Le retour de Superman au cinéma : Entretien avec Rachel Brosnahan (Lois Lane)
Article Cinéma du Vendredi 22 Aout 2025

Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à ce projet ? Pourquoi était-il important de produire cette nouvelle version de SUPERMAN aujourd’hui ?

?Ce qui me plaît profondément chez Superman, c’est qu’il croit que l’être humain a la capacité de faire le bien. Il a une vraie curiosité pour l’espèce humaine et il cherche à tirer ceux qui l’entourent vers le haut en rendant hommage à Ma et Pa Kent qui l’ont élevé. C’est un super-héros, et il est à la fois invincible et en quête de sa propre humanité. Il vient en aide aux autres parce qu’il est animé par un sentiment de justice. Et il n’est ni blasé, ni cynique. Il espère pouvoir offrir au monde un avenir meilleur. Je trouve qu’on pourrait s’inspirer de lui à l’heure actuelle.

Qui est Lois Lane ?

Lois Lane est une journaliste lauréate du prix Pulitzer et c’est la grande reporter d’investigation du Daily Planet. Elle est extrêmement ambitieuse, courageuse, déterminée, et elle est prête à presque tout pour décrocher un bon sujet. J’aime sa ténacité : elle est intransigeante dans sa quête de vérité, et elle ne lâche rien quand un sujet lui tient à cœur. Elle est passionnée, à la fois dans son travail et dans sa vie personnelle, et je crois que c’est ce qui la rend ambitieuse. Elle m’inspire car c’est quelqu’un qui s’engage à fond dans ce qu’elle fait et qui est prête à aller à l’autre bout du monde pour défendre ses convictions, et parfois, au sens littéral du terme.

Qu’avez-vous ressenti en apprenant que vous aviez décroché le rôle ?

C’était merveilleux. Je ne le lisais pas de BD quand j’étais petite, mais j’étais une enfant dans les années 1990 et 2000 et nous avions trois super-héros : Superman, Batman et Spider-Man. Il n’y a pas beaucoup de femmes dans ces univers. Mais je connaissais l’existence de Mary Jane et de Lois Lane. J’ai découvert la saga SUPERMAN avec Christopher Reeve et Margot Kidder et je trouvais qu’elle était incroyablement intelligente, drôle et vive. J’ai encore le sentiment d’avoir réalisé un rêve en incarnant ce personnage mythique. La réaction des fans a été formidable et elle a décuplé mon plaisir. Le seul fait de pouvoir parler avec eux de l’importance de ces personnages à leurs yeux est incroyable. Alors, oui, le niveau d’exigence était très élevé, la pression était forte, mais toute l’équipe était prête à relever le défi, avec beaucoup d’amour pour ces personnages et la volonté d’y apporter notre touche personnelle.

Nous savons déjà que Lois et Superman se connaissent dans ce film, mais comment pourriez- vous décrire leur relation ?

Ce que j’adore chez eux, c’est qu’ils incarnent vraiment les deux faces d’une même pièce. Ils ont le même objectif, mais ils s’y prennent de manière radicalement différente pour que le monde connaisse un avenir meilleur. Et ils en parlent dans le film. À un moment donné, Lois déclare « Je me méfie de tout et de tout le monde, alors que toi, tu fais confiance à tout le monde et tu trouves tout le monde magnifique. » Elle réfléchit d’abord avant d’agir, alors qu’il agit d’abord avant de réfléchir. Ce sont tous les deux des super-héros chacun à leur manière. Bien entendu, Superman est invincible et c’est un extraterrestre originaire d’une planète lointaine, mais Lois Lane est aussi une super-héroïne. C’est une super-héroïne du quotidien et sa plume est son plus grand pouvoir. Ce sont deux êtres différents qui n’ont pas la même vision du monde à certains égards, mais, au fond, ils ont tous les deux fois en la justice et la vérité. C’est ce qui les réunit. Et puis, entre eux, il y a cette alchimie inexplicable, et même Lois n’arrive pas à lui trouver d’explication rationnelle.

Lois est, elle aussi, un personnage légendaire de l’univers DC. Outre le scénario de James Gunn, qu’est-ce qui vous a aidée à construire le personnage et à vous l’approprier ?

J’ai travaillé en étroite collaboration avec Judianna [Makovsky], notre chef-costumière. J’adore les essayages de costumes parce que, quel que soit le temps qu’on passe à lire le scénario ou à faire des recherches, le personnage ne devient vraiment concret que lorsqu’on enfile d’autres vêtements, qu’on vous maquille et qu’on vous coiffe. À ce moment-là, on se regarde dans la glace et on se dit « ça y est, je l’ai trouvée. » Lois a toujours été une femme moderne et pleine de caractère dans l’univers de Superman et c’est sans doute le personnage qui a le plus évolué au fil du temps, au même rythme que les albums. Elle incarne, à chaque époque, ce qu’était l’idéal de la femme vive, intelligente, qui n’a pas froid aux yeux. Du coup, elle n’était pas du tout la même dans les années 50 et dans les années 70, ou encore dans les années 90. On s’est donc demandé à quoi pouvait ressembler Lois Lane à une époque où la presse papier est moribonde. Elle croit que c’est à travers son métier qu’elle va changer le monde. Elle n’a pas envie d’être une célébrité du petit écran. Sa force, c’est l’écriture, et elle s’y investit pleinement. On a donc discuté du fait que le journalisme, aujourd’hui, n’est plus aussi formel qu’auparavant. Ce qui explique qu’elle n’est pas en tailleur, mais qu’elle porte un gilet – elle a une allure professionnelle et elle a un style plus décontracté quand elle est chez elle. On a aussi voulu que ses tenues aient des poches parce qu’elle est toujours en mouvement. C’est pratique, mais stylé. On voulait être à la hauteur des précédentes incarnations de Lois tout en réfléchissant à son évolution.

L’appartement de Lois est un espace central du film. Comment son style se reflète-t-il dans son quotidien ?

On a beaucoup évoqué son côté totalement déterminé qui se manifeste dans son espace personnel et dans son quotidien. Pour la Lois du film, on a parlé de sa personnalité qui ne lâche rien, de sa passion pour son boulot, du fait qu’elle passe son temps à bosser. Autrement dit, elle est très pragmatique et, chez elle, tout doit être fonctionnel, avoir plusieurs usages et se trouver à portée de main. Elle a sans doute chez elle des barres de céréales, des bananes et des objets qu’elle peut facilement garder dans ses poches : des stylos en rab, un badge de rechange au cas où elle perd le sien (ce qui lui arrive sans doute toutes les semaines !). Et chez elle – et ça m’arrive aussi quand je suis débordée –, elle a tout juste le temps de faire la lessive, mais pas de plier son linge – ou bien, elle fait la lessive, elle plie son linge, mais elle ne le range pas. Je trouvais assez juste qu’elle ait des piles de vêtements au bout de son lit et qu’elle n’ait tout simplement pas le temps ou la disponibilité d’esprit pour les ranger. On a collé des post-it un peu partout dans l’appartement pour lui rappeler ce qu’elle a à faire. C’est ce qui lui permet de se concentrer uniquement sur son boulot et d’être le plus efficace possible.

En tant que partenaire privilégiée de David Corenswet, à votre avis, comment s’est-il approprié le double rôle de Superman et Clark Kent ?

?Clark et Superman ont le même ADN, bien entendu, mais c’était fascinant de voir David se glisser dans la peau de Superman, puis de Clark car son jeu était très différent à chaque fois. Je n’oublierai jamais ce moment, pendant les essais caméra : alors que je repartais chez moi, je suis passée devant une salle d’essayage et David était en train d’enfiler une des versions de la combinaison. On ne savait pas encore si on avait décroché le rôle, ou pas, et je me souviens de l’avoir vu dans son costume et de me dire « Superman est dans ce bâtiment. » Je venais de faire des essais toute la journée avec David sous les traits de Clark. Il campe les deux rôles avec une incroyable sincérité et j’ai pris beaucoup de plaisir à voir David construire ces deux personnages. Il a pris son rôle très au sérieux, il était conscient de la responsabilité qu’il avait sur les épaules, tout en donnant le sentiment qu’il s’éclatait comme un fou.

Lois a aussi plusieurs scènes avec les membres du Justice Gang, et en particulier avec Mister Terrific. Sans trop révéler de détails, comment s’est passée la collaboration avec Edi Gathegi ?

C’était dément. Edi a énormément de talent. Il est extrêmement intelligent, pince-sans-rire, mais il a aussi un côté totalement loufoque. Un jour, on tournait tous les deux sur un décor incroyable, suspendu au plafond du studio, et l’équipe se servait d’un dispositif particulier qui, selon la manière dont on l’orientait, faisait apparaître soit un miroir, soit tout autre chose. Ils l’ont tourné vers nous et Ed m’a attrapé le bras en haletant. J’ai cru qu’il y avait eu un problème – il s’était produit des étincelles juste avant. Et puis, il m’a dit « Je viens de nous voir dans le film. » Il était très ému. Ce sont des moments comme celui-là qui vous plongent dans la magie du cinéma et vous font prendre conscience de l’ampleur du projet.

Comment James Gunn dirige-t-il ses acteurs ?

C’était la première fois que je tournais dans l’un de ses films, mais on ressentait tout l’optimisme, l’amour et le plaisir qu’il cherche à transmettre à l’image. Il a vraiment pris le temps de bien nous connaître. Il a été très clair dès le départ : il ne tolérerait aucun comportement toxique sur le plateau. Il a réuni une équipe de gens qui étaient heureux d’être là et de venir travailler tous les jours. Il adore ce genre d’univers, de personnages, et son énergie se propage à toute l’équipe. C’était donc fabuleux et on s’est éclatés. Il avait une vision extrêmement précise du projet, mais il a aussi un véritable esprit d’équipe et il nous a encouragés à improviser, à faire des propositions et à construire les scènes ensemble.

À votre avis, pourquoi ces personnages traversent-ils le temps ?

Parce qu’ils sont porteurs d’espoirs et d’ambitions. Ils incarnent les valeurs de courage, de compassion, de loyauté, et ils nous donnent l’espoir que le bien finira toujours par triompher, et que c’est un combat qui vaut la peine d’être mené. Ils nous montrent que les super-héros ne sont pas les seuls à avoir du pouvoir. Les héros du quotidien sont tout aussi importants, et nous pouvons tous nous servir de cette force si seulement nous parvenons à la libérer.

Qu’est-ce qui, à votre avis, devrait le plus enthousiasmer le public quand il découvrira le film ?

C’est l’occasion de faire découvrir à une nouvelle génération de fans ces personnages mythiques, dont certains qu’ils ne connaissent pas du tout. Moi-même, je ne connaissais pas bien Metamorpho, par exemple, alors que c’est un personnage génial. C’est dément de faire découvrir cet univers à un tout nouveau public et d’inciter ceux qui le connaissent déjà à venir voir le film. Il y en a pour tous les goûts : une grande aventure, des sensations fortes, des personnages légendaires, une magnifique histoire d’amour.

La suite de notre dossier dédié à SUPERMAN volera bientôt dans les pages d’ESI !

Si vous voulez tout connaître sur l’histoire des trucages, dans le cinéma, les séries, le maquillage, le cinéma d’animation et les plus belles attractions des parcs à thème, offrez-vous EFFETS SPÉCIAUX : 2 SIÈCLES D’HISTOIRES, la bible des SFX, unanimement célébrée par la presse comme l’ouvrage absolument incontournable sur le sujet, avec 848 pages, 2500 photos dont beaucoup exclusives, et les interviews de 160 des plus grands spécialistes mondiaux ! Vous découvrirez des anecdotes incroyables sur les tournages des films et séries cultes, et vous saurez exactement comment les moments les plus étonnants de vos œuvres favorites ont été créés !
Pour vous procurer ce livre de référence en un clic sur Amazon, c’est par Ici. Bookmark and Share


.