LES PRISES DE VUES

JOHN MATHIESON le directeur de la photographie, deux fois nommé aux Oscars® (Gladiator de Ridley Scott en 2000, Logan de James Mangold en 2017), est connu pour ses nombreuses collaborations avec le légendaire Ridley Scott. Son expérience s’est avérée plus que précieuse pour les scènes tournées dans les bassins d’eau en extérieur des studios de Malte, où il avait déjà mis en scène les séquences de bataille navale de Gladiator II (Ridley Scott, 2024).

Tourné en Panavision avec des objectifs anamorphiques, tout comme le Jurassic Park de 1993, RENAISSANCE est le premier long métrage que Gareth Edwards ait jamais tourné en pellicule 35 mm plutôt qu'en numérique. « Je tenais à cet aspect vintage, qui donnait aux Dents de la mer et à Jurassic Park leurs textures si uniques », explique-t-il, tout en remerciant également son directeur photo de l’y avoir encouragé. « Dans la jungle, la pellicule fait mieux ressortir les couleurs que le numérique. Et quand j’avais cette caméra Panavision en main, j’avais l’impression qu’elle était vivante. Elle vibrait dans mes mains comme un animal !».

Le seul inconvénient rencontré lors de ce tournage en pellicule en Thaïlande aura été les 5 jours d’attente pour visionner les rushes, car les images devaient être développées en Angleterre.

DENIS STEWART, le producteur exécutif du film se souvient : « On était constamment tendus quand la pellicule quittait la Thaïlande pour passer de Krabi à Bangkok, puis de Bangkok à Londres, puis de l’aéroport de Londres à la voiture et enfin de la voiture au labo. On passait cinq jours à se demander si le film allait bien arriver, comment nous pouvions continuer, si on pouvait quitter un décor ou laisser un acteur partir, ou s’il allait falloir refaire une scène ou carrément l'abandonner. Mais il n’y a eu aucun problème. John Mathieson et son équipe, comme tout le monde sur ce tournage, savaient y faire et rendre les choses aussi efficaces que possible. Et tout le monde a veillé à ce que les facteurs environnementaux, l'humidité, la poussière, la chaleur extrême ou l'eau à Malte, ne compromettent pas le film. » Malgré la difficulté, le résultat parle de lui-même. « Ça valait la peine, car nous avons obtenu un rendu identique à celui du Jurassic original », confie le réalisateur, « Honnêtement, je ne sais pas comment je vais pouvoir revenir au numérique après ça ».

LA CRÉATION DES COSTUMES

La cheffe costumière SAMMY DIFFER, dont on a pu applaudir le travail dans Jurassic World : Fallen Kingdom (Juan Antonio Bayona, 2018), Annihilation (Alex Garland, 2018) et Imitation Game (Morten Tyldum, 2014) retrouve la famille Jurassic pour la création des costumes de RENAISSANCE. Elle nous explique : « Les vêtements du film devaient être réalistes et modernes, avec une touche de nostalgie ». En plus de l'esthétique de la franchise Jurassic, elle s’est inspiré des Dents de la mer (Steven Spielberg, 1975), d'Alien (Ridley Scott, 1979) et d'Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979). Elle commente : « Que ce soit en référence aux précédents films de la franchise ou à d'autres, nous nous sommes tournés vers le passé pour mieux nous projeter dans le futur ».

Comme les personnages des films Jurassic ont tendance à transpirer, à se salir, se couvrir de terre ou pire encore - bref à s'encrasser exponentiellement en fuyant les dinosaures qui les griffent, les mordent et les lacèrent dans une jungle hostile - l'équipe des costumes a dû créer plusieurs versions de chaque tenue, parfois jusqu'à 30 versions différentes, pour que les différents stades d'usure puissent y être appliqués. Ils ont dû analyser le scénario en détail et imaginer minutieusement l'arc narratif de chaque personnage avant le début du tournage. Et en raison du calendrier de préproduction serré, ils ont en fait trouvé et fabriqué certains éléments de costumes tout au long du tournage.

La créatrice des costumes se souvient : « tous les costumes ont dû être dupliqués. Et chacun a été teint, modifié, déformé ou arrangé pour un résultat plus personnalisé. J'avais une équipe formidable au Royaume-Uni qui nous fournissait constamment des éléments de costumes pour mon équipe à Malte et en Thaïlande. La logistique pour obtenir tout ce dont nous avions besoin dans des délais serrés était un défi, mais nous y sommes parvenus ».

ZORA BENNETT - SCARLETT JOHANSSON

Pour Zora, elle a longtemps discuté avec Scarlett Johannson et ils ont opté pour une apparence fonctionnelle et pratique, évoquant par touches subtiles et personnelles ses deuils et ses aspirations. C’est de là qu’est venu l'idée du collier qu’elle porte à l’écran, dont ni l’un ni l’autre n’en révèleront la signification, qui d’ailleurs ne figure pas non plus dans le film. La comédienne nous confie : « Zora a servi toute sa vie dans les forces armées et elle est plus à l'aise en zone de guerre que dans un supermarché. Je pense qu'elle a perdu beaucoup de gens, et maintenant elle veut passer à autre chose. Le collier en est le symbole. Si Sammy et moi avons opté pour un look pratique et pro, nous tenions à ce petit détail foncièrement personnel qui témoigne de ce qu'elle a vécu, de ce à quoi elle a dû renoncer et de ce à quoi elle aspire ».

LE DOCTEUR HENRY LOOMIS - JONATHAN BAILEY

La cheffe costumière sourit à l’évocation du look du scientifique de la bande, et de son style vestimentaire atypique : « On s'est bien amusés avec Loomis. On lui a attribué tous les accessoires qu'on peut penser trouver chez un paléontologue qui passe sa vie dans un musée, mais Jonathan a eu l'idée de lui donner quelques particularités, comme le fait de rentrer son pantalon dans ses chaussettes ». Les lunettes à monture argentée de Loomis sont un clin d'œil aux Dents de la mer : elles s'inspirent de celles portées par l'océanographe Matt Hooper, incarné par Richard Dreyfus dans le film culte de Spielberg. Et la pelle qu’il porte à la ceinture ne se contente pas d’être un hommage à Alan Grant (interprété par Sam Neill) : ils se sont mis d’accord pour que la truelle soit celle de Grant et que ce dernier la lui ait offerte.

DUNCAN KINCAID - MAHERSHALA ALI

Vêtu d'une chemise hawaïenne légère dans son bar de bord de mer au Suriname, le capitaine de l’Essex adopte une apparence bien plus militaire dès que sa mission commence. Les couleurs sobres et les pièces disparates reflètent les sentiments mitigés qu’il nourrit envers son passé. Son chef de la sécurité, Bobby Atwater (Ed Skrein), possède lui aussi deux tenues, une tenue de plage ultra-décontractée au Suriname et un uniforme de soldat de la marine. Son short cargo est un clin d'œil à Robert Muldoon (Robert Peck), le garde-chasse du Jurassic Park. Atwater arbore deux écussons : un squelette de grenouille, que les anciens Navy Seals portent en hommage à leurs camarades tombés au combat, et une mangouste ornée d'un ruban avec la citation ‘‘WE’RE GONNA NEED A BIGGER BOAT’’, qui est une référence subtile aux Dents de la mer. Le look de LeClerc (Bechir Sylvain) est un hommage à l'héritage haïtien du personnage aussi bien que de l'acteur, avec un bracelet aux couleurs rouge et bleu évoquant le drapeau d’Haïti. Et, sur la suggestion du réalisateur Gareth Edwards, l’allure de Nina (Philippine Velge) évoque une héroïne de film de pirate moderne, en combi de plongée, salopette et foulard rouge.



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