Qu’est-ce que représente Superman pour vous ?

C’est un personnage mythique, c’est le meilleur, le plus grand, le plus invincible, le plus puissant, le plus incorruptible. Quand on se pose la question de savoir qui est le héros ultime, la réponse est invariablement Superman. En plus, il est toujours du côté des humains... à moins qu’ils ne soient malveillants. On peut donc toujours compter sur lui. C’est le principe même de ce personnage : si tout part en vrille, on se dit « Ah si seulement Superman était là... »

Comment avez-vous réagi en découvrant le scénario de James Gunn ?

Tout le monde connaît l’histoire du bébé venu de Krypton, qui débarque sur Terre et qui grandit au Kansas. Ce qui m’a vraiment frappé, c’est qu’on est plongé, dès le début de l’histoire, dans un monde qui connaît l’existence de Superman. Et surtout, il ne s’agit pas de notre monde – les versions antérieures se demandaient ce qui se passerait si Superman débarquait dans notre réalité. Cette nouvelle version renverse le postulat en se demandant « et si c’était nous qui vivions dans son monde ? » C’est un monde de bande dessinée où les êtres interdimensionnels font partie du quotidien. Tout le monde est au courant. Il y a des extraterrestres, des robots, des monstres géants. C’est l’univers auquel je m’étais habitué en lisant des BD, enfant, et c’est l’univers dans lequel James nous convie, le temps d’un film. C’est une approche toute nouvelle.

Il existe de nombreux Green Lantern dans la mythologie DC. Lequel jouez-vous ici ?

Pour ceux qui connaissent Green Lantern, ils connaissent sans doute Hal Jordan qui est beau, héroïque, honnête et cool. Et attachant ! Quand on est un acteur en début de carrière – je l’ai souvent constaté –, on a envie d’être aimé, on a envie d’être cool et génial. C’était aussi mon cas quand j’étais tout jeune comédien. Mais je me suis aperçu au fil du temps que les failles d’un personnage sont passionnantes. Et Guy Gardner a des défauts à revendre. C’est un homme faillible. On n’a pas besoin d’être quelqu’un de bien pour arborer un anneau de Green Lantern, il suffit d’en avoir la volonté. Et la volonté, Guy Gardner en a aussi beaucoup. Mais il y a un interrupteur dans son cerveau qui est resté coincé. Il me fait penser au personnage de Sophia dans Les Craquantes ! Il n’a pas de filtre ou de surmoi qui lui permettrait de se dire qu’il vaut mieux ne pas dire telle ou telle chose ou qu’il est préférable de réfléchir avant de parler. Il n’a pas ce filtre et il s’en satisfait totalement. C’est très libérateur de jouer un personnage comme celui-là qui est un peu abruti. C’est aussi quelqu’un à qui on peut facilement s’identifier.

Qu’est-ce que le Justice Gang ?

Dans un univers de BD, on ne croiserait sans doute pas le Justice Gang dans un café ou un supermarché. On tomberait sur eux si une catastrophe se produisait – et ce serait pile au moment où on aurait besoin d’eux. C’est donc dans ce type de circonstances qu’on croise le Justice Gang dans ce film. On pourrait croire que quelqu’un a pris son téléphone en se disant « on va avoir besoin du Justice Gang » et bam, les voilà ! Ils débarquent sur place pour régler le problème. Il y a Hawkgirl, Mister Terrific et Guy Gardner, alias Green Lantern – il fait partie des quelques Green Lantern originaires de la Terre. Petite parenthèse : les seuls Green Lantern qu’on ait vus au cinéma étaient tous joués par des Canadiens. Je dis ça, je dis rien.

Quel est le point de vue de Guy sur Superman ?

Guy a une très haute opinion de lui-même et il se prend pour le meilleur. La vie ne lui a pas toujours fait de cadeaux et il a donc du mal à accepter l’idée que quiconque puisse être considéré comme meilleur que lui. Il est très égocentré si bien qu’il en veut à la Terre entière qu’on puisse considérer Superman comme l’idéal absolu. Je pense qu’il serait prêt à un affrontement direct – face-à-face, cape contre anneau, pour ainsi dire – avec Big Blue. Le vert contre le bleu !

Vous avez souvent travaillé avec James Gunn. Comment dirige-t-il ses acteurs ?

De toute évidence, James adore son métier. Et de même, il excelle à raconter des histoires. C’est ce qu’il y a de plus important. Comment être au service du récit ? Comment raconter une excellente histoire ? Il a un point de vue bien spécifique, ce que j’apprécie énormément. Avec lui, on s’engage dans un périple de découvertes parce qu’il a, bien évidemment, un plan. Je crois qu’il a toujours cinq idées géniales en tête, mais il privilégie ce qui se passe dans l’instant – les accidents de parcours et les imprévus. Il est toujours prêt à adopter l’idée qui peut faire avancer le récit ou à apporter une nuance qui lui semble importante. Par ailleurs, il est toujours parfaitement préparé. Il sait exactement où il va en matière d’images, de costumes, de couleurs, de musique etc. Il a tout imaginé dans sa tête. Il sait exactement ce qui se passe à chaque instant. C’est ce que j’adore quand on travaille avec lui : il sait très précisément ce qu’il fait, et moi ensuite, je m’attribue tout le mérite de ses efforts ! (rires)

À quoi peut s’attendre le public en découvrant SUPERMAN au cinéma ?

Il suffit de penser à tout ce qu’a accompli James à chaque fois qu’il s’est emparé d’un univers ou de personnages mythiques. Il apporte de l’émotion, de l’humanité à ses films, et on se projette dans ses univers grâce à la formidable musique qu’il choisit. Il fait en sorte que son univers soit accessible. Là encore, il suffit de penser à tous les films qu’il a réalisés et, cette fois, il a appliqué sa méthode au personnage légendaire de Superman. Vous allez être émerveillés !

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