Les coulisses de JURASSIC WORLD RENAISSANCE – Le maquillage, les coiffures et les effets spéciaux
Article Cinéma du Vendredi 25 Juillet 2025

JANA CARBONI et GIULIANO MARIANO qui ont respectivement créé les maquillages et les coiffures du film, à l'instar de la créatrice des costumes Sammy Differ, ont commencé leur travail en lisant attentivement le scénario et en décortiquant les arcs narratifs de chaque personnage, en observant comment ils transpiraient, se salissaient, se mouillaient, prenaient des coups de soleil, etc. au fil de leur aventure. Ils ont identifié quatre étapes distinctes pour chaque personnage et ont articulé leur travail en conséquence.

L'équipe a abordé le film de manière innovante, en travaillant en étroite collaboration avec le réalisateur Gareth Edwards afin de créer une esthétique unique. Chaque élément, que ce soit la terre ou le sang sang ou la palette complète des couleurs du film, a été développé spécifiquement pour ce projet et testé pour résister à l'humidité extrême de la Thaïlande et à la chaleur de Malte.

Chaque personnage s'est vu attribuer une identité visuelle unique, exprimée par des tonalités de couleur, des coiffures, des textures et des tatouages ??personnalisés. Chaque détail a été choisi avec soin pour refléter le parcours et l’environnement de chacun. La créatrice des maquillages nous explique : « Lorsque nous avons commencé en Thaïlande, beaucoup d'acteurs n'étaient pas assez bronzés pour les scènes que nous tournions. Le premier défi a donc été de les faire bronzer de manière naturelle et durable, car il pleuvait. Pour certains, nous avons opté pour un autobronzant en spray. Mais c’était délicat, car l'autobronzant peut être orangé. J'ai donc mélangé une solution de tons gris clair pour éviter le rendu orange. Pour d'autres, nous avons utilisé du maquillage pour le corps, mais là encore, il devait être waterproof, il a donc fallu faire beaucoup de recherches pour trouver le produit adapté. Arrivés à Malte, on a eu moins de problèmes, car ils avaient bronzé naturellement en Thaïlande. Mais une fois en Angleterre, leur bronzage s'est progressivement estompé, et il a fallu revenir aux autobronzants et au maquillage pour conserver une couleur uniforme. La continuité était un élément primordial du film ».

Ils ont aussi barbouillé les acteurs de terre, qui en fait était un mélange de maquillage spécialement formulé pour ressembler à de la terre, là où c’était nécessaire, selon les besoins et en fonction des scènes. Ils ont créé ce mélange en se servant de références visuelles puis en prélevant des échantillons de sol en Thaïlande afin d'élaborer une palette de couleurs similaire. En expérimentant différents produits de maquillage, ils ont réalisé que ce qui fonctionnait le mieux pour la peau ne fonctionnait pas forcément aussi bien pour les cheveux. Ils ont donc développé leur propre produit qui pouvait aussi bien fonctionner pour les deux.

LES EFFETS SPECIAUX : LES TRUCAGES DE PLATEAU

L'ESSEX ET LA MARIPOSA


Quand on voit l'Essex attaqué par des créatures aquatiques, il s’agit en fait d’un décor construit par l'équipe des effets spéciaux en collaboration avec BGI SUPPLIES au Royaume-Uni. Il a été construit en pièces détachées à partir de panneaux d'acier découpés au laser, d'assemblage robotisé 3D et d'imprimantes 3D et expédié dans 16 remorques aux Malta Film Studios, où il a été assemblé sur une base de mouvement sous-marine massive à 8 axes appelée Cardan (ou « Gimbal » dans le jargon technique anglais). La plateforme, conçue par le superviseur des effets spéciaux Oscarisé NEIL CORBOULD, permettait d'incliner le bateau de 45 degrés à gauche comme à droite pour s'adapter au soleil. Il pouvait également recréer le mouvement du vrai bateau dans différentes conditions océaniques.

LES EFFETS VISUELS COMBINÉS AUX BATEAUX CONCRETS

Le département des effets visuels a développé un environnement de caméra virtuelle aux SKY STUDIOS D'ELSTREE, permettant au réalisateur Gareth Edwards de cadrer et de concevoir numériquement toutes les séquences du bateau avant le tournage. Tourner dans un espace confiné comme celui de l'Essex était extrêmement complexe, et cette configuration lui a permis la flexibilité nécessaire pour planifier des plans complexes, difficiles à visualiser sur le plateau. Cela a également permis au réalisateur et à DAVID VICKERY, réalisateur de la deuxième équipe et superviseur des effets visuels, de coordonner en détail les prises de vue de la deuxième équipe en mer, pendant que l'équipe principale tournait avec les acteurs. L'expérience de Gareth Edwards avec les effets spéciaux a rendu cette collaboration plus efficace, permettant une collaboration étroite dès les premières étapes du projet. Une fois les plans tournés aux Sky Studios d'Elstree, il a pu utiliser un système portable développé par INDUSTRIAL LIGHT & MAGIC (ILM) sur le plateau de tournage à Malte pour visualiser l'emplacement du Mosasaure en temps réel et cadrer l'action en conséquence, garantissant ainsi une intégration parfaite entre les prises de vue réelles et les effets visuels.

Une réplique grandeur nature colossale de l'Essex a été construite pour la production : un décor aussi massif que pratique, conçu principalement pour être utilisé dans un bassin d'eau extérieur. En raison des contraintes de production, des exigences sanitaires et de sécurité, et du besoin de flexibilité pendant le tournage, le bassin est resté vide et l'eau a été ajoutée numériquement ultérieurement. Le fait que le tournage ait été réalisé en extérieur, à la lumière naturelle, s'est également avéré extrêmement utile pour obtenir un éclairage réaliste, impossible à reproduire en studio.

Pour reproduire les conditions océaniques, l'équipe des effets spéciaux a collaboré avec MOCO FX, qui a envoyé des bateaux en Méditerranée pour collecter des données en temps réel sur les vagues et les courants. Ces données ont été intégrées au système de mouvement de l'Essex, construit sur un bassin d'eau extérieur installé au bord de la mer, afin de simuler le comportement d'un vrai bateau en mer. Sachant que près d'un tiers du scénario impliquait des scènes aquatiques, l'équipe des effets spéciaux d'ILM a commencé à développer les systèmes de simulation aquatique du film des mois avant même le début du tournage. CARLOS CIUDAD, le producteur des effets spéciaux détaille : « Créer une eau de mer réaliste était un défi technique majeur. L'équipe a dû reproduire les conditions de tournage en Méditerranée, en Thaïlande, du bassin vide et de quelques prises de vue véritablement aquatiques. David Vickery ajoute « L'eau se comporte et a un aspect différent selon la géographie, la météo et la lumière, et l'objectif était de rendre tout cela homogène ». Des équipes spécialisées en effets spéciaux ont rapporté des images réelles d'eau du monde entier, étudiant leurs mouvements, leurs couleurs et leurs interactions avec les surfaces afin d'alimenter les simulations utilisées sur plus de 500 plans.

Après le tournage à Malte, le décor de l'Essex a été rapatrié en Angleterre et remonté sur le plateau 4 aux Studios d'Elstree afin d’y filmer toutes les séquences intérieures. Des simulations d'effets spéciaux aquatiques ont été utilisées pour donner l’illusion de l'environnement au-delà des hublots du navire et de fusionner harmonieusement les plans intérieurs et extérieurs. D'autres sections intérieures de l'Essex ont également été construites sur un plateau séparé à Elstree.

Le bateau de la famille Delgado, La Mariposa, a bénéficié d'une doublure pour les effets spéciaux qui a été utilisée pour les scènes d'attaque de dinosaures filmées dans un bassin différent, plus profond, à Malte. Elle pesait 12 tonnes et reposait sur une base sous-marine de 65 tonnes, à 11 axes, inclinable à 180 degrés. Pendant le tournage de la séquence de la Mariposa, une équipe de six plongeurs était constamment dans l'eau pour assurer la sécurité des acteurs et des doublures cascades.

LES EFFETS NUMÉRIQUES DE L’AVENTURE

Pendant la préproduction, quelques jours seulement après la validation des lieux de tournage, les équipes de David Vickery et de Carlos Ciudad sont partis parcourir le monde pour capturer des données environnementales, une pratique peu courante, mais qui a permis à l'équipe de tournage de planifier le film plus efficacement. Ce travail préparatoire a permis aux équipes de commencer à créer les environnements numériques du film des mois avant le début du tournage. Il a également permis au réalisateur Gareth Edwards de disposer de versions numériques précises de chaque lieu, facilitant la précision et la planification de ses cadres et plans bien en amont du tournage. La collaboration en amont entre les départements des effets spéciaux, le département artistique et celui des effets numériques a permis de garantir une parfaite adéquation des décors physiques avec les constructions numériques ce qui a facilité la tâche des effets numériques. Le fait d’intégrer plusieurs lieux situés aux quatre coins du monde en un seul aura constitué un défi majeur, d'autant plus que de nombreux décors clés (comme l'usine, les rapides de la rivière où ils sont attaqués par le T-Rex ou même l'île entière) n'existaient pas en réalité, seules de petites parties en avaient été effectivement construites. Les effets numériques sont devenus le ciment qui a assuré l'unité de tous les éléments.

Des améliorations numériques ont été utilisées pour presque tous les décors de l'Île Saint-Hubert. David Vickery commente : « Gareth m'a prévenu très tôt que même si le tournage concernant l’île se déroulerait dans des endroits très reculés, il voulait pouvoir modifier le décor et l'améliorer si nécessaire ». Pour se préparer, avec l’aide de Carlos Ciudad ils ont collecté des données environnementales lors de leurs repérages. Grâce à la technologie brevetée NERF développée chez ILM, ils ont pu créer des environnements entièrement en 3D directement à partir de séquences vidéo prises à 360 degrés. Le réalisateur et son équipe d’effets numériques ont ainsi pu examiner les lieux sélectionnés filmés en 3D à la fin de chaque jour de tournage et déterminer ceux qui étaient les plus adaptés au film.

Afin d’obtenir des visuels de références pour les plans panoramiques des immenses plaines préhistoriques de l'île, l'équipe des effets numériques s'est rendue dans certains des endroits les plus reculés et les plus extrêmes qu'elle ait pu trouver. David Vickery se souvient :« J'avais trouvé un endroit appelé Dragon's Crest. C'était parfait en photo, mais c'était à 500 mètres d'altitude. Il nous a fallu quatre heures de marche pour y arriver avec tout notre matériel photo et nos drones. Sans compter le fait qu’il nous fallait une prise de vue à l'aube !».

D'autres endroits étaient encore plus difficiles d'accès, et nécessitaient parfois plus d’une heure de trajet en bateau, tandis qu’on ne voyait aucun signe de vie humaine à des kilomètres à la ronde. Les conditions étaient difficiles et les piqûres d’insectes ont emmenés certains membres de l’équipe à l'hôpital (tout le monde va bien !), mais le résultat en valait la peine. L'utilisation de lieux réels combinée à des extensions numériques s'est avérée essentielle pour créer l'univers crédible et impressionnant de RENAISSANCE. Carlos Ciudad conclut : « Il y a environ 600 plans dans le film qui se déroulent en mer, et seulement 15 % d'entre eux ont réellement nécessité de l'eau, nous avons remplacé ou créé le reste numériquement. Reproduire ces multitudes d’aspects de l'eau, que ce soit ceux des bassins à Malte, ou ceux de la Méditerranée ou de la Thaïlande, nous aura pris énormément de temps et d’énergie mais l'objectif était simple : le public ne devait pas pouvoir faire la différence ».



Si vous voulez tout connaître sur l’histoire des trucages, dans le cinéma, les séries, le maquillage, le cinéma d’animation et les plus belles attractions des parcs à thème, offrez-vous EFFETS SPÉCIAUX : 2 SIÈCLES D’HISTOIRES, la bible des SFX, unanimement célébrée par la presse comme l’ouvrage absolument incontournable sur le sujet, avec 848 pages, 2500 photos dont beaucoup exclusives, et les interviews de 160 des plus grands spécialistes mondiaux ! Vous découvrirez des anecdotes incroyables sur les tournages des films et séries cultes, et vous saurez exactement comment les moments les plus étonnants de vos œuvres favorites ont été créés !
Pour vous procurer ce livre de référence en un clic sur Amazon, c’est par Ici. Bookmark and Share


.