Daybreakers : un nouveau classique du film de vampires !
Article Cinéma du Mardi 02 Mars 2010

On a beaucoup vu les vampires au cinéma ces derniers temps. Un peu trop, étions-nous en droit de penser, avant de découvrir cet excellent second long métrage des frères Peter et Michael Spierig (UNDEAD). Partant d’une trame classique – celle de l’épidémie mondiale qui transforme les humains en vampires, déjà traitée dans certaines des adaptations de JE SUIS UNE LEGENDE, le roman de Richard Matheson, ou abordée dans VAMPIRES de John Carpenter ou BLADE 2 de Guillermo Del Toro – les frères Spierig installent une situation – la majorité de la population est constituée de vampires - en l’explorant dans tous ses aspects les plus quotidiens. Sans dévoiler les nombreuses  trouvailles du film, disons que la description teintée d’humour noir de la vie citadine des vampires est l’une des belles surprises que réserve DAYBREAKERS. Parmi les autres, il y a l’efficacité de la construction du récit, la tension qui naît de l’enjeu de la situation, la qualité de la mise en scène et de l’interprétation, et plusieurs idées totalement inédites – c’est rare ! - qui font toute la saveur de ce film d’horreur, de suspense et d’action si réussi qu’il se classe d’emblée parmi les meilleures surprises de 2010. Ne ratez pas DAYBREAKERS !

Par Pascal Pinteau



DAYBREAKERS : L’histoire

En 2019, un mystérieux fléau s’est abattu sur la Terre, transformant la majorité de la population mondiale en vampires. Les humains ne sont plus qu’une petite minorité, entretenue uniquement pour nourrir l’espèce dominante. Edward Dalton est un vampire qui travaille dans la recherche hématologique. Il refuse de se nourrir de sang humain et œuvre sans relâche à la mise au point d’un substitut qui pourrait à la fois nourrir ses semblables et sauver les derniers spécimens d’hommes. Lorsqu’il rencontre Audrey, une survivante humaine, il découvre un secret biologique qui peut tout changer. Désormais, fort d’un savoir que vampires et humains veulent s’approprier à tout prix, Edward se retrouve au centre d’un affrontement absolu dont l’enjeu décidera de l’avenir des deux espèces…

DAYBREAKERS est une course contre la montre qui renverse toutes les conventions pour revisiter un genre de manière inattendue. Interprété par des acteurs de premier plan – Ethan Hawke, Willem Dafoe, Sam Neill – ce film imagine que les vampires ne sont plus une menace puisqu’ils ont gagné. C’est alors que l’histoire commence… Pour une fois, ce ne sont pas les humains qui se battent contre les vampires, mais un vampire qui lutte pour les sauver. Cet angle inédit réinvente l’un des plus vieux mythes de notre imaginaire collectif et nous tend un miroir aussi saignant que révélateur…

PETER et MICHAEL SPIERIG - Ecrire et réaliser à quatre mains

Peter et Michael Spierig s’intéressent au cinéma depuis le milieu des années 80. Les deux frères ont commencé à faire leurs premiers courts métrages à l’âge de 10 ans. Lorsque Peter était au lycée, il a produit et réalisé plusieurs courts qui lui ont valu d’être couronné « Jeune réalisateur le plus prometteur » aux Queensland New Filmmakers Awards. En 1997, Peter et Michael Spierig sont sortis diplômés du Queensland College of Art de Brisbane, en Australie. Peter a obtenu sa licence en cinéma et télévision tandis que Michael décrochait la sienne en graphisme et design. À l’université, ils ont produit et réalisé ensemble plusieurs courts métrages primés, dont deux films d’action et d’aventure, « The Garden » et « Happy Hour ». Leurs courts métrages attirent l’attention du directeur commercial de la Queensland Film Company, Dick Marks, qui les engage pour réaliser des films publicitaires. Ils continuent à écrire et réaliser des courts métrages parallèlement à leur travail dans la publicité. Leur dernier court métrage, « The Big Picture », sera présenté et couronné à plusieurs festivals australiens et internationaux, dont le Festival international du film de Rotterdam, où il est acheté par un distributeur américain. Après avoir signé plus d’une quinzaine de courts métrages et des dizaines de spots publicitaires pour la télévision, les frères Spierig décident de passer à la production de leur premier long métrage au début 2000. Passionnés par les films d’horreur, à l’aise avec le numérique et les effets spéciaux, ils décident de faire un petit film indépendant. Ils écrivent alors UNDEAD, et rassemblent les fonds pour le financer eux-mêmes, allant jusqu’à vendre leur voiture. Des centaines d’effets maquillage et de prothèses sont créés par Steve Boyle et sa petite équipe pour les hordes de zombies et les créatures du film. Tous les décors intérieurs sont construits par une équipe de décoration qui écume les déchetteries pour trouver les éléments de décor. Puis les deux frères se lancent dans leur plus grand défi : ils créent plus de 305 effets visuels sur leur ordinateur portable. Ils s’occupent aussi du montage et du son. UNDEAD a été présenté à 17 festivals, dont Edimbourg, Montréal, Toronto, Sitges, Berlin, Amsterdam et Puchon. Au Festival international de Melbourne, la Fédération internationale de la presse cinématographique a décerné à UNDEAD le prestigieux prix Fipresci. Le film a été vendu dans 41 pays et a été distribué aux USA et au Canada par Lionsgate, qui a depuis développé une relation de travail étroite avec les deux frères.

Après le succès de leur premier long métrage, Peter et Michael Spierig ont décidé de s’attaquer aux vampires avec le thriller de science-fiction DAYBREAKERS. Plutôt que de s’inspirer de la veine gothique familière de Bram Stoker et Anne Rice, les frères Spierig ont transposé leurs vampires dans un futur proche où tout le monde, depuis les écoliers jusqu’aux PDG, est un suceur de sang. Michael Spierig explique : « DAYBREAKERS nous force à nous demander comment nous nous adapterions si demain, nous devenions tous des vampires. L’histoire détourne les codes des films de vampires, mais sans écarter ou trahir ce que nous aimons dans ce genre. »

L’ingéniosité et l’humour narquois des frères Spierig s’imposent dès la séquence d’ouverture du film, qui montre des vampires se rendant en pleine nuit à leur travail, et faisant la queue chez Starbucks pour leur ration de sang. Peter Spierig raconte : « Au lieu de se cacher dans des grottes, des châteaux ou des caves, les vampires ont choisi d’accepter de prendre leur place dans le monde, et sont retournés dans leurs appartements et pavillons de banlieue. Ils ont repris leur train-train quotidien, mais de nuit, avec seulement quelques petites modifications dues à leur état de vampire. » Etre au sommet de la chaîne alimentaire peut être dangereux. Les êtres humains, dont le sang est l’unique nourriture des vampires, ne représentent plus que 5 % de la population mondiale, et leur nombre diminue rapidement. La peur de voir s’épuiser cette ressource autrefois abondante provoque chez les vampires un mouvement de panique générale. Le producteur Chris Brown observe : « DAYBREAKERS ressemble beaucoup aux films de science-fiction des années 50. Ils illustraient les préoccupations politiques de l’époque, le communisme, la bombe, et d’une certaine façon, DAYBREAKERS fait la même chose. Il y a du sang et de la violence pour satisfaire les fans du genre, mais le film a aussi quelque chose à dire. » Ethan Hawke, l’interprète d’Edward Dalton, un hématologue qui est aussi un vampire, ajoute : « Il y a quelque chose de « punk rock » dans les vieux films de vampires et c’est une chose que j’ai tout de suite ressentie dans DAYBREAKERS. On y retrouve la même contre-culture. » Michael Spierig confie : « Nous avons grandi en regardant des films de vampires, c’est un genre que nous adorons. Aussi loin que remontent nos souvenirs, les films d’horreur et de science-fiction nous ont toujours passionnés, pas seulement pour le frisson d’épouvante qu’un bon film peut vous procurer, mais surtout parce que les possibilités créatives sont infinies. » Après avoir vendu un traitement de 16 pages de DAYBREAKERS à Lionsgate, Michael et Peter Spierig ont développé le scénario avec la société de production pendant deux ans. Le producteur Chris Brown a été très impressionné par la première version du scénario. Il raconte : « Leur idée était vraiment très originale. Le genre en soi est amusant, mais ce qui rendait leur scénario aussi excitant était le point de vue nouveau qu’il apportait sur ce courant cinématographique bien établi. » Dès leur première rencontre, Peter et Michael Spierig ont su qu’ils avaient trouvé le producteur idéal en la personne de Chris Brown. Le producteur reprend : « Nous avions les mêmes références et nous avions vu les mêmes films. En fait, j’ai même peut-être vu plus de films d’horreur qu’eux. Nous sommes tous les trois des fans de cinéma d’horreur et de science-fiction, et cette première rencontre était un peu comme une convention de films de genre ! »

Le casting

Pour le rôle d’Edward Dalton, les frères Spierig rêvaient d’engager Ethan Hawke. Michael Spierig explique : « Nous avons écrit le personnage en pensant à lui. Nous avons toujours aimé ses choix en tant qu’acteur. Il a joué dans des films très intéressants. Il est intelligent, sensible et captivant. Nous ne savions pas s’il serait intéressé par le film, mais il a toujours été celui que nous voulions pour ce rôle. » Ethan Hawke raconte : « Au début, j’étais plutôt hésitant à l’idée de faire un film de genre, et pour être franc, j’espérais que le scénario allait me déplaire. J’ai donc décidé de ne lire que dix pages, et au bout de cinq je savais déjà que j’allais faire le film. Je sentais que l’histoire allait être unique et très divertissante. J’espère que les gens qui n’aiment pas les films d’horreur et de science-fiction apprécieront ce film autant que moi, et je suis certain que les fans du genre vont l’adorer. » Edward Dalton, le héros de DAYBREAKERS, est un vampire hématologue chargé d’inventer un substitut de sang avant que les derniers humains ne disparaissent et que les vampires ne meurent de faim. Contrairement à ses semblables, Ed Dalton n’accepte pas sa condition et refuse de boire du sang humain, assouvissant sa soif avec du sang animal qui l’affaiblit de plus en plus. Ethan Hawke raconte : « Peter et Michael vous diraient que l’histoire d’Ed est un peu celle du phénix. Il meurt et renaît de ses cendres. C’est un mort-vivant qui essaye de redevenir un être humain – c’est une allégorie que tout le monde comprend facilement. » Peter Spierig raconte : « Michael et moi avons été très impressionnés par le travail d’Ethan sur le plateau. Il ne s’est pas contenté d’enfiler son costume et de réciter son texte, il nous a apporté beaucoup d’idées très intelligentes. En plus d’être acteur, il est aussi réalisateur et scénariste, il comprend donc très bien l’histoire et les personnages. » Ethan Hawke déclare : « C’était la première fois que je travaillais avec deux réalisateurs en même temps et j’ai trouvé cela très agréable. J’ai toujours pensé qu’avec deux réalisateurs, l’un devait être le vrai réalisateur et l’autre une sorte de scénariste, mais Peter et Michael sont sur un pied d’égalité, ils sont tous les deux metteurs en scène. Le premier jour, l’un d’eux m’a dit : « Tu sais, j’adore quand tu touches ton oreille. » Ensuite, l’autre est venu et m’a dit : « Ne touche pas ton oreille. » Cela m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise façon de faire les choses, juste des préférences, et cela laisse beaucoup de liberté. »

Les frères Spierig ont contacté Willem Dafoe pour le personnage d’Elvis, ayant toujours admiré l’acteur pour la diversité de ses rôles au cinéma. Willem Dafoe raconte : « Quand on me propose un rôle, je regarde toujours qui est le personnage et ce qu’il fait, et je me demande si c’est le genre d’aventure que je veux entreprendre en tant qu’acteur. Parfois, avec les films de genre comme celui-ci, les cinéastes s’intéressent plus aux effets spéciaux qu’aux acteurs. Ce n’est pas le cas de Michael et Peter. Ils ont pour ainsi dire tourné leur premier film dans leur jardin avec un budget ridicule. Ils ne sont pas carriéristes. Ce sont juste des passionnés qui adorent faire des films et raconter des histoires. »

N’ayant encore jamais joué un vampire, Sam Neill a immédiatement accepté d’interpréter Bromley, le président malfaisant d’une société qui entretient des humains pour leur sang. Sam Neill raconte : « Ce qui m’a beaucoup fait rire et m’a donné envie de lire le reste du scénario, c’est d’imaginer tous ces vampires en train de faire la queue chez Starbucks pour avoir leur ration de sang ! Cela semblait être un univers vraiment très original. Je me suis vraiment amusé avec ce rôle. »

La fille humaine de Bromley, Alison, est jouée par Isabel Lucas, que les Australiens connaissent pour son rôle dans la série « Summer Bay ». Peter Spierig confie : « Nous n’avions jamais vu la série d’Isabel, mais après les auditions, nous savions que c’était elle qui allait jouer Alison. Elle a apporté beaucoup d’honnêteté et de fragilité au personnage. » Alison, qui se cache avec les survivants humains depuis dix ans, va devoir affronter son père devenu vampire au cours d’une confrontation terrifiante. Michael Spierig note : « C’était un plaisir de voir Isabel travailler avec Sam Neill. Elle s’est beaucoup impliquée dans son rôle et elle a parfaitement compris le parcours et les choix d’Alison. Elle a fait de l’excellent travail. »

Les acteurs australiens Claudia Karvan et Michael Dorman complètent le casting. Chris Brown explique : « Claudia est une star du petit écran en Australie, elle n’est pas encore très connue en dehors du pays et je pense qu’elle va être une vraie révélation. En plus de nous avoir fait profiter de son expérience, elle a créé un équilibre formidable entre Ethan et Willem. Michael est quant à lui un nouveau talent très prometteur. Quand nous avons cherché quelqu’un pour jouer le frère d’Ethan, nous avons fait un bout d’essai avec lui et il nous a vraiment impressionnés. Il était fantastique. »

Michael Spierig confie : « Quand nous avons su que nous allions travailler avec des acteurs aussi expérimentés qu’Ethan Hawke, Willem Dafoe et Sam Neill, Peter et moi avons connu un petit moment de panique... Mais cela s’est vite dissipé. Au bout de cinq minutes la peur avait disparu. Au final, ce qui faisait le plus peur était d’être en retard sur le planning ou de dépasser le budget. Les acteurs avaient les pieds sur terre, et cela a rendu le tournage plus facile pour tout le monde. Ils sont tous arrivés en étant prêts à travailler et très volontaires sur le projet. »

UN MONDE DE VAMPIRES : les décors et les costumes

La préparation méticuleuse des frères Spierig a aussi facilité le tournage, qui a commencé en 2007 dans le Queensland en Australie. Chris Brown note : « Leur vision du film et ce qu’ils voulaient faire n’a pas changé d’un iota depuis la première fois où j’ai parlé avec eux. Ils avaient fait leur propre prévisualisation animée des séquences qu’ils voulaient tourner. Ils avaient storyboardé tous les plans du film et fait leurs propres effets spéciaux. Et ce n’est que le côté technique ! Ils avaient aussi écrit le scénario et possédaient donc une compréhension profonde des personnages. Et puis ils ont toujours su expliquer leurs idées très clairement. » George Liddle a travaillé sur DAYBREAKERS à la fois comme chef décorateur et chef costumier, ce qui lui a permis de créer une esthétique homogène pour le film. Il explique : « Avec Peter et Michael, nous avons évité tout ce qui pouvait faire référence au style gothique ou aux histoires de vampires classiques. Nous voulions créer un monde qui ne soit qu’à nous, avec quelques accents futuristes. Nous avons passé beaucoup de temps à regarder des livres et des photographies pour trouver des références. Notre monde de vampires est très froid, il n’y a que des gris, des noirs et des blancs – une tendance que l’on retrouve dans les costumes. Nous avons créé des décors très modernes avec des lignes nettes, tranchantes, en utilisant des blocs gris et noirs rehaussés de lumières fluorescentes. Le monde des humains, le sanctuaire, a des couleurs et des tons plus chaleureux » Le directeur de la photographie Ben Nott a travaillé en étroite collaboration avec George Liddle afin de créer des éclairages intégrés aux décors de façon à ce qu’aucune lumière supplémentaire, ou presque, ne soit nécessaire pour tourner. Ben Nott raconte : « Tous les directeurs de la photo entretiennent une relation privilégiée avec le chef décorateur, c’est essentiel pour l’aspect final du film. Le travail de George est toujours fantastique, j’ai vraiment été très heureux de faire équipe avec lui. » Pour tourner DAYBREAKERS, Ben Nott et les réalisateurs ont choisi d’utiliser le système caméra Genesis. Ben Nott explique : « Nous pensions que la froideur parfaite de l’image numérique fonctionnerait très bien avec le monde des vampires. C’est un monde d’hédonistes, ils fument et boivent sans se soucier des conséquences. Nous voulions que leur monde soit complètement dénué de couleurs. Nous avons donc choisi une palette froide et monochromatique. »

Les effets spéciaux de maquillage

Le créateur de effets spéciaux de maquillage Steve Boyle a entamé des études de cinéma en 1994. C’est à cette époque qu’il a fait la connaissance des frères Spierig et a commencé à travailler avec eux sur leurs courts métrages. Après l’obtention de son diplôme, il a choisi de se concentrer sur la conception de créatures et les effets spéciaux maquillage. Il travaille d’abord à la télévision, puis au cinéma. Après avoir contribué à des projets comme STAR WARS Episode II : L’ATTAQUE DES CLONES, MATRIX RELOADED et MATRIX REVOLUTIONS, il retrouve les frères Spierig pour superviser les effets créatures de leur premier long métrage, UNDEAD. En 2002, Steve Boyle a cofondé le studio d’effets visuels Arc FX, ce qui lui a permis de travailler également avec les effets numériques. Il rencontre alors Richard Taylor, qui l’engage pour les effets de maquillage du film de Peter Jackson KING KONG. Depuis, Steve Boyle a travaillé avec Weta Workshop comme designer et superviseur de nombreux films dont BLACK SHEEP et UNDER THE MOUNTAIN de Jonathan King, et 30 JOURS DE NUIT de David Slade.

Steve Boyle avait une des plus grandes responsabilités de DEAYBREAKERS : il a dû créer une armée de vampires, ainsi que plusieurs « dégénérés », des vampires qui se sont transformés en créatures démentes mi-humaines mi-chauves-souris après avoir bu le sang d’autres vampires. Steve Boyle se souvient : « Peter et Michael m’ont demandé de repenser à tous les films de vampires que j’avais vus, et ensuite de tout oublier. Ils voulaient se concentrer sur l’humanité de ces créatures. Nous avons abordé les dégénérés comme des personnes terriblement malades, comme des toxicomanes à un stade très avancé de dépendance. Ils ont des traces de morsures sur leurs bras parce qu’ils se nourrissent de leur propre sang, ainsi que des ailes et un dos saillant. » Pour créer les dégénérés, Steve Boyle a conçu une prothèse en mousse de latex et silicone qui recouvrait entièrement le corps de l’acteur. Il raconte : « Il fallait onze heures pour appliquer la prothèse. Notre acteur commençait complètement nu dans un harnais, et ensuite le costume était entièrement collé sur son corps avec les ailes, les lentilles de contact et les crocs. Il n’y avait pas une seule fermeture éclair. Les seules parties de son corps qui n’étaient pas recouvertes de colle étaient ses talons et l’intérieur de ses oreilles. C’était un très gros travail, mais le résultat est incroyable. La plus grande des difficultés était de le préparer à temps pour le tournage. » Steve Boyle a aussi conçu plus de 250 paires de crocs et autant de lentilles de contact. Il explique : « J’ai conçu pour les acteurs vampires des lentilles pour trois états différents : le vampire en bonne santé, le vampire malade, et le dégénéré dont les yeux sont complètement injectés de sang. Pour ce qui est des crocs, ceux des vampires en bonne santé restent relativement discrets. Les vampires malades ont des canines plus pointues et agressives, et les dégénérés ont des crocs épouvantables et complètement pourris. » Steve Boyle déclare : « J’ai beaucoup aimé travailler avec Peter et Michael parce qu’ils m’ont permis d’apporter énormément de choses sur le plan créatif. Je savais qu’avec eux tous les maquillages spéciaux allaient être mis en valeur à l’image. Ils savent le temps et les efforts que demande la création de ce genre de maquillage, et ils savent ce qu’il est possible de cacher et ce qui ne l’est pas. » DAYBREAKERS est un film de vampires… qui ne ressemble à aucun autre film de vampires. Grâce au talent de ses acteurs et de son équipe, DAYBREAKERS élargit les possibilités créatives d’un genre apprécié par le public et en constante évolution. Peter Spierig conclut : « Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir créer ce monde que nous avons imaginé. Nous avons voulu donner aux fans du genre tout ce qu’ils aiment dans les films de vampires, tout en apportant un point de vue complètement nouveau et original sur ces créatures. »

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