Le grand succès de Netflix est revenu sur cet été sur les écrans afin de satisfaire les fans de la famille Addams. Pour ne pas révéler les rebondissements de cette seconde saison, nous avons préféré parler de la série après la diffusion des derniers épisodes...

Comment résumeriez-vous votre expérience de travail sur la deuxième saison ?

Tim Burton : Ça a été un plaisir pour moi, car j'adore les acteurs et actrices. C'était un groupe fort, et j'étais content de travailler avec de nouvelles recrues cette saison. Les anciens avaient quelque chose de magnifique, et les nouveaux avaient quelque chose de magnifique. C'était un joli mélange.

La saison 1 a été un vrai succès. Qu'est-ce qui attire les spectateurs vers le personnage de Mercredi Addams, d'après vous ?

Tim Burton : Je suis toujours surpris, en cas de succès comme en cas d'échec. Ce qui m'a attiré dans Mercredi, c'est le personnage. Mercredi me parle vraiment. Je partage sa vision du monde, son point de vue sur la société, les parents, l'école. Quand j'ai lu le scénario, il a résonné en moi et m'a vraiment donné envie de m'atteler au projet. Ce qui m'attire, c'est un personnage auquel je peux vraiment m'identifier. Elle est comme elle est, et c'est ce qui explique son étrangeté. Elle assume qui elle est et ne ressemble à personne d'autre.

Sans rien dévoiler, dites-nous en quoi Mercredi a changé dans la saison 2.

Tim Burton : Je n'avais encore jamais tourné de projet qui s'étale sur une année, puis une autre. Mercredi est un drôle de personnage, car elle a une personnalité très affirmée. Son évolution n'est peut-être pas immédiatement visible à l'œil nu. Elle est très singulière et ne change pas beaucoup. L'élément clé, c'est de lui permettre d'être fidèle à elle-même face à de nouvelles personnes ou situations. Elle est toujours en âge d'être scolarisée, mais elle n'aime pas ça, et je la comprends tout à fait. C'est un personnage au caractère bien trempé auquel on cherche de nouvelles nuances, mais en respectant ses propres limites. Les personnages, et la personnalité de Mercredi, ont toujours été au cœur de la série. Peu importe ce qu'on a développé cette saison, ces éléments ne changent pas.

L'Académie Nevermore accueille un nouveau directeur. En quoi monsieur Dort (Steve Buscemi) se distingue-t-il de l'ancienne directrice, madame Weems (Gwendoline Christie) ?

Tim Burton : J'avais travaillé avec Steve Buscemi il y a des années, et j'ai toujours voulu le retrouver. C'était un grand plaisir de l'avoir sur ce projet, car il apporte quelque chose de très différent. Weems tenait absolument à s'intégrer. Chaque nouveau directeur arrive avec ses propres objectifs, avec sa propre attitude "Nevermore pour toujours". C'était chouette d'observer Steve et de travailler autrement qu'on le fait au cinéma.

Pugsley (Isaac Ordonez) rejoint Mercredi à Nevermore. Parlez-nous de cette intrigue et de la réaction de Mercredi face à la proximité de sa famille.

Tim Burton : Voir sa famille à l'école, il n'y a rien de pire, non ? Je ne voulais jamais que mes parents viennent me voir à l'école. Mercredi est une version encore plus extrême. Mais ils sont bel et bien là. Pauvre Pugsley. C'est un marginal rejeté par les marginaux, il me fait de la peine. C'est la première fois qu'il vient à Nevermore, on découvre donc ensemble sa magnifique expérience de l'Académie. Tout le monde a un pouvoir qui lui est propre, et Pugsley apprend à connaître le sien. Il explore son nouveau pouvoir d'ado.

Cette saison se focalise beaucoup plus sur la famille Addams. Que peut-on attendre des intrigues la concernant ?

Tim Burton : La mythologie de la famille Addams est l'un des aspects les plus intéressants de Mercredi. On a ancré cet élément de l'histoire dans le concret, pour identifier les problèmes qu'une famille connaît dans la vraie vie. Les versions précédentes pouvaient sembler un peu caricaturales, alors on a voulu revenir à des émotions réelles, à des sentiments et à des problèmes familiaux réels. Il y a évidemment les classiques problèmes mère-fille entre Mercredi et Morticia, mais on a étoffé cet aspect cette saison en introduisant la mère de Morticia et leur relation à elles deux. Comme on le sait tous, c'est quand toute la famille se rassemble à Noël que le cauchemar commence. C'était sympa de jouer avec ça, et avoir Joanna Lumley dans le rôle de la mère de Morticia a rendu l'expérience encore plus géniale. La dynamique mère- fille sur deux générations a été très intéressante à explorer. Les enfants oublient que leurs parents sont des êtres humains. Ils ne se rendent pas compte que les gens changent et évoluent. L'idée de ramener tous les membres de la famille Addams à l'école à ce moment de leur vie est intéressante, car elle provoque des frictions. La série a une esthétique assez exagérée, mais elle s'articule autour de véritables dynamiques familiales. Chaque épisode possède une atmosphère un peu différente des autres, mais en fin de compte, cette saison parle de la famille, et pas seulement de la famille Addams. La famille est l'un des thèmes les plus importants de la saison.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus chez Mercredi et dans votre collaboration avec Jenna Ortega ?

Tim Burton : Quand j'ai découvert le personnage de Mercredi dans le scénario, je suis tombé amoureux de l'histoire, ça m'a parlé. Ça, c'est la première chose. La deuxième, c'était la question de savoir qui allait l'interpréter. Ce n'est pas un personnage facile. Il fallait quelqu'un qui l'incarne corps et âme, et c'est ce qu'on a ressenti en voyant Jenna. C'était une évidence. Elle est le personnage, et elle lui apporte beaucoup. Elle est tout à la fois interprète et partenaire dans ce processus. Elle est intelligente, elle est agréable et souple dans le travail, et elle connaît son personnage.

On voit beaucoup plus Morticia cette saison. Qu'apporte Catherine Zeta-Jones à son rôle ?

Tim Burton : Catherine est une actrice extraordinaire. Elle apporte un côté réaliste et une part d'humour à Morticia. Catherine a des enfants, elle sait de quoi elle parle, elle ressent les choses. C'est important d'avoir dans ce rôle quelqu'un qui comprenne vraiment la dynamique des rapports familiaux et sache en saisir l'humour.

Que diriez-vous de Luis Guzmán dans le rôle de Gomez ?

Tim Burton : Ce que j'adore chez Luis, c'est sa capacité à faire ressortir la bizarrerie de Gomez. On se demande si c'est un homme d'affaires malfaisant ou un tueur en série... Ou les deux ? Je n'en sais rien. Mais Luis apporte ça. J'adore voir Morticia et Gomez ensemble. C'est un couple délicieusement mal assorti.

Pugsley a aussi droit à une histoire plus développée cette saison. En quoi ce personnage est-il attachant ?

Tim Burton : Isaac Ordonez a très bien compris le pathos de Pugsley. Quelque chose chez lui donne à Mercredi l'envie de l'enterrer vivant, mais il a aussi quelque chose d'attendrissant. Je l'ai particulièrement apprécié cette saison.

Parlez-nous de grand-maman, le nouveau personnage interprété par Joanna Lumley.

Tim Burton : Il nous fallait quelqu'un avec une très forte présence. Joanna possède ça, quelque chose se passe dès qu'elle entre dans une pièce. J'avais déjà travaillé un peu avec elle sur un projet d'animation, mais cette fois-ci, c'était vraiment exceptionnel. Certains acteurs apportent une énergie puissante qui se communique à tous les membres de l'équipe dès qu'ils arrivent sur le plateau. C'était un nouvel élément cette année, et l'expérience a été vraiment belle.

Steve Buscemi incarne aussi un nouveau personnage cette saison, monsieur Dort.

Tim Burton : Steve a apporté une nouvelle énergie à la saison. Quand il vient sur le plateau, on s'aperçoit qu'il y a plus de gens qui sont là, des acteurs, des techniciens, tout le monde vient le voir travailler. On le sent quand les gens aiment regarder quelqu'un travailler, quand ils respectent son travail. C'est aussi mon cas. Je me suis régalé tous les jours, car c'était un tournage amusant et créatif.

Comment la conception et les décors ont-ils été améliorés cette saison ?

Tim Burton : Mark Scruton, le créateur des décors de la saison dernière, est revenu pour cette deuxième saison. On s'est très bien entendus, j'ai eu le sentiment qu'il comprenait ce monde. Ça a demandé énormément de travail et les choses sont un peu différentes. La saison dernière, on a tourné en Roumanie, alors que cette année, on était en Irlande. On a obtenu l'atmosphère décalée du monde Addams en mêlant décors construits et décors naturels. L'esthétique et l'atmosphère, comme dans tout ce que je fais, sont des éléments importants qui contribuent à la narration.

Comment s'est passé le tournage en Irlande ?

Tim Burton : C'était bien. C'est très facile de travailler là-bas. Les gens, les techniciens, tout le monde a assuré.

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