IRONHEART des Studios Marvel : Poigne de fer & cœur d’or. 2ème Partie : entretien exclusif avec Dominique Thorne (Riri Williams / Ironheart)
Article TV du Vendredi 13 Juin 2025
Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau
Dominique Thorne a débuté en 2018 dans SI BEALE STREET POUVAIT PARLER, dans le rôle d’une jeune femme tentant d’innocenter son mari emprisonné, On l’a vue ensuite dans JUDAS AND THE BLACK MESSIAH consacré au président du mouvement protestataire noir des Black Panthers de l’Illinois, piègé par un agent du FBI infiltré. L’actrice a incarné Riri Williams dans BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER puis vocalement dans la série animée WHAT IF ?, et reprend ce rôle dans IRONHEART, disponible à partir du 25 juin sur Disney+.
Qu’allons-nous apprendre de nouveau sur votre personnage ? Et quelles idées avez-vous suggérées au sujet de son évolution ?
Quand nous avons fait la connaissance de Riri dans WAKANDA FOREVER, nous avons eu un bref aperçu de sa vie quotidienne, puis l’action démarrait très vite et ne s’arrêtait plus jusqu’à la défaite de Namor. La série explore beaucoup plus profondément sa psyché, le poids de son passé et son identité…J’avais beaucoup d’idées concernant son évolution. Plusieurs choses m’intriguaient : A quel point l’existence de Riri est-elle indépendante de celle d’Ironheart ? Quel est la zone de fusion entre Riri la personne privée et la super-héroïne ? Et dans quelle mesure est-elle dépendante de son armure high tech pour agir en héroïne ? C’étaient mes principales interrogations en tant que fan de toujours du MCU. Et attention, je ne dis pas ça pour les besoins de la promo de la série ! Ma famille et moi sommes allés au cinéma pour voir tous les films Marvel au moment de leur sortie, dès le premier IRON MAN de 2008 à partir duquel le MCU s’est construit ! Depuis cette époque - puisque dans les comics, c’est Tony Stark le mentor de Riri - je me suis demandé quelle était la part de la personnalité de Riri qui était incluse dans la combinaison d’Ironheart…Autrement dit, où s’arrêtait la personne privée, intime, et où commençait la justicière.
Riri est marquée par plusieurs disparitions tragiques : celle de sa mère, de son père, puis de la Reine Ramonda, victime d’une crise cardiaque après l’avoir sauvée de la noyade, lors de l’attaque du Wakanda par Namor…
Oui, c’était la deuxième chose qui m’a intriguée et que j’espérais que nous pourrions explorer dans la série. Quel a été l’impact de la perte de la reine Ramonda qui lui a sauvé la vie, alors qu’elle n’a toujours pas surmonté le deuil de son père? Comment cela se manifeste-t-il dans sa façon d’être et d’interagir avec les autres ? Est-ce perceptible ? Ou en arrière-plan ? Ou pas du tout ? Riri a forcément été transformée aussi par sa découverte du Wakanda et du monde sous-marin quand elle en était l’otage. On se souvient qu’au début, elle avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait et disait à ses geoliers Talokans : « Hé, je ne sais pas nager. Laissez-moi tranquille et renvoyez-moi chez moi ! » Voilà les principaux points qui m’intéressaient. Je suis très reconnaissante à l’équipe de scénaristes d’avoir si bien répondu à mes questions. Et vous pourrez voir que nous avons effectivement pris le temps d’explorer tout cela dans la série.
Avez-vous étudié le vocabulaire de l’ingénierie lié à la construction des combinaisons volantes, puisqu’elles existent vraiment désormais, afin de mieux maîtriser les dialogues de votre personnage ?
Oui, quand nous tournions WAKANDA FOREVER. Je suis fascinée par les aspects concrets et tactiles d’un rôle. J’ai demandé à être formée par des conseillers techniques, et ils m’ont donc appris à souder, et inculqué quelques compétences basiques en ingénierie, juste pour me permettre d’être crédible quand on voit Riri travailler sur son armure prototype. La plupart du temps, c’était moi qui agissait pendant ces plans-là. Par exemple, j’ai vraiment découpé ce morceau de fer en forme de cœur en utilisant un chalumeau, et d’autres équipements spécialisés. J’étais à l’aise en tournant ces scènes. J’ai juste demandé que l’on ne me demande pas de faire semblant d’écrire du code informatique, car là je n’aurais absolument pas pu être convaincante ! (rires) Mais je crois que j’ai bien assuré le côté concret des scènes de fabrication, et que les gens qui connaissent la mécanique et la soudure seront satisfaits ! Il fallait que l’on sente que pour Riri, manipuler ces outils est un second langage, appris très tôt grâce à son père. C’était mon point d’entrée pour pouvoir l’incarner. Car ces connaissances techniques ont également un aspect sentimental très fort, liés à ses souvenirs d’enfance et d’adolescence.
Toujours à propos de gestuelle, pendant les scènes où vous utilisez l’armure, vous avez pu vous baser sur les mouvements corporels des personnes qui utilisent de vraies combinaisons volantes aujourd’hui, ce qui est assez fou…
Oui, exactement ! C’est incroyable ! (rires) J’ai visionné toutes ces vidéos, avec les différents modèles qui existent.
Concernant les effets spéciaux, quelles parties de l’armure sont-elles concrètes et quelles sont celles que vous ne portez pas et qui sont ajoutées en 3D pendant la postproduction ?
Cela a un peu évolué depuis WAKANDA FOREVER. Dans le film, la première armure que l’on me voyait porter était un costume articulé 100% concret et assez lourd, pour dire les choses franchement. L’équipe de Legacy Effects chargée de construire la nouvelle armure de la série a tenu compte des meilleurs atouts de cette combinaison initiale, et réfléchi à tout de ce qui pourrait être amélioré dans une seconde version. Ces artistes se sont donnés énormément de mal pour que la nouvelle armure et ses différentes configurations soient beaucoup plus agréables à manoeuvrer pour moi, ce qui était très gentil de leur part. Grâce à leur talent et leurs efforts, l’armure que nous avons utilisée au cours du tournage d’IRONHEART est bien plus légère. Pendant certaines scènes, il y avait des moments où nous n’utilisions que les trois quarts, la moitié ou même parfois 2% des éléments de la combinaison, car elle était beaucoup plus modulaire. Tout dépendait des actions à effectuer, et de la conception du déroulement de la scène. C’était cool à voir, et son design reflète bien l’idée que Riri a fait des progrès et trouvé de nouvelles solutions de fonctionnement inspirées par son expérience de combat contre les guerriers Talokans au Wakanda. Disposer de ces options a donné à nos réalisatrices encore plus de possibilités d’utiliser la 3D de manière intéressante dans leurs mises en scène des épisodes. Je pense que avons réussi à trouver un bon équilibre entre effets concrets réalisés devant les caméras et trucages numériques ajoutés ensuite. Et tout cela a énormément changé la gestion des choses que je devais porter, ce qui était très agréable.
Avez-vous joué les scènes d’action en capture de performance pour faciliter l’animation de votre doublure numérique ?
Oui, car je tenais absolument à ce que l’on retrouve ma gestuelle dans celle d’Ironheart lorsqu’elle vole ou se bat avec son armure. Toute l’équipe des effets visuels a agi en ce sens, et je lui en suis très reconnaissante. À un moment, nous avons fait des tests avec un support corporel de caméra qui a été utilisé pour tourner des plans de personnes en train de voler dans un des récents STAR WARS. Sur le plateau de Mocap, nous avons mis au point différentes solutions pour que ces animations soient basées sur mon langage corporel, autant que possible. Dans certains cas c’est plus difficile, car il faut aussi tenir compte des caractéristiques techniques de l’armure d’Ironheart, quand ses équipements sont poussés à fond. A ces moments-là, on bascule dans les acrobaties aériennes que la technologie de l’armure permet de réaliser, en amplifiant les gestes initiaux de Riri. Et il faut utiliser d’autres références pour l’animation de l’armure 3D, tout en s’inspirant des lois de la physique pour que cela reste crédible.
Vous découvrirez bientôt la suite de notre interview exclusive avec Dominique Thorne sur ESI !
Si vous voulez tout connaître sur l’histoire des trucages, dans le cinéma, les séries, le maquillage, le cinéma d’animation et les plus belles attractions des parcs à thème, offrez-vous EFFETS SPÉCIAUX : 2 SIÈCLES D’HISTOIRES, la bible des SFX, unanimement célébrée par la presse comme l’ouvrage absolument incontournable sur le sujet, avec 848 pages, 2500 photos dont beaucoup exclusives, et les interviews de 160 des plus grands spécialistes mondiaux ! Vous découvrirez des anecdotes incroyables sur les tournages des films et séries cultes, et vous saurez exactement comment les moments les plus étonnants de vos œuvres favorites ont été créés !
Pour vous procurer ce livre de référence en un clic sur Amazon, c’est par Ici.
