Solomon Kane, le tournage - Seconde partie
Article Cinéma du Mardi 29 Decembre 2009

Retrouvez la première partie


Par Pascal Pinteau

Paul Berrow déclare : « SOLOMON KANE n’aurait jamais pu être produit au sein d’un studio. La force de l’oeuvre d’origine, l’ambition que nous avions de croiser les genres sans les affadir demandait un esprit indépendant. Pour produire un tel film, il faut que l’idée soit au centre de tout. Je pense que dans leur démarche habituelle, les studios nous auraient poussés à faire un film reposant davantage sur les effets spéciaux ou sur le côté visuel, mais ils n’auraient certainement pas appuyé notre démarche atypique de vouloir associer des moyens de superproduction à une trame de tragédie classique. » Michael J. Bassett intervient : « Je me suis battu pour écrire et réaliser ce projet parce que depuis le début, j’étais convaincu que nous pouvions faire un film différent de ce que les gens ont l’habitude de voir en fantasy. Le climat très réaliste mélangé à un degré élevé de fantastique fonctionne. J’ai toujours centré ma mise en scène sur les personnages et sur le jeu, et ce choix s’est avéré efficace. Ce résultat est en grande partie dû au talent de James Purefoy mais aussi à celui des autres comédiens qui ont vraiment tous apporté quelque chose de profondément humain. » Paul Berrow commente : « Des films indépendants de cette ampleur reposent avant tout sur la vision et l’énergie des gens qui les font. C’est un esprit qui nous fait avancer et donner le meilleur à chaque poste, à chaque étape, chaque jour. Nous avons tous travaillé avec le désir viscéral d’offrir quelque chose d’inédit au public. L’enjeu n’était pas de faire un film abouti uniquement au plan visuel et de l’action, nous voulions qu’il ait aussi un coeur et une âme, qu’il raconte un parcours dans lequel chacun trouve un écho. » SOLOMON KANE a été filmé en douze semaines en République tchèque et sur quelques jours en Angleterre. C’est le deuxième film que Michael J. Bassett tourne en République tchèque après LA TRANCHEE, qui fut son premier long-métrage. Les cinéastes ont exploité les décors naturels de la ville de Prague et ses environs, depuis les châteaux médiévaux de Tocnik et Zvikov – qui ont servi de doublure pour le monastère de Solomon Kane –, jusqu’aux grottes de Puste Kostely et à la superbe forêt primaire de Jevany. Michael J. Bassett confie : « SOLOMON KANE est mon troisième long-métrage et il devient possible de définir les éléments récurrents qui les caractérisent. Tous mes films sont assez physiques et se situent dans des mondes où la pluie, le vent, les textures et les atmosphères sont très présents. J’aime la nature et les extérieurs. J’aime faire des films dans des conditions concrètes. Je crois que placer les comédiens dans une réalité qui leur permet d’approcher ce que ressent leur personnage les aide dans leur jeu. Jamais un fond vert ne permettra cela. » James Purefoy commente : « Michael J. Bassett est un réalisateur très doué qui a fait preuve d’une vraie passion pour ce projet. Il s’est investi dans tous les aspects du film et sans avoir les moyens des productions hollywoodiennes, il a su valoriser tous les potentiels qui lui étaient offerts. Il a réussi, tout en respectant l’oeuvre d’origine, à créer un univers cohérent, un monde fantastique. J’aime qu’il ait pris au sérieux les sentiments des personnages ; il les a traités avec réalisme dans un univers auquel il a tout fait pour donner de la crédibilité. Paradoxalement, je trouve son film très réaliste. » James Purefoy ajoute : « Michael aime tourner dans les conditions les plus proches possibles de la réalité de l’histoire. Nous avons passé des heures sous la pluie, dans le froid. Beaucoup de scènes exigeaient un engagement physique réel, il ne s’agissait pas de faire semblant. Le fait de tourner dans ces conditions nourrit le film et malgré les précautions, le danger existe réellement. Je crois que cela se ressent. » Michael J. Bassett intervient : « Le film comporte beaucoup de types de scènes différents. Il y en a avec des cascades, d’immenses décors, des effets spéciaux ultra-sophistiqués, mais il y a aussi de vrais moments de jeu pour les comédiens. Chacune de ces scènes est essentielle à l’histoire et me passionne. Bien sûr, j’adore les scènes d’action, leur énergie, l’interaction entre les acteurs et la caméra, mais j’aime aussi beaucoup celles où les comédiens donnent toute la mesure de leur talent d’interprète. Je me souviens d’une scène de nuit, au bord d’un lac. Pete Postlethwaite jouait face à James Purefoy et c’était un grand moment. Je me souviens aussi de Max Von Sydow et de l’importante quantité de texte qu’il avait. Il a tout simplement été fabuleux. J’étais en plus intimidé devant une telle icône du cinéma ! » Un des principaux objectifs de Samuel Hadida était de fournir à Michael J. Bassett les ressources nécessaires pour faire le film qu’il avait écrit. En plus du financement du film, Samuel Hadida a donc réuni avec le producteur délégué Kevan Van Thompson une équipe de cinéastes talentueux composée en grande partie de chefs de département qui avaient déjà collaboré avec les deux producteurs sur de précédentes productions. Kevan Van Thompson confie : « Grâce à Samuel, nous avons recréé le monde de Solomon Kane avec une équipe extraordinaire et un budget parfaitement adapté à ce projet. J’ai travaillé sur beaucoup de films, dont quelques-uns ici en République tchèque, mais aucun d’entre eux ne disposait de moyens financiers aussi importants que SOLOMON KANE. » Samuel Hadida ajoute : « Michael J. Bassett est un excellent réalisateur, et nous tenions absolument à le voir entouré des meilleurs techniciens possibles. » SOLOMON KANE marque la troisième collaboration du directeur de la photographie Dan Laustsen avec Samuel Hadida. Samuel Hadida note : « Je voulais retrouver sa façon de mettre en scène la lumière, les décors et les extérieurs. Dan a un oeil formidable. Sa filmographie compte aussi bien des films très classiques que des films d’horreur fantastiques, et pour moi c’était la combinaison parfaite. Sur ce film, Dan a été mon arme secrète ; grâce à lui le film est absolument magnifique. » Michael J. Bassett commente : « Avec Dan Laustsen en tant que directeur de la photo, je n’ai pas seulement trouvé un collaborateur qui a compris ma vision, mais qui l’a poussé au-delà de tout ce que j’aurais imaginé. Dan a un talent exceptionnel et la qualité visuelle du film lui doit beaucoup. » Pour donner au film un aspect intemporel, Michael J. Bassett et Dan Laustsen se sont inspirés des peintures du Caravage et des maîtres de l’école hollandaise, en utilisant une palette de couleurs sourdes et désaturées. Le directeur de la photographie explique : « Nous avons filmé d’une façon très classique, cela ne ressemble pas à un film tourné caméra à l’épaule, mais à un de ces vieux films élégants d’autrefois, tout en étant très stylisé. » L’actrice Alice Krige, qui interprète Katherine Crowthorn, raconte : « C’est merveilleux de travailler avec quelqu’un qui comprend si bien l’histoire. De plus, cela faisait longtemps que je n’avais pas travaillé sur un projet aussi épique. Le travail accompli par Michael J. Bassett et Dan Laustsen sur le plan visuel participe autant à la narration que les dialogues des personnages, et je trouve cela absolument admirable. Chaque plan dégage une émotion qui renforce l’histoire et les protagonistes. C’est très excitant de jouer dans un film comme celui-ci. »

La création du monde de Solomon Kane

Kevan Van Thompson avait déjà travaillé avec le chef décorateur Ricky Eyres sur ALEX RIDER : STORMBREAKER. C’est à lui qu’il a demandé de matérialiser les impressionnants décors du film. Paul Berrow observe : « Ricky a parfaitement compris l’oeuvre de Robert E. Howard. Beaucoup d’éléments proviennent du magazine « pulp » Weird Tales, des comics Marvel, de la série de livres publiés par Wandering Star et de livres illustrés par certains des meilleurs illustrateurs de fantasy. Ricky s’est librement inspiré de tous ces éléments, mais il a aussi été plus loin pour créer un monde complètement original. » La grande salle du château d’Axmouth, qui a vu grandir Solomon Kane, figure parmi les plus grands intérieurs construits par Ricky Eyres et mesure 70 mètres de long. Le décor a été construit en dix semaines dans les studios Gatteo à Prague. Après le tournage des scènes où Solomon Kane est encore un enfant, Ricky Eyres et son équipe ont entièrement redécoré la grande salle en cinq jours pour les scènes où le château est devenu l’angoissant repaire du malveillant sorcier Malachi. Dans les studios Gatteo, Ricky Eyres a aussi construit les décors de la mystérieuse forteresse nord-africaine où Solomon Kane rencontre l’envoyé du diable, et dans lequel se déroule la séquence d’ouverture du film. Ricky Eyres se souvient : « Une des premières choses que m’a demandées Michael J. Bassett a été de créer une « architecture effrayante ». C’était un vrai challenge parce qu’il voulait que le château soit situé quelque part en Afrique du Nord, mais sans que l’on puisse déterminer précisément où. Si on l’observe attentivement, on distingue des éléments provenant d’Egypte, et d’autres d’Alexandrie. C’est un mélange de styles très intéressant. » C’est dans le donjon de ce château qu’apparaît le premier des nombreux éléments fantastiques du film. Michael J. Bassett raconte : « L’antichambre de la salle du trône est la salle des miroirs. Ce sont d’étranges créations organiques aux formes torturées faites d’un verre noir et boursouflé, à l’intérieur desquelles on peut entrevoir des créatures effrayantes. Les miroirs sont autant de portails vers une autre dimension. » Sur le backlot des studios Barrandov à Prague, Ricky Eyres a aussi construit plusieurs décors en extérieur, dont l’église en ruine du père Michael et la petite ville où Solomon Kane est crucifié. Après le tournage de la séquence de la crucifixion, Ricky Eyres et son équipe ont incendié ce décor de bourg, qui est du coup devenu celui des ruines calcinées d’une ville détruite que traversent Solomon Kane et les Crowthorn. De nombreuses séquences d’ampleur ont été tournées en hiver sur le backlot des studios Barrandov. Le premier assistant réalisateur, Mark Taylor, raconte : « Pour faire la pluie, nous projetions plus de 50 tonnes d’eau par jour sur le plateau – nous nous attendions à perdre 40 % des 200 figurants ! Très vite, nous nous sommes retrouvés dans la boue et le froid. C’était horrible, nous avions l’impression d’être dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Mais il n’y a eu malgré tout que quatre figurants qui ont renoncé. Tous les autres étaient enthousiastes à l’idée de continuer. Ils nous disaient qu’ils voulaient rester parce qu’ils étaient certains que le film allait être bon ! » La scène de la crucifixion fait aussi partie des nombreux défis physiques que James Purefoy a dû relever pendant le tournage. Le premier assistant réalisateur Mark Taylor raconte : « Je trouve cette scène très forte, à la fois au niveau visuel et au niveau du sens. Solomon Kane est à deux doigts de renoncer, il ne se bat plus, il n’a plus de raison de le faire. Cette véritable machine à tuer n’oppose plus aucune résistance. Cela n’a pas été très drôle pour James parce qu’il était accroché sur la croix sous une pluie torrentielle alors qu’il gelait, mais sa prestation est absolument remarquable. » Kevan Van Thompson a également engagé le chef costumier John Bloomfield, avec qui il avait déjà travaillé sur ADORABLE JULIA et ALEX RIDER : STORMBREAKER. Ayant créé des costumes de CONAN LE BARBARE en 1982 et ceux de CONAN LE DESTRUCTEUR en 1984, John Bloomfield connaissait déjà l’oeuvre de Robert E. Howard. John Bloomfield explique : « Les costumes devaient refléter, autant que l’image et les décors, une réalité ancrée dans le XVIe siècle anglais. C’est un film d’époque, mais d’une époque qui a bien peu de choses à voir avec la réalité. Michael J. Bassett tenait à ce que le souffle fantastique et mystique de sa vision se traduise également dans les costumes. Notre approche a donc été de servir l’histoire et un univers plus que de coller à une réalité historique. » Lorsque James Purefoy a essayé son costume pour la première fois, John Bloomfield a immédiatement été convaincu qu’il était la parfaite incarnation de Solomon Kane. Le chef costumier se souvient : « Sous nos yeux, James est devenu Solomon Kane. Avec Michael J. Bassett, nous l’avons vu se transformer devant nous, c’était très impressionnant ! » Le voyage intérieur de Solomon Kane se reflète à travers ses costumes. John Bloomfield explique : « Au début c’est un aventurier, un pirate sanguinaire. Puis il devient un pèlerin avant d’embrasser la morale puritaine et de se vêtir de sa grande cape et de son célèbre chapeau noir. Montrer cette évolution a été pour moi une grande aventure. » SOLOMON KANE étant un film fantastique plein d’éléments surnaturels et de sorciers maléfiques, les maquillages, les prothèses et la conception des créatures avaient un rôle crucial dans la concrétisation de la vision du réalisateur et de Robert E. Howard. Bien qu’il ait utilisé de nombreux effets spéciaux et visuels, l’objectif de Michael J. Bassett était de créer un film aussi réaliste qu’intemporel. Le réalisateur explique : « La difficulté était de mélanger des effets spéciaux et visuels très modernes à l’histoire sans que cela éclipse la performance des acteurs. » Samuel Hadida s’est tourné vers Patrick Tatopoulos et le dessinateur de comic book Craig Staples, pour développer le design de certaines des créatures du film. Parmi celles-ci figurent le Démon Guerrier et l’envoyé du diable dont le costume est porté par Ian Whyte, un géant de 2,20 mètres qui a joué le Predator dans ALIEN VS. PREDATOR – REQUIEM. Pour Paul Jones, superviseur des prothèses et des animatroniques, et Paul Pattison, créateur oscarisé des maquillages et des coiffures, SOLOMON KANE a été l’occasion d’oeuvrer à nouveau en étroite collaboration. Paul Pattison raconte : « Paul Jones avait d’excellentes idées pour les hommes de l’Overlord. Ce sont des paysans et des soldats possédés par ce redoutable démon et par Malachi, et nous avons utilisé pour eux un maquillage discret mais très efficace qui s’applique comme une prothèse. » Certaines scènes exigeaient plusieurs dizaines d’hommes à l’écran et plusieurs jours de tournage consécutifs. Paul Jones et son équipe ont produit en masse les cinq cents maquillages prosthétiques à usage unique nécessaires. Parmi les nombreux défis relevés par Paul Pattison figure la conception, avec Paul Jones, des nombreux tatouages, cicatrices et blessures de Solomon Kane. Leur application nécessitait quatre heures de travail chaque jour. Michael J. Bassett explique : « Contrairement à l’imagerie classique du personnage, nous avons recouvert le corps de Solomon Kane de tatouages et de cicatrices. Cela matérialise toutes ses blessures intérieures. » Avec le superviseur des prothèses David Scott, Paul Pattison a aussi conçu le maquillage et les prothèses du mal incarné, Malachi, qui est joué par Jason Flemyng. Paul Jones raconte : « Il ne devait pas avoir besoin de parler pour que le public comprenne qui il est. Nous avons imaginé un subtil mélange de tatouages et de prothèses effrayantes que nous avons complété avec une perruque fantastique fournie par Paul Pattison. Quand Jason était entièrement maquillé, il était vraiment très impressionnant. » Les goules contre lesquelles Solomon Kane se bat dans le film ont été jouées par un ensemble de cascadeurs et de danseurs fins et athlétiques qui, grâce aux maquillages et à leurs costumes, se sont transformés en créatures émaciées et difformes. Pour chacun des douze principaux interprètes des goules, David Scott a conçu des crânes chauves, des oreilles, des fronts, des poitrines et des dos. Ces prothèses en latex ont ensuite été posées sur chaque goule puis recouvertes d’un body painting, de poussière, de sang et de poils. Pour compléter leur apparence, les acteurs portaient aussi des lentilles de contact et des dentiers garnis de crocs effrayants. Samuel Hadida s’est tourné vers la société française d’effets visuels BUF, qui a brillamment produit les effets visuels de plusieurs de ses films pour créer le Démon de Feu du film, une créature titanesque haute de plus de 7 mètres surgie des enfers pour emporter Solomon Kane. Michael J. Bassett explique : « La création de cet effet a demandé énormément de travail. Tout est en 3D, des éléments brûlent un peu partout, et la créature fait un bruit du tonnerre dans le décor gigantesque que nous avons construit. »

Les cascades

Ayant déjà travaillé ensemble sur TROIE, A LA CROISEE DES MONDES : LA BOUSSOLE D’OR, et plus récemment sur STARDUST, LE MYSTERE DE L’ETOILE, le coordinateur des cascades Franklin Henson et le maître d’armes Richard Ryan ont combiné leurs compétences pour développer la redoutable technique de combat à deux armes, rapière et dague, de James Purefoy, et donner aux combats l’originalité et la brutalité recherchées par le réalisateur. Michael J. Bassett déclare : « Richard Ryan s’est vraiment surpassé sur ce film. Grâce à lui, on peut voir Solomon Kane se battre avec ses deux lames contre une douzaine d’ennemis en même temps, et il a chorégraphié les mouvements de chaque combattant avec un réalisme et une intensité remarquables. » James Purefoy commente : « Solomon Kane n’est pas quelqu’un qui se bat pour avoir l’air d’un héros. Il attaque pour tuer, fort d’une conviction qui lui donne un style direct. Nous voulions que les combats reflètent ce côté âpre et brut. Du coup, les coups étaient vraiment portés. » Michael J. Bassett remarque : « Quand James se bat, il se bat comme le ferait son personnage. Sa seule intention est de vous tuer, et c’est ce qu’on lit dans son regard quand il se jette sur vous. Dans ces moments-là, il est vraiment impressionnant ! » En plus de ses leçons d’escrime avec Richard Ryan et d’équitation avec Franklin Henson, James Purefoy s’est entraîné pendant des mois afin de développer un physique et un maintien similaires à ceux de Solomon Kane dans les histoires de Robert E. Howard. Franklin Henson note : « Ce qui est fantastique avec James Purefoy, c’est qu’il reste toujours très calme. Quoi qu’il fasse, cela ne paraît jamais difficile ou fatigant pour lui, et pourtant, je peux vous assurer que quand il y a de l’action, il se donne toujours à 120 %. Sur ce film, il a fait lui-même 95 % de ses cascades ! » James Purefoy commente : « J’ai pris des coups, j’ai été blessé à la tête, je me suis cassé un morceau de cartilage au genou, j’ai même senti mes vêtements geler sur ma peau alors que nous tournions une scène en extérieur. Il a fallu me verser de l’eau chaude dessus pour que je puisse les retirer ! Je n’ai pas été le seul à souffrir. Les cascadeurs ont donné, l’équipe aussi, mais je crois que tout cela renforce le réalisme du film. Aucun combat en images de synthèse ne peut donner l’émotion que procure une véritable charge. Je suis convaincu que la vérité des gestes et des hommes sert l’émotion du public. » SOLOMON KANE a aussi donné à Franklin Henson et Richard Ryan l’opportunité de chorégraphier et de superviser ce qui est sans doute le plus long combat à l’épée enflammée de l’histoire du cinéma, durant lequel un des ennemis surnaturels de Solomon Kane continue de l’attaquer bien qu’il soit transformé en torche vivante. Paul Berrow raconte : « Je n’oublierai pas le jour où ma femme et mes enfants sont venus sur le plateau. C’était à Prague, pour le combat entre Kane et l’homme en feu. Le décor de la grande salle était immense, magnifique. Depuis douze ans, je leur imposais ma passion, mon obsession et tout à coup, ils ont vu en vrai tout ce pour quoi nous nous étions battus. » Michael J. Bassett confie : « Il m’est difficile d’être objectif par rapport au film. Je suis tombé amoureux de ce projet et de l’équipe. Le film ressemble à ce que j’avais imaginé, en mieux ! En tant que scénariste, j’ai même eu le grand bonheur de voir quelques scènes devenir réalité exactement comme je les avais rêvées. Le combat à l’épée entre Kane et l’Overlord dans la grande salle du château en fait partie. Pas d’effets optiques, juste le talent d’un grand cascadeur et de James. Ils ont combattu quelques minutes. Pour moi, c’était une éternité et j’ose à peine imaginer ce que cela a dû être pour le cascadeur ! » James Purefoy intervient : « Même lorsque les conditions de tournage étaient éprouvantes, nous étions heureux de raconter cette histoire. Je garde un souvenir particulier du dernier combat à l’épée que nous avons tourné, celui où Kane affronte un adversaire en feu. C’est le plus difficile que nous ayons eu à faire. A la fin, nous étions épuisés mais vraiment heureux de ce que nous avions donné. C’est un excellent souvenir. » Michael J. Bassett ajoute : « Pour parachever le film, Klaus Badelt a composé une musique sublime. A de nombreux moments, sa partition accompagne et souligne tellement bien l’histoire que cela me bouleverse et me remplit de joie. Il a composé un paysage sonore exceptionnel et il a réellement compris où se situait le coeur émotionnel du film. Le voir diriger l’orchestre aux studios d’Abbey Road, entendre la musique venir à la vie reste une expérience exceptionnelle. » Paul Berrow explique : « Au départ, chacun se fait une idée du film et puis, au cours du processus de création, chaque intervenant apporte le meilleur de lui-même et le film se construit peu à peu. Le réalisateur, les acteurs, le directeur de la photo, les décorateurs, tout le monde met de lui-même. Au final, la seule chose qui nous réunit tous, c’est l’idée du film, une idée dont le réalisateur garantit la cohérence et l’équilibre. Etrangement, l’idée du film finit par exister par elle-même, au-delà de toute volonté, et c’est elle qui nous guide. Victor Hugo disait : « L’idée est tout. » Nous l’avons tous expérimenté sur ce film, et c’était passionnant. » Samuel Hadida intervient : « Au final, le film dépasse tout ce que j’avais pu imaginer. Il dégage une émotion encore pus forte que ce que nous avions prévu. Je pense que c’est dû à l’engagement de chacun, des comédiens, de James, et de tous ceux, Michael en premier lieu, qui ont su valoriser leurs performances. » Michael J. Bassett conclut : « Au final, je crois que ce qui me rend le plus heureux est d’avoir eu la chance de faire un film d’aventure et d’action, de pure fantasy, à partir d’un personnage créé par l’un des maîtres du genre. Le film associe tout ce que j’aime dans ce genre aux émotions qui me touchent le plus. En travaillant sur Solomon Kane, je n’ai jamais oublié que c’est Robert E. Howard qui l’avait créé et je l’ai adapté dans le plus pur respect de sa vision du personnage. Même si je souhaitais m’exprimer en tant qu’auteur et en tant que réalisateur, je n’ai jamais perdu de vue cet aspect-là. SOLOMON KANE est de loin l’aventure professionnelle la plus satisfaisante que j’aie connue. Je suis impatient de la partager avec le public. »

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.