Mercredi (Saison 2) : Entretien avec les showrunners Alfred Gough et Miles Millar
Article TV du Mercredi 15 Octobre 2025

Qu'est-ce qui vous le plus enthousiasmés à l'idée de vous lancer dans une deuxième saison ?

Alfred Gough :
Ce qui est génial quand on aborde la deuxième saison d'une série télé, c'est de savoir que la première saison a suffisamment plu pour en justifier une nouvelle. La saison 1 a posé les choses et on a pas mal développé l'univers de la série, mais il y a encore beaucoup de choses à découvrir. C'était génial de changer d'échelle et d'élargir les horizons de la série avec cette saison.

Miles Millar : Oui, cette deuxième saison nous donne la possibilité de développer l'univers de la série, d'aller plus loin et d'approfondir les choses. On disposait d'une structure plus vaste et de plus de jouets avec lesquels nous amuser. Le monde de Nevermore se développe, et on s'est régalés avec ça.

Qu'avez-vous pensé du succès de la saison 1, qui est devenue un phénomène mondial ? D'après vous, pourquoi la série parle-t-elle à tant de gens ?

Alfred Gough :
Voir Mercredi devenir un phénomène mondial, c'était incroyable.

Miles Millar : Et très surprenant.

Alfred Gough : Les gens nous demandent si on s'y attendait : eh bien non, personne ne s'y attendait. On est très reconnaissants. La série a plu à tout le monde, de 7 à 77 ans. Les parents comme les enfants l'ont appréciée, ils sont beaucoup à avoir regardé la série en famille, c'est génial. Tout le monde s'identifie à Mercredi. Tout le monde se sent marginal. Mercredi dit ce qu'elle pense, elle montre son intelligence sans complexes et elle est restée à l'ère analogique, le rêve de beaucoup d'entre nous à cette époque high-tech. Et puis, elle fait aussi des erreurs, mais elle corrige le tir et continue à avancer.

Miles Millar : Avec la saison 2, on voulait surtout ne pas décevoir. On avait une responsabilité, celle de faire en sorte que cette nouvelle saison soit aussi bonne que la saison 1, si ce n'est meilleure. Le but était de faire mieux en matière d'intrigues et d'arcs des personnages, mais aussi d'améliorer l'esthétique, l'atmosphère et l'ambition de la série. On a visé particulièrement haut. Ce qui est surprenant, c'est combien la série et le personnage de Mercredi sont universels, tout le monde se reconnaît en elle à travers le monde. On savait bien que les membres de la famille Addams étaient très connus en Amérique, mais le fait qu'il y ait eu un tel succès partout dans le monde nous a étonnés. L'impression d'être rejeté, marginalisé, de ne pas arriver à s'intégrer, c'est un sentiment tout à la fois universel et multigénérationnel. Tout le monde ressent ça, tout le monde se reconnaît en Mercredi.

En quoi cette saison se distingue-t-elle de la précédente ?

Miles Millar :
Nos ambitions sont plus importantes. Le fait de savoir que le public aime la série nous a donné confiance. C'était l'occasion pour nous d'explorer davantage et d'oser plus en matière d'intrigues et d'arcs des personnages. Notre coffre à jouets était plus garni, et on avait tout à coup la liberté de créer la série dont on rêvait.

Alfred Gough : Même si la saison 1 se focalisait surtout sur Mercredi, on a aussi rencontré les autres personnages. Avec la saison 2, on a pu développer des intrigues pour eux et élargir la portée et les horizons de la série.

Pouvez-vous dire aux spectateurs ce qui attend Mercredi dans la saison 2 ?

Miles Millar :
Mercredi aborde cette saison en croyant qu'elle connaît Nevermore. C'est la toute première fois qu'elle retourne dans une école de son plein gré : d'habitude, elle fait tout pour rater la rentrée. Mais cette fois-ci, dès le début, rien ne se passe comme elle s'y attendait. Elle croit qu'elle maîtrise la situation, qu'elle sait déjà où sont enterrés les cadavres, mais elle se trompe. Les apparences sont plus que jamais trompeuses dans la saison 2.

Alfred Gough : Mercredi doit gérer son extraordinaire popularité à Nevermore, ce qui la rend dingue. Maintenant, elle est obligée de faire face à tout ce que le lycée peut susciter d'émotions et de relations changeantes, toutes ces choses qu'elle a toujours évitées parce que c'est une jeune fille qui voit le monde en noir et blanc.

Où avez-vous trouvé l'inspiration pour votre travail créatif sur la saison 2 ?

Alfred Gough :
On s'est tournés vers les classiques de l'horreur pour les deux saisons. La saison 2 s'inspire clairement de Frankenstein, de films tels que Shock Corridor et Une vie volée, et même un peu de Vol au-dessus d'un nid de coucou. Voilà les classiques qui ont été des sources d'inspiration pour la création de la saison 2.

Tout au long de la première saison, on a vu Mercredi s'affirmer et développer quelque chose de tout nouveau pour elle : des relations. De ce point de vue là, qu'avez-vous hâte qu'elle explore dans la saison 2 ?

Miles Millar :
Quand on observe le personnage de Mercredi, on la voit évoluer par paliers. L'arc de son personnage ne change pas de façon significative pour ce qui est des émotions. Ne pas perdre ce qui fait l'essence du personnage est capital à nos yeux. Cela étant, elle doit gérer de nombreuses relations au cours de la saison 2, notamment avec sa mère et avec Enid. Elle découvre que ces relations sont périlleuses et que tout ne se passe pas sans accrocs. Il est toujours important de créer des embûches dans les relations entre les personnages, c'est ce qui attire les spectateurs. Ces relations et toutes les émotions qu'elles suscitent sont au cœur de la série. On voulait mettre de nouveaux bâtons dans les roues de Mercredi. Elle croyait avoir tout compris, mais elle découvre que les interactions humaines ne sont pas si simples que ça.

Alfred Gough : Mercredi ne se rend pas compte que les autres changent aussi. À la rentrée, chacun a évolué et revient à l'Académie avec de nouveaux objectifs. Mercredi doit trouver un équilibre. Quand elle est à la maison, elle n'a que ses relations familiales à gérer. L'année dernière à Nevermore, elle n'avait que ses amis à gérer. À présent, ces deux mondes s'entrechoquent : elle doit jongler entre sa famille et ses amis, composer avec des intentions parfois opposées, sans oublier que tous les regards sont sur elle et qu'elle déteste ça.

Au cours de la saison 2, on voit beaucoup plus les autres membres de la famille Addams. Qu'est- ce qui vous a poussés à leur donner plus de place ?

Alfred Gough :
La saison 1 nous a entre autres appris combien les spectateurs aimaient la famille Addams, mais on connaît finalement assez mal l'histoire des uns et des autres. On adore avoir le champ libre pour creuser et créer la mythologie de la famille Addams. C'est la raison pour laquelle on a eu envie de l'installer à Nevermore. Cette année, les Addams débarquent à l'Académie parce que Morticia est la présidente du comité organisateur du gala. Le nouveau directeur lui a demandé d'endosser ce rôle, et voilà donc la famille vivant aux portes du campus. En plus, Pugsley a été admis à Nevermore, et Mercredi doit aussi gérer la présence de son petit frère. Comme l'a dit Miles, de nombreux secrets de famille vont commencer à faire surface.

Miles Millar : Faire venir la famille à Nevermore semblait une évidence, dans le sens où c'est une irritation supplémentaire pour Mercredi et occasionne davantage de conflits pour son personnage. Le rapport mère- fille entre Morticia et Mercredi est au cœur de la saison. On a tous les deux des filles ados et on voit les relations mère-fille au quotidien. La dynamique des rapports entre les adolescentes et leurs mères est fabuleuse pour créer du drame. Pour nous, en tant que scénaristes, c'est un terrain très fertile, et on était ravis de pouvoir l'explorer. Faire venir toute la famille à Nevermore tombait sous le sens.

En parlant de mères et de filles, on rencontre aussi grand-maman (Joanna Lumley) et on découvre une autre dynamique mère-fille entre elle et Morticia. Parlez-nous de ce personnage et du plaisir qu'il y a à voir évoluer ces trois générations de femmes Addams.

Alfred Gough : On voulait présenter grand-maman cette saison pour proposer une autre sorte de dynamique mère-fille. En voyant Hester et Morticia, on remarque combien leur relation se rapproche, mais aussi diffère, du lien qu'entretiennent Morticia et Mercredi. Naturellement, Mercredi et Hester s'entendent à merveille. À part l'oncle Fétide, grand-maman est sans doute la personne que Mercredi préfère, celle dont elle se sent la plus proche. Sans compter qu'elle peut se servir d'elle contre sa mère. On s'est donc régalés à concocter ce triangle familial.

Parlez-nous des visions de Mercredi cette saison : dites-nous en quoi elles ont changé et pourquoi cela inquiète Morticia.

Miles Millar : Cette saison, les visions de Mercredi changent. Elle a passé les vacances d'été à apprendre à contrôler son don de voyance, mais elle a rencontré un problème, et elle se retrouve à Nevermore à la rentrée avec un pouvoir qui ne fonctionne plus correctement. Elle va lutter tout au long de la saison pour récupérer ce pouvoir. L'idée de donner une faiblesse à Mercredi nous plaisait beaucoup. Elle pensait avoir appris à maîtriser ce don, puis elle découvre que ce n'est pas le cas. C'est toujours bon pour nous de proposer des moments qui montrent les défauts de Mercredi : comment une personne aussi forte et résolue se débrouille-t-elle quand on lui enlève quelque chose ? Pour Mercredi, c'est très compliqué. Retrouver son pouvoir devient son objectif au cours de la saison, et c'est ce qui la ramène dans l'orbite de Morticia. Cette dernière essaie désespérément d'aider sa fille à retrouver son pouvoir, mais Mercredi résiste. On alimente le conflit et on met cette relation mère-fille au cœur de tous les épisodes.

Alfred Gough : Le véritable talon d'Achille de Mercredi, c'est sa tendance à s'accrocher à ses certitudes. Elle est toujours certaine de savoir ce qu'il faut faire, mais souvent, elle se trompe.

Miles Millar : Le don de voyance sert impeccablement la narration, car on voit ce qu'il va se passer dans le futur, et ça aide à repérer des indices au fil de l'enquête. Mais parfois, c'est un peu trop facile, et on ne veut pas que les choses soient trop faciles pour un personnage. Le fait que les choses soient moins évidentes pour Mercredi cette saison nous a aidés à compliquer l'intrigue.

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