Le retour de Superman au cinéma : Entretien avec Edi Gathegi (Mister Terrific) et Isabela Merced (Hawkgril).
Article Cinéma du Vendredi 12 Septembre 2025
ENTRETIEN AVEC EDI GATHEGI?– MISTER TERRIFIC
En quoi votre personnage, qui porte l’un des plus beaux noms de super-héros de tous les temps, vous a-t-il touché ??
Tout d’abord, le personnage est noir. Il n’y a pas beaucoup de super-héros noirs, et il en fait partie. Mais il ne se résume pas qu’à ça. Ce personnage possède une intelligence hors du commun. Il est à la tête de Holt Industries, une entreprise de la tech qui pèse plusieurs millions de dollars. Il a créé une technologie, baptisée T-Spheres : il s’agit de sphères flottantes qui peuvent servir de projectiles ou le rendre invisible. Ce dispositif peut aussi lui permettre de voler et le protéger contre d’autres technologies si bien qu’il est indétectable. Les T-Spheres peuvent encore servir d’hologrammes. Bref, il peut utiliser cette technologie d’innombrables manières. Il me fait penser à Iron Man, dans l’univers DC. Michael Holt, comme il aime le rappeler, a un don naturel pour les dons naturels, et il apprend vite. D’ailleurs, c’est ce qu’il aime faire. Il apprend facilement les langues étrangères, il est polyglotte et polymathe. C’est un être extraordinaire qui est aussi d’une grande profondeur. Il a perdu sa femme dans un accident, si bien qu’il souffre de traumatismes, et qu’il est loin d’être parfait. C’est un être humain faillible. Et c’est aussi un être humain qui évolue dans un monde de dieux et de monstres. Il apporte donc une touche très particulière dans le DCU.
Parlez-nous du rôle de Mister Terrific au sein du Justice Gang.
Il s’agit d’une équipe très particulière car elle est composée de super-héros, mais elle ne compte que trois membres si bien que ce n’est pas une bande très nombreuse. Et puis, ils n’en sont qu’à leurs débuts si bien qu’ils ont encore un côté un peu artisanal. Il n’y a pas vraiment de chef. Je sais que Guy Gardner aime se considérer comme le chef, mais je ne suis pas sûr que les autres soient d’accord. Pourtant, ils fonctionnent bien ensemble dans la mesure où ils se complètent. Guy Gardner possède une bague qui lui donne de grands pouvoirs, et Hawkgirl peut voler et vous tuer, et Mister Terrific est le cerveau de la bande.
Comme tout super-héros vous le dira, le costume est essentiel. Pouvez-vous nous parler des magnifiques costumes conçus par Judianna Makovsky ??
Judianna [Makovsky] est l’une des meilleures. Tout le monde le sait. Elle a conçu quelques-uns des meilleurs costumes de super-héros jamais réalisés et nous avons eu énormément de chance qu’elle participe au projet. J’ai beaucoup évolué au cours des essayages : au départ, je ne me sentais pas très bien dans ses costumes dont je ne m’expliquais pas la logique, et à chaque fois que je les passais de nouveau, un élément avait été modifié qui contribuait à me faire changer d’avis. Ce n’est que lorsque j’ai essayé le costume complet – le masque de l’équipe et la combinaison – que j’ai ressenti un sentiment bouleversant : j’avais l’impression que j’étais en mesure de sauver le monde ! C’était vraiment cool, comme un véritable super-héros ! Elle a fait un boulot épatant. Je me suis senti très classe dans ce costume. J’ai l’impression que ce style va pousser des enfants à vouloir se déguiser en Mister Terrific pour Halloween.
Comment vous êtes-vous préparé physiquement pour ce rôle de super-héros ?
J’y ai vu l’occasion de changer mes habitudes de vie et d’adopter une allure de force physique, dans la mesure du possible. Mon personnage est un athlète olympique et je trouvais donc qu’il était important d’avoir au moins l’air de quelqu’un de sportif. Je me suis entraîné pendant six mois avant Paolo Mascitti et Gabby [de Faría] a fait de même. On s’est entraînés ensemble, c’était vraiment un rythme intensif – six jours par semaine, parfois 2h à 2h30 par jour – et ce n’était pas facile, mais ça en valait la peine.
Vous avez plusieurs scènes avec Rachel Brosnahan, dans le rôle de Lois Lane. Qu’avez-vous pensé de son interprétation du personnage ??
James Gunn a écrit une Lois très forte. C’est une journaliste qui est totalement taillée pour ce métier. Elle prend sa mission au sérieux. Elle est extrêmement intelligente. D’ailleurs, elle est l’égale de Superman, voire elle le dépasse sur le plan intellectuel et c’est sans doute la raison pour laquelle il est attiré par elle. Rachel Brosnahan est une comédienne de très grand talent et d’une très grande justesse. Elle est exceptionnelle dans ce rôle.
À quoi le public doit-il s’attendre en découvrant le film ?
C’est un film de super-héros et il est délirant ! C’est un spectacle total. Quand je suis arrivé à la moitié du scénario, je ne voulais pas que ça s’arrête : il faisait 119 pages et j’aurais aimé qu’il en fasse 300. C’était jouissif. James a réalisé un film qui procure du plaisir au spectateur, et qui défend les valeurs de vérité et de justice.
ENTRETIEN AVEC ISABELA MERCED – HAWKGIRL
Qu’est-ce que représente Superman à vos yeux ?
Quand j’entends « Superman », j’éprouve un sentiment assez complexe. À première vue, comme beaucoup d’autres gens, le nom me fait penser à un super-héros, à une BD, à un symbole d’espoir. Mais il est aussi emblématique de Cleveland car je suis, moi aussi, de Cleveland. J’estime également que l’optimisme et l’espoir qu’il incarne ne sera jamais démodé. C’est pour cela que Superman a traversé les époques. Son message ne disparaîtra jamais. Au fond, c’est juste un homme – ou un extraterrestre – bienveillant qui aspire à être humain, comme nous tous, et à nous protéger du mal. C’est très touchant. Il me fait penser à un extraterrestre qui nous a adoptés et qui est d’une extrême gentillesse.
Votre personnage, Hawkgirl, fait partie d’un trio qui constitue la Justice League, rebaptisée ici Justice Gang. Pourriez-vous nous en parler ??
On a une approche très intéressante avec le Justice Gang. Ce trio travaille pour la société LordTech qui a une culture d’entreprise très particulière. Ils ont été recrutés et ont sans doute signé un contrat. Ils doivent porter des tenues plus ou moins semblables, mais avec leurs couleurs spécifiques, si bien qu’on retrouve un peu des personnages d’origine. Mais leurs tenues ont quand même été uniformisées en fonction de la signalétique de l’entreprise et elles sont donc un peu différentes de ce à quoi on pourrait s’attendre. On a vraiment le sentiment qu’ils « pointent » - sauf qu’ils pointent pour sauver le monde. À l’inverse, Superman est une sorte de sauveur du monde free-lance. Il n’a jamais intégré le groupe, mais cela ne gêne pas trop les membres du Justice Gang.
Que pense Hawkgirl de ses compagnons métahumains ?
Elle constate que Mister Terrific est enchanté d’avoir trouvé une entreprise qui finance ses ambitions en matière technologique. Je suis certaine qu’il a conscience qu’il ne pourrait pas s’en sortir seul, si bien qu’il doit sauver le monde pour s’offrir toute cette technologie de pointe qu’il souhaite utiliser au combat. C’est très important pour lui. Je crois que Green Lantern est un peu égocentré. Je formulerais bien un diagnostic le concernant, mais je ne le ferai pas car je ne suis pas thérapeute et qu’il est un personnage de fiction ! (rires) C’était un bonheur de travailler avec Nathan Fillion, qui est un type adorable, mais son personnage est un vrai cinglé égocentré. Hawkgirl est un peu blasée en permanence et tout l’ennuie. Je ne dirais pas qu’elle est cynique, mais elle n’est pas optimiste non plus – et à certains égards, elle est tout l’inverse de Superman. Même si elle est bien intentionnée, quand elle le voit, elle a du mal à accepter l’idée que ce type est parfait et qu’il a, lui aussi, de bonnes intentions. Je pense qu’elle n’a pas totalement confiance en lui, même si, à mon avis, c’est important d’avoir un personnage un peu désenchanté comme elle.
Quel genre de super-héroïne Hawkgirl est-elle ?
Kendra a quelques problèmes à régler, si bien qu’elle se laisse dominer par la colère. Elle a une mentalité offensive en permanence et, à chaque fois qu’elle part au combat, elle pousse un cri de guerre. La peur ne lui commande même pas de rester discrète : elle hurle en proférant ce genre de propos « Je suis là et je suis partout parce que je vole très vite et je possède une massue impitoyable. Même si je la balance dans votre direction par accident, vous êtes foutus. » Elle est donc pleinement consciente de sa force et de ses pouvoirs, et il a fallu que je m’entraîne. C’était un peu comme manier une hache pour couper du bois : j’ai dû apprendre les mouvements et les répéter régulièrement.
Qu’avez-vous pensé du costume de Hawkgirl ?
Je trouve que Judianna et son équipe ont fait un boulot phénoménal. Michelle Moon est aussi quelqu’un que j’adore. D’abord, j’étais très heureuse que l’équipe soit exclusivement féminine. Pour Hawkgirl, c’est une tenue de combat très pratique. La limite est très mince entre fonctionnalité et esthétique, et l’équipe a su allier les deux. J’avais la taille bien cintrée, mais j’avais l’air forte – et je me sentais forte et en sécurité. J’ai beaucoup aimé les gants qui me faisaient penser à des gants de boxe. Le casque a tout de suite été d’une grande cohérence et, dès le deuxième essai, il était parfait. J’ai adoré ce casque.
Comment James Gunn vous a-t-il dirigée ?
C’est un adulte qui assume ses responsabilités et tient son planning, tout en s’adressant à ses collaborateurs avec respect – et il a vraiment la tête sur les épaules. Dans le même temps, il n’a pas perdu son émerveillement d’enfant, sa joie, son imaginaire, sa curiosité. C’est un formidable équilibre et, à cet égard, c’est vraiment le réalisateur idéal pour un projet comme SUPERMAN. Parfois, les albums sont absurdes, et c’est une tonalité à laquelle il est sensible et qu’il intègre au film. Il est également capable de susciter l’empathie immédiate du spectateur pour les personnages. C’est un élément de son style de mise en scène qui me plaît beaucoup.
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