posez une question, quelle qu’elle soit, il peut vous répondre et vous donner une longue explication si cela peut vous aider à jouer la scène ! Il a planifié les choses dans les moindres détails : tout ce qui se passe a lieu pour des raisons bien précises. Et tant mieux, car dans l’univers de STAR WARS, rien n’est une simple coïncidence. Tout repose sur des événements antérieurs et peut être expliqué.

Comment aimeriez-vous que cette conclusion d’ANDOR soit accueillie par les spectateurs?

Je serais heureux s’ils avaient envie de revoir ROGUE ONE juste après, pour redécouvrir l’aboutissement des efforts des rebelles. Après avoir suivi les deux saisons d’ANDOR, ils auront de nouvelles perspectives sur les protagonistes de chaque camp. Leur expérience du film sera renouvelée, enrichie, et les dialogues prendront d’autres significations. J’espère qu’une ressortie de ROGUE ONE sera organisée après la diffusion du dernier épisode d’ANDOR sur Disney +, pour permettre aux fans de le revoir sur le grand écran. Ce serait formidable.

Cette saison finale d’ANDOR arrivant jusqu’à la jonction avec ROGUE ONE, comme vous le rappeliez, vous avez donc fait vos adieux définitifs à Cassian Andor. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

En fait, c’est la seconde fois que je dis adieu à Cassian Andor ! (rires) Après le tournage de ROGUE ONE, nous n’imaginions absolument pas que Lucasfilm produirait une série qui évoquerait son passé, les cinq années précédentes de l’avènement de l’Empire et les efforts faits par les différents groupes de rebelles pour s’allier…Mais j’avoue que ce deuxième adieu est bien plus pénible que le premier, parce que je suis ravi que ce que nous avons réussi à accomplir dans les deux saisons de la série. Je me rends compte de ce que je dois à ce personnage, et aux fantastiques équipes avec lesquelles j’ai collaboré pendant plus de cinq ans sur ANDOR. Nous avons créé quelque chose dont nous sommes tous fiers. C’est une grande satisfaction. Et bien évidemment, ce qui m’attriste, ce n’est pas seulement le fait de dire adieu à un rôle et une série si importants à mes yeux, mais aussi de quitter la grande famille formée par toutes ces personnes qui ont travaillé dur pendant le tournage en Angleterre…On finit par se consoler parce que nous savions dès le début que le récit d’ANDOR allait se clore par la jonction avec ROGUE ONE…Cette conclusion était très importante pour moi. J’ai grandi en jouant au théâtre puis dans des films, et en participant à la narration d’histoires qui avaient un début, un milieu et une fin. Même si ANDOR a représenté plus de cinq années de ma vie, mener ce projet à bien et l’achever est une immense fierté. Je dirais donc que je suis triste que ce soit fini, mais aussi très satisfait du résultat en tant qu’artiste et comédien. Nous avons été ambitieux, nous savions que tout cela serait extrêmement difficile à concrétiser, mais la première et la seconde saison de la série ont atteint ces objectifs. Je suis pleinement satisfait, et on n’a pas toujours l’occasion de dire cela quand on fait ce métier ! (rires)

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