Les coulisses de JURASSIC WORLD RENAISSANCE – 2ème partie : Le choix du réalisateur, et sa vision du film
Article Cinéma du Vendredi 20 Juin 2025

GARETH EDWARDS, de STAR WARS à la saga JURASSIC :

GARETH EDWARDS
, le réalisateur du film, disposait d’un CV qui le prédisposait à revitaliser la franchise en prenant les rênes de RENAISSANCE. Si vous lisez régulièrement les articles & dossiers d’Effets-speciaux.info, vous savez que nous avons couvert avec plaisir chacun de ses films, car il est l’un des metteurs en scène qui maîtrise le mieux la création d’univers imaginaires, en s’appuyant sur sa parfaite connaissance des effets visuels, qu’il a pratiqués lui-même.

Il a fait la démonstration de sa créativité d’auteur-réalisateur dès son premier long-métrage MONSTERS (2010), un film de créatures à tout petit budget, ingénieusement conçu, et sur lequel il occupait tous les postes principaux (Réalisation, direction de la photo, cadrage, conception et réalisation des effets visuels, montage, etc.)

Cette prouesse lui a valu d’être choisi pour réaliser son premier blockbuster à gros budget (100 fois plus élevé que celui de MONSTERS !!), GODZILLA (2014) qui a fait découvrir à une nouvelle génération de cinéphiles l'imposante créature atomique, contribué à augmenter considérablement le nombre de fans de films de Kaijus aux USA et en Europe, et initié une franchise GODZILLA américaine (produite en collaboration avec la Toho, bien sûr) qui se poursuit actuellement au cinéma et à la télévision.

ROGUE ONE (2016), a ensuite enrichi l’univers de STAR WARS en mêlant un récit émouvant dédié à l’esprit de résistance à l’oppression, et au sacrifice, tout en reposant sur la structure d’un film de hold up.

Edwards était surtout, même si Steven Spielberg l’ignorait à l'époque, l'élève le plus fidèle et le plus dévoué du légendaire réalisateur.

Gareth Edwards a grandi en Angleterre, où il a étudié les films de Steven Spielberg dont il était un fan absolu. C’est après avoir visionné un documentaire sur le tournage D'INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT, qu’il a décidé, à 10 ans, d'apprendre les secrets de la création d’un bon storyboard et les ficelles des effets spéciaux et des trucages visuels.

Edwards venait de revoir JURASSIC PARK pour un autre projet auquel il réfléchissait et avait rédigé à ce propos un document de quatre pages analysant les raisons de son succès, au moment où le producteur Frank Marshall l’a appelé pour s'enquérir de sa disponibilité concernant RENAISSANCE. « Je fais ça parfois avec les films que j'adore », raconte le réalisateur. «Et pile le lendemain, je me retrouve en train de discuter avec Frank Marshall de la réalisation de RENAISSANCE. C'était un incroyable hasard ».

Pour les producteurs, Gareth Edwards était le cinéaste idéal pour lancer cette nouvelle ère de la saga JURASSIC. « Gareth est un styliste visuel fantastique, passionné par ses personnages et il sait raconter une histoire », déclare Franck Marshall, évoquant THE CREATOR (2023) son film de science-fiction nommé aux Oscars dans les catégories meilleurs effets visuels et meilleur son. « Gareth maîtrise si bien les effets numériques qu’en voyant les scènes de ses films, on ne peut pas se douter à quel moment il emploie des images de synthèse. Il est capable d’imaginer des séquences incroyables comme celles qu’il a réalisées dans THE CREATOR en 2024 et ROGUE ONE en 2016 ».

Le réalisateur a également impressionné le scénariste David Koepp : « Gareth a une vive imagination qui lui permet de visualiser des choses spectaculaires en trois dimensions. Mais ce qui fait son talent, c'est qu'en plus de pouvoir les visualiser en les concevant, il sait aussi comment les concrétiser techniquement et artistiquement. C'est ce qui distingue un bon réalisateur d'un excellent réalisateur ».

Pourtant, l'appel de l'aventure jurassique est arrivé à un moment où Edwards était en toute petite forme. Il se sentait complètement épuisé après avoir terminé THE CREATOR, et espérait presque que le script de David Koepp lui donnerait une bonne raison de dire non !

Mais le réalisateur a été captivé par la lecture du scénario palpitant de David Koepp, et par le sentiment de nostalgie qui s’en dégageait aussi, puisqu’il évoquait les deux premiers films de la saga réalisés par Spielberg. « J’espérais ne pas l'aimer » confie Gareth Edwards. « Je voulais pouvoir dire : “Merci beaucoup, mais je vais faire une pause.” Seulement voilà, quand je suis arrivé à la fin du scénario et que je l'ai refermé, je me suis dit : “Oh, merde.” Il fallait que je réalise ce film ».

Edwards aurait pu écrire sans problème un autre essai de quatre pages sur le RENAISSANCE de David Koepp : « C'est une mission d’assaut qui se transforme en lutte pour la survie, émaillée par des rebondissements infernaux. Le scénario entremêle avec élégance les aventures de nos paramilitaires et celle d’une famille touchante. C'est un voyage dont les chapitres distincts se déroulent dans des environnements fascinants, tour à tour maritimes, terrestres et aériens. Chacun de ces chapitres est aussi court que palpitant et vient s’ajouter à une épopée aussi vertigineuse qu’un trajet sur la pires des montagnes russes ! Parfois, on se croirait dans LES DENTS DE LA MER (1975), d'autres fois, dans INDIANA JONES (1984), et entre les deux dans un film de David Attenborough (spécialiste anglais des documentaires animaliers, NDLR), car le scénario se délecte de la majesté de la nature. En fait, en lisant le scénario, je me disais que s'il offrait l’occasion de réaliser une scène aussi cinématographique et intense que l'attaque du T. Rex dans JURASSIC PARK, il était certain que je le ferai. Mais le scénario de David offrait encore plus de possibilités, et j'étais enthousiaste à l'idée de les mettre en scène et de les transposer toutes sur le grand écran ».

Outre cette préparation accélérée, le défi le plus intimidant auquel Gareth Edwards aura dû faire face avant le tournage en juin 2024 a sûrement été de surmonter l'émerveillement de travailler pour Steven Spielberg. « Imaginez que vous êtes un compositeur fan de Mozart. Mozart a vécu il y a longtemps, c'est donc un personnage mythique », explique Edwards. « Mais le grand maître du cinéma d'aujourd'hui est toujours vivant, j'ai pu le rencontrer et je peux vous dire que c'est une expérience surréaliste. C'est comme rencontrer le Père Noël et au passage réaliser qu’il existe vraiment ! ».

Pour faire de sa vision de RENAISSANCE une réalité, Gareth Edwards souhaitait prendre pour référence le JURASSIC PARK original de Spielberg, réalisé en 1993 : « JURASSIC PARK était présenté comme un film familial, mais je l'ai toujours envisagé comme un film d'horreur sorti dans le cadre d'un programme de protection des témoins, se faisant passer pour un bon film familial », explique le réalisateur. « JURASSIC PARK c’est du cinéma à l’état pur. On ne pourra jamais égaler ce que Steven a fait avec ce premier opus, et je n'ai jamais eu la prétention de pouvoir le faire. Mais j'espère sincèrement que nous avons réalisé un film à la hauteur. JURASSIC WORLD : RENAISSANCE doit donner l'impression qu'Universal a fouillé dans ses archives et retrouvé un film qu'ils avaient oublié, une suite de JURASSIC PARK tournée dans les années 90, qui aurait l'ambiance et le style de l'original ».

Si vous voulez tout connaître sur l’histoire des trucages, dans le cinéma, les séries, le maquillage, le cinéma d’animation et les plus belles attractions des parcs à thème, offrez-vous EFFETS SPÉCIAUX : 2 SIÈCLES D’HISTOIRES, la bible des SFX, unanimement célébrée par la presse comme l’ouvrage absolument incontournable sur le sujet, avec 848 pages, 2500 photos dont beaucoup exclusives, et les interviews de 160 des plus grands spécialistes mondiaux ! Vous découvrirez des anecdotes incroyables sur les tournages des films et séries cultes, et vous saurez exactement comment les moments les plus étonnants de vos œuvres favorites ont été créés !
Pour vous procurer ce livre de référence en un clic sur Amazon, c’est par Ici. Bookmark and Share


.