Vous êtes productrice de la série cette saison. Dites-nous comment vous avez endossé ce nouveau rôle.

Jenna Ortega : Devenir productrice de Mercredi a été une expérience incroyable. Maintenant que l'équipe m'est familière, qu'on se connaît bien et qu'on travaille ensemble depuis longtemps, je suis tout à fait à l'aise, je me sens en sécurité et peux poser des questions pour en apprendre davantage. J'ai beaucoup appris cette saison, et c'est vraiment cool de pouvoir prendre part aux discussions, de parler de la couleur du sang, de la couleur des prothèses ou d'un cerveau qui est peut-être trop petit. Ça a l'air bête, tout ça, mais ce sont ces détails qui font toute la différence dans la série. Voir tous les costumes avant qu'ils soient validés, ce genre de chose aussi, c'est génial. Il faut dire que ça se fait dans un environnement constructif, et pouvoir apprendre auprès de Tim est une expérience précieuse. Et comme je voyais les membres de l'équipe tous les jours sur le plateau, c'était plus facile pour eux de m'apprendre des choses entre les prises, c'était très instructif.

Comment avez-vous vécu le succès phénoménal de la série ? Qu'est-ce qui, selon vous, parle aux spectateurs ?

Jenna Ortega : J'ai encore du mal à appréhender la situation. Je vois les effets, les changements sur ma vie et celle de mes partenaires de jeu, mais on en est aussi détachés. Quand on voit les chiffres, ils ont l'air déments, mais ce n'est pas comme si j'avais vu concrètement cette quantité de personnes dans une pièce. J'essaie de ne pas prêter trop d'attention à ces choses-là, car pour moi, le succès, c'est plutôt de me sentir accomplie et de pouvoir créer quelque chose dont je sois fière. C'est génial que la série ait été si bien reçue, car la pression était très forte. Quand on a commencé la série, j'avais 18 ans et je n'avais jamais travaillé avec un réalisateur aussi célèbre que Tim. J'avais déjà joué le personnage principal d'une série, mais pas un personnage qui soit déjà si connu et si apprécié avant que je l'interprète. C'est un soulagement, mais ce serait mentir de ne pas dire que je suis super anxieuse et que je sens l'obligation d'être à la hauteur chaque jour sur le tournage. C'est peut-être mieux comme ça, mais ce n'est pas plus facile qu'au début.

Qu'est-ce qui vous enthousiasme dans la saison 2 ?

Jenna Ortega : Franchement, ce qui m'enthousiasme le plus, c'est de me remettre dans la peau de Mercredi Addams. C'est l'un des personnages les plus cool de tous les temps. Avoir l'occasion de l'interpréter une fois était déjà incroyable, et de pouvoir la retrouver, de me glisser à nouveau dans son costume et dans sa manière d'être, c'est absolument génial. Elle a toujours plusieurs trains d'avance sur tous ceux avec qui elle parle. Pouvoir incarner une personne qui est beaucoup plus intelligente que moi est tout à la fois drôle, étrange et agréable.

Comment s'est passée cette nouvelle collaboration avec Tim Burton ? Comment vous y êtes-vous prise pour faire encore mieux que pendant la saison 1 ?

Jenna Ortega : C'était tellement sympa de retravailler avec Tim. C'est l'une des personnes les plus drôles que je connaisse, et sans doute mon réalisateur préféré de tous ceux qui m'ont dirigée. C'est génial d'avoir développé une certaine routine avec lui. On est à l'aise ensemble, surtout depuis Beetlejuice Beetlejuice. Cette saison, on a eu encore plus d'occasions de renforcer notre dynamique sur le plateau, au point qu'on anticipe les attentes de l'autre. Quand je tourne une prise, je me dis : « Je pense que ça lui plairait que je fasse telle ou telle chose. » En tant qu'actrice, je veux suivre les indications du réalisateur, lui donner satisfaction et le mettre à l'aise, alors c'était super d'apprendre à le connaître un peu mieux. J'ai peut-être abordé les prises avec plus d'assurance et me suis même parfois un peu rebellée, parce que je savais qu'il me ramènerait là où il fallait ou qu'il obtiendrait ce dont il avait besoin. Il m'a laissé de l'espace pour expérimenter, et c'est vraiment une chance.

Comment s'est terminée la saison dernière pour Mercredi, et où en est-elle cette année ?

Jenna Ortega : La saison 1 s'est terminée quand le stalker qui me traquait, Tyler (Hunter Doohan), a été enfermé dans un hôpital psychiatrique, et quand un incendie a détruit la moitié de l'école. Cette nouvelle saison commence avec l'enlèvement de Mercredi. Je n'en dirai pas plus que ça. C'est une super séquence d'ouverture, avec des gens géniaux. C'est une belle façon de lancer la nouvelle saison.

En quoi cette saison est-elle meilleure et encore plus ambitieuse ?

Jenna Ortega : La première saison de n'importe quelle série suscite toujours un peu d'appréhension, et même si on est sûr de son coup, ça fait quand même peur d'investir autant d'argent, de temps et d'effectifs dans un projet sans savoir ce que ça va donner. À l'inverse, on a abordé la deuxième saison avec beaucoup plus de confiance dans notre processus créatif, on savait ce qui nous plaisait et ce qui ne nous plaisait pas. Cette saison, il y avait tellement de grands décors et de grosses séquences que j'avais hâte d'aller sur le plateau. Je pensais : « Je me demande à quoi va ressembler le décor aujourd'hui et ce que va porter telle personne » ou « Je me demande à quoi va ressembler ce personnage. » On a beaucoup de nouveaux venus, et ils se sont parfaitement intégrés à la série. Il y a plein de nouveaux personnages que le public va apprendre à aimer... ou peut-être à détester. C'est comme si on avait donné une nouvelle vie à la série, même si Mercredi est toujours complètement morte de l'intérieur.

Sait-on ce que Mercredi a fait pendant l'été ?

Jenna Ortega : Pendant l'été, Mercredi est rentrée dans la demeure des Addams. On nous montre sa chambre, cette saison. Elle a sans doute acheté plein d'autres armes et encore torturé Pugsley (Isaac Ordonez). Elle a aussi scalpé quelqu'un, et c'est tout ce que je sais.

En quoi ses visions ont-elles changé cette année et pourquoi est-ce un peu inquiétant ?

Jenna Ortega : Mercredi n'a plus de visions cette année, ou quand elle en a, quelque chose se détraque et elle pleure des larmes noires. C'est problématique, car elle avait vraiment fait progresser son don de voyance pendant les vacances d'été : elle a appris à bien utiliser ce pouvoir, mais elle en a abusé, elle l'a trop utilisé et elle a tout gâché. Avant, elle s'appuyait sur son don de voyance pour résoudre ses enquêtes, mais c'est fini, ça ne marche plus. Elle est toujours très intelligente, mais les choses se sont quand même compliquées pour elle, et ça la frustre.

Sans rien spoiler, pouvez-vous nous dire ce que Mercredi va devoir affronter et surmonter cette saison ? Et qu'est-ce qui vous attire dans son parcours ?

Jenna Ortega : Du point de vue émotionnel, elle n'évolue pas beaucoup, et c'est bien ça, le hic : elle ne peut pas développer de sentiments. Elle a quelques moments de faiblesse, il se passe toujours un truc avec sa mère, et c'est pareil avec Enid (Emma Myers). Comme Nevermore est, ou plutôt était un nouvel environnement pour elle pendant la première saison, elle s'y sent un peu plus à l'aise dans la deuxième saison. Elle apprécie davantage son environnement, même s'il est détestable ou horrible. Elle a appris à prendre les choses un peu moins au sérieux ou à être un peu plus enjouée.

Quelle est l'atmosphère à Nevermore à la rentrée ? Comment ses camarades perçoivent-ils Mercredi à présent ?

Jenna Ortega : L'atmosphère à Nevermore à la rentrée est un enfer. La situation est terrible pour Mercredi et elle est très contrariée.

Comment Mercredi vit-elle cette nouvelle atmosphère comparée à ses amis ??

Jenna Ortega : C'est un enfer. L'enfer, le feu, les démons, les ténèbres. Et pas le bon genre de ténèbres. Tout le monde adore, mais elle, elle vit un enfer.

Elle n'aime pas être populaire ?

Jenna Ortega : C'est ce qui est étrange dans la dynamique de la série, et c'est peut-être la raison pour laquelle ça marche si bien. Mercredi rejette les idées et les concepts dominants, et elle ne veut pas que tous les yeux soient sur elle. Mais ce n'est pas le cas des autres dans la série. La série a eu un succès bizarre, délirant, et la voilà qui lutte et vit très mal la chose. Évidemment, c'est facile de mettre tout le monde dans le même sac, mais en réalité, tout le monde se sent un peu bizarre à l'intérieur, se sent un peu mis à l'écart ou a du mal à se lier aux autres. Ça va à l'encontre de ce qu'est Mercredi, mais en même temps, c'est un peu le but. Je ne sais pas si je suis claire. C'est un personnage admirable, sincère et franc, et aussi une solitaire. Les seules personnes avec qui on est en contact chaque jour vivent dans notre tête. Il n'y a que nous, là-haut. C'est un personnage auquel on peut s'attacher très facilement.

Mercredi détesterait la popularité de sa propre série.

Jenna Ortega : Oui, la pauvre.

Quel nouveau poste occupe Morticia (Catherine Zeta-Jones) à Nevermore, et qu'en pense Mercredi ?

Jenna Ortega : Elle travaille à l'Académie maintenant. Elle organise un énorme gala pour essayer de lever des fonds pour son lycée et celui de ses enfants. Pugsley est là, car il est aussi scolarisé à Nevermore maintenant, et elle est confrontée au syndrome du nid vide. Elle est un peu collante et accepte de donner un coup de main. Elle habite dans la maison du jardinier, là où vivait Marilyn Thornhill (Christina Ricci) avant, dans l'enceinte de Nevermore. En gros, elle passe son temps à espionner ses enfants.

La relation entre Morticia et Mercredi était déjà fascinante dans la saison 1. Comment décririez-vous la dynamique de leurs rapports dans la saison 2, et les difficultés qui les attendent ?

Jenna Ortega : Je dirais que la saison 2 a été importante pour moi. C'est un peu difficile, clairement, parce que les ados se rebellent contre leurs parents. J'ai fait de mon mieux pour garder quelques moments où on voit bien qu'elles se ressemblent, par certains côtés, ou au moins qu'elles se respectent un peu plus. Dans la saison 1, c'est une ado comme les autres qui lève les yeux au ciel en pensant « lâche-moi un peu ». J'ai aussi quelques moments de ce genre dans cette saison, mais je voulais quand même que ce soit un peu différent de ce qu'on avait déjà vu. J'ai essayé d'avoir des scènes sympas avec Catherine, c'est tellement agréable de travailler avec elle. Quand on lui propose quelque chose dans le jeu, elle accepte l'idée et répond immédiatement. J'ai beaucoup de chance d'avoir pu jouer cette dynamique mère-fille avec une personne aussi extraordinaire que Catherine. C'est une véritable légende, très gentille, normale et drôle. Morticia et Mercredi se prennent le bec sans arrêt à propos de leur don de voyance. Comme toute femme plus âgée parlant à une fille plus jeune, elle essaie de lui donner des conseils et de la protéger pour qu'elle ne fasse pas les mêmes erreurs qu'elle au même âge.

On rencontre aussi une nouvelle Addams cette année : grand-maman (Joanna Lumley). Quelle relation entretient-elle avec Mercredi ?

Jenna Ortega : Mercredi et grand-maman, interprétée par la magnifique, la merveilleuse Joanna Lumley, sont les meilleures amies du monde. Elles s'adorent. Toutes les deux lèvent les yeux au ciel face à Morticia. Elles se ressemblent beaucoup, elles sont dures, pas très sensibles ou ouvertes aux choses, et elles adorent tout ce qui est gothique et sombre. Elles se comprennent très bien. Elles ont le même sens de l'humour et n'accordent pas trop d'importance aux choses.

Parlez-nous de votre travail avec Joanna Lumley.

Jenna Ortega : Elle est absolument adorable. À chaque fois que je la voyais sur le plateau et qu'elle m'appelait « ma puce », « ma chérie », « chaton », ça me faisait fondre. Elle a une voix incroyablement douce et elle est hilarante. C'est possiblement la personne la plus professionnelle sur le plateau, dans sa façon de se tenir, de parler, le fait qu'elle connaisse toujours son texte sur le bout des doigts et qu'elle pose les bonnes questions. C'est une actrice très conciliante dans le travail. J'ai beaucoup appris d'elle.

Pugsley est à Nevermore, maintenant. Mercredi est-elle contente que son frère soit dans le même pensionnat qu'elle ?

Jenna Ortega : Je ne dirais pas que Mercredi est très contente que son frère soit là, mais elle essaie de tuer des gens une ou deux fois, et c'est beaucoup plus facile d'avoir quelqu'un à ses côtés qu'elle connaît comme sa poche. Ils jouent sans arrêt au chat et à la souris.

Le style vestimentaire de Mercredi est aussi un sujet de conversation qui passionne les fans. Comment décririez-vous vos costumes de la saison 2 ?

Jenna Ortega : En fait, je porte beaucoup l'uniforme. Mais, en dehors de l'école, le style de Mercredi est un peu différent. J'ai porté pas mal de jeans et de bombers dans la première saison. Cette saison, je suis régulièrement en jupe ou avec des vestes structurées. Les lignes sont donc très nettes et graphiques. Pendant une grande partie de la saison, je porte aussi un manteau de détective des années 60 avec une pèlerine qui descend du col jusqu'aux bras. Il est très cool. Colleen Atwood et Mark Sutherland étaient super contents quand on a trouvé ce manteau. Je dirais qu'il est un peu plus féminin, mais on ne le voit pas tant que ça. Je porte aussi des choses transparentes, du tulle, des vêtements que je superpose. C'est très gothique.

Avez-vous aimé tourner en Irlande ?

Jenna Ortega : Je n'étais jamais allée en Irlande, et c'était merveilleux. L'équipe travaillait dur et était adorable. C'était comme une grande famille qui a déjà beaucoup tourné ensemble, c'était génial. J'ai particulièrement apprécié leur gentillesse. Et la campagne irlandaise est très belle. J'ai visité tout ce que j'ai pu dans l'île pendant que j'y étais. Je suis allée dans le nord, au sud, à l'est et à l'ouest, je suis allée partout. Je suis très fière de moi sur ce coup-là.

À quoi peuvent s'attendre les fans dans la saison 2 ?

Jenna Ortega : Cette saison contient certains de nos plus beaux visuels. Il se passe énormément de choses dans des décors extraordinaires. Tout le monde a fait de son mieux pour que la saison soit aussi réussie que possible, sachant que la série attirera peut-être encore plus de spectateurs qu'on ne l'a anticipé. On voulait vraiment assurer. J'espère que les spectateurs seront encore plus passionnés et enthousiastes en voyant cette nouvelle saison. On y a mis beaucoup de travail et d'amour.

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