Pose d’une prothèse en latex de Loup Garou
Article Tutoriaux du Jeudi 30 Aout 2018

Par Laurent Zupan

Comme l’a si dit bien Pierre-Olivier Persin dans son interview sur ESI, nul besoin de dépenser des fortunes pour vous entraîner à sculpter, poser et maquiller des prothèses. Nous avions prévu de vous montrer toutes les étapes de la fabrication, mais en raison d’un manque de photos, nous remettrons cela à un autre jour (c’est promis…).

Voici donc notre sculpture terminée (photo 1) et réalisée sur un autre visage que celui du modèle. Comme la physionomie de ce dernier est assez proche, nous n’aurons pas de mal à adapter notre pièce. Photo 2 : notre vaillant Mathieu est prêt à passer au maquillage !

Avant de commencer, il faudra soigneusement nettoyer sa peau à l’aide d’un produit non gras et sans alcool, de type Biological Cleaner (photo 3). Si votre modèle vient de se raser et que vous utilisez de l’alcool, il risque d’hurler plus fort qu’une nuit de pleine lune. Vous êtes prévenus... Ensuite, Mathieu posera ses lentilles de contact (photo 4- un modèle facile à trouver dans le commerce, pour une trentaine d’euros). Il va falloir maintenant ajuster la prothèse pour bien localiser où les raccords doivent se positionner. Pas trop bas sur la bouche, pas trop haut sur le front… Avant de coller, il s’agit de bien tout vérifier (photo 5) !

Maintenant, déposons une touche de colle à prothèse sur le front de Mathieu (photo 6). L’objectif est d’encoller la prothèse en un point pour encoller plus facilement tout le reste par la suite. Attention, nous posons ici une prothèse en latex, qui est donc creuse et ne nécessitant pas d’encoller toute la peau en dessous, les rebords suffiront.

Posez délicatement la prothèse sur le front quand la colle est bien sèche (la colle à prothèse ne colle que lorsqu’elle est parfaitement transparente) et assurez le collage par de petites pressions sur la zone (photo 7). Pour vous aider à bien repérer les bords de la prothèse, vous pouvez poudrer cette dernière, ainsi la poudre (ou le talc) sur la peau délimitera bien la zone de collage. Ensuite, soulevez une moitié du front, encollez (photo 8) et appliquez la prothèse après séchage. Pour bien assurer le collage, vous pouvez utiliser une petite houpette en mousse poudrée (photo 9) pour appuyer sur le raccord sans vous coller les doigts. Recommencez de l’autre coté et voilà (photo 10), le front est posé ! La suite est du même acabit (photo 11). Relevez le bord de la prothèse, encollez, séchez et reposez avant de recommencer de l’autre coté. N’oubliez pas de poudrer abondamment les paupières si vous voulez que votre modèle puisse ouvrir les yeux sans risque (photo 12).

Préparez maintenant une crème de colle à prothèse (qui peut se trouver toute faite dans le commerce, sous l’appellation Pro’s Aide Cream). Utilisez pour cela un agent thixotropant en poudre : la silice colloïdale (aussi appelée Aérosil ou Cabosil). Attention ! Ce produit très volatil est dangereux pour la santé en cas d’inhalation ! Portez donc un masque anti-particules à chaque fois que vous en utiliserez. Une fois mélangé à la colle, impossible de le respirer, il n’est donc plus dangereux. Ce mastic de colle vous servira, en utilisant une petite spatule plate, à corriger vos raccords s’ils sont trop visibles (photos 13 & 14). Pour affiner en beauté la transition de la prothèse avec la peau, utilisez (après séchage du mastic), une petite éponge en mousse pour tamponner de la colle sur les raccords, afin de recréer un grain de peau subtil (photo 15). Photo 16 ; Mathieu est prêt à passer à la phase couleur.

Nous utiliserons ici l’aérographe et des fards à alcool spéciaux de la marque Temptu pour appliquer une première couche de veines et veinules rouges (Photo 17). L’effet est volontairement très chargé car il doit se deviner par transparence des autres couleurs que nous allons poser. Vous pouvez appliquer le même traitement au cou de votre modèle, pour que le rendu final soit homogène. A l’aide de fards gras (choisissez une couleur en accord avec la peau de votre modèle) et d’une éponge en latex à grosses cellules (portant aussi le nom ingrat d’éponge « gros pores »), tamponnez une couleur chair sur l’ensemble (photo 18) qui retrouvera une carnation plus uniforme. Ensuite, colorez la truffe en marron et dessinez à l’aérographe quelques veines violettes sur les contours de la bouche, les joues et le front (photo 19).

Utilisez du fard à alcool diluée pour « crachoter » de la couleur sur le maquillage avec un gros pinceau en soie de porc. Ce piqueté égarera l’œil, dissimulant encore mieux vos raccords et donnera du détail à votre maquillage. Quelques taches plus nettes au pinceau et votre travail touche à sa fin (photo 20). Un peu de sang autour de la bouche pour la touche finale et notre lycanthrope est prêt à faire des ravages (photos 21 & 22).

Merci à Mathieu, à Sarah et Mouche, et à bientôt sur votre site préféré !

PS : Les prothèses en latex sont largement inférieures aux autres matériaux pour leur rigidité et leur manque de mouvement qui rendent les maquillages peu expressifs. Mais Mathieu a voulu vous prouver le contraire avec les deux derniers clichés...

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