Avant-première : Barbarella
Article Cinéma du Mercredi 16 Avril 2008

Après avoir travaillé sur Underworld (dont il s'apprête à réaliser le troisième opus), Stargate, Independence Day, Silent Hill, Resident Evil Extinction, Je suis une Légende, Die Hard 4 et Godzilla, le designer et superviseur d'effets spéciaux français Patrick Tatopoulos a participé à la pré-production de Barbarella pour le réalisateur Robert Rodriguez (Une Nuit en Enfer). Un projet en attente de feu vert, avec Rose McGowan (Charmed) dans le rôle principal...

Que peux-tu nous dire du projet Barbarella ?

Déjà, au simple niveau de l’expérience personnelle et des rapports humains avec Robert Rodriguez, ça a été un travail extrêmement agréable. Le projet décrit un monde à la Robert Rodriguez, avec une multitude d’extensions de décors faits en 3D. Robert a beaucoup de respect pour l’ancien Barbarella de Roger Vadim et je pense qu’on s’en rendra compte en voyant cette nouvelle version. L’action ne se déroule pas dans la même période de l’histoire, et n’emploie pas le même look, mais on n’exclut pas d’utiliser certains éléments sympathiques des années 60. C’est une réinvention. Ce qui m’a beaucoup plu, c’est que nous n’avons pas essayé de faire du Star Wars, ni d’aller vers des effets spéciaux de space opéra comme I.L.M. les conçoit si bien : nous avons préféré conserver une approche européenne. Robert est quelqu’un qui a l’esprit très ouvert. Je pense qu’il a envie de préserver le charme du matériel original de la BD de Jean Claude Forrest.



Est-ce qu’on peut dire que le look qui a été choisi se situe à mi-chemin entre la Science-Fiction classique et le formes graphiques des années soixante ?

Sans révéler trop de choses, je crois que je peux me permettre de dire que le film va rester très stylisé, car c’est ce que tout le monde attend de Barbarella. Ce sera très sexy, très fun et ça ne se prendra pas au sérieux. Le script est bourré d’énergie et de scènes dynamiques. Robert va essayer de faire quelque chose de très différent de ce que l’on voit actuellement sur les écrans. Il a vraiment envie de créer un nouveau genre d’héroïne. C’est la raison pour laquelle on s’entend si bien avec Robert et avec Di Laurentiis studios, qui produit le film.

Est-ce que tu as fabriqué aussi des modèles réduits en plus des designs 2D ?

Oui. Nous avons produit des dessins, des modèles 2D et 3D, des maquettes de décors, des statuettes, tout ce qui était nécessaire de faire dans cette phase de préparation. Quand un film doit être réalisé avec un mélange de prises de vues réelles et de 3D, il faut produire des designs de différentes manières pour séparer d’emblée ce qui sera fabriqué concrètement, par exemple au moyen de maquillages et de décors, de ce qui sera créé en images de synthèse, comme certains vaisseaux, grands décors et créatures.

Si Barbarella obtient son feu vert financier, sais-tu si tu poursuivras ton travail sur le film, après avoir tourné Underworld 3?

Ah, je suis bien incapable de te répondre…Là, je me trouve à un tournant de ma carrière et je ne contrôle pas du tout la manière dont les choses vont évoluer. Est-ce que Underworld 3 va plaire, est-ce ma carrière va s’orienter uniquement vers la réalisation ? Personne ne peut le dire. Tout ce que je sais, c’est que je me lance à fond dans l’opportunité qui m’est offerte de réaliser Underworld 3, et que je me consacre à 120% à ce projet, en essayant de créer des concepts très originaux. Après un film comme celui-là, est-ce qu’il serait envisageable que je revienne à mon job de designer sur d’autres films, je ne sais pas. Personnellement, j’aurais tendance à dire que oui. Ce métier-là offre de multiples possibilités d’exprimer sa créativité, et c’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas voulu me cantonner aux créatures, et que je suis passé aux décors et à la direction artistique en général. Cela m’a apporté tant de satisfaction que je ne me vois pas exercer une seule activité dans le futur. Cela dit, si je m’éclate complètement en réalisant ce film, et que je me rends compte que ce plaisir dépasse tout ce que j’ai connu avant, il est également possible que j’aie envie de rester dans ce monde-là. Mais si Alex Proyas ou Robert Rodriguez m’appellent après Underworld 3 pour faire de la direction artistique sur un de leurs projets, je ne percevrais pas ça comme un pas en arrière. Car c’est quelque chose que j’adore faire, et qui me plaira toujours. En fait, j’aimerais avoir le choix de continuer à travailler en toute liberté selon mes envies, sans rentrer forcément dans un « moule » classique !

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